lundi 3 janvier 2022

Billet dur…

Ça suffit ! Les roucoulades, rémoulades et pavanes qui s'affichent au fronton de la Maison de la radio et qui s'imposent à tous les étages du bâtiment. La farce du changement de nom (j'y reviendrai) est la démonstration formelle qu'une seule chose compte aujourd'hui : la communication. Ce mot galvaudé, usurpé, dévalué est la marque de fabrique ultime des dirigeants (de l'armée mexicaine de dirigeants) de Radio France. La pantomime produit ses effets auprès des tutelles, des prétendants à l'investiture suprême et d'un public qui a fini par croire que "sans podcasts point de salut". Adieu chaînes, programmes, flux et repères temporels. Adieu la radio cocon. Bonjour l'audio déconfiné. Et vogue la galère ! Les galères pour ceux qui font la radio. Les galères pour ceux qui ne peuvent se satisfaire de picorer, de ci de là, des miettes et qui préfèrent s'attabler devant un beau et bon morceau de pain qu'ils découpent, à leur guise en tranches. Comprenne qui voudra ! (1)











L'année 2021 a failli être portée par un gadget, soit la queue du tigre Esso, soit le pire des cadeaux Bonux (2) : la commémo des 100 ans de la radio, initiée par Roch-Olivier Maistre, Président du CSA qui, en 2020, sentant venir la nouvelle loi audiovisuelle (morte et enterrée) et la refondation d'une nouvelle forme d'ORTF avait suggéré de sortir les flonflons et de réunir la communauté radiophonique sous le même sourire béat. Tout a très mal commencé puisque que c'est la TV et un de ses bateleurs patentés qui ont ouvert le bal le 8 mai sur France 2 pour un numéro de roucoule à faire vomir. Une foire de dégoulinades pathétiques, grossières et beauf'. Des invités dépourvus d'inspiration, P. Clark mortifère et quelques vieilles barbes surréalistes descendant de la planète Mars. Ruquier au pire de lui même, pavaneur en chef et grand prêtre des cérémonies poussiéreuses et mitées (3).

C'est pas fini ! Au titre de la grosse arnaque intellectuelle j'ai nommé Laurent Guimier (4) ! Ce Monsieur, sûr de lui, regrettant, sans doute, de n'avoir pas cent ans lui-même nous envoie un souvenir de 30 ans (100 ou 30 pour un affabulateur aucune différence) ! Juste se mettre en avant. Juste pitoyable.

Capture d'écran Twitter, 1er juin 2021










Qu'a t-on retenu d'important de cette commémo pathétique ? Rien. Une série de poncifs et d'entre-soi ont ridiculisé l'histoire de ce média qui mérite mieux que la fête à neu-neu. Un gadget mémoriel. Point barre. 

Mais il y a beaucoup plus grave ! Sans frein, sans le contrôle d'une véritable autorité, Radio France décime, méthodiquement, petit à petit et sans vergogne la marque de fabrique du service public radiophonique. Au rang de laquelle le métier de réalisatrice/réalisateur ne sera bientôt plus qu'un souvenir charmant avec des kyrielles de noms qui, eux pourtant et sans monter sur la table, en binômes avec productrices et producteurs, ont fait les cent ans de la radio. Chaîne après chaines (de radio publique) on déplace les réals vers la fabrique des podcasts "Veau d'or" ou "Saint Graal" c'est selon. L'auditeur n'y voit que du feu (et dans un sens y'a le feu !). Pourtant la chaîne historique de fabrication radiophonique est brisée. Par la petite porte, de façon insidieuse et en loucedé Madame Veil, Pédégère, exécute (c'est le cas de le dire) le plan implacable des tutelles à savoir diminuer la masse salariale, imposer la polyvalence des métiers et surtout des recettes autres que la CAP (5). Dans le cas où ça vous rappellerait la casse généralisée des services publics, reportez vous à mon billet du 1er janvier et à l'article de Bourdieu sur le "néolibéralisme" !

Bon, demain je poursuis mon voyage autour de la planète radiophonique…

(1) Ben voilà que je cite Pompidou ! Malloz doue ! A l'issue d'une conférence de presse en 1969, le Président Pompidou répondant à un journaliste de RMC qui l'interrogeait sur le suicide de Gabrielle Russier, après un long silence (9"), cite quelques vers de Paul Eluard
(2) Tant qu'à faire, je me fais plaisir avec des objets de consommation aussi désuets que ridicules,
(3) Ce pitoyable hommage télé à la radio avait constitué un des plus beau cluster du moment. Avec une foultitude de cas contacts, personne ne portant de masque ! CQFD
(4) Aujourd'hui directeur de l'info sur France Télévisions… (il a fait du chemin depuis sa roucoule avec Hanouna sur Europe 1 juste avant d'être nommé directeur de France Info par Mathieu Gallet, nouveau Pdg de Radio France, en 2014),
(5) Contribution à l'Audiovisuel Public qui sera bien mise à mal en 2023 avec la fin de la taxe d'habitation puisque que cette contribution y est accouplée.

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