jeudi 3 octobre 2013

Chamboule tout…

Ayant été voir hier du côté des "périphériques" j'ai voulu tendre l'oreille vers quelques petites choses à ouïr. C'est le retour de Pierre Bellemare sur Europe 1 qui m' a surpris. Cyril Hanouna nouveau bateleur en vogue l'a choisi pour participer à son émission (1). Et surtout pour lui faire faire ce que Bellemare fait le mieux, raconter des histoires. Surprenant qu'un jeune tendance, adulé de la critique et du public, "ressorte du placard" (2) quelqu'un qui a marqué plusieurs générations d'auditeurs grâce à sa voix, son phrasé et sa diction, et surtout sa faculté d'être captivant. Bellemare parle, on tend facilement l'oreille et on écoute. Si l'un après l'autre on écoute Hanouna et Bellemare on voit bien que la voix d'Hanouna sera très vite oubliée quand, celle de Bellemare, risque encore longtemps de "tinter" au panthéon des voix de radio. Quand à la parlotte qui tourne autour on peut dire qu'elle gâche la prestation d'un Bellemare qui se suffit à elle-même.



Toujours sur Europe 1, c'est Frédéric Taddeï qui revient à ses amours de soirées avec le gotha culturel, littéraire, politique ou sportif. Une "sauce" qu'il sait faire prendre avec ici un titre d'émission abracadabrantesque "Europe1 social club" (3). Mais pourquoi l'a t-on laissé partir de France Culture, et ne lui a t-on proposé d'animer la même tranche horaire ? Cela aurait eu l'immense avantage de ne plus entendre le zinzin et l'entre-soi qu' "anime" un bien triste sire. Comme Bellemare, Taddeï sait être captivant et tenir son émission. C'est encore et toujours des invités et beaucoup de bla-bla mais au moins on sait à quoi s'en tenir quand, "Ouvert la nuit" sur Inter n'avait jamais réussi à avoir cette tenue-là.

Jean-Luc Hees









La fameuse loi audiovisuelle étant dans les starting-blocks (sic) du Sénat, la presse, impatiente de gloser autour, commence à jouer les voyantes concernant les dirigeants de l'audiovisuel public. Ça c'est croustillant et excitant ! Télérama sur son site pose la question existentielle qui va tourner jusqu'à Noël "les nominations des présidents de l'audiovisuel public devraient avoir lieu «trois à quatre mois avant la prise de fonction effective afin de faciliter la transition entre dirigeants». Le gouvernement étant favorable à l’amendement, il sera voté. Question : faut-il l’appliquer à Jean-Luc Hees dont le mandat se termine en mai 2014 et dont le successeur serait donc connu au plus tard fin janvier, lançant dès maintenant une véritable course à l’échalote ? Pas sûr. Réponse au cours des débats." Je lâche le clavier pour me taper sur les cuisses. Ils ont un humour à Télérama hors du commun. Les deux assemblées votent une loi proposée par le gouvernement et à peine promulguée on commencerait par ne pas l'appliquer pour le président de Radio France ? À quel titre ? Au fait que son mandat se termine en mai ? Mais entre novembre et mai il y a six mois, non ?  Installé de cette façon le feuilleton raconté par Télérama n'a pas fini de rebondir.

Au moins aussi "drôle", le point de vue de Renaud Revel, journaliste médias à L'Express qui écrit : "Voilà en tous les cas une mesure [les quatre mois] qui, de fait, va nettement raccourcir les mandats de Jean-Luc Hees (Radio France) et de Rémy Pflimlin, (France Télévisions), et par là-même ouvrir bien plus tôt que prévu la course à leurs successions respectives. Ce qui sera le cas, dés le mois de novembre, pour l’actuel timonier de Radio France." Heu, m'sieur Revel, c'est le successeur de Hees (femme ou homme) qui sera nommé quatre mois avant la fin du mandat du Pdg de Radio France,  et quatre mois avant c'est… janvier. Comme d'hab' ce sont les "figures" qui intéressent les médias. Pour les contenus de la loi il faudra se prendre par la main et les lire.







C'est pas de la radio mais voilà pour finir une chose bien sympa soutenue par Le Mouv', et ça pour vos oreilles exigeantes en son.


(1) "Les Pieds dans le plat", du lundi au vendredi 10h30-12h30,
(2) Débauché des Grosses têtes de RTL,
(3) Du lundi au jeudi, 21h-22h30, écoutable sur le site… sans les images, chouette !
(4) 21h-23h, 2011-2013

2 commentaires:

  1. Bonjour Monsieur,
    je suis journaliste à Télérama, co-signataire de l'article que vous mentionnez, et vraiment ravie de vous avoir donné l'occasion de "lâcher le clavier" pour vous "taper sur les cuisses". J'espère avoir d'autres occasions de vous faire rire, bien sûr. Mais j'aimerais juste vous signaler que, comme notre article le laissait entrevoir, le Sénat a aménagé son texte pour que la disposition en question ne s'applique PAS (telle quelle en tout cas) à Jean-Luc Hees. Puisque votre confiance dans les medias semble très relative, je vous encourage à aller consulter le texte à sa source: vous constaterez qu'à la lecture de nos articles, vous n'êtes peut-être pas aussi mal informé que vous le pensez... Bien à vous. A.Da.

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    1. Bonjour Aude D'Assonville, vous avez bien fait d'écrire ce commentaire. Toutefois je suis désolé mais avant de me taper sur les cuisses j'avais relu plusieurs fois : "faut-il l’appliquer à Jean-Luc Hees dont le mandat se termine en mai 2014 et dont le successeur serait donc connu au plus tard fin janvier, lançant dès maintenant une véritable course à l’échalote". Voulant creuser le sujet j'ai pris mon petit piolet et mon casque de chantier, et après un certain parcours ardu dans les dédales des textes législatifs, je pense pouvoir interpréter l'amendement Hees de la façon suivante. Le mandat de Hees sera échu au 11 mai 2014. Le CSA n'aura pas le délai suffisant pour prendre une décision avant le 11 février. De ce fait le prochain Pdg de Radio France pourrait être nommé deux mois avant l'échéance du mandat de Hees, soit le 11 mars prochain.

      Si c'était le cas cela appelle quand même à se taper sur les cuisses ! François Hollande est élu depuis 18 mois, comment se fait-il alors que la merveilleuse et bien huilée machine technico-administrative n'ait pas anticipé ces modalités calendaires pour permettre à tous les nouveaux Pdg de l'audiovisuel de bénéficier d'un tuilage de quatre mois avec leurs prédécesseurs ? Une fois de plus la radio se distingue… par le moins. Pitoyable quand on sait que les législateurs téléphages ont imaginé le remplacement du Pdg de France Télévision dans des délais qui permettront à son successeur de travailler sur les grilles de programmes des prochaines rentrées et non devoir supporter celles de son prédécesseur. Que d'attentions et d'égards pour un média… souverain !

      Je ne doute pas un seul instant que Télérama saura pointer cette distorsion de traitement. Au final cette "course à l'échalote", que vous évoquez, va effectivement avoir lieu. Elle donnera une image désastreuse de la dite loi dont on retiendra que pour accoucher de nouvelles modalités de nomination des Pdg de l'audiovisuel public, l'État a comme d'habitude créé une usine à gaz (à effets de "ça l'dessert")

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