mardi 4 juin 2024

ORTF : 74 année cata…strophique ! 7/10

Comme tous les étés depuis les années 60, la France en août est à l’arrêt. Ce qui n’empêchera pas députés et sénateurs de voter la loi qui éparpille façon puzzle l’Office de Radio et Télévision Française (ORTF).

Conseil d'Administration ORTF
présidé par M. Marceau Long, 1974
© Gettyimages


Août

(Les chiffres en début de paragraphe correspondent à leur date de publication dans Le Monde) 


5. “De l’ORTF aux nouvelles sociétés : et maintenant cinq mois d’attente. Cinq mois pour tout changer, pour tout inventer. La loi sur la radiotélévision est un cadre qu'il reste à remplir. On joue aux devinettes : Untel sera président, Untel retournera derrière les caméras. C'est prématuré. Actuellement, la radiotélévision est l'objet de nombreuses consultations. M. Marceau Long a réuni les responsables de l'Office pour leur demander de réfléchir sur les six prochains cahiers des charges.Cependant, les futurs présidents seront désignés ce mois-ci. Sans doute seront-ils simplement, dans un premier temps, "chargés de mission ". 

Dans le même temps, à la fin du mois, les organismes liquidateurs et les commissions de répartition du personnel seront créés. Le "reclassement" des fonctionnaires et des agents de la redevance est prévu pour septembre ; les statuts des nouvelles sociétés devraient être alors connus. [Au] 31 décembre : cessation des activités de l'ORTF, qui assurera cependant les programmes jusqu'au 6 janvier, "afin de ne pas rompre l'unité des programmes de fin d’année”.

On peut s’attendre pareillement au même big-bazar au sein du futur “France Médias“. Comment l’État peut-il encore au XXIè siècle promouvoir une méta-organisation qui va s’épuiser en heures, en jours, en mois, en années pour tenter d’harmoniser les statuts des personnels, pour faire fonctionner de façon fluide la fusion de l’audio et du visuel, pour ne pas désespérer Billancourt et, progressivement, faire fuir auditeurs et téléspectateurs qui risqueraient assez vite de retourner vers les chaînes (radio et télé) privées et leurs plateformes incontournables.

Christiane Chombeau avant de signer son article du Monde ne manquait pas d’humour pour écrire : “Les téléspectateurs, cependant, sont rassurés : Léon Zitrone, qui a encore un enfant à charge, ne sera pas mis "en position spéciale” ”.  Gageons que “France Médias” prendra soin de recenser tous les enfants à charge du personnel de Radio France, de France Télévisions et de l’Ina avant de prendre des décisions de licenciement arbitraire irrévocables !

12. Dans un “Point de vue”, Jacques Sallebert (1920-2000), directeur de la radio à l’ORTF, écrit “Attention ! Ne tuez pas la radio”. Une façon habile de rappeler aux décideurs qu’il aimerait bien continuer à diriger la radio

(À suivre, demain)

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