vendredi 20 juin 2025

Audiovisuel public : faire et défaire ou… cinquante ans de circonvolutions ! 1/2

Il y a cinquante et un an, jour pour jour, le 20 juin 1974, l'ORTF est en grève. Mais, à la différence de ce qui se passe aujourd'hui, au journal "Inter-Soir" (24') à 19h, 16' sont consacrées à la grève. Et, en premier, c'est le secrétaire CGT de l'ORTF qui intervient. On se pince. Aujourd'hui si les antennes sont en grève, les représentants syndicaux et ou les salariés ne peuvent intervenir à l'antenne pour faire part de la situation et exprimer leurs points de vue. Nous allons le voir, ce journal conservé par l'Ina, tente en donnant la parole à différents intervenants : hommes politiques et députés, à droite comme à gauche, de brosser l'état des lieux. Le feu couve (1). Ce 20 juin, le gouvernement de Jacques Chirac, Premier ministre, n'a que 22 jours. Ce jour-là Roger Chinaud remet son rapport sur l'ORTF. Personne ne le sait encore à l'Office mais, ses jours sont comptés…

Manifestation le 14 juin 1972,
place du Trocadéro à Paris,
contre le démantèlement de l'ORTF. Photo AFP










En décembre 1973, la commission de contrôle de la gestion financière de l’ORTF confie à M. Roger Chinaud, député (Républicains Indépendants), d’établir un rapport sur l'ORTF. Quatre mois plus tard, le 4 avril il est déposé et publié le 20 juin 1974. C'est sans doute la raison pour laquelle ce jour-là la Confédération Générale du Travail (CGT) a décidé de s'associer à la Fédération des Syndicats Unifiés (FSU) en grève depuis le 30 mai, pour durcir le conflit comme le constate Arlette Chabot, journaliste, dans l'archive INA présentée ci-dessus. André Sabas, le présentateur du journal, donne la parole au Secrétaire de la CGT, Pierre Noguera.

François Mitterrand, battu il  y a un mois face à M. Giscard d'Estaing, actuel président de la République, donne son point de vue sur l'ORTF. Il s'inquiète du flou qui s'installe sur les évolutions probables que le gouvernement va impulser, voire imposer, puisque jusqu'à maintenant ni le Premier Ministre, Jacques Chirac, ni le Président ne se sont exprimés sur le sujet !

Puis M. André Vivien (Union des Démocrates pour la République), Président de la Commission de contrôle, intervient longuement pour évoquer le rapport Chinaud. Il commence par annoncer qu'en séance plénière à l'Assemblée le débat aura lieu le 26 juin. André Sabas, le journaliste d'Inter, annonce que les députés ont voté la publication du rapport Chinaud, interviewé aussitôt à l'antenne.

Le JT de 20h du 20 juin, de la Première chaîne sans doute, présente MM. Chinaud et Vivien pour évoquer le Rapport. À cinquante-et-un an d'intervalle se rejoue l'avenir de l'audiovisuel public. Si le Gouvernement Chirac casse l'ORTF (2), le Gouvernement Bayrou s'apprêterait à la reconstitution de ligue dissoute, enfermant Radio France, France Télévisions et l'Ina dans une holding exécutive, France Médias…

C'est le 30 juin et le 1er juillet  2025, qu'est attendue au Parlement la discussion de la loi et le vote qui pourrait modifier la gouvernance des trois sociétés de l'audiovisuel public. Wait and see…

(1) Nous le verrons le 30 juin, dans la partie 2 de ce billet,
(2) Créations de sept unités indépendantes : Radio France, TF1, Antenne 2, France Régions 3, SFP, TDF, Ina,

mardi 17 juin 2025

Catherine Soullard : il est midi…

Il est midi, oui, mais à quelle heure ? Le 6 avril 1993 à 22h40 ? Le 15 juin 2024 à minuit 05' ? À ces deux heures-là, ces deux années-là, Catherine Soullard, productrice, nous proposait sur France Culture, dans les Nuits magnétiques (1), quatre digressions autour de cette heure de midi, réalisées par Bruno Sourcis. Dimanche matin, il était 5h30, le jour pointait et je me mis à l'écoute de ce temps de midi que Catherine avait bien voulu suspendre pour nous. Suspendu pour toujours ou pour quelques heures, à midi. Que l'angélus sonne. Que le soleil donne en plein comme l'a écrit Marie Susini. Que José Mauro de Vasconcelos nous raconte son bel oranger et que Giono peste en plein midi contre le poids du soleil. Alors je vais écrire et j'attendrai midi au soleil pour publier ce billet.











Un seul des épisodes de ces Nuits Magnétiques n'y suffit pas. Comment ne pas avoir envie de prendre "tout le midi" dans ses bras ? Comment ne pas avoir envie de raccourcir la course du soleil ? De rester de midi jusqu'à minuit ? De sa voix douce, Catherine Soullard pose, en rond, ses petits cailloux blancs de soleil. Là, sur la placette d'un village de Provence mais surtout dans nos imaginaires acquis au bon midi. L'angélus va sonner. Tout autour va vibrer. Et tout va pouvoir commencer.

Ça commence comme un florilège joyeux. Très vite avec les accents du midi. Ça chante dans les mots et ça sourit. On y est. C'est sûr. Même si on doit se taire quand on ne sait pas chanter les mots. Midi tremblant. Midi étouffant. Midi suintant. Le soleil pleine face. Le soleil chanté. Le soleil enchanté. Les airs ne manqueront pas de nous attraper au col ou au cœur de petites ritournelles charmantes. Catherine enfile les rayons de soleil comme d'autres les perles (de pluie). Elle sait trouver, à l'ombre douce des tumultes, les mots justes pour, même la nuit, sublimer le midi. "C'est l'heure du partage. Lumière hallucinante où les pierres vont parler, les arbres frémir et, où les esprits rôdent démoniaques ou fantomatiques, dans l'air tiède qui défaille. Midi l'excès. Tout est possible. Apparaître et disparaître…"

Et puis "midi, un petit choc psychologique dans votre vie. Midi n'a pas le même sens que les autres heures…". Alors samedi 21 juin à 4:41, ici il fera petit jour et ce sera le solstice. Lheure idéale pour se mettre à l'heure du partage. "J'écris, assis sur un banc de pierre, dans un bourdonnement vague, il est midi. Le soleil achève de tuer les lilas. Même les oiseaux ne s'affairent plus, ils ne chantent qu'à mi voix comme s'ils se parlaient à eux-mêmes, …" Merci Catherine.

Un petit cabanon










À midi, à Marseille "même celui qui fait rien, il s'arrête !…"

(1) Dans les Nuits de France Culture, ce 15 juin, sera rediffusé le 1er épisode "Le temps suspendu",

lundi 16 juin 2025

En fanfares et… sans fanfarons !

Pour entrer dans le bal de ce documentaire réalisé par Benjamin Hû, Jérôme Sandlarz, l'auteur a choisi, pour commencer, de nous faire marcher au pas et de nous mêler aux gens (d’armes). Comme par réflexe, j’ai tout de suite eu envie avec Boris (Vian) de chanter "On n’est pas là pour se faire engueuler, on est là pour voir le défilé". Un peu par provoc' bien sûr, face à ces militaires "si bien élevés" et si sérieux. Mais il est peut-être dans l’ordre des choses, et de l’histoire, de commencer ce documentaire par de la musique militaire (ça rime).


Bobby Lapointe









Après l'écoute des quatre épisodes qui balayent quelques genres de fanfare (des mineurs, des ferias, des beaux-arts, techno,…), si nous faisions un blind-test, il nous serait sans doute difficile d'en distinguer les différents types, sauf peut-être celles des militaires et des chasses à courre. Le découpage par thème par épisode (quelquefois deux genres au sein d’un même épisode) est peut-être un peu trop didactique ? Trop sage. Pour moi, la fanfare c'est débrider l'académisme de la "musique sérieuse". C'est beaucoup de joie, de folie et de liberté. Mais ce n'est pas le style de Sandlarz de fanfaronner. En nous faisant voyager de l’une à l’autre de ces fanfares, un grand mix aurait sans doute permis d’abolir les "frontières de genres", quitte à bien distinguer ceux-ci au fur et à mesure.

Le panorama proposé est riche et la diversité des musiciennes et musiciens éclectique et singulière.Tous les intervenants sont passionnants, enjoués et en forte empathie/symbiose avec la musique, leur instrument-fétiche, le groupe mais, nous aurions aimé plus les entendre jouer.  Même si dans le temps imparti il est difficile de trouver le bon équilibre, paroles et musiques…

Radio France : Fêtes, défaites… Fêtes défaites !

Le 12 juin (mais pourquoi pas le 12 mai ou le 12 mars) Radio France avait convié à 18h le personnel présent à la Maison de la radio, pour un genre de parade moderne que la société de radiodiffusion publique appelle la "Soirée Radio France". Qui, nous le verrons, cache mal la dé-fête, et met sous le tapis renoncements et dénis. La parade, le faux-semblant, l'artifice (sans le feu) sont le B.A-BA que la com' et les communicants tissent et retissent depuis plus de cinquante ans. Marcel Bleustein-Blanchet, avant guerre, avait décrété morte la réclame, inventant la publicité. Aujourd'hui, au kilomètre, les communicants font de la prose en le sachant. Même dans une "boîte" (1) comme Radio France, il faut faire croire au personnel que tout va bien quand tout va plutôt mal (2). Mais si jamais l'auditeur savait ? Qu'on en juge !




Dans un communiqué publié jeudi dernier, quelques heures avant la "fête", l'intersyndicale de Radio France dénonce :
  • Les risques sur l'indépendance éditoriale, sur la place de la radio de service public, sur les projets de filialisation de France Info et d'ICI et plus largement sur les risques concernant les conditions d'exercice de l'activité que ce projet nous réserve,

  • L'entreprise elle- même, ayant intégré ces pressions extérieures [diminution récurrente des budgets], se saborde en menant des projets contre l'intérêt des équipes

  • Les spécificités de la radio publique et de ses missions, sources de son succès sont aujourd'hui remises en cause : une production interne à 100 %, un savoir-faire incontestable dans le son au service de tous les publics, une information fiable et vérifiée, une qualité de l'offre musicale, etc,

  • Multiplication des projets de nature à affaiblir Radio France : la disparition de Mouv', la diminution de fréquences FM,  la réforme des modes de production,

  • La Direction fragilise l’identité même des locales en centralisant d’avantage les décisions, en imposant des contenus nationaux, en réduisant la part d’antenne spécifique en direct et en laissant moins de latitude aux équipes jusqu'à faire disparaitre de plus en plus de chroniques locales.

Le "surtout faire comme si" de Radio France prévaut, épargne les auditeurs d'appréhender l'envers du décor, impose les apparences faites de chiffres toujours plus mirobolants, cache les effets dévastateurs d'une mue autant sociale que sociétale, met sous le tapis dénis et renoncements et multiplie les tartes à la crème à coups de gazelle, de fêtes maquillage et autres promotions +++ de personnels venus de la TV (3).

On en est là. Le 30 juin l'Assemblée nationale examinera la PPL Lafon, soit la loi audiovisuelle qui, tel le Serpent De Mer n'en finit pas d'apparaître et de disparaître. À moins que Macron dissolve l'Assemblée, à moins qu'une panne d'électricité, à moins que la grève générale, à moins que le soleil n'ait rendez-vous avec la lune, à moins que la Seine ait débordée plus haut que les marches de l'Assemblée, à moins que…

Si les auditeurs savaient…

(1) Terme employé par Mathieu Gallet, le jour même de son arrivée à Radio France pour y prendre ses fonctions de Pdg en mai 2014
(2) On me pardonnera de ne pas citer les chiffres-paravent du producteur Collin, le faiseur de millions, sauf que : "le podcast «Ex...», porté et produit par l’animatrice Agathe Lecaron, s’impose comme une référence en France. Cinq ans après sa création, il a fidélisé plus de 30 millions d’auditeurs grâce à ses histoires d’amour marquantes" (in La Lettre de l'Audiovisuel, 5/12 juin 2025)

(3) Yasmine Oughlis quitte "La maison des maternelles" (France TV) après quatre ans dans l’émission, pour rejoindre France Inter au mois d'août. Elle y animera l’émission Grand bien vous fasse… Tout en gardant son émission "C'est ça la France" sur RMC Story (source Diverto, 12 juin 2025)

mardi 10 juin 2025

Veil-Ernotte dansent la carioca… mais moins bien que Darmon et Chabat !

Dans Le Monde (daté 8-9-10 juin), Gil Rof, journaliste, écrit : "La volonté de la Présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte-Cunci, de faire de France 3, un réseau de chaînes régional plus qu’une chaîne nationale avec des décrochage locaux…" Bigre, on ne se souvenait pas que dans notre folle jeunesse, qui se foutait du tiers comme du quart de la télé, FR3 était une chaîne régionale (1) "tenue en laisse" depuis Paris. Centralisme quand tu nous tiens ! Presque au même moment 35 des 44 antennes locales du réseau ICI (ex-France Bleu) signent des lettres ouvertes pour alerter leur direction d'une gestion trop "verticale" et d'une centralisation qui dépossèdent de plus en plus les locales d'une maîtrise totale de leur programmation. Et voilà le revival d'ICI… Paris ! Décentraliser/Centraliser le pas de deux des dirigeantes de FTV et Radio France laisse présager d'une future harmonie exemplaire pour gérer ICi (Oula !). Plus pathétique tu meurs ! 

Ça a de la gueule non ?










On en est là ! Mais inexorablement le "tunnelier" avance. Le tunnelier késaco ? La version moderne du rouleau compresseur. J'explique. Parmi ses premières annonces depuis qu'elle a été nommée pour la troisième fois consécutive Pédégère de France Télévisions, Delphine Ernotte a décidé d'accueillir les podcasts de Radio France sur la plateforme de France Télévisions. Quelle meilleure preuve d'un rapprochement pertinent entre radio et télévision ! Sauf que les revenus de la publicité accrochés à ces "milliards de podcasts" à qui iront-ils ?  On se souvient que Sibyle Veil, Pédégère de Radio France avait refusé à Majelan, l'ex-site de Mathieu Gallet, qui avait pour ambition de réunir podcasts publics et podcasts privés, de diffuser les podcasts de Radio France.

Mais attention, là on est entre gens de bonne compagnie… publique ! Et donc, tel le tunnelier dune holding/fusion, Ernotte avance pour rendre tangibles et… incontournables les collaborations de l'audiovisuel public, vues surtout depuis les intérêts de France Télévisions. Ce n'est que le début d'une pagaille monstre annoncée. 

Et quoi qu'il advienne de la PPL Lafon (proposition de loi du Sénateur Lafon pour une holding "France Médias") la fusion est en marche. En marche forcée mais en marche. Dernière minute, Madame Dati, aurait obtenu du gouvernement, la discussion de la loi entre le 17 et le 19 juin. Entre ces deux dates, le 18 juin serait favorable à Madame Ernotte à qui il ne resterait plus qu'à… faire l'appel !

(1) Chaîne de télévision généraliste française de service public à vocation régionale. C'est vrai que le "à vocation régionale" est lourd de sens et peut cacher les volontés jacobines du pouvoir,

lundi 9 juin 2025

Roland Dhordain : une façon joyeuse de faire de la radio…

Fallait oser ! Et, depuis ses débuts à la radio dans les années 50, Dhordain ose tout. La radio de nuit, les radios-vacances, France Inter Paris (Fip 514), "Les enfants d'Inter" et la découverte de tant de talents et de voix inscrites au panthéon radiophonique. En 1963, chargé de la réforme de la radio à l'ORTF, il baptisera les trois chaînes publiques : France Inter, France Culture et France Musique. Ses 24/24 sont bien 24h de programmes frais, Dhordain n'ayant jamais osé "repasser les plats "(rediffusions). En 1971, moins de six mois après la création de Fip 514, il va tenter pour la grille d'été un sacré coup.

Roland Dhordain, au micro…








Dhordain le futé (il a été scout) imagine que pour les 4 semaines d'août et la première de septembre (dites grille d'été) ce sont les équipes de Fip (les animatrices et le journaliste Jean-Luc Hees (1) qui vont prendre l'antenne de France Inter (soit genre 24/24 comme le disait le slogan!). Ça s'appellera France Inter Vacances (FIV). Je donnerai cher pour entendre à quoi ça a pu ressembler.

Joli coup éditorial. Et utilisation intelligente des potentialités maison. Une belle synergie aurait pu dire Jean-Luc Hees (2). Aujourd'hui, on n' imagine pas un seul instant que la Directrice d'Inter, Adèle Van Reeth, ait assez d'audace, d'intuition et de bon sens pour oser ça, et surtout faire une vraie grille d'été ouverte aux quatre vents, en tentant de multiples formats, de nouvelles voix voire de nouveaux genres ! Et oui le culot et la confiance de Dhordain en ses équipes ont fait des merveilles. Dhordain était un homme de radio !

(1) J'écris Jean-Luc Hees qui est bien, le premier (et le seul) journaliste de la chaîne à cette époque, mais sans savoir s'il a vraiment participé à ce F.I.V.. Mais Dhordain parlant d'équipe on peut le supposer !
(2) De 1990 à 1999, Hees animera à 18h sur France Inter, le journal de 18h et en suivant "Synergie" un genre de magazine à la Pierre Bouteiller en moins parisianiste !

jeudi 5 juin 2025

Un pied dans l'audiovisuel public, un pied dans l'audiovisuel privé : conflit d'usage ?

Où il est question de l'arrivée à la prochaine saison sur France Inter, du journaliste Benjamin Duhamel, dans la matinale, pour l'interview politique de 7h50. Le journaliste conserverait toutefois la présentation de "Tout le monde veut savoir" sur BFM -TV (du lundi au jeudi). Les syndicats (1) de Radio France (CGT, CFDT, FO, SNJ, SUD, UNSA) ont publié hier soir un communiqué qui stipule : "… la rédaction a massivement exprimé au directeur de l'information [Philippe Corbé, ex-BFM] son opposition à ce cumul inédit pour France Inter" .

Wladimir Porché










Le communiqué poursuit : "Quid des conflits éditoriaux pour ce potentiel futur collègue, appelé à officier le soir comme tête d'affiche d'une antenne concurrente de celle dont il sera l'incarnation le matin-même, à une heure d'écoute stratégique ?… Comment dès lors la direction pourra-t-elle continuer à refuser à d'autres journalistes ou producteurs de Radio France de travailler en même temps pour des concurrents privés, alors qu'ils sont tous jusque-là tenus d'obtenir l'autorisation de la direction pour toute collaboration extérieure, même bénévole ? Des questions de fond qui, au milieu du siècle dernier, avaient été tranchées radicalement.

En 1955,  Wladimir Porché, Directeur (1946-1957) de la Radio-Télévision-Française (RTF), prend la décision d'interdire aux journalistes et aux animateurs d'émissions de radio de la RTF (1) d'avoir en parallèle la même activité sur les radios privées (Radio-Luxembourg, future RTL, Radio Monte-Carlo, Europe n°1), et donc, impérativement de faire un choix entre radio publique et radio privée.

Robert Beauvais qui anime sur "Paris-Inter", "Dimanche dans un fauteuil", travaille aussi en parallèle pour Radio-Luxembourg. Contrit et contraint, il choisit la radio privée. Il faut lui trouver un remplaçant. Jean Chouquet, réalisateur, présente à Paul Gilson, Directeur de la radiodiffusion, José Artur à qui sera confié l'animation de "Dimanche dans un fauteuil". Ce sera la première expérience de José au micro (3).

(1) Texte également soutenu par la Société des réalisateurs de France Inter (SDRI) et le collectif des programmateurs et attachés de production de France Inter (CAP),
(2) Idem pour les journalistes et animateurs télé qui ne peuvent exercer en même temps les mêmes fonctions dans les radios privées,
(3) iI avait commencé par être l'assistant de Jean Chouquet.