vendredi 31 janvier 2020

De l'incurie à la rage…

Il a fallu un tweet de @lachaineaudio pour que ma colère se précise et m'incite à écrire ce billet. Je pense que les professionnels de la profession qui alimentent ce compte ont une analyse pointue de la radio, de l'audio et des conséquences à court terme des nouvelles pratiques d'écoute, de mobilité et de segmentation du temps… disponible ! Oui, "la radio de flux a atteint son plafond de verre". Oui, les responsables  de l'audiovisuel public, tous les responsables, ont laissé faire, pépères jusqu'au constat imparable de l'incurie. 

L'agora centrale de la Maison de la Radio - C Abramowitz / Radio France


















Les responsables ce sont au premier chef les dirigeants : Sibyle Veil (2018-…), Mathieu Gallet (2014-2018) et même Jean-Luc Hees (2009-2014) qui malgré quelques constats d'une nécessaire adaptation du média radio aux mouvements de société qui nous entourent ont laissé faire, persuadés que les chiffres Médiamétrie suffiraient à maintenir le leurre. Comme le leur de "petit pouvoir" dont ils ne se sont pas servi pour réfléchir, mobiliser, construire ensemble avec tous les professionnels concernés un nouveau pari pour la radio publique.

Ils avaient sous la main, non seulement toutes les compétences professionnelles mais bien plus ils pouvaient profiter d'une diversité exceptionnelle de métiers, de talents et d'intelligences pour refonder un média qui, depuis sa première diffusion en 1921 n'avait jamais démérité pour s'adapter, évoluer, anticiper. Au lieu de quoi on a envoyé pour couper les têtes qui dépassent, Gallet et Veil, des gestionnaires de basse œuvre, gris et froids, insensibles à l'humain, insensibles à l'imaginaire, insensibles à la radio.

Rien de plus reluisant du côté de la tutelle du Ministère de la Culture, bras armé de Bercy (Finances), qui n'a jamais incité Radio France à être le principal acteur de sa propre mue. Quant à l'officine dite Conseil Supérieur de l'Audiovisuel ce pourrait être "drôle" si ce n'était pas tragique. Ces "sages" apprécient quoi quand ils écoutent les postulants à la fonction de Pdg de la radio publique ? On ne peut que constater la pantomime de Schrameck à s'abriter derrière le huit clos pour ne pas rendre public "le projet stratégique" de Gallet (février 2014). Projet stratégique écrit par Bercy et Schlesinger (1). On ne peut que constater la farce de l'audition de Sibyle Veil qui lisait son bréviaire devant un Nicolas Curien conquis d'avance d'autant plus que la nomination était conclue d'avance (avril 2018).

Oui, 2020 sera l'année où le plafond de verre (et quel plafond à Radio France) de la radio publique va voler en éclats. On comptera alors la cohorte de fossoyeurs qui l'auront facilité voire incité. On comptera les incapables, les planqués, les fats et autres promoteurs de l'agonie du service public audio-visuel et du service public en général. On comptera les compteurs qui ressemblent à s'y méprendre au businessman du Petit Prince de Saint-Exupéry. On comptera les mots tordus, les phrases toutes faites, les formules de super-marché, les slogans racoleurs, les balivernes de cour de récré, les postures éhontées et l'immense farce de la société de ce spectacle… là.

Alors je pense à cette phrase attrapée ce matin "Au renoncement du désespoir, s'oppose la vitalité de la rage". La rage est là !

(1) Directeur de l'éditorial (2014-2017), chargé des programmes, nommé par Gallet, rédacteur de la partie "programmes" du projet stratégique.



mercredi 29 janvier 2020

La fin de l'histoire… (bis repetita)

La fin de l'histoire radiophonique s'entend ! Je ne tenterai pas de copier l'oracle de Fukuyama (1) pour autant ce billet complètera celui d'hier tant l'interpellation d'une de mes lectrices (2) m'a incité à en rajouter une couche, au cas où les nouveaux maîtres puissent imaginer un seul instant qu'on va baisser pavillon et se ranger à leurs roucoulades superfétatoires. L'histoire plaide en notre faveur et ces Cavaliers de l'Apocalypse (qui sont un peu plus de quatre) ne nous empêcheront pas de penser que c'est leur absolu manque de culture radiophonique qui les enverra en enfer médiatique jusqu'à la fin de leur jour (3).



Donc l'armada de technocrateurs, marqueteurs, chiffreurs et numériqueurs a décidé d'en finir avec l'histoire radiophonique. En l'absence de culture le déni est devenu l'atout maître de ceux qui veulent construire le futur sur les seules bases de leur présence (nuisible). Présence qui se caractérise par l'utilisation abusive de jargon mi-techno, mi LQR, d'anglicismes au kilomètre (4) et de nouveaux mots tendances qui ne passeront jamais par la case "Académie" tant ils ne durent que le temps de leur rhume… de cerveau indisponible. Vous trouverez sur ce blog les détails de leur forfaiture en "série".

On comprend donc mieux pourquoi le Plan de Destruction Massive, élaboré par Bercy, exécuté par la soldate Veil, ci-devant Pédégère de Radio France, s'applique à commencer par détruire la "Documentation d'actualité" des fois que le travail acharné de documentalistes (aussi acharné-e-s) depuis la nuit des temps (radiophoniques) ne soit plus utile aux professionnel-le-s des sept chaînes de la maison qui ont en permanence besoin d'enrichir, documenter, sourcer leurs propres recherches. A-t-on déjà ajouté un bouton en or sur leur ordinateur qui clignote comme une enseigne de bordel "Wiki, Wiki, Wiki" ? (5).

Et si l'on pousse le déni encore plus loin ça donne : "Pas de mémoire du passé, pas d’état d’âme." Roulez jeunesse, l'avenir numérique vous tend les bras ! La start-up "Chiffres/Frisch" est une calculette à taille humaine (sic). 

Pour la "Documentation sonore" neuf "départs volontaires" ont été envisagés. Que penser d’une entreprise, dont le métier est le son, qui va gravement amputer son service de documentation sonore (6) ? On aimerait assez que Jean-Noël Jeanneney (7) s'exprime, lui qui a beaucoup fait pour une structuration des archives de Radio France et qui, en tant que producteur d'une émission d'histoire utilise beaucoup les archives sonores disponibles.

Voilà, mes chers auditeurs, le quotidien de décisions iniques et d'actions directes qui vont participer à la réorganisation de Radio France. Et changer la donne de fond en comble. C'est bien le modèle de la radio telle que vous l'écoutez encore qui va voler en éclats. Y faire sans cesse référence est considéré a minima comme passéiste a maxima comme régressif. C'est un autre modèle qui excite les apprentis sorciers. Un modèle où l'esprit de fabrication collective aura disparu. Un modèle où la transmission de l'"avant" sera bannie. Un modèle où l'individualisation et l'écoute à la demande auront pris le dessus sur l'écoute collective et une politique de l'offre. Au risque, suivant les contenus co-produits et/ou sponsorisés, d'écorner les valeurs cardinales qui ont procédé à la création du média public : informeréduquer et divertir. 

Un modèle en phase avec le modèle de société ambiant. Mais est-ce bien ce modèle de société et ce modèle de radio publique que nous voulons ? La question reste posée. 



(1) "La Fin de l'histoire et le Dernier Homme", Francis Fukuyama, Flammarion, 1992,
(2) Ah bon t'as des lectrices Fañch ? On croyait que tu prêchais dans le désert ?
(3) Vous l'avez le visuel genre GoT (Game of Thrones) ?

(4) Avec comme chef de file et prédicateur, Frédéric Martel, producteur (France Culture) engagé pour le Soft Power,
(5) Pour info, à la mort de Pierre Bouteiller j'avais été sidéré d'entendre qu'on lui attribuait "Qu'il est doux de ne rien faire quand tout s'agite autour de vous…" alors que c'est José Artur qui avait créé l'émission à la rentrée 68, sur France Inter. Un directeur de chaîne m'avait dit que son journaliste avait pris l'info sur Wikipédia. J'ai moi-même modifié la dite fiche !!!!

(6) Neuf départs volontaires pour 20 équivalents temps plein (ETP) et un poste d’encadrement. Soit 23 personnes. Il y a sept ans, ce service était de 32 personnes. Il fonctionne déjà avec 9 personnes en moins,
(7) Historien, Président de Radio France 1982-1986. "Concordance des temps", France Culture, Le samedi, 10h-11h, depuis 1999.

mardi 28 janvier 2020

Avant n'existe pas : la culture du déni !

Fallait pas ! 
Fallait pas décider en 1953 de construire une Maison de la radio 
Fallait pas ! 
Fallait pas rassembler 39 lieux dans Paris pour les faire travailler ensemble dès août 1963 
Fallait pas ! 
Fallait pas sanctifier l'affaire le 14 décembre 1963 par De Gaulle lui-même 
Fallait pas ! 
Fallait pas que Roland Dhordain invente France Inter et la place en tête des généralistes 
Fallait pas ! 
Fallait pas non plus qu'il installe l'antenne d'Inter 24/24
Fallait pas ! 
Fallait pas inventer la stéréo sur France IV haute-fidélité (France Musique),
Fallait pas !
Fallait pas inventer Fip, RFI, Radio Mayenne, Melun FM, Fréquence Nord, Radio 7, Radio Bleue, France Info, Le Mouv'
Fallait pas !
Fallait pas se présenter aux prix Italia et rafler la mise
Fallait pas !
Fallait pas inventer les Radios Publiques Francophones
Fallait pas !
Fallait pas pousser le son très loin et jusqu'au binaural en 3D
Fallait pas !
Fallait pas !



Avant n'existe donc plus ! La culture du déni a envahi tous les espaces et particulièrement celui des médias. La radio n'y échappe pas. Si tu fais la moindre démonstration d'excellence, de qualité, d'éveil précoce à l'imaginaire à l'appui d'une référence… historique, t'es bon pour être estampillé "nostalgique", "has been" et "réactionnaire". Pas moins. C'était pas mieux avant. Jamais. C'est un credo. Un mantra. Une énième formule du Docteur Coué à peu près aussi efficace que "La jouvence de l'abbé Soury". Pourtant les nouveaux fantassins de la rhétorique libérale d'un marketing sauvage s'en gaussent du matin au soir en se l'injectant en intra-veineuse au moindre risque d'être pris en flagrant délit d'affectivité.

Le mot est lâché. No affect. No alternative. No feeling. Ces nouveaux maîtres sans mystère vomissent "L'Internationale" mais sont prêts sans vergogne à faire du passé tabula rasa. Reconnaître le dit-passé radiophonique participerait à constater leur absolue médiocrité. Leur mépris ravageur. Leur morgue abjecte. Rappelons-nous comment Gallet (Mathieu, ex-Pdg) face à Yann Barthes (Le Petit Journal, Canal Plus, juin 2014) pour répondre au départ forcé de Daniel Mermet de France Inter avait d'un revers méprisant bafouillé "That's life" ! Sordide !

Gallet est le premier entré dans la bergerie et, ne s'affublant ni du costume du loup (de Wall Street) ni de celui du petit chaperon rouge, n'en a jamais fini, jusqu'à sa révocation par l'officine même qui le fit roi, de dénier la radio, son histoire, ses acteurs, ses savoirs-faire et sa capacité au mouvement perpétuel ! Pour l'histoire ce triste sire fera figure de bouffon. Et il ne donnait pourtant jamais envie de rire mais de pleurer. À chaudes larmes !

Il en va ainsi en suivant avec Madame Veil, campée dans la posture du Commandeur. Inflexible. Adepte absolue de Miss Thatcher et son "No alternative" fracassant. Veil voudrait bien se passer du chœur (de Radio France). Quand le sien est en mode débranché. No affect, on vous dit. No feeling. Cette personne s'est-elle jamais interrogée sur l'excellence d'avant ? Sa prédécesseure Jacqueline Baudrier (1ère Présidente de Radio France 1974-1981). La cohorte de talents femmes et hommes qui ont installé la radio publique dans les habitudes des Françaises et des Français. L'invention des formes, des techniques, des méthodes. Et qui, sans le moindre doute de forfaiture vient annoncer qu'il faut tout changer, tout moderniser, tout PDV (Plan de Départs Volontaires).

Ces gens-là ne connaissent ni Pierre Schaeffer (ingénieur, compositeur) à qui Giscard a volé le "Service de la recherche", sise à l'ORTF jusqu'en 1974 ! Ni encore moins Robert Murray Schafer (compositeur) qui, entre autres, pouvait dire sur le son :


"La vue est à portée de main
Le son vient de loin
La vue explique
Le son pare de mystère
La vue est vérifiable
Le son est légendaire" (1)

Et, comme me le disait hier un ancien directeur de France Inter, citant Bernanos "Ces gens-là ne seront heureux que lorsqu'ils auront été remplacés par des robots". CQFD ! À leur culture du déni il faut ajouter leur déni de la culture… radiophonique !

(1) Cité par Annick Cojean, Le Monde, "Les alchimistes du 8ème art", 7 janvier 1984. À l'occasion de la rencontre organisée le 3 janvier par l'association Espaces radiophoniques autour du thème "De la radio comme huitième art", pour fêter les 20 ans de la Maison de la radio ! Et de Schafer : R. Murray Schafer, Le paysage sonore, le monde comme musique, Marseille, éditions Wild Project, 2010.

lundi 27 janvier 2020

Qui veut tuer la radio donne la rage…

Suivant l'adage bien connu "Qui veut tuer son chien l'accuse d'avoir la rage" ceux qui veulent tuer la radio ont un postulat et une certitude. "Il y a beaucoup trop de monde pour fabriquer la radio" c'est le postulat. En l'absence de tout discernement, ceux-là mêmes chargés d'initier et/ou d'appliquer le PDV, Plan de Destruction Visible (1) considèrent que toutes les émissions se valent et doivent répondre aux mêmes critères de production et de réalisation, c'est leur certitude. Certitude et postulat qui s'appuient sur une méconnaissance totale des métiers, une idéologie libérale fondamentale et la conviction qu'ils sont les seuls visionnaires capables d'initier un nouveau modèle audio, sous couvert du bien pratique passage au "tout numérique". 


Le "s" est apparu, puis a disparu
mais ce sont toutes les lettres de "musique"
qui vont finir par disparaître…












L'article de Mouna El Mokhtari, paru samedi dans Le Monde (2), présente bien les enjeux à court terme des évolutions des métiers de technicien (du son) et de réalisateur. La direction, dont aucun des membres ne vient de la radio (3), a la conviction que des économies (de personnel et de moyens) peuvent être faites si l'on fait évoluer si l'on casse les modèles et les procédés hérités de pratiques qui auront cent ans l'année prochaine. Comme je l'ai écrit souvent, ces dirigeants ignares, n'ont, non seulement jamais écouté la radio avant de prendre leur fonction à Radio France (4), mais sont persuadés qu'on peut "faire mieux avec moins" (5). Juste par idéologie, sans jamais, mais jamais s'être intéressés au long processus de fabrication d'une émission de radio, à cette chaîne humaine de savoirs-faire qu'ils ont fini par déchaîner (6). Et sans avoir, de fait, mis les pieds dans un studio, une cellule de montage, sauf pour y parader et faire accroire qu'ils sont "in" alors qu'ils sont absolument "out".

Le réalisateur (7) intervient à toutes les étapes de la création d'une émission. Dès sa conception, dans un échange fructueux et indispensable avec le producteur. Au cours de l'enregistrement, de la recherche de sons ou d'archives complémentaires. Au cours du montage (dont il est souvent le principal acteur physique). Au cours du mixage avec le technicien du son. En cabine, en régie au cours de la diffusion de l'émission en direct (8). Le réalisateur, la réalisatrice sont des éléments pivot (à tout âge) de la production radiophonique. Ils permettent à tout moment une confrontation dynamique avec le producteur et le technicien (du son). Comment pourrait-on les rayer de la carte demain, au risque "de réduire les équipes [ce qui] n’empêchera pas Radio France de fonctionner, mais appauvrira ses productions et l’antenne, alors que les salariés observent déjà ces dernières années le recul des formes dites "élaborées de radio"" ? (9).

Car, il y a plusieurs types d'émissions. Les émissions de "Micro/Disque" (dites aussi "Les simples") qui, malgré tout, nécessitent l'oreille d'un réalisateur pour le rythme, les enchaînements, les inserts voix etc… (La matinale de France Inter, elle, n'a plus de réal depuis des années. Sa réalisation étant orchestrée par le technicien du son). Les émissions dites "élaborées" qui, on l'a vu plus haut, placent le réalisateur dans une position centrale. Si ces pratiques peuvent, comme dans tout métier évoluer, elles ne doivent pas l'être au détriment de la qualité, de leur forme et de leur contenu. Sinon adieu, fiction, documentaire, feuilleton et plus si affinités… à la destruction de l'art radiophonique. "Plus vous simplifiez la forme des émissions et moins vous avez besoin d’être plusieurs." (10)

Kriss, (productrice) Jean Garretto (réalisateur),
Joseph Rémiaux (technicien son), 

Serge Libert (opérateur)


















Une récente rencontre réalisateurs/direction (23/01) laisse augurer un processus de casse inquiétant. Qu'on en juge :
Forfait des heures de préparation remis en question (sauf pour les assistant-es, qui le conserveraient). Pour les réalisateurs ce serait modulable en fonction des producteurs et les chaînes auraient leur mot à dire (11). 
- Douze suppressions de postes à France musique : huit sur les directs dit "simples", et quatre sur beaucoup de captations qui n'auraient plus lieu. France Musique ne captant plus que ce qu'elle diffusera.

Au cours de cette rencontre, Bérénice Ravache (12) a annoncé "que les réalisateurs ne représentaient plus "une valeur ajoutée" suffisante pour que leur présence soit justifiée sur ces émissions dites "simples" et que les techniciens pourront, grâce à "l’autonomisation" (13), faire le travail du réalisateur"De la même façon que la direction prépare les techniciens son du Mouv' à l'"auto-réal", les techniciens des autres chaînes pourraient très vite être concernés pour de nombreuses émissions exceptés la fiction, le documentaire, les feuilletons. La disparition des réalisateurs de France Musique entérinerait le non retour d’émissions plus élaborées. A quoi bon alors rénover les studios moyens si France Musique ne produit plus d'émissions en public et ne contribue plus à faire entendre les artistes ? Sans les réalisateurs et sans les techniciens, ces émissions ne pourront plus exister.

Une révolution absolue pour l'"ADN" de la radio publique. On tire par le bas ce qui professionnellement était reconnu au plus haut. On bousille un service public, des femmes, des hommes, des savoirs-faire, des savoirs-être, une marque de fabrique. Suivant un adage bien connu : 

"Qui veut tuer la radio enrage… les chiens".

Une équipe de réalisation :
M. X - Guy SENAUX (tech. son)  

Robert ARNAUT (producteur)
Georges KIOSSEFF (réalisateur) 

Solange YANOWSKA (réalisatrice)
Laurent LEFEBVRE
















(1) PDV : Plan de Départs Volontaires, processus en cours à Radio France concernant 299 emplois,
(2) "A Radio France, les techniciens et les réalisateurs sont inquiets pour leur savoir-faire", Mouna El Mokhtari, Le Monde, 26 janvier 2020,
(3) Ni la Pédégère, ni la DRH, ni la directrice éditoriale, ni le "M. Chiffres" par ailleurs Directeur du Numérique et de la production, ni bon nombre de l'armée mexicaine de cadres de direction,

(4) Si bien sûr, les matinales sous leur douche, le" Masque et la plume" en retour de WE en voiture et le sacro-saint "Jeu d'Émile Euro" en famille en vacances ou le mercredi avec les enfants. Et, quand ils vous citent ces références-là, ils se pâment et roucoulent comme au temps de leurs premiers émois amoureux !

(5) Comme leur gourou absolu, Michel-Edouard Leclerc, qui vend des "Tickets Leclerc" et qui a rayé du territoire tout ce qui ressemblait à une épicerie, une mercerie, une boutique de confection, un fleuriste, un boucher, un charcutier, un poissonnier, un boulanger, un droguiste, un magasin d'électro ménager, une station essence, un centre auto, une maison de la presse, un caviste, 


Un Nagra datant de 1958 et pesant 9kg. D.R.













(6) cf 56ème jour de grève aujourd'hui, initiée le 25 novembre 2019 (interrompue pendant la trêve de Noël),
(7) Aussi le chargé de réalisation, le metteur en ondes, autres noms de la fonction,
(8) Si l'émission est diffusée "en différé" c'est le réalisateur qui la fera circuler dans le service ad hoc chargé de la diffusion antenne,

(9) Mouna El Mokhtari, Le Monde, op. cité,
(10) Un technicien du son cité par Mouna El Mokhtari, op. cité,
(11) Aujourd'hui réalisatrices et réalisateurs appartiennent à la Direction des Personnels de Production (DPP), une direction spécifique et ne sont pas fonctionnellement attachés à une chaîne particulière,

Jean Garretto, prod. et réal.,
Yann Paranthoën, technicien son,
Pierre Codou, prod. et réal.
(L'Oreille en coin, France Inter)














(12) Directrice de Fip a été, à l'automne dernier, "désignée chargée de mission pour la mise en œuvre du projet d’entreprise auprès de la Présidente, membre du Comex [Comité Exécutif] de Radio France. Compte tenu de sa connaissance de l’entreprise et de ses réalités opérationnelles, Bérénice Ravache accompagnera les chaînes dans la réalisation de leurs différents chantiers associés au projet". (source Radio France),

(13) Comprendre : les techniciens deviennent autonomes par rapport au réalisateur .  

dimanche 26 janvier 2020

Le bon plaisir de la radio… de Gotlib (20)

Quel génie ! Quel charme ! Quel verve ! Pas moins. Gotlib dessinateur de p'tits micquets a magnifié la bande dessinée et, s'il ne m'a pas donné envie immédiatement de dessiner, m'a permis de détailler son trait, son rythme, son découpage, ses gros plans, ses détails et de disséquer son humour qui m'a beaucoup inspiré. Le "Oui Nide You" ci-dessous est pour moi la synthèse du détournement, du rire et de la dérision. Gotlib m'enchante depuis les années 60 où j'ai commencé à lire Pilote (hebdomadaire). Je suis fan et inconditionnel. Alors une heure de Gotlib, je prends tout. La réalisation de Clotilde Pivin est pop et Virginie Bloch-Lainé a trouvé les bonnes personnes pour témoigner. Chapeau ! (Heu ! J'aurais du écrire "Béret" ;-)



À propos de la girafe qui sort du cadre, de la case, ça c'est tout le contraire de la radio publique d'aujourd'hui. Cadrée, casée, sans fantaisie, sans transgression, sans dérision (autre que celle programmée à t'heure), sans joie, ni folie. La radio est devenue un produit standard, lisse et normé. Regrets éternels.


vendredi 24 janvier 2020

Aux silences… le silence radio !

Au(x) silence(s) insupportable(s) et assourdissant(s) d'un quarteron de dirigeants en retrait (1), qui ont choisi la posture de l'autruche ou pire, celle très lâche du pourrissement de l'affaire, ne convient-il pas d'imposer le silence radio absolu ? Silence pour les auditeurs, pour les politiques (tous les politiques), le gouvernement, la Pédégère de Radio France, les directeurs de chaîne, et l'armée mexicaine de cadres qui mangent la laine sur le dos de ceux qui fabriquent la radio… On air : Silence radio !

Période 68… déjà !





















En radio le silence est l'équivalent du lapin chez les marins : banni ! Sauf que le silence est un art s'il est choisi, s'il ponctue la parole, s'il installe de l'empathie, s'il met la bonne "pause" pour souffler (ou entendre le souffle de celui/celle qui se tait, s'il en dit plus que les mots). 

Depuis quand les dirigeants politiques et institutionnels peuvent-ils user et abuser du silence comme méthode de gouvernance ou de management ? Depuis quand ? Depuis qu'ils ne savent pas/plus assumer leurs choix, leurs idéologies, leurs renoncements ? Depuis que la communication a tellement envahi l'espace public qu'une bonne roucoule vaut mieux qu'un long débat ? Depuis que biberonnés à la Ségualite et à la Meaulite (2) ils essayent en permanence de retourner la crêpe, leur veste (en lamé or), et leurs propos trempés dans le bain verdâtre et puant de la LQR (3) ? Depuis qu'ils sont convaincus que rien ne doit changer et surtout pas leurs pouvoirs, leurs réseaux, leurs privilèges et leur hors-sol chronique qui définitivement les placent dans un autre monde. Un monde corrompu et endogamique qui finira bien par exploser en vol.

Il n'y a aucun risque que les auditeurs qui soutiennent la radio publique tentent l'aventure vers des radios privées… de sens. Le silence, ces auditeurs-là, fidèles, sauront l'interpréter comme le dernier rempart avant la mise à mort du taureau. Le silence qui, soit convaincra le torero de quitter l'arène soit au contraire l'engagera à la boucherie fatale ? 

Tout a été dit et redit la seule alternative utile au mépris de ce quarteron de dirigeants en retrait c'est le silence sur toutes les antennes jusqu'à ce qu'ils engagent le dialogue social à défaut qu'ils soient en mesure d'engager un dialogue professionnel pour comprendre les enjeux de la radio publique et des dangers de la noyer avec l'eau du bain visuel !

L'enjeu est là. Il y a urgence au silence. Sinon c'est chronique d'une mort annoncée ! 

(1) Veil, Riester, Philippe, Macron,

(2) Gourous auto-proclamés pour l'un de la lessive, du Solex de 50 ans et des chevrons sur les bagnoles et les déesses et l'autre égérie pipole des situations de crise des puissants de DSK à Fillon en passant par Lakshmi Mittal un ouvrier nul acier…
(3) Certains même passés par la LCR (Ligue Communiste Révolutionnaire) comme Sandrine Treiner (directrice de France Culture), ça (dép)rime ! 

mercredi 22 janvier 2020

L'enfumage en sautoir… où les techniques de communication de Sandrine Treiner

De Sandrine Treiner et de quelque-uns/unes de ses prédécesseurs. La meilleure façon de faire avaler la pilule aux auditeurs pour les informer que "rien ne change" c'est de tout changer. À commencer par le documentaire. Pour arriver à ses fins et aux fins de la Direction qui comprime jusqu'à les étrangler les budgets, on rogne les moyens de la création radiophonique en faisant comme si…



Comme s'il n'était pas grossier d'écarter Irène Omélianenko (productrice, documentariste) coordinatrice des deux heures de "Creation on air" pour les remplacer par une heure de "l'Expérience". Comme s'il n'était pas grossier de mettre fin à "La Fabrique de l'histoire" et par voie de conséquence mettre fin à une heure de documentaire hebdomadaire.

La farce, la grosse farce
Sur son site en janvier 2019, France Culture écrit : "documentaire d’auteur et d’écriture sonore, L’Expérience est un espace libéré des genres radiophoniques (magazine, reportage, documentaire, fiction...), qui s’en affranchit ou qui les mêle. C’est un temps d’expression du singulier." Qui, en tout cas, ne s'affranchit pas de la sacro-sainte heure entre deux heures justes. "Creation on air" était singulier, comme aussi "Les passagers de la nuit" ou "Surpris par la nuit", autant d'émissions passées à la trappe et qui font diminuer d'autant la place accordée au documentaire. Malgré une communication positive, la production de documentaire et de création radiophonique continue de baisser. 

En 2018/2019 (1)
Heures de création diffusées sur la grille d'hiver : 37h de création classique et 5h d’Atelier de Création Radiophonique (ACR), au lieu des 56h de création classique et 9h d'ACR pour 2017/2018,
Heures de création en podcast diffusées d’abord sur le web puis à l’antenne sur la grille d’été : 5h30
• Au total 47h30 d'émissions "Création on air" puis "L'Expérience" ont été produites sur l'année 2018/2019. 17h30 d'émissions ont donc été perdues par rapport à la grille 2017/2018. 

Soit 420h d'enregistrement, 752h de montage et 140h de mixage en moins. Soit 1312 heures de production en moins. Ce qui représente aussi une économie de 21 000€ brut sur les cachets des producteurs.


En 2019/2020 (1)
Cette année sur France Culture pour la grille d’hiver 2019-2020, avec la fin de la Fabrique de l’histoire, c’est encore 1h hebdomadaire de documentaire qui disparaît, soit environ 32h de documentaire qui représentent aussi 768h de prise de son, 1664h de montage et 224h de mixage. Soit 2656 heures de production en moins. Et encore une fois une économie de 38 400€ brut sur les cachets des producteurs. 

En 2011, à l'occasion du Festival Longueur d'Ondes, Marion Thiba, documentariste rappelait ces chiffres éloquents : "en 1995 : 23 heures par semaine de documentaire, en 2000 : 4 heures". Et en 2011/2012 : 12h30 (source FC). C'est indéniable on fait déjà supporter depuis longtemps à France Culture des économies en direction de la fiction et des documentaires. Deux des fleurons historiques de la chaîne. Les annonces de d'Arvor ex directeur de la chaîne), non-suivies d'effet pour la création d'une plateforme documentaire sont restées lettre-morte.

Treiner dans une interview au Monde, le 23 décembre 2015, ne manque pas d'audace pour affirmer "Nous allons offrir un Netflix des savoirs». En titre Le Monde écrit, "Sandrine Treiner détaille le contenu du nouveau site, lancé le 29 janvier [2016], qui offrira, notamment, un portail consacré au documentaire." Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent. Et le portail semble bien fermé à double tour !


France Culture se désengage massivement de ce qui justement fait sa singularité et, ni la roucoule de sa directrice, ni celle du chiffreur Laurent Frisch et encore moins celle de la Pédégère, Sibyle Veil, n'arriveront à nous faire prendre des vessies pour des lanternes ! Cet état de fait est le meilleur indicateur de ce que le plan de réorganisation va imposer aux chaînes de Radio France. Des réductions drastiques de moyens humains et matériels entraineront des réductions drastiques de création radiophonique au risque absolu que la singularité n'existe plus. 

Au risque alors que le législateur ou le futur groupe "France Médias" soient tentés de fondre "France Culture" avec une autre chaîne généraliste ou purement et simplement la rayer de la carte !



(1) Ces chiffres ont été établis par des réalisateurs et producteurs concernés par la création documentaire de France Culture,

mardi 21 janvier 2020

Cinquante jours, cinquante… nuances de grèves !

"Cinquante, vous avez dit cinquante ? Comme c'est bizarre mon cher cousin…" Comment, de la Pdgère aux directeurs de chaînes en passant par le grand manitou du chiffre Laurent Frisch, ces responsables de Radio France, qui ne passent pas une journée sans annoncer le chiffre du siècle, ne s'inquiètent-ils pas de la façon inexorable avec laquelle ce "cinquante-là" va plomber pour longtemps, leurs roucoules, leur pas de deux, leurs postures, leur cinéma et surtout leurs façons pitoyables d'avoir trahi le service public de radiodiffusion. Gallet apparaîtra comme un gringalet et 68 comme un épiphénomène (1). 



Riester est-il à Baden Baden (sans l'hélico de Drucker), Macron cherche-t-il un Massu de secours (2) et Aurore Bergé compte-t-elle les moutons… de Panurge ! Quant à Sibyle Veil le chœur lui aurait-il définitivement coupé le sifflet ? Faut-il redire le mépris absolu de ces quatre-là pour ainsi jouer à l'autruche, fuir leur responsabilité du dialogue, a minima. Garants moraux du service public, a maxima. Comptent-ils sur l'épuisement (des troupes), la lassitude (des auditeurs), la lèche (des affidés corrompus), la propagande (gouvernementale) pour siffler la fin de la partie ? Et montrer du doigt les fauteurs de trouble qui auraient affaibli la radio avant son entrée par la petite porte dans le groupe (holding) qui l'a d'avance minorée. 

Qui va croire à ce scénario des plus pourris ? Ces quatre-là ont, depuis longtemps, suggéré, par leurs entourloupes langagières, que la radio ayant la rage (de vivre) il était temps de la tuer. Mais cinquante jours de grève c'est pas rien, c'est de l'inquiétude en sautoir, des difficultés financières, le doute de soi et de son savoir-faire, une lassitude face à la morgue absolue. Et l'envie d'en découdre, de gagner, de repartir au travail la joie au cœur. De se battre pour une radio de qualité, pas de se battre contre des moulins à vent. De se battre pour le "Vivre ensemble" quand le spectre de la mort rode. De s'engager pour la radio et le sonore, pas pour l'audio, pas pour l'image, pas pour le global et toutes ces tartes à la crème de marchands de cirage numérique en tubes.

Les cinquante nuances de grève… qui bouleversent le pays sont la parfaite démonstration que sont atteints les sommets de l'insupportable. Invivables. Inimaginables.

(1) Gallet 28 jours, 68 (13 mai/23 juin) soit 41 jours,
(2) Le 29 mai 68, De Gaulle, Président de la République, s'envole en hélico pour rencontrer le Général Massu à Baden Baden en Allemagne, des fois qu'il aurait une solution pour mater la "chienlit".

Mardi 14 janvier, concert de soutien à Radio France, Le petit bain, Paris.

lundi 20 janvier 2020

Revenir au (bout du) monde…

Il a bien fallu en sortir de ce pays, de cette belle ville, de ce lieu qui, à lui tout seul, est un continent. Dans ses arcanes si rondes, j'ai tourné, tourné, tourné au point ultime d'en être estourbi. À la limite du chaos… debout ! Dans cette maison bouillonnante, frémissante, passionnante, un voile très lourd est tombé. Une chape de plomb même. Et chacun devrait faire comme si… Comme si quoi ? Comme si le mépris absolu n'était pas porté en étendard du plus haut sommet de l'État au gougnafier qui agite de ses petits bras mous son titre de chef, usurpé entre deux conciliabules malsains. Comme si le mal, le bien qu'on se donne à faire de la belle ouvrage servait juste à la roucoule des puissants et desservait jour après jour un média dont le mérite singulier revient à me parler, te parler, nous parler. Un média qui parle sans vendre (1) quoi que ce soit d'autre que l'imaginaire, la connaissance, la culture et quelques rires au coin du bois. Mais ça c'était avant, avant le chaos du marketing et d'une mue sociétale que ces mêmes puissants veulent rendre inéluctable…

Avant ou après ?
J'ai écouté de mes deux oreilles. Et vu de mes deux yeux ! Vivent là deux mondes distincts. Les travailleuses-travailleurs de la fabrique radiophonique affairés aux différents processus de création. Les cols blancs, ailleurs, cachés et qui ne font rien pour faire la radio quand ils font tout pour la défaire ! 

Qui peut encore croire que le Plan de Départs Volontaires (PDV) n'est pas un Plan de Destruction Visible (PDV) ? 

Qui peut encore croire que les moyens de production, à tous les étages de la production, ne vont pas être affectés, en loucedé, pour réduire la voilure et entériner cyniquement un état de fait ? 

moins de moyens financiers 
moins de moyens de production 
moins de personnel 
moins de diversité 
=
moins d'éclectisme
=
moins de transmission
moins de programmes 
moins d'auditeurs 
=
moins de chaînes
=
moins d'utilité
publique
et cerise sur le gâteau
plus de mainstream et de soft power (2)

Alors voilà… "Ce n'est qu'un combat, continuons le début !" Dar (3).


(1) Moins la pub sur France Inter et France Info,
(2) Avec comme Ministre de la Culture, Frédéric Martel, (producteur sur France Culture de "Douce puissance")
(3) Verlan de l'anglais "hard". (merci Lola)

dimanche 19 janvier 2020

Le bon plaisir de la radio…d'Antoine Blondin (19)

Blondin c'est d'abord une voix ! Enfin non c'est d'abord une écriture. Ici sa voix est jeune pas trop éraillée, pas trop cassée par les vapeurs… d'alcool. Assouline adore Blondin et cette archive nous ramène à une certaine douceur de vivre. Le temps de raconter. Même si je peux lire aujourd'hui toutes ses chroniques du Tour de France en un seul volume, j'aurais du les lire en son temps, chaque jour de juillet, depuis l'origine de ses billets jusqu'en 1982. Car Blondin est un conteur et nous transporte dans ses jeux de mots et de tournures savoureuses…




vendredi 17 janvier 2020

Natacha et le silence…


©Eric Schulthess
Natacha. 
On t'appellera Natacha 
comme ça, je peux saluer François. 
François Béranger. 
Natacha, tu tisses
Entre toutes les voix
Le silence ça veut pas dire 
Un blanc à l'antenne
Ça veut dire écouter.

Natacha, tu tisses
Et, petit à petit 
Au bout de vingt ans 
Ça fait une belle pièce.
Les voix reviennent
Les voix sont là
Celles avec lesquelles 
Tu as assisté, coupé, 
monté, réalisé,
Réalisé un rêve
Réalisé leurs rêves 
Natacha tu tisses
et ta toute petite histoire à la radio 
devient l'histoire de la radio 
tissée avec les voix au micro, 
les voix derrière la vitre, 
les voix off, 
les voix sans voix,

Natacha
Et, avec toi, 
tant d'autres ont été désannoncées 
sur une chaîne puis une autre,
et encore une autre.
Natacha, 
dans la grande chaîne 
de la Fabrique, 
de la Manufacture de la radio. 
Métier : tisser les ondes, entre les ondes, toutes les ondes, 
d'avant, de maintenant, ici...

Natacha tu vibres, bouges, sautes en l'air même. 
Et tisses et retisses avec les voix, 
toutes les voix que tu as mis en avant, 
Et les autres..

Natacha et, avec toi, 

Corinne, Daniel, Patrice, Dominique, Michèle, David, Leslie, Michel, Maryse, Ivan, Caroline, Jean, Pierre, Claude, Frédérique, Emmanuel, Camille, Aline, Bertrand, Anne, François, Guy, Luc, Agnès, Julien, Muriel, Farida, Véronique, Mathieu, Patxou, Paula, Bernard, Irène, Michel, Assia, Alexandre, Caroline,…

Et, pour faire bonne mesure, deux ou trois ratons-laveurs, pour Jacques... 
Jacques Prévert.

Natacha tu tisses le silence,
Et le silence ça veut pas dire se taire 
Ça veut dire écouter !