Olivier Chaumelle, producteur à France Culture nous plonge dans l'univers d'un musicien atypique, tendre et incompris par l'industrie musicale qui l'enfermait dans des tubes populaires. Nino Ferrer (1934-1998) l'insaisissable comme le qualifie Chaumelle garde et gardera sa part de mystère et de romantisme italien. Rien ne prédisposait le public dans les années 60 à aller voir plus loin que les "Cornichons" ou "Z'avez pas vu Mirza"… Pourtant l'auteur-compositeur-interprète avait des choses à dire et à partager. Ce documentaire émouvant nous en révèle quelques unes…
Ferrer en pleine euphorie yé-yé s'est donc taillé à La Taillade (Lot) pour tenter de vivre autrement et de faire vivre sa musique (et d'en vivre). Inventant le joli mot de "désabusion" il ne pouvait qu'être désemparé face à l'inflation consumériste, le jetable et les hits-parades qui chaque jour tentaient d'écraser le premier pour y prendre la place de leader. Une mécanique redoutable propre à décerveler les plus aguerris. Mais comment résister à une telle vague de fond ? Comment sortir du moule ? Comment fureter et découvrir les chemins buissonniers dont l'industrie musicale ne voulait pas entendre parler ?
Le portrait de Nino est bien dressé avec ses failles, ses fulgurances, ses doutes au point de ne trouver pour l'artiste que le suicide pour s'apaiser. Chaumelle comme à son habitude touche à l'intime du personnage avec tact et empathie nous laissant perplexes et assez désemparés devant la radicalité d'un Nino dont nous continuons à fredonner "La maison près de la fontaine"…
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