vendredi 29 avril 2016

Radio-Archives : Elisabeth Badinter (Radioscopie)

J'ai voulu jouer le jeu de la collection et, jour après jour, chroniquer une des cent-dix-sept Radioscopie proposées dans le coffret de l'Ina. J'écoute à 17h dans les conditions du flux et vais ainsi vous tenir en haleine jusqu'au mois de mai 2016


110/117
Elisabeth Badinter (30 janvier 1981)
Chancel, à propos de son livre "L'amour en plus, Histoire de l'amour maternel" qu'il situe tout de suite dans la renommée et le succès, prend le parti de dire que beaucoup d'hommes l'ont lu, ce que conteste l'auteure :"Les hommes sont plutôt hostiles en disant "Moi je lirai jamais un livre pareil !"

Chancel, tout à sa découverte (récente) du féminisme ou de la place (minorée) de la femme dans la société demande à Badinter : "Les hommes vous parlent de ce que vous avez fait avec agressivité… Une femme aujourd'hui a-t-elle plus de difficultés qu'un homme à s'installer dans la vie ?" (1)

"Si les hommes ont eu de l'agressivité à mon égard ou à l'égard de mon livre, c'est parce que c'est dérangeant" Et Badinter d'expliquer à Chancel l'histoire de l'homme et son positionnement dans le foyer, vis à vis de l'enfant et vis à vis de la femme elle-même. Et Chancel revenant à ses stéréotypes favoris et moraux "Vous avez l'instinct maternel ?". Vous écouterez la réponse de Badinter, lucide, courageuse et engagée.

Et Chancel finira par sortir du bois ! "En fait c'est un livre écrit contre les pères !" Le système d'analyse binaire de Chancel va jusqu'à mettre en doute la capacité de Badinter à reconnaître que des femmes acceptent et s'engagent à élever leurs enfants [sans travailler à l'extérieur du foyer] puisqu'elle-même n'a pas ce fonctionnement-là ! C'est plus que pathétique c'est abracadabrantesque. Chancel est incapable de dissocier la femme et la mère, du professeure-auteure. Affligeant!

(1) Pour la fin de règne de Giscard et à quelques mois de l'élection de François Mitterrand, Chancel manquerait-il d'acuité visuelle, ou aurait-il du mal à ôter ses œillères ? Plutôt que de poser la question en feignant de croire que "l'égalité" existe, n'aurait-il pas du demander à ses consœurs journalistes et/ou animatrices de France Inter si elles gagnaient autant que lui !

Elisabeth Badinter, 1944

jeudi 28 avril 2016

Radio-Archives : Vladimir Jankélévitch (Radioscopie)

J'ai voulu jouer le jeu de la collection et, jour après jour, chroniquer une des cent-dix-sept Radioscopie proposées dans le coffret de l'Ina. J'écoute à 17h dans les conditions du flux et vais ainsi vous tenir en haleine jusqu'au mois de mai 2016


109/117
Vladimir Jankélévitch (8 octobre 1979)
"Je suis persuadé que l'année de mes obsèques, eh bien j'aurais encore une thèse le matin, et je serais obligé de dire au Président, excusez-moi, je suis pressé ce soir on doit me conduire au cimetière. Je suis persuadé que ça se passera comme ça. L'après-midi même on m'enterrera !"

"Je n'aime pas l'aspect marchand de notre époque, mercantile, impitoyable. Mai 68 a tout dégelé dans mes rapports avec les étudiants. Nous avons vu sans doute [à la fac de Censier, Paris] ce que faisait le peuple de Paris en 1789. Nous avons vu la jeunesse, improviser sans rien savoir, les usages parlementaires, le bureau de l'assemblée, les points d'ordre. Nous avons compris quelque chose de la France."

Jankélévitch 1903-1985

mercredi 27 avril 2016

Radio-Archives : Raymond Aron (Radioscopie)

J'ai voulu jouer le jeu de la collection et, jour après jour, chroniquer une des cent-dix-neuf Radioscopie proposées dans le coffret de l'Ina. J'écoute à 17h dans les conditions du flux et vais ainsi vous tenir en haleine jusqu'au mois de mai 2016


108/119
Raymond Aron (23 juin 1969)
Aron "Je vais vous faire un aveu, je n'ai jamais entendu votre émission. Et la manière dont vous me posez cette question "suis-je à la recherche de mon propre personnage ?", je vous répondrai non je ne crois pas."

Et Aron de refaire son parcours qui, entre autres, passe par le journal Combat, dirigé alors par Pascal Pia. Pour mettre le philosophe "dans son camp" Chancel lance "Vous vous considérez toujours comme un journaliste ?" "Non pas du tout, réplique Aron, mais comme un professeur qui écrit dans un journal".

Et Chancel d'affirmer, péremptoire : "Raymond Aron, on connaît votre nom, on connaît votre œuvre" puis d'expliquer au philosophe la "posture" de Radioscopie : "Cette émission vaut parce qu'elle veut expliquer les personnages, alors j'aimerais savoir d'où vous venez (?) et qui vous êtes véritablement ?" (1). Et Aron de prévenir Chancel qu'il ne satisfera pas à sa curiosité car il déteste le "je" (2).

Chancel d'égrener les titres et les institutions où enseigne Aron. À "Collège de France" Aron répond par la négative. "Ah j'avais cru" minaude Chancel ! S'agit pas de croire mais de savoir, M. l'animateur, si admiratif des titres de vos invités que vous en rajoutez des louches. La flatterie ne vous a jamais étouffé !

Réjouissant d'entendre "ramassée" sa théorie de l'ordre social à travers les "désillusions du progrès" où s'opposent le désir d'une société égalitaire à la société productiviste.

(1) A la place d'Aron j'aurais répondu à la première question par "Je viens du VIIème arrondissement !",
(2) Ben oui Chancel c'est pas Claude François que tu as en face de toi !

Raymond Aron 1905-1983



mardi 26 avril 2016

L'An 02 : mardi 57 mars 2016… nous sommes enragés !

©Gilles Davidas













"Nous sommes debout, enragés à l'idée que nous pouvons changer le monde" (1). Et en direct à 20h45 : "Sur la scène de la Comédie française (Paris), il y a des étudiants, intermittents, précaires. La représentation est annulée, une mini AG s'organise. On a réussi à avoir un micro et quelques encouragements. Nous voulons faire pression sur la direction du la Comédie française pour la réouverture du Théâtre de l'Odéon. Pour que nous puissions avoir notre AG là-bas. Et on restera, ici, tant qu'on n'aura pas accès à l'Odéon."


(1) Radio-Debout, live, ce 57 mars à 20h10,

Frédéric (juriste, commission juriste/citoyen) "Faut que tout le monde comprenne qu'il n'y aura pas d'homme ou de femme providentiel. C'est fini." Dépersonnalisation le pouvoir ! Samuel "Seul un grand mouvement citoyen pourra renverser la table ! Sans la signature du Medef un accord est impossible. Alors que c'est possible si un syndicat ne signe pas ! Les États sont inféodés au Medef. Comment avons-nous pu en arriver- là ? Le medef gouverne nos vies et veut de la main-d'œuvre à bon marché. La révolution c'est quand 10 chômeurs sur dix seront indemnisés et définitivement ne pas accepter n'importe quel travail à n'importe quel prix"




Joaquim : "Construire des additions qui vont permettre des multiplications. Nos organisations ne sont pas concurrentes." "Tout ce qui se passe peut-être fertile" dit le spicœur de Radio-Debout.


Les slogans du consultant, marketeur de l'information

"Nuit Debout c'est quand même plus confortable quand on en a plein-le-cul"
"Nuit Debout… ce n'est qu'un début, continuons le débat"

Les CRS sont entrés à la Comédie française. Pour faire le spectacle ? Le chanteur (qui se revendique de droite, de Montreuil) nous interprète "Chômeur, go home" (sur l'air de "Show must go on" Quenn/Freddy Mercury). Avec un texte juste limite et pathétique.


©Gilles Davidas


En écoute, jolie archive de "Radio Lorraine Cœur d'Acier" du 12 mars 1979.

Et Marcel Trillat (journaliste, permanent pour la radio de la Cgt à Longwy), arrive autour de la table de Radio Debout. "A quoi ressemblait une radio en lutte ?"  Trillat : "Début 79, plusieurs conditions étaient réunies. Juste avant, il y avait eu un Congrès exceptionnel de la CGT fin 78 où Georges Séguy (secrétaire général) propose la démocratisation de la CGT et, surtout, de démocratiser une politique unitaire. Objectif : écouter la base. Et, fin déc 78, on sait que la sidérurgie lorraine va être dézinguée. Longwy est la première touchée. Véritable catastrophe pour la sidérurgie et pour tout le monde à Longwy. "Pas un boulon de la sidérurgie ne doit être dévissé".

"Juste avant la CFDT avait créé "Radio SOS-emploi", avec un programme d'une demi-heure/jour. Ceux qui faisaient la radio montaient sur un arbre, avec une antenne et l'émission était diffusée. Ils étaient très peu entendus mais ça avait un impact formidable. C'était des "Robin des bois" avec beaucoup de prestige. Suite à ça, la Cgt de Longwy dit "La Cfdt a sa radio on veut la nôtre !".

"La Cgt fait appel à Jacques Dupont et à moi. J'avais préalablement travaillé trois mois pour créer une radio-pirate à Montreuil mais dont le projet n'a pas abouti. Dupont et moi, on leur dit (à la CGT) deux choses : il faut une radio avec un émetteur puissant, et un studio ouvert pour intervenir en direct. Nous étions dans une casemate en contreplaqué dans les locaux de la mairie désaffectée de Longwy-Haut. Le hall était sonorisé et rassemblait beaucoup de monde. Notre technicien qui était très fort est allé en Italie chercher l'émetteur, super puissant. L'antenne était installée au sommet de l'église avec l'accord du curé et de la mairie."


©Gilles Davidas


























"Nous avons demandé à tous (et aux autorités) :"Êtes-vous capable de protéger cette radio ?" Les flics n'ont jamais pu s'approcher et dans les minutes qui suivaient l'annonce de leur approche, que nous faisions sur l'antenne, 1000, 2000, 3000 personnes bloquaient le passage des forces de l'ordre. Nous annoncions : "Nous sommes une radio libre, une radio de luttes où tout le monde peut s'exprimer". Et là, les habitants (les militants, les ouvriers cégétistes) nous ont interrogé : "Les socialiste aussi ?". Il vous faudra convaincre. "Mais pas la droite ? Pas les patrons ? Pas les gauchistes ? À l'époque à la Cgt c'était mal vu les gauchistes. Les seuls que nous ne voulions pas c'était les racistes du Front national ". Et la radio libre a été créée avec la volonté d'inciter tout le monde à prendre la parole.

Quels conseils donneriez-vous à Radio Debout ?
"Il faut que la population s'en empare. RLCA c'était la radio de toute la population. C'était leur radio, qui fonctionnait démocratiquement. Pas de censure, des débats, et les gens adoraient ça. La radio s'est éteinte car de nouveaux dirigeants CGT ont réorienté la radio et les gens s'en sont détournés. Il y avait un débat permanent sur les "pays socialistes". On faisait une revue de presse, avec des infos de la RDA et d'Union soviétique. On avait beaucoup de choses à dire et à remettre en question, vis à vis des infos officielles concernant ces pays. Des gens relevaient aussi les infos contestables du Républicain lorrain"


©Gilles Davidas
















"À la direction de la Cgt, Séguy a été écarté au profit de Henri Krasucki, beaucoup plus dur. Des gens (pendant toute la durée de la radio) collectaient de l'argent, venaient au local avec des sacs remplis d'argent collecté. Les nouveaux dirigeants de la Cgt ont viré tout le monde. Ils ont installé deux militants bien sages qui ne diffusaient que la parole de la Cgt. Et un de ces "animateurs" disait "Il n'y avait que ma mère et ma sœur qui m'écoutaient". Un jour les flics sont venus et personne n'est venu défendre la radio. La Cgt préférait des radio-tracts. "La voix de son maître" n'a jamais d'intérêt, quel que soit le maître. il faut (dans une radio) qu'il s'y passe des choses intelligentes." 

"Radio-Debout, la radio belle des débuts
Alain Damasio


Et Marie-Pascale Dubé et son très beau chant de gorge, inuit. "Chaud dans les cœurs". Très beau don du cœur de Marie-Pascale, qui parle de jeu, de pas sérieux. On aurait bien aimé passer toute la nuit à se faire bercer par ce chant. Love, love, love…

Radio-Archives : Marguerite Yourcenar (Radioscopie)

J'ai voulu jouer le jeu de la collection et, jour après jour, chroniquer une des cent-dix-sept Radioscopie proposées dans le coffret de l'Ina. J'écoute à 17h dans les conditions du flux et vais ainsi vous tenir en haleine jusqu'au mois de mai 2016


107/117
Marguerite Yourcenar (7 mars 1980)
"Pour la première fois, les grandes traditions de misogynie qui occupaient la vénérable maison, quai Conti (Paris), ont été bousculées, ont été ébranlées. Une femme enfin sous la Coupole ! Marguerite Yourcenar ne s'est jamais définie comme femme, mais comme écrivain…"

Puis Chancel propose une sélection à partir des entretiens qu'il avait menés chez elle, dans le Maine, aux États-Unis (1). Elle a été élue à l'Académie française le 6 mars 1980.

(1) 5 Radioscopies du 11 au 15 juin 1979, (disponibles à l'écoute sur Ina Premium)

Marguerite Yourcenar 1903-1987,

lundi 25 avril 2016

L'An 02 : lundi 56 mars 2016, … C'est rare un sac rempli de poèmes !

©Gilles Davidas, 56 mars sous la pluie





















Fadoua Souleymane, sur Radio Debout lit en arabe un poème de sa composition à 20h45. "Il me reste du temps pour pleurer ceux-là qui ont tiré sur la mule…". Un direct depuis le théâtre de l'Odéon (Paris) où Camille annonce que l'Assemblée générale (des intermittents) n'a pu se tenir suite à la charge violente de la police (1).

"On est dans un Parlement populaire" dit Authueil. "C'est un mouvement très mouvant". "[Jérôme Godefroy] est emblématique d'une génération qui ne comprend pas le mouvement". "Entre artistes on est en concurrence permanente. On n'est pas unis !". "Comment créer autrement que pour la galerie (d'exposition) ?".

L'AG s'est déportée à Odéon ! Radio Debout annonce deux heures de direct avec la Réunion demain et mercredi décentralisation à Lyon avec Radio Canut ("Canute" comme il a dit dans la radio ;-). Et dimanche 12h de direct.
(À suivre) 

N.B. : Les Radio-Debout se sont confrontés aux joies du direct, in situ : 2 invités qui ne sont jamais venus, une AG déplacée, une pluie désagréable et un froid de canard… Solides les gaillardes et les gaillards qui résistent… bien ;-)

©Gilles Davidas













(1) En 1968, le 15 mai, sur la façade du théâtre, une banderole indique: "L'imagination prend le pouvoir à l'ex-théâtre de l'Odéon. Entrée libre",

Radio-Archives : Elie Wiesel (Radioscopie)

J'ai voulu jouer le jeu de la collection et, jour après jour, chroniquer une des cent-dix-sept Radioscopie proposées dans le coffret de l'Ina. J'écoute à 17h dans les conditions du flux et vais ainsi vous tenir en haleine jusqu'au mois de mai 2016…


106/117
Elie Wiesel (26 juin 1970)
"J'aime mon enfance [Elie Wiesel est entré en camp de concentration à 14 ans], d'abord elle me nourrit, j'écris encore, je décris encore cette enfance, je la capte, je la cherche. Quand je pense au passé, quand je pense au paradis perdu, c'est à cette enfance que je pense."

"Il y a une telle démence dans le monde, c'est de la folie tout ça ce qui se passe dans le monde, tout ce chaos, toute cette démence, cette haine, toute cette amertume, à n'y rien comprendre… Ya les révoltes, la contestation qui dépasse sa propre quête… ya les pirates de l'air… On ne comprend plus rien."

Médias : quelle médiation à la République ?

©Gilles Davidas
















Les médias traditionnels sont désemparés dès qu'ils sont dans l'impossibilité de circonscrire un mouvement à une tête d'affiche, une tête de gondole, comme Benoît Daragon (ozap.com), appelle les journalistes de la matinale d'Inter, voire à une tête de turc…

Ceci expliquant cela, Radio Debout a publié samedi sur Twitter un communiqué précisant qu'elle n'est pas le média de la #NuitDebout. Simplification récurrente dans laquelle les médias s'étaient engouffrés, trouvant là une caractérisation simpliste, pour ne pas dire… simplette. À la République (Place de, Paris) la plupart des médias passent et se ressemblent. Filment, enregistrent, écrivent et retournent, illico, dans leurs rédactions. 

L'on comprend alors pourquoi s'ils avaient la velléité de "s'installer" sur place, leurs confrères ne manqueraient pas alors de les caractériser en : Libé, le journal du mouvement, France Culture sa radio et I-télé sa TV. CQFD ! Pour ne pas s'enfermer dans ce "système" les rédactions des différents médias agitent sûrement l'argutie de la déontologie. Déontologie à géométrie variable : on s'installe place Tahrir, devant le Bataclan ou le mur de Berlin, mais pas Place de la République (Paris).

©Gilles Davidas

















Pourtant le Bondy-blog n'a toujours pas depuis 2005, déserté la banlieue ou les quartiers sensibles (1). A-t-on jamais dit qu'il était le média de la banlieue ? Je continue à croire que tant que les médias continueront à regarder le mouvement "par-dessus" ils ne pourront en capter la diversité, la richesse et les utopies pas plus que les urgences. Pas plus qu'ils ne se décilleront pour distinguer l'hétéroclisme d'une population, assise ou debout, sur la place (de la République, Paris), où sur les places de plus de deux cent villes en France.

Ils pourraient alors se rendre compte qu'ils n'y a pas que des universitaires, des étudiants, des philosophes, des lycéens, des anarchistes et des badauds qui badent. Parmi cette foule, il y a au moins autant de plus de 40 ans que de moins de cet âge canonique ! Mais il est tellement plus facile de mettre sur le compte de la jeunesse une contestation qui a gagné toutes les tranches d'âges, jusqu'aux retraités solidaires. Quant à la diversité, elle se fraye un chemin chaque jour plus large…



Continuez d'écouter "Radio Debout" ou de regarder "TV debout", vous êtes plus sûrs de vous faire votre propre opinion. Vive la radio… libre.

(1) "Le Bondy Blog a été ouvert par Serge Michel du magazine suisse L’Hebdo, pendant les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises." (source Wikipédia)

dimanche 24 avril 2016

Brunch #31 (Fleurs de méninge)

©Reuters



















C'est pas l'tout (Joseph) de venir à la source, d'en boire et d'en partager, la fraîcheur ou la dureté… Pendant c'temps-là, l'écriture agite les "fleurs de méninge", comme les chantait Reggiani.

Sylvie… lunaire
Sylvie m'a fait écouter des sons, des musiques, des lieux, des femmes, des hommes, des souvenirs, des mémoires, des mots, des lettres de l'alphabet (1). A tissé, métissé une toile gigantesque où les fils se connectent en ondes sensibles, révoltées, lucides. Sylvie Gasteau, sonographe, poétesse de l'an mille et du temps présent court le monde, les mondes de l'humain. Dans son village de bord de banlieue, elle est racine. Elle tend les oreilles, les bras, ouvre les yeux, laisse battre son cœur et, croisant Simenon, se régale de l'entendre dire "Tout finit toujours par trouver sa place. Même les souvenirs"

(1) "Alphabet de la désobéissance", France Culture, 2009,
Radio Debout, ©Gilles Davidas,



























Gilles… reporter-photographe
Il mitraille la République (Place de, Paris), donne du sens aux mots écrits (après avoir donné du sens aux mots parlés). Gilles Davidas, ex-Radio France couvre l'événement !

Jean… au fil de l'histoire
"Chaque témoin compte" ! Une émission spéciale de France Inter, du 13 avril, que l'historien, Jean Lebrun, me raconte avec émotion. Troublé par les témoignages et le fil d'histoires interrompues le 13 novembre 2015.

Guy… fait son tour
J'échange avec l'ingé-son qui a fait son apprentissage avec Yann Paranthoën aux débuts de l'ORTF et qui, toujours fringant, alerte et curieux évoque avec moi le tempo d'une émission, son découpage, son accroche et la technique/technicité qu'elle nécessite. On fait le tour de beaucoup de sujets et je prends un cours. Pour ça je retournerai bien à l'école… du son. Merci Guy Senaux.


Denis Cheissoux





















L'as-tu lu mon p'tit Cheissoux ?
Trois ans qu'on essaye de se voir pour parler radio. Pour parler de Robert Arnaut, de l'Oreille en coin, de la fabrique… magnétique. Des "pleins et des déliés" de Garretto, directeur d'Inter, de Ouessant… Et, s'il n'y avait eu l'enregistrement d'un nouvel épisode de "L'as-tu lu mon p'tit loup ?," on y serait encore… Merci Denis.


©Gilles Davidas

















Collectif #RadioDebout
Ah les vaillantes... Ah les vaillants ! Sur la place, nuit après nuit, sur le pont jour après jour. Sans relâche. Avec l'envie d'en être. D'avoir mis en œuvre leurs idéaux de liberté, de partage, de désacralisation. De toutes les désacralisations. Des hiérarchies. Des spécialisations. Des ordres établis (2). Tout ça dans une fluidité déconcertante. Sans tensions sclérosantes, sans acrimonies stériles, sans jalousies égoïstes. 

Ces nouvelles petites fourmis, créatrices d'une symphonie d'un nouveau monde, mettent en actes leurs paroles. Avec non seulement le respect de l'autre mais son écoute aiguē. Si l'on ajoute le bien-être d'être ensemble, égaux et différents, on touche du doigt le changement. Le changement de société, le changement des rapports humains, le changement médiatique. Merci à eux pour leur accueil et leur générosité. ¡ Hasta siempre !

Publié sur le compte Twitter de Radio debout, 23 avril 2016,













(2) Et les médias de courir après l'inaccessible étoile, d'une-d'un leader, qui leur faciliterait tellement la tâche...

Merci aussi à Marion, Emmanuel, Thierry, Marc, Bertrand, Guillaume, Christine, Jérôme, Redouane, Caroline, Alexandre, Augustin, Vally, Catherine, Séverine, Stéphanie, Emmanuel, Sonia, Romuald, Olivier, Marion, Clara, Laurent, Bastien, Sophie, Clémence, Alexandre, Karim, Lise-Marie, Raphaël, Jean, Clément… 

Et Papa Wemba s'en fut…



jeudi 21 avril 2016

Gonzo…gonzo (choses vues et entendues)


Gonzo
Les jours de sondage Médiamétrie, la ruche (Maison de la radio) bruisse des petites ailes de tous ceux qui s'agitent. Et ce jour-là (hier) j'étais là ! C'était quelques minutes avant le début de L'Instant M (1) qui recevait Marie-France Etchegoin pour son livre "  ". Mais avant, ce fut la chronique de Jean Stern qui nous parla du gonzo journalisme. Gonzo "De l’argot québécois, on peut le traduire par barré. Mais cela est discuté, contribuant à sa petite légende : certains disent que le mot a des racines irlandaises, d’autres italiennes." (2) Et Stern de citer Tom Wolfe, Nick Kent, Gay Talese quelques papes du journalisme gonzo.

Sans oublier notre free press française, "Actuel", le journal créé par Jean-François Bizot en 1967, et dans lequel il fallait savoir lire les articles écrits en bleu sur fond jaune, ou en rouge sur fond bleu… 

Houba Houba
Tel le marsupilami, j'ai beaucoup vu sauter Sonia Devilers qui, la joie touchante d'avoir gagné le Grand Prix, pouvait se féliciter d'avoir battu les audiences du bateleur Morandini. Morandini qui, sur Europe 1, a définitivement rangé les médias au rang de ses tics les plus buzz-people, poussant en permanence le bouchon du sensationnel "Vu à la TV", au détriment du fond. D'un côté les tics, de l'autre l'éthique et la rigueur. Succès mérité de Sonia qui a sûrement reçu son billet pour une troisième saison.

















Le mur du son
Au hasard de mes pérégrinations, dans un bureau ouvert, j'entends du son qu'on cisèle… Trois personnes s'affairent sur des écrans et, à l'appui de grands cahiers, saturés de signes cabalistiques, cisèlent la matière son jusque dans ses moindres "imperfections" qui, s'ils n'avaient l'oreille, pourraient accrocher celle de l'auditeur. Sophie, Clémence et Bastien sont dans une "cellule" comme d'autres sont dans un studio. Les uns, sous les projecteurs de Médiamétrie, les autres des fourmis laborieuses qui, dans la plus grande réserve participent à "La fabrique de la radio". 

Partie lyrique (sans le son… ni Véronique)
Puis, telle Pénélope (sic), je remis "l'affaire" sur le métier et tissant ma toile en de belles rencontres, je creusais toujours plus profond le sujet de la radio. Ah je vous vois venir vous voudriez savoir qui sont-ils ? Ils sont dans la comète et, avec eux nous racontons des histoires, nous faisons le tour, et même quelques détours, du passé au futur sans oublier le présent. Vous voilà renseignés soyez donc bien contents.

Radio Debout
"A place to be", chère République (Place de, Paris) ! Dans la ferveur du jour au lendemain, la foule composée d'une humanité de 7 à 77 ans (3), remet le couvert de la parole, libère la soupape de la cocotte-minute, explose de joies, de colères et de fraternités. Je passe dire un mot : "Le sondage Médiamétrie du jour est tombé. 100% des auditeurs de "Radio Debout" sont debout. Tandis qu'à Europe 1 ils sont à genoux !". Ce n'est qu'un début…

©Gilles Davidas
















Symphonie du nouveau Monde
C'est l'instant magique, l'instant beau d'une beauté simple, sensible, électrisante. Il n'y a pas de mot. Juste l'immense joie d'avoir été là et, d'avoir vu et entendu ça. Le mur peut tomber… Le mur va tomber…

Vers des périphéries improbables à la nuit
Le sac est lourd. Le métro blafard. L'histoire qu'on me conte, dure et merveilleuse à la fois. Une histoire de vie pleine et brisée. Une histoire dans laquelle se mêle le son et la radio, la mémoire et le vivant. Dans un tissage infini où l'humanité rayonne… et qui, ce matin, pointe presque jusqu'à l'aurore. Et Jean-Roger (Caussimon), raccord, "Le jour viendra"…



(1) France Inter, du lundi au vendredi, 9h40, Sonia Devillers, productrice,
(2) Off, Jean Stern, me confia : "en argot italien, gonza veut dire fou ou dingue, mais cela n’est pas forcément la bonne étymologie ! Bon maintenant les argots ont pu se mélanger dans les faubourgs américains !",
(3) Que la cécité médiatique persistante empêche de décrire dans sa réalité cosmopolite et inter générationnelle,