dimanche 31 juillet 2011

Le dimanche finit à 18h…

 


C'est comme ça. le dimanche finit à dix huit heures parce que quelque chose s'éteint, (sauf en été). C'est la fin d'un cycle et le début d'un autre qui passe à pas de loup, du jour au lendemain. Un temps particulier pour lire ou pour (ré)écouter ses archives. Mais pas n'importe comment. Avec un petit rituel comme on peut le faire pour l'écoute attentive d'une émission qu'on apprécie. calé dans son fauteuil ou allongé sur le canapé, une lumière douce pour compagne, à savourer son meilleur thé ou quelque alcool de circonstance. Et, les oreilles grandes ouvertes, garder en main un petit carnet pour noter ce qui ne manquera pas d'attirer notre attention pour prendre de nouveaux chemins de traverse et approfondir notre quête personnelle et insatiable de savoir.

Se créer des conditions d'écoute c'est s'assurer ne pas laisser au placard sa collec' de voix, de sons, d'histoires. c'est s'y astreindre chaque semaine avec un vrai Bon Plaisir (1) d'auditeur gourmand. C'est prendre le temps d'arrêter le temps, en dehors de celui présent, où canards boîteux, grues pailletées et autres grenouilles pas très vertes s'agitent dans le marigot vaseux de l'infotainment (2).

(1) Émission mythique de France Culture du samedi après-midi
(2) Anglicisme, genre de programmes (télévisés, cinématographiques, etc) fournissant à la fois de l'information et du divertissement.

vendredi 29 juillet 2011

Mes chers auditeurs bonsoir, c'est…

 





Pierre Bellemare qui vous parle ! Et de découvrir que le bateleur des micros a été inspiré par… Charles Péguy (1), pour son émission de solidarité "Vous êtes formidable" (2) . Ayant créé sa propre société de production d'émissions "clefs en main" (bien avant la mode à la télévision) il se payait le luxe d'intervenir à la fois sur RTL et sur Europe1. Impensable aujourd'hui. Pierre Bellemare a vécu le second âge d'or de la radio (1945-1980) en se démultipliant jusqu'à l'excès, ce qu'il reconnaîtra être une erreur, ce qui dans ce métier est assez rare pour être souligné.

Pierre Bellemare restera comme un conteur infatigable ce qui lui a permis, entre autres, d'installer une intimité exceptionnelle avec "ses" auditeurs, et nous donnera l'occasion d'entendre, au cours de l'émission ci-dessous, Stéphane Pisella dont il reconnaît volontiers l'influence (3). Pierre Bellemare un homme de radio… populaire.

(1) Mythologie de poche de la radio, Thomas Baumgartner, France Culture, du 28 juillet 2011
(2) Europe 1, 1955
(3) Les nuits du bout du Monde, 1965, Paris Inter.

La radio en dormant…





Hier soir je croise Orson Welles sur les docks ! «Hey man… !» Il me file une poignée de main à ébranler la Tour de Pise. On marche. Placides. Je me lance :
- ”Quand vous dites : «L'avantage de la radio sur le cinéma, c'est qu'à la radio l'écran est plus large." Vous pouvez m’en dire un peu plus ? “

Le géant plisse les yeux, sourit et m’entraîne à le suivre d’un pas alerte. Arrivé devant un immense bâtiment gris et sordide, il pousse la porte gigantesque de ce qui s’avèrera être un studio. Derrière un décor qui figure un immense poste de radio fourmille une petite armada de femmes et d’hommes. Encasqués, ensonorisés, Nagrapés. Tensions et excitation sont à l’extrème dans les studios-box ou les open space. Les oreilles sont démesurées. Les voix en retour semblent familières et complices de leurs auditeurs.

Orson se déplace avec une démarche aérienne. Il flotte et savoure, sans se lasser de l’effet qu’il produit. Personne ne le salue ou ni ne lui adresse la parole mais chacun semble lui faire un clin d’œil complice. Je le suis fébrilement. Je dois ressembler au Petit Poucet. Il entre en studio. ON AIR. Il ajuste son micro, pose son havane dans le cendrier, jingle d’intro ! Sans note, sans casque, Orson commence à raconter une histoire qui ressemble à un feuilleton. Je ne me trompe pas ! Depuis le 10 octobre 1985, Orson vient chaque soir dans son studio de radio raconter une longue histoire qui n’en finit pas ! Ce soir c’est le neuf mille cent soixante-cinquième épisode.

Rosebud est un conte philosophique à destination d’un autre système solaire. Un monde sans écran, sans parabole. Juste des mots, des paroles qui en même temps qu’elles se diffusent s’inscrivent “là-bas” sur un écran de cinéma. Circulaire et absolument démesuré. Au pied de cette tour gigantesque une foule semble lire ce qui s’inscrit, portée par la voix de stentor d’Orson. Je me réveille en comptant. Si j’avais la prétention de rivaliser il me resterait neuf mille cent cinquante-sept épisodes à vous écrire. Encore faudrait-il qu’Orson Welles mette fin à son feuilleton ce soir même ! Alors que j'en suis sûr il ne s’arrêtera jamais. Définitivement immortel !

jeudi 28 juillet 2011

"Mon Airtéailamoi"




Pour ses programmes de l'été 2011, la station radio luxembourgeoise qui en son temps savait innover a demandé à Philippe Labro (1) à l'heure dominicale où plus personne n'écoute… RTL d'enfiler les perles de la nostalgie avec un invité-témoin qui dans le cas de son premier invité, Drucker, n'aura de cesse de tresser les lauriers de la station et les siens bien sûr. Voilà bien la grande différence avec l'émission concurrente (sic) de la radio publique sur France Culture. Ici Labro étale à la louche les gloires d'une station qui, si on l'écoute bien a tout inventé ! Le plus surprenant c'est que ses deux premiers invités Drucker et Lescure officient sur Europe 1. Je vous le disais RTL a aussi inventé les animateurs … d'Europe1.

Pour autant je serai à l'écoute car au-delà des lauriers tressés et autres couronnes mortuaires rafraîchies on peut entendre là-aussi les coulisses d'une radio qui dès les années 60 n'avait de cesse de devancer sa rivale E1, surprendre et fidéliser l'auditeur aux moments clés de la journée.(2). Le prochain invité le 31 juillet devrait être Olivier Mazerolle, journaliste et le 7 août enfin une femme Michèle Cotta. (3)

Lescure, en bon professionnel nous resitue les années 65/68, au-delà de sa personne, et explique la démarche d'RTL pour être à la pointe de l'info. Merci à lui de nous avoir appris que le Nagra (La Rolls des magnétophones) en polonais veut dire "enregistreur" et merci à son créateur Stephan Kudelski…

(1) Directeur des programmes de RTL (1985-2000) anime Mon RTL à moi le dimanche, 14/16h
(2) Ce qui a fait dire à Roland Dhordain directeur d'Inter, que sa chaîne savait (comme les périphériques RTL & E1) inventer, distraire, informer et cultiver :http://tinyurl.com/3q2odhg
(2) À suivre : Monique Lemarcis et, je vous le donne Émile, Philippe Bouvard

mercredi 27 juillet 2011

On air… de rien





Pour parler au micro la règle initiale et formelle n'était-elle pas d'avoir "une voix qui passe" ? Les exemples sont nombreux de voix qui ont fait la radio et vous les découvrirez au fur et à mesure sur ce blog. Mais il y a aussi les voix qui ne passent pas ! Mais vraiment pas. Pourquoi un journaliste de presse écrite a pu, au-delà de ses qualités intrinsèques, profiter (très longtemps) d'un micro (sur France Culture) pour, fût un temps, faire une revue de presse spécialisée puis plus récemment une chronique régulière dans la matinale, puis encore plus récemment une chronique spécialisée. 
On s'arrache les oreilles, on s'interroge grave sur l'exigence radio a-minima pour ce qui devrait être la règle de base de la qualité. Bafouillez, bafouillez il n'en restera sûrement pas grand chose. Je peste, je peste et je me heurte à un mur. Au risque de me répéter la radio est prise par certain tel un média comme un autre où il suffirait juste d'être connu pour être entendu. Galéjades et esbroufe. Ça ne passe pas ! Et c'est une raison suffisante pour déserter la/les matinales qui font des courbettes aux éditorialistes de la presse écrite incapables d'articuler et de considérer que juste derrière le micro il y a… des auditeurs.

ici

De deux choses lune… (l'autre le soleil)*




La magie des archives (1) c'est de resituer un évènement dans son contexte. Que le 21 juillet 69 deux hommes s'apprêtent à marcher sur la lune c'est au moins aussi important quarante deux ans ans plus tard que de faire défiler une ambiance (30 heures de radio en continu sur trois chaînes publiques), des noms qui sonnent à l'oreille "Georges Briquet "ancêtre" du reportage radio" (2), et de comprendre comment la radio est capable de captiver sans les images et de faire passer par la voix un imaginaire incomparable. La radio raconte des histoires quand la télé commente des images ! Dans un cas il faut du talent dans l'autre de bonnes fiches (j'exagère à peine).

Et puis Roland Dhordain (le directeur d'Inter) essuie les plâtres, pour l'évènement, de l'association des trois chaînes publiques (Inter, Culture et Variétés) ce qui nous donne l'occasion d'entendre Bertrand Jerome qui ne se grattait pas encore "Les Papous dans la tête" (3) et une création radiophonique (Louis Rognoni) in-situ pour "accrocher" encore plus le moment historique.

Plus que l'événement c'est une petite part de l'arrière-boutique de la radio que Thomas Baumgartner nous fait partager et c'est au moins aussi important que l'événement lui-même.

* Jacques Prévert
(1) France Culture Mythologies du 27 juillet ici
(2)
(3) France Culture, le dimanche de 12h45 à 14h

mardi 26 juillet 2011

Sur le pont Roland Dhordain…







Ce n'était pas un temps où les directeurs de chaîne de radio publique se mettaient en avant. Dans l'ombre des studios ils mitonnaient grilles et administration de l'affaire. Dhordain a marqué de son empreinte avec la création de France Inter, de Fip fais confiance entre autre à un binôme inventif Garretto & Codou. A installé la radio publique face aux périphériques E1 et RTL. Et a fait émerger une sacré kyrielle de productrices et de producteurs qui ont marqué les années radio de 1964 à la fin du XXème siècle. À l'entendre dans sa "Mythologie" (1) on est surpris par sa simplicité, ses intuitions, son sens de l'État et sa passion pour la transmission (ex-instituteur). La radio même si c'était bien compliqué à coordonner laissait passer une façon de faire "non médiatique", au bon sens, à l'intuition et à la découverte. Aujourd'hui les chaînes de RF n'ont plus cette simplicité et doivent tenir compte en permanence de leur "visibilité". On aimerait qu'elles s'attachent aux sons et aux voix plus qu'à l'image d'elles-mêmes.

lundi 25 juillet 2011

Chansons d'été…


Ça y est France Musique a découvert la chanson (1) ! Chaque jour, depuis le 4 juillet avec chaque semaine un producteur tournant, grande plongée profonde dans la chanson (et pas que française). Cette semaine Sylvain Fanet exhume de derrière les fagots les "Flop " d'artistes majeurs : Quelques exemples : « La Mort d’Orion »(Gérard Manset), « L’homme à tête de chou », "Histoire de Melody Nelson" (Serge Gainsbourg), « Play Blessures», « Novice » (Alain Bashung), « Eden » (Etienne Daho), «La question» (Françoise Hardy), « Metronomie » (Nino Ferrer), « Présence humaine » (Michel Houellebecq & Bertrand Burgalat), «Négatif » (Benjamin Biolay).
Ce matin le n° sur Bashung, prodigieux avec des perles rares et enfin des choses pas perpétuellement ressassées. Comme toutes les émissions de France Musique la réécoute est possible pendant 30 jours.

(1) du lundi au vendredi 11h,

Lorsque Pradel paraît…

 


6h ce matin, France Culture commence sa grille d'été avec la Mythologie de poche de Jacques Pradel (1). Quand on a vécu les années radio du bonhomme c'est forcément émouvant de se mettre dans le fauteuil de la machine à remonter le temps. Dolto et la psychanalyse du "bon sens", Adrénaline en 1982 (20/22h) l'"espace" Radio Libre de France Inter voulue par Pradel validée par Jean Garetto (directeur d'Inter), … et une somme d'impromptus dans un grand sac de bonne humeur, de curiosité, d'inventions, d'équipe, pour enfin tenter de (re)faire le monde. Pradel 17 ans de radio publique et aujourd'hui sur RTL après un long passage à Europe 1 (1997/2010).

Pradel pour ces années de radio publique était dans le ton de ces époques-là, vibrionnant, inventif, espiègle et partageur. Libre aussi avec au cœur la fibre Campus (2) où il avait commencé à prendre les bonnes ondes de Michel Lancelot avant même qu'il se découvre des envies de faire de la radio. Réécoute de l'émission :

(1) 25 n°jusqu'au 26 août
(2) Europe 1, 1968-1972

samedi 23 juillet 2011

Toute une vie avec la radio…



C’est ainsi que Robert Arnaut présente les 3 CD que viennent d’éditer l’Ina et France Inter.(1) Et c’est Thomas Baumgartner qui a orchestré l’affaire avec sensibilité et passion pour un maître de l’art radiophonique : Robert Arnaut. Un «homme de radio», un conteur, un explorateur, un vulgarisateur et un poète généreux pour les mots, pour les hommes, pour la vie. Pour les vies simples comme pour les vies sublimes des scientifiques, des « grands témoins », d’autres poètes Brassens, Lapointe et quelques artistes singuliers.

Pour présenter cette collection sensible il est écrit : « L’expression courante “ homme de radio ” témoigne, sans qu’il en paraisse, de cette étrange consubstantialité entre le média et ces hommes et femmes qui font la radio et l’incarnent auprès du public au point de devenir une représentation de celle-ci. » Quelles inoubliables représentations de radio qu’enchantait Robert Arnaut dans les Très Riches Heures des samedis après-midi de France Inter du temps de la non moins très riche Oreille en coin. (2) Écouter Robert Arnaut c’est bouleversant. C’est un coup au cœur, aux tripes, et à l’esprit. Pour l’écouter il faut se mettre en condition d’écoute. Silence, soirée ou nuit pour, je ne crois pas exagérer, boire ses paroles. Écouter Robert Arnaut c’est sortir de la pression insoutenable de l’actualité qui ne propose aucun répit.

« Toute une vie avec la radio, sans la moindre infidélité de part et d’autre, une histoire d’amour quoi ! »

(1) Les rencontres possibles et impossibles : les émissions de Robert Arnaut sur France Inter de 1954 à 1994 réunies et présentées en 3 CD par Thomas Baumgartner,
(2) L’oreille en coin, de Jean Garretto & Pierre Codou, 1968-1990, France Inter

vendredi 22 juillet 2011

Dernière(s)…







Quand on prend ses marques pour les soirs d'automne comme pour ceux de l'hiver ou du printemps, on aimerait que cela se poursuive quelques saisons. Quant ce rite personnel concerne la radio on aimerait qu'il s'installe quelques années. Pas pour la routine mais pour faire un bout de chemin. Pour se faire des réserves de complicité ou de compagnonage. Alors comment en sortir quand on est "dedans" ?. Dedans l'émission avec le producteur ou la productrice et le petit "staff" qui tourne autour. On partage sans rien donner d'autre que nos oreilles attentives. Les Passagers de la nuit sur France Culture étaient singuliers et pluriels. Ils donnaient le meilleur de leurs ondes quand ils déambulaient pendant une heure avant minuit. Leur passage en mi-temps laissait un peu sur sa faim.

Alors ce soir pour la dernière il s'agira de bien écouter, car, derrière la magie des collages, des enchaînements, des sons, il y aura peut être un peu de tristesse. Comment s'arrêter pile, net sans plus aucun point de suspension… On risque de passer de la nuit à la pluie et ce ne seront plus du tout les mêmes Passagers.

jeudi 21 juillet 2011

Claude Dominique for ever…

 



Pourquoi nous reviennent en oreille la gouaille, les mots les jeux de mots, les découpages, les créations de Claude Dominique, femme de radio femme-radio comme le dit si bien Thomas Baumgartner (1) alors que ses bonnes ondes nous ont quitté ça fait lurette ? Ça pourrait être parce que flotte dans l'air d'été des chansons et que j'aimerai attraper au vol "Dans un an et un slow", longue série que Claude Dominique avait ciselée pour les locales de Radio France (2). Pour vous rafraîchir l'oreille de sa voix singulière vous pourrez toujours aller ! Mais attendez-vous ensuite aux regrets. Regrets qu'aucune Radio-Archive ne remette en onde les pépites qui nous feraient chanter.

Dans un an et un slow… On aimerait tant qu'il démarre tout de suite ce slow, là maintenant, dure un été, un été d'adolescence ou l'été d'un premier amour, un été charnel, sans décoller de sa/son partenaire, un été qui n'en finirait pas de danser, for ever.(3)

(1) L'oreille en coin, Une radio dans la radio, Nouveau Monde Èditions, 2007
(2) 1992, 40 émissions de 15'
(3) Mythologie de poche de la radio

Je l' sens bien…



Hier sur France Culture Axel Kahn invitait dans Planète Terre, Lucile Grésillon qui a étudié la relation olfactive et affective des Parisiens à cinq quartiers : le quai du RER B de Châtelet-les Halles,  la Huchette, la rue Lagrange, le quartier des Peupliers et la place Pinel. (1)

On connaît déjà la radio en image (fixe ou vidéo) et c'est un désastre, mais la radio olfactive est-ce possible ? Et bien oui Lucile Grésillon avec beaucoup de talent et de justesse a su nous faire sentir les odeurs qu'elle a étudiées et particulièrement celles du RER B à la station Châtelet-Les Halles. À moins de n'y avoir jamais mis les pieds cette odeur là semble coincée à vie dans notre mémoire. Et c'était d'autant plus succulent (sic) que ce qui était autour prenait forme et vie.
Bravo à Lucile Grésillon. Voilà un sujet qui mériterait d'être étendu à tout le réseau RATP (métro). Et je sais pas pourquoi je commencerai par la Porte des Lilas, puis je me risquerai à Javel, puis à Jasmin, puis …

(1) Sentir Paris, bien être et matérialité des lieux, éditions Quae, 2010

mercredi 20 juillet 2011

Mythologies de poche de la radio

Cet été (1) du lundi au vendredi à 20h sur France Culture, Thomas Baumgartner prolonge ses mythologies de poche avec Pradel, Bellemare, Trutat, Paoli, Lebrun, Dhordain, Julie, Zégut… et un raton laveur. Au total une vraie collec', une encyclopédie des voix qui ont fait la radio. À savourer par tous les temps…
(1) 25 juillet- 26 août et aussi de 6h à 7h

J'ai entendu ce matin…

une chanson à la radio…
Qui oserait ouvrir l’antenne avec une chanson, (sans info préalable). Une chanson avec du texte dedans, qu’on peut emporter sous le bras et en faire le prétexte d’une histoire à sonner les matines. Faudrait pour ça que la productrice ou le producteur aient un minimum de poésie entre les oreilles, connaissent les textes, se laissent porter par la musique et inventent un conte… à dormir debout ! C’est tout à fait ce qu’il faut après une bonne nuit de sommeil. (1)

Chaque matin se serait un doux soleil, une petite pluie fine ou un léger embrun qui nous ouvrirait les yeux. On renverrait aux calendes (grecques, russes ou austro-hongroises) le rythme syncopé des infos superposées, on prendrait du champ, tête en l’air on sifflerait, on claquerait des doigts, on esquisserait deux/trois pas de danse maladroits. Ça serait la ritournelle de la journée, entêtante à souhait et répétitive jusqu’à épuisement (2).

N’est-ce pas assez sérieux la chanson pour tourner autour, au fil des ondes matutinales ?  Pourquoi ne pas lui faire prendre
toute l'année l’air du temps, chaque matin renouvelé ? Un peu comme cet été sur France Musique (3).
(à suivre)

(1) Personne mieux que Claude Dominique n’a su flâner et s’interposer entre les couplets et refrains de chansons populaires : mémoire de poche
(2) Putain de mélodie, Hocus Pocus
(3) Chanson d'été, 11h du lundi au vendredi 

 

lundi 18 juillet 2011

Les podcasts à quoi ça sert ?

Ça sert à les réécouter aux moments opportuns. Si vous avez eu la bonne idée de podcaster les "À voix nue" d'Yves Jaigu (1) vous aurez peut-être eu envie de "revenir dans le temps" réécouter le France Culture des années 1974-1984. Yves Jaigu, qui n'était absolument pas destiné à une carrière dans l'audiovisuel, a dirigé la chaîne ces années là et, dixit Geneviève Guicheney "le souvenir de sa direction est resté vif de chaque côté du micro…".

Yves Jaigu nous en apprend beaucoup sur ce qui l'a animé à stimuler des équipes de producteurs qui ont installé France Culture au zénith de la création culturelle. Son attention, à la fois émerveillée et professionnelle, au son nous rappelle que cet "attribut", le son, était une composante essentielle de la création radiophonique. Ajoutez-y une grande culture personnelle, une éthique de la transmission du savoir, une position non verticale de sa fonction hiérarchique et vous pourrez imaginer l'abîme qui sépare ce France Culture là d'un France Culture aujourd'hui bien banalisé et ligoté à l'actualité immédiate.

La grande question qui risque longtemps de rester sans réponse est : "Pourquoi en est-on arrivé là ? Pourquoi l'excellence était-elle insupportable au point de la rendre inaudible ?

(1) 20 au 24 juin 2011 sur France Culture


L'âge d'or de la radio




C’est Zappy Max qui l’écrit (1) ! Zappy Max fut le bateleur des bateleurs d’une radio qui avait pour principes simples la spontanéité, une certaine légèreté et surtout la joie de vivre. Joie de vivre était le titre d’une émission des années 50. La radio «d’avant-guerre» comme celle d’après et jusqu’environ la fin des années 60, s’inventait avec des jeux, de la fantaisie, de la culture, des informations et un tâtonnement expérimental absolument réjouissant. Les innovations étaient possibles, les cadres élastiques, l’ébullition permanente. Ces trois leit-motiv participant de ce qui façonnera l’art radiophonique. S’installe en même temps la sublimation du travail bien fait, orfèvrerie du son, du montage et fluidité du tout.

Un feuilleton dont Zappy était le héros «Ça va bouillir !» et ça bouillait, bouillonnait de partout. Aujourd’hui l’organisation et la méthode ont pris le pas sur ces ateliers permanents de création et d’éducation populaire. Les seuls grains de sable qui "dérythment" le bel ordre établi, sont ceux qui s’introduisent dans la mécanique par le jeu des chaises musicales qui montre, de façon obscène, comment les intérêts particuliers priment sur les intérêts publics, les intérêts du public.
(à suivre)

(1) "L'Âge d'or de la Radio" éditions du Rocher - automne 2004

dimanche 17 juillet 2011

Avec tambours et trompettes…


Elles, ils, sont partis la tête basse, le cœur lourd, micro fermé, sans voix. Les mots bloqués au fond de la gorge. Pas d’effusions triviales, pas d’hommage, même pas un mot. Après des mois et des années passées en complicité avec leurs auditeurs, avec les techniciens et les bonnes ondes. Le souffle court, glissant avec délicatesse et dignité un au revoir lourd d’émotions. Elles sont parties (et quelquefois revenues), ils sont partis (et quelquefois jamais revenus), sans tambour ni trompette (1)…
(à suivre)   


(1) Avec tambours et trompettes, une émission de JF Kahn et Aline Pailler, réalisée et coproduite par Gilles Davidas, Inter, fin années 80

J-42



 J-42 car c'est à partir du 29 août que ce blog prendra sa vitesse de croisière et… les bonnes ondes radio. Les médias appellent ça la "rentrée". Entre temps il y a eu la sortie, les sorties de celles, de ceux qui ne seront pas reconduits au micro et ceux qui fébriles attendent leur sort, quand leurs responsables continuent à faire et défaire les "grilles". Tout ça pour le plus grand bonheur de l'auditeur disent-ils. 

Le feuilleton permanent de la radio… À voir ou à entendre et… (à suivre)

La radio… toute une histoire





La radio fait l'histoire, est notre histoire, raconte des histoires. À mon tour de vous raconter des histoires de radio.