samedi 19 novembre 2016

Sur un petit nuage... Kriss





















Il ne s'agit pas ici d'agiter le hochet que radios, TV et presse secouent en permanence au quotidien : cet éphéméride perpétuel et tyrannique qui formate les conducteurs des émissions. Ceux des radios publiques comme des radios privées. Mais derrière cette définitive société du spectacle se cachent les humbles, les vrais, les purs. Ceux qui, après avoir tout donné, de leur voix et de leur cœur, sont partis sur la pointe des pieds, ont pris la hauteur suffisante pour se caler dans le nuage et n’en plus bouger.

Kriss est de ceux-là, même si on imagine bien qu'elle ne tient pas en place et furete à tout va dans son nouvel univers cotonneux. Ce sont les voix qui marquent la radio mais Kriss a fait beaucoup plus, elle a marqué durablement nos petites histoires du quotidien, nos petits riens qui font des tout, nos dimanches de blues, nos oreilles en coin, nos gâteaux de pâtisserie, nos rires partagés, nos larmes cachées, notre complicité indéfectible, notre connivence éternelle et notre joie sincère et simple. Kriss illuminait nos transistors et ses clins d'œil nous faisaient fondre.

On était ensemble depuis l'âge moderne. On était (toujours) des enfants. On était sur un petit nuage, à chaque fois, au risque de détester ses absences. Orphelins de cette lumière, cet œil vert magique comme celui qui, autrefois, brillait sur les postes de radio sans transistor. Les bonnes ondes de cette radio-là, Kriss en avait de pleines besaces. Généreuse au point de tout donner. À fond. Au fond et à la forme. En d'interminables heures de montage, de collages - surréalistes et divins -, de bavardages populaires en conversations savantes, de poésie et de grâce.

Pour ce 19 novembre de 2016, j'ai voulu lui rendre encore une fois hommage. En pensant à tous ses fidèles auditeurs qui se joindront à moi et qui prendront quelques minutes.. pour regarder les nuages... intensément.

Dans une présentation TV de "L'Oreille en coin"... Jacques Sallebert, patron de la radio à l'ORTF présente les "frères siamois"Jean Garretto et Pierre Codou, Agnès Gribes est au micro et Yann Paranthoën à la console de son...


4 commentaires:

  1. Salut Fanch,

    Comme toujours, tu tapes dans le mille avec tes petits billets écrits avec l'air de ne pas y toucher...Tu ravives de belles choses, ces voix aimées qui ont le charme de celles qui se sont tues (pour plagier maladroitement un grand poëte...). En regardant (plutôt : en écoutant !) cette archive de l'INA, une chose me frappe, hormis le fait que l'on est instantanément en capacité de reconnaitre toutes les voix qui s'expriment ici ! C'est le sentiment que l'Oreille En Coin représentait d'abord et avant tout une véritable équipe (et pas ces vedettes dont on on placardise aujourd'hui le portrait,jusqu'à l'écoeurement, y compris sur les taxis parisiens...). La voix de Kriss me touche toujours autant, mais celle de Robert Arnaut ou celle de Claude Dominique (dont certains animateurs ignares ou trop pressés pensaient il y a encore très peu de jours de cela que ce "Claude Dominique" était un homme !) ou encore celle de Jacques Trémolin..que de beaux moments de radio ces quelques minutes ravivent....

    Merci à toi Fanch, et merci à eux (aussi)

    Guillaume.

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  2. ciel dégagé de jour comme de nuit aujourd'hui. Ce soir des milliers d'étoiles.
    Elle écrivait que les voix radiodiffusées se baladent dans l'univers pour l'éternité. Enfin j'aime croire que c'est vrai.
    Alexandra

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    1. Bonsoir Alexandra,
      Bien vu... La voix de Kriss tourne autour de notre planète bien malade. Et c'est son humanité qui nous manque cruellement.

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  3. Quand la Radio était "produite" et intelligente. Restent quelques niches, ici ou là...

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