mercredi 25 janvier 2023

Que Sandrine Treiner démissionne, "ça raconte quelque chose de la société française"…

… Et de la radio publique. Les fanfaronnades ont leur limite. Les postures de l'auto-congratulation aussi. À quelques jours des résultats de l'enquête sur le management de Sandrine Treiner, directrice de France Culture, déclenché après les révélations de Libération au mois de septembre, la directrice a choisi de démissionner. Supputons que les charges retenues pourraient être lourdes. En tous les cas, cette "pirouette" porte le risque que l'intéressée et la direction se soustraient aux conclusions de l'enquête ! On veut savoir. Et débarrassés des chiffres mesurer comment, pied à pied, insidieusement une directrice de chaîne publique a pu, sans contrôle, désespérer France Culture au point de laminer le personnel en exerçant un contrôle éditorial indigne d'un lieu de création et de production artistique.










Madame Veil, Présidente de Radio France a, de fait, sa part de responsabilités. Aux affaires depuis 2017, on imagine assez mal comment elle a pu ne pas entendre ou déceler le malaise, les malaises qui affectaient les personnels de la chaîne et sûrement encore plus particulièrement producteurs-trices, réalisateurs-trices, créateurs et créatrices sonores. L'Arcom, elle-même, dans ses attendus sur la gestion de Radio France et sur son choix de reconduire Madame Veil à la tête de Radio France, à partir d'avril prochain, ne semble jamais avoir été émue par la situation révélée par Libération.

Aux effets permanents d'auto satisfaction et d'affichage de chiffres, plus mirobolants les uns que les autres, par la Présidence et les directrices et directeurs de chaîne, apparaît enfin derrière cet arbre magnifique une forêt en lente décomposition/dépression. L'auditeur et l'auditrice qui se contentent d'écouter la radio (c'est leur fonction) risquent à leur tour d'être désespérés qu'au XXIè siècle de tels comportements existent comme dans n'importe quelle société privée. 

Au bénéfice de l'âge nous gardons présent à notre mémoire les époques, 1975-1999, où des directeurs de chaîne avaient soif d'insuffler de la culture, des cultures dans une chaîne dont c'était la fonction cardinale. Yves Jaigu et Jean-Marie Borzeix se préoccupaient de culture et d'animer des équipes auxquelles ils laissaient leur autonomie, en confiance et en dialogues constructifs.

Nous ne manquerons pas, à notre modeste place, de tout faire pour que les résultats de l'enquête soient rapidement connus des auditeurs et des auditrices, eux aussi concernés (et consternés) par les dérives d'un management incontrôlé. 

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