mercredi 31 juillet 2019

Retour de plages, 23. Chaumelle (Olivier) casse la baraque… sans casser les œufs !

Si je picore dans l'index des documentaires d'"Une histoire particulière" sur France Culture, je suis sûr de découvrir à partir du titre celui qu'aura produit Olivier Chaumelle qui sort toujours des sentiers battus. Cet homme pourrait après tant d'années de bons et loyaux services au documentaire reconnaissant avoir une émission à son nom…



Ça pourrait donner "Olivier Chaumelle raconte…", "Chaumelle n'a pas tout dit", "Les histoires extraordinaires (sic) d'Olivier Chaumelle" "L'étrange étranger : Olivier Chaumelle"… Son ton, son air (et sa chanson) font une alchimie dont l'histoire qu'il nous conte sort grandie, magnifiée et même quelquefois sublimée. Chaumelle ne fait ni dans la roucoule, ni dans le spectaculaire. Il met en évidence l'oublié, le minuscule et l'inattendu. Et là il excelle. On pourrait dire qu'il se frise les moustaches mais il n'en a pas ! Il a un style et de la classe. On ne s'en lasse jamais ! En voiture Simone…





Le "Retour de plage" d'hier à la mode Thierry Jousse… Et quelles voix !!!


À demain 18h…

mardi 30 juillet 2019

Retour de plages, 22. Les halles ont fini par déhaler…

À jouer avec les mots de ce titre, j'en profite pour me demander si France Culture n'en finit plus de déhaler. Soit, rompre avec les amarres, les fondements de sa création il y a si longtemps déjà. Je vous parle d'un temps où cette chaîne s'est d'abord appelé "Le programme national" (1) pour devenir "France III-National", puis France-Culture (avec le trait d'union), en 1963. Si la chaîne a perdu son trait d'union symbolique avec la… France, elle a perdu son attrait d'union avec le documentaire. Alors l'été maintenant la meilleure halte (à l'actualité et à la tyrannie de l'info) consiste à rechercher les "Nuits" quitte à y perdre ses jours…


















En 1997, la réalisatrice de France Culture, Josette Colin, prend le micro et va chercher la mémoire du quartier des halles (Paris), quand ces dernières, à la fin des années 60 étaient encore debout, vivantes et… pittoresques. C'est assez rare qu'une réalisatrice fasse le pas pour produire une émission et mieux encore la réaliser. C'est ici une façon de lui rendre hommage. Elle est décédée en 2005…



(1) "Un sondage du journal "Radio Programme" réalisé en septembre 1947 auprès des auditeurs français crédite le Programme National de 24 % de part d'audience, juste derrière Radio-Luxembourg, bien que ses programmes généralistes, mais à caractère culturel perçus comme austères, soient moins populaires et distrayants que ceux de la radio périphérique ou du Programme Parisien (source Wikipédia),

Le 1er "Retour de plage" de Thierry Jousse et ça commence fort…


À demain 18h…

lundi 29 juillet 2019

Retour de plages, 21. Veinstein, Farge et les archives des archives…

À mon titre j'aurais du ajouter "Treton" (Bernard) un des réalisateurs d'Alain Veinstein, producteur à France Culture (1). Et tant qu'à y être "Reed" (Eric) le bon choix musical de l'intro, "Autumn in New York". Les "ingrédients" sont là. La parole pensée, la parole passée. L'intimité des mots, la sensualité des voix, les silences. Un magnétisme fou. Un instant suspendu "du jour au lendemain"… avec l'historienne Arlette Farge.

Arlette Farge















En quelques mots l'exact contraire de ce que quelques roucouleurs patentés pérorent aujourd'hui sur la chaîne. incultes et le plus souvent pathétiques par leurs choix promotionnels, forcément promotionnels, "tendances du moment". On a sorti Veinstein de la grille il ya juste cinq ans. Le limogeur, prince de la roucoule, a lui aussi été limogé. On pourrait réécouter vingt ans de "Du jour au lendemain" (1985-2014) et être toujour aussi surpris par la nuit, Veinstein et ses invités…  

(1) "Nuits magnétiques", "Surpris par la nuit", "Du jour au lendemain",



Le "Retour de plage" de vendredi dernier…


À demain 18h…

Juillet 69 : on a marché sur la lune. Juillet 2019 : FTV découvre la lune…

Vous n'aimez pas la petite reine ? Vous avez tord ! Vous n'aimez pas la TV ? Vous n'avez pas tord (mais un peu quand même) ! Pourtant si vous aimez les émotions fortes, le 18 juillet, vous auriez mieux fait d'être pendu à votre écran. Ce jour-là, France Télévisions, dans son émission "Vélo-Club", sans crier gare, allait bouleverser l'entendement audiovisuel. En fin d'après-midi, après la 12ème étape du Tour de France, Christian Prudhomme va lâcher une bombe genre "un petit pas pour l'oreille, un grand pas pour l'audiovisuel". On reste collé à son fauteuil. La sueur perle au front. Les ventilateurs se sont brusquement arrêtés. L'air est irrespirable…

Christian Prudhomme et Alexandre pasteur, écran FTV















Au cours de son interview par les cadors du cyclisme télévisuel (Rousse, Jalabert, Voeckler, Pasteur, Geay) avec le détachement d'un prince rentrant d'une partie de badminton en plein cagnard à midi, Prudhomme, directeur du Tour de France, annonce (6'20") : 
- "Alexandre Pasteur : Quelles sont les pistes sur lesquelles vous travaillez pour rendre le Tour de France encore plus attractif dans les prochaines années ?
- Christian Prudhomme : Le jour où on pourra rendre le son… La TV magnifie les paysages, mais on ne rend pas le stress qui existe dans le peloton… C'est une véritable piste !" 
(Pendant ce court échange, Pasteur affirme "C'est un sport muet" et Laurent Luyat, l'animateur du Vélo-Club s'intercale et dit "Ça va arriver")…

Voilà le genre de teasing pas du tout anodin qu'il faut prendre très au sérieux. Teasing car Prudhomme envoie une info (piste) ouverte que deux journalistes appuient, visiblement dans une certaine forme de confidence ou de "secret des dieux". Si Amaury Sport Organisation (ASO, organisatrice du Tour de France) s'intéresse au son alors que la TV retransmet l'épreuve depuis l'arrivée du Tour 1948, c'est qu'il y doit bien y avoir anguille sous roche. Mais pas question qu'un bastion du spectacle en plein air et des retransmissions intégrales de toutes les étapes de l'épreuve depuis trois ans révèle, à la va vite et entre deux, une info de première bourre qui va sans doute "révolutionner" le compte-rendu dynamique de la course.

Vous pouvez imaginer que je ne suis pas dans le secrets des dits-dieux, mais cette façon d'annoncer la chose m'a mis la puce (ou la coccinelle) à l'oreille. Le son ? Quand Prudhomme parle de "rendre le son" il ne vise sûrement pas l'amélioration des hauts-parleurs des différents outils qui le diffusent. Donc à quoi pense-t-il ? Qu'il a été convaincu par certains supports de presse qui se sont très récemment mis au podcast. Vous savez le podcast, Graal absolu au développement de l'audio. Il le pense d'autant plus que peut-être quelques directrices/directeurs de ces nouveaux studios de production sont venus lui faire des offres de service.

Ce serait logique aussi que France Télévisions se soit mise sur les rangs (la réaction des deux journalistes pourrait le laisser penser). Ben oui France Télévisions n'échappe pas à la podcastmania. Mais plus logique encore que Radio France, a minima ait levé la main et a maxima se soit rappelée aux bons souvenirs du monde cycliste. Et présenté deux très grandes réalisations audio qu'un ingénieur du son de Radio France, réputé et récompensé par des prix prestigieux, a magnifié pour "Paris-Roubaix" et le "Tour de France". Il s'agit bien sûr de Yann Paranthoën, l'inseigneur du son… (1).

Alors les caciques du numérique et de la production à Radio France étaient-ils là au bon moment de cette annonce… historique ? Les jeunes loups, féroces, de la podcastisation de la société étaient-ils dans les coulisses de la Grande boucle pour proposer, à ASO à la rentrée, "maquettes" et autres "pilotes" qui, de fait poseraient leur studio parmi le Top ten de la profession, allant sûrement jusqu'à revendiquer le maillot jaune podcastique (2).

Passé l'effet d'annonce, on sourira quand même de la découverte (par la TV, à la TV) de la nécessité de pouvoir entendre le "son des courses", quand déjà la radio depuis 37 ans avait donné une image extraordinaire des courses cyclistes ! CQFD ! Entendre et voir…

Yann Paranthoën © Marc Enguerand




















(1) "Yvon, Maurice et les autres… et Alexandre ou la victoire de Bernard Hinault dans Paris-Roubaix 1981" (1982) et, "Le Tour de la France 1989 de Vincent Lavenu, dossard 157" (1992),
(2) Je me suis défoncé pour décliner le syndrome "podcast" : podcastmania, podcastisation, podcastique… Manque peut-être "podcastor" ou "podcastiglione" (Merci Gotlib ;-) 

vendredi 26 juillet 2019

Retour de plages, 20. Les programmes de France Culture… l'été… avant !

Oui avant ! Avant que la directrice actuelle de la chaîne, Sandrine Treiner, n'invente (rien) l'ajout du mot "été" à de nombreuses émissions. Objectifs : ne prendre aucun risque, ne pas déstabiliser l'auditeur, ne faire aucune dépense supplémentaire. Vous aurez noté le nombre de négations ! Oui l'été, France Culture est devenue la négation de la création radiophonique. Et ce ne sont pas les "Grandes traversées" qui contrediront les tunnels infinis de rediffusions et de rediffusions le jour même. Ajoutez à ça la pérore et la roucoule et vous avez tous les ingrédients de la radio a minima que vous ne manquerez pas de podcaster à défaut de… l'écouter.

© Radio Scope




















En écoutant le directeur de France Culture, Yves Jaigu en 1978, vous sourirez forcément quand il annonce que pour cet été-là "les après-midi de France Culture passeront le matin". Qu'on se rassure ce ne sont pas des rediffusions mais le découpage et le contenu des émissions de l'après-midi qui seront diffusées le matin. Le pari, sans doute, que les auditeurs en vacances resteront chez eux en matinée pour vaquer l'après-midi ! Beaucoup d'autres étés de la chaîne (environ 5 semaines, fin juillet, début septembre) bousculaient les formats, les horaires et les sujets. une façon très pédagogique d'entrer doucement dans "la méthode France Culture". Ce qui fût mon cas l'été 1986…



Le "Retour de plage" d'hier…


À lundi 18h…

jeudi 25 juillet 2019

Retour de plages, 19. Autour de l'île…

En ce moment vous êtes nombreux à envier le vent frais qui souffle sur nos îles atlantiques (et ailleurs sûrement). Moi (qui profite aujourd'hui de ce vent de suroît) j'envie cette époque où les samedis après-midi du début des années 80, il y avait un long temps radiophonique (2h30) sur France Culture pour prendre une autre mesure de la découverte. En ces temps reculés, je travaillais souvent le samedi et je ne connaissais pas cette chaîne de Radio France. Enfin je n'avais encore jamais eu la curiosité d'y tendre l'oreille. Heureusement "Les nuits…" de Philippe Garbit nous permettent d'y revenir la nuit… ou le jour.



Autour de l'île d'Yeu… 


Le "Retour de plage" d'hier…


À demain 18h…

mercredi 24 juillet 2019

Retour de plages, 18. Comme à Ostende… et comme partout !

Comme à Ostende. "Comme à Ostende" est une chanson de Jean-Roger Caussimon, musique de Léo Ferré, reprise par lui et par… Arno, natif de cette "fin de l'est (ost end). En 1988 "Le pays d'ici", sur France Culture, proposait un documentaire sur Ostende, intitulé "Les plages du Nord : Ostende ou la fin de l'Est"… Pour moi qui suis à la fin de l'ouest, Ostende me parle à cause de ces artistes chanteurs et du dessinateur Bob de Moor.

Ostende, Belgique, en 1938, les vacances sur la plage © STRINGER / AFP AFP






Le "Retour de plage" d'hier… 


À demain 18h…

mardi 23 juillet 2019

Retour de plages, 17. Radioscopage : Boz Scaggs, Bernard Lenoir et Laurent Valero…

Ouais, le téléscopage c'est "has been", passons au radioscopage ! Hier à 19h04 vous faisiez quoi ? Et avant hier (avril 80) ? Ben je vais vous dire moi ce que je faisais à ces deux "dates"-là !

Je dédie ce billet à la jeunesse d'Anthony G-Vocast 
à la mienne pardi… et à celle de Maryse Friboulet… c'est le jour.

©Guy Bourdin
















Bon hier, je lâche le téléphone et je "prends" en retard (trop) le "Retour de plage" de Laurent Valero sur France Musique. Mr Boz Scaggs interprète "Sophisticated lady". Boz Scaggs ? C'est le même qui en avril 80 sur France Inter à 21h ? Allez parions que c'est le même ;-) À 21h, au siècle précédent, pendant de longues années, Bernard Lenoir a animé de nombreuses émissions de musique sur France Inter, à commencer par "Feedback" (mai 1978).

Et si je me souviens si bien de la première fois où j'ai entendu Boz Scaggs dans la radio, c'est qu'en avril 80 (et depuis le début), j'écoutais LeBlack tous les soirs. Mais surtout je me rappelle parfaitement que ce soir là il nous avait vendu la pochette du nouveau Scaggs (Meedle man) : avec, recto et verso, une photo du réputé Guy Bourdin, photographe de mode. Lenoir décrit la pochette nous fait écouter "Jojo" et le lendemain je suis chez le disquaire (1). Incroyable hein ! Comment je me souviens de ça ? Parce que j'étais très attentif à TOUT ce que disait LeBlack. C'est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup…

Donc, ce matin je réécoute "Jojo". Bon, ça tatapoum un peu façon fin des années disco et je mesure l'écart avec "Sophisticated lady", vingt trois ans plus tard. Au final un très joli radioscopage : par Scaggs interposé, Lenoir et Valero, racontent avec des milliers de détails, la musique populaire. Et quand on aime la musique et les histoires on est comblé. Merci Bernard, Merci Laurent. Vive la musique et vive la radio cousue main ! 

Bernard Lenoir © L. Lorseau















(1) Disquaire, genre d'épicerie spécialisée en disques vinyls (33 et 45 tours), vous savez ces galettes noires (le plus souvent, sauf le tirage limité du double blanc des Beatles en pâte blanche et, en pâte rouge pour leur "Sergeant pepper"),

Le retour de plage" d'hier…



À demain 18h…

lundi 22 juillet 2019

Retour de plages, 16. Les conteurs et… Geneviève Ladoues !

Geneviève Ladoues, une voix, une présence radiophonique et des souvenirs de dimanches "Un jour au singulier" sur France Culture. Et puis aussi "Les nuits de France Culture" (1997-2001). Décédée en 2001 et entrée à la radio en 1975, elle avait aussi été de l'aventure du "Pays d'ici"… Justement aujourd'hui je vous propose un de ses "Pays d'ici" qui, principe de l'émission, allait vers ses auditeurs de France et de Navarre. Comprendre la France hors de l'hexagone aussi… Dans quelques jours le Tour de France sera dans les Alpes, en 1990 il était à Villard-de-Lans.



Geneviève Ladoues a choisi de faire parler les conteurs, les journalistes suiveurs de la Grande Boucle qui chaque jour doivent raconter une histoire, et pas seulement celle des résultats sportifs ! Et elle le fait ce jour-là avec la frénésie du Tour et une attention pour ceux qui chaque jour attirent notre oreille ou nos yeux (1). Ce Pays d'ici, un temps merveilleux où France Culture sortait des studios pour, avec sa… culture, venir au plus près du réel des Français. L'exact contraire de ce qui se fait aujourd'hui sur la chaîne, embastillée à la Maison de la radio, avec des émissions aux titres ronflants et pompeux ("Masterclasses") ou qui tournent en boucle sur le bla-bla de salon ("Par les temps qui courent")…

12 juillet 1990,



(1) Sans omettre de citer Yann Paranthoën qui préparait son documentaire évoqué ici,

Le "Retour de plage"de vendredi…


À demain 18h…

vendredi 19 juillet 2019

Retour de plages, 15. Sur la route de Janis…

Pour ma chronique d'été j'ai réécouté la série de Thierry-Paul Benizeau sur Monterey. D'y réentendre Janis provoque toujours autant de vibrations et de déchirures. La bonne part d'insouciance d'une époque qui est à son zénith va finir par exploser au seuil des disparitions de Brian Jones, Jimi Hendrix, Otis Redding et Joplin justement. Notre époque policée et policière a gommé l'inattendu et une fantaisie spontanée qui manque cruellement au décor. C'est l'été et malgré un soleil ardent on cherche encore la fraîcheur de cette insouciance qui irradiait les années 60…

Janis Joplin… rayonnante














Alors plongez ici…









Le "Retour de plage" d'hier…



À lundi 18h…

jeudi 18 juillet 2019

Retour de plages, 14. Les coulisses de la radio…

Alors qu'aujourd'hui c'est roucoule en mode laudatif à Radio France, je vous ai dégoté une petite archive qui aborde les coulisses de la radio à l'occasion de la parution du livre de Gérard Courchelle aux éditions du Chêne… Plutôt qu'entendre chiffres et auto-congratulations écoutez ceux et celles qui font ou ont fait la radio.



Montage de 20 extraits issus d'émissions emblématiques de la radio publique française pour illustrer le livre.



Le "Retour de plage" d'hier…



À demain 18h…

mercredi 17 juillet 2019

Retour de plages, 13. La pop de Monterey et de Thierry-Paul Benizeau

"Monterey, petite ville portuaire américaine, située au centre de la côte californienne fut le lieu de naissance de trois festivals : le Monterey Jazz Festival, créé en 1958, le Monterey Folk Festivalen 1963 et le Monterey International Pop Festival qui se déroula en juin 1967. Une conjonction de rencontres extraordinaires voire improbables, la réunion de talents exceptionnels, et cette formidable énergie créative, ont fait de ces évènements-phares de la musique populaire, autant de marqueurs de la société mondiale, en cette deuxième moitié du XXeme siècle." (1) 
Joan Baez, Bob Dylan













Avec cette intro Thierry-Paul Benizeau place la barre très haut. À la fois pour très bien situer le, les contextes et leurs enjeux et surtout pour ne pas se contenter d'enfiler les perles, comme le font tant de "productrices-producteurs" qui raconntent (mal) la musique sur… France Culture. Benizeau connaît son sujet et l'a creusé. Alors c'est un régal, on apprend beaucoup de choses sur la musique et sûr les différentes époques qui ont pénétré Monterey. France Musique comme on l'aime…

Comme Benizeau a su sortir de la chrono et du chromo, on peut jongler avec toutes ces musique sans s'enfermer dans les styles, les sous-styles, les tendances ou les modes éphémères. Et puis on le verra, Benizeau connaît la radio et la radio des États-Unis. Et quand il évoque une station, il ne se contente pas d'en donner le nom (et de très bien le prononcer), on sent bien qu'il a, la plupart du temps, été à l'écoute de ces radios-là.

Il nous a tissé une histoire, pour laquelle j'aurais du ne pas hésiter à mettre un H majuscule. En bon conteur, il croise les anecdotes, les faits et les légendes, tous les ingrédients pour qu'on soit captivé et qu'on en redemande, pour l'écouter un peu plus d'une fois par semaine.

Au mois d'août Benizeau proposera sur France Musique de revisiter LE disque de Miles Davis, "Kind of blue" sorti à l'été 59. De quoi bien terminer (à 18h) les dimanches du mois d'août…

(1) Thierry-Paul Benizeau, l'introduction de sa première émission… en août 2018,





Spécial folk… avec Woody, Joan et le Zim !




Le "Retour de plage" d'hier…


À demain, 18h…

mardi 16 juillet 2019

Retour de plages, 12. Les années… Annie Ernaux

C'est le bon moment pour lire ou relire "Les années" d'Annie Ernaux. Pour marquer un temps ou pour le reprendre. Et s'enfoncer dans ces années-là qu'Ernaux décrit avec ce qui caractérise son œuvre. Le minuscule (majuscule quelquefois) au plus près de son quotidien dans l'époque qui l'entoure. Ce pourrait être le livre du temps d'été par excellence pour sortir de l'enfermement et de la tyrannie de l'information…



Et puis un livre en entraînant un autre vous pourriez passé tout l'été avec Annie Ernaux…








Le "Retour de plage" d'hier…


À demain, 18h…

lundi 15 juillet 2019

Retour de plages, 11. Il était une fois les frissons…

Je viens de passer plusieurs heures de jour, et de nuit, à réécouter "La nuit Sergio Leone" que France Culture avait proposé au mois de décembre dernier. Alors oui les frissons gagnent quant à l'intelligence des analyses de Gian Luca Farinelli et Frédéric Bonnaud (1), les musiques d'Ennio Morricone se superposent aux voix. Et les voix aux images, à jamais indélébiles, des films de Leone.

Sergio Leone
















Et quand c'est Francesca Isidori (2) qui anime un "Mardi du cinéma" sur ce géant du cinéma moderne, les frissons ne diminuent pas, au contraire. La voix de Francesca c'est à la fois l'Italie dans toute sa sensualité, son émotion et sa joie et la musique des mots, chantés, sublimés, et celle d'un accent qui nous transporte au delà de leur sens nous entraînant dans un tourbillon magique et romanesque. C'est un moment d'opéra avec une réalisation exemplaire. C'est la radio au zénith de son art. C'est un enchantement absolu. Salut Francesca et salut Sergio !



(1) Respectivement, directeur de la Cinémathèque de Bologne et commissaire général de l'exposition "Il était une fois Sergio Leone", et directeur de la Cinémathèque française
(2) Productrice à France Culture. Ce "Mardi du cinéma" consacré à Sergio Leone, était réalisé par Josette Colin avec, entre autres, la participation de Thierry Jousse,

Le "Retour de plage" de vendredi dernier…


À demain 18h…

vendredi 12 juillet 2019

Retour de plages, 10. Un été avec Pagnol…

En 1991, pendant les programmes d'été (5 semaines), France Culture a proposé "L'été avec Pagnol" (1), une reprise partielle en 10 épisodes des 42 émissions produites par Pierre Lhoste avec Marcel PAGNOL, en 1959 (1)

Marcel Pagnol














Pendant ces deux semaines, à 8h30, je me souviens que je ne faisais rien d'autre que d'écouter Marcel. Un enchantement absolu pour son accent, ses souvenirs, sa façon de "lire", plus que celle de conter, les pages de ses deux romans sur son enfance merveilleuse dans les garrigues. Cette idée justement de faire lire Pagnol donnait un parfum succulent aux mots lus, par moi, vingt-cinq ans plus tôt, sans le flot d'images, de senteurs et d"ambiances que faisait affluer l'auteur..



(1) Du 29 juillet au 9 août, ,
(2 )Première diffusion à partir du 25 octobre 1959. En deux séries consécutives "La gloire de mon père" et le "Château de ma mère" sur "La chaîne parisienne",

Le "Retour de plage" d'hier…


À lundi 18h…

jeudi 11 juillet 2019

Retour de plages, 9. Jean-Louis Foulquier, saltimbanque…

Dans ce titre il y a le mot saltimbanque. Ce mot Jean-Louis Foulquier, animateur de nombreuses émissions sur la chanson, sur France Inter, l'aimait au point de l'avoir pris comme titre pour l'une d'entre-elles (itinérante, dans mon souvenir, pour une partie de la saison 1977-1978). Dans la vidéo ci-dessous on verra Foulquier faire ses premières armes radiophoniques dans "Route de nuit" (1). 

Ferré et Foulquier
















Mais surtout "saltimbanques" ce sont dans le jargon radiophonique les animatrices-animateurs qui dans une grille de programmes s'"opposent" aux journalistes. Il y a les programmes et l'info. Depuis plusieurs années quelques journalistes, sur Inter ou Culture, profitant du pouvoir que leur donnait leur fonction de direction, ont voulu, de façon hégémonique et arbitraire, rapprocher les programmes de l'info, et par voie de conséquence confier de plus en plus d'émissions de "programmes" à des… journalistes et de moins en moins à des saltimbanques (2).

Foulquier avait créé en 1985 les "Francofolies" de La Rochelle qui ont démarré hier pour l'édition 2019. L'occasion pour moi de saluer Maryse Friboulet, réalisatrice de nombreuses émissions de Foulquier, passionnée de chansons et de… La Rochelle !

(1) Il créera à la rentrée 1975 "Studio de nuit", 0h05/3h du matin où il recevra nuit après nuit, chanteuses et chanteurs, quelquefois après leur spectacle à Paris…
(2) C'était aussi la roucoule de Laurent Guimier, vice-Pdg d'Europe 1, qui non seulement n'a rien rapproché du tout et est sorti par la petite porte tellement sa grille de programmes a continué à faire plonger la chaîne au fond du trou des audiences, 



Le "Retour de plage" d'hier…


À demain 18h…

mercredi 10 juillet 2019

Retour de plages, 8. Du côté de Manosque et du 94.4…

Je me suis longtemps demandé pourquoi avant le mois d'août 1986, je n'avais jamais eu la curiosité d'aller tendre l'oreille sur la fréquence de France Culture. J'étais confortablement installé sur France Inter et je ronronnais, grave ! Et puis un jour je vais chercher mon transistor chez le réparateur, je l'allume vers 12h45 et là ce que j'entends c'est la voix de Jean Giono que je ne connais pas mais mon intuition se révèlera juste. France Culture rediffuse pour l'été (5 semaines) les vingt-cinq entretiens de l'écrivain avec Jean et Taos Amrouche…



Et là, c'est panique à bord, je dois attendre 14h pour aller à la Maison de la Presse acheter Télérama (coucou Aude ;-). C'est déjà la deuxième semaine de diffusion ! Comment récupérer les épisodes passés et surtout comment je vais devoir jongler partant en vacances pour non seulement écouter la série mais surtout l'enregistrer ? Je suis habitué à ce type d'acrobaties pour la radio.

Quelques années plus tard j'achèterai chez Phonurgia Nova, les entretiens de Giono avec Taos Amrouche seule. Des entretiens moins formels, moins académiques qui sont un vrai régal pour qui aime la littérature de Giono et surtout aime l'entendre conter ! Quant à France Culture j'entrerai lentement en religion alternant encore un peu avec France Inter pour dès 1997 ne plus écouter pratiquement que deux ou trois émissions de cette chaîne.

J'ai donc pu vivre quelques années Jean-Marie Borzeix (1984-1997), puis celles de Patrice Gélinet (1997-1999), pour ne rien louper de celles de Laure Adler (1999-2005) même si, dès cette époque, la chaîne commence à faire un virage culturel qui laissera derrière lui ce qui est pour moi l'âge d'or de France Culture ! Pour la fiction, pour le documentaire et surtout pour la création radiophonique !

Gilles Lapouge, grand admirateur de Giono…


Et le magnifique "Retour de plage" d'hier…


À demain, 18h…

mardi 9 juillet 2019

Retour de plages, 7. Voix latines…

Pourquoi rentrer de la plage, quand ici, la mer bleue et verte, translucide (non je ne suis pas en Corse), incite au rêve et au farniente. Laurent Valero (1) a lui-même beaucoup d'imagination pour dans son studio de France Musique nous embarquer pour des voix latines qui ne peuvent que nous bouleverser et nous engager à la plus grande écoute. À peine dérangé par le ressac de la mer. Et quand ça commence par "Eu se que vou te amar" de Vinicius De Moraes et Antonio Carlos Jobim, chantée par l'Argentine Noelia Moncada, on fait le lien avec l'émission d'hier (voir ci-dessous) en hommage à Joao Gilberto… L'art de donner du sens et de l'âme à un moment radiophonique digne des plus grandes heures de la radio.

Noelia Moncada


















Pour enchanter l'été il y a eu, à France Culture en particulier, de beaux étés avec Jean Giono, et avec Pagnol aussi. Au cours de l'été je vous parlerai de Giono qui m'a fait "entrer" en France Culture. en attendant, écoutez une de ses histoires sur la mère Bijou…



Et le très bel hommage à Joao Gilberto,



À demain, 18h…

lundi 8 juillet 2019

Retour de plages, 6. Tout au Tour… de Yann Paranthoën

Je n'ai jamais goûté le rata moderne autour des grandes manifestations sportives. Le sur-jeu des sportifs, des commentateurs, des suiveurs de tout poil. Mais le Tour de France a une place à part dans l'émotion de l'été, des vacances et du jeu lui-même. Partir, courir, revenir et la boucle est bouclée. En l'occurence la Grande boucle qui fête cette année son cent-sixième anniversaire. Quelque chose s'arrête (s'arrêtait) pendant trois semaines qui faisait dire à Antoine Blondin, l'écrivain et le chroniqueur "Le général de Gaulle dirige la France onze mois sur douze, en juillet c'est Jacques Goddet."(2)…



Le Tour de France c'est une fête en longueur qui encore plus après guerre (1939-1945) mobilise la France dans toutes ses composantes, urbaines, rurales, littorales. De l'enfant au senior. Des ouvrières au chef d'entreprise. Du paysan, aux marins… pêcheurs. Il y a en juillet une vibration collective très large. Un rituel qui ne faiblit pas. Qu'il s'expose le long des routes ou devant les écrans de France Télévisions.

Le transistor a été parfait pour suivre les étapes du Tour… à la plage, si tenté qu'aujourd'hui le smartphone le remplace. La ferveur des speakers puis des journalistes sportifs valait spectacle. mais tant que nous n'avions pas été au bord des routes nous ne savions rien de la ferveur populaire justement. C'est ce que dit Claude Lelouch. "Pour un maillot jaune" que j'ai vu au ciné-club de mon collège… avant hier.

Mais pour moi, je crois avoir définitivement compris que le son pouvait se passer de l'image à l'écoute du long documentaire de Yann Paranthoën "Le Tour de la France 1989 de Vincent Lavenu, dossard 157". Été 1992, sur France Culture en 25 épisodes. Autant dire que la télé pourra toujours envoyer autant de drones, d'hélicos, de directs elle ne pourra jamais approcher les sommets que Paranthoën a touchés avec ce documentaire (3).

J'ai commencé depuis samedi la réécoute journalière de chacun des épisodes. On est dans le récit, l'épopée, la superbe. La geste du coureur, la geste de Paranthoën. L'avant, pendant, après d'un Tour de France magnifié, que le suiveur-chroniqueur Blondin n'aurait sûrement pas renié (4). Merci Yann !



(1) Pour l'Équipe, quotidien sportif, 1954-1982, 
(2) Directeur du Tour de France, 1936-1987,
(3) Pour des questions juridiques ni Radio France, ni l'Ina ne peuvent, pour l'instant, rediffuser les documentaires de l'inseigneur du son…

(4) Il m'aurait peut-être "emprunté" ma trouvaille d'"inseigneur du son" ;-)



"On" l'oublie souvent, Agathe Mella, qui interviewe Yann, a été la première femme directrice de France Culture (1973) après déjà une carrière à la radio,

Le "Retour" de vendredi dernier…


À demain 18h…