lundi 11 juillet 2016

franceinfo : radio & télé…

Capture d'écran du nouveau logo radio et TV
















Ce matin au siège de France Télévisions, quatre Pdg de l'audiovisuel public, Ernotte, Gallet, Saragosse, Vallet (1) dévoilent le nom de la future Chaine Publique d'information. N'en déplaise à tous les gourous médiatiques (2) et autres jeteurs de sorts, ce sera : franceinfo. Comme je l'ai écrit à plusieurs reprises il n'est pas inintéressant dans l'histoire de l'audiovisuel public qu'une chaîne de radio, reconnue pour ses trente ans (3) d'info en continu, inspire le nom de la nouvelle chaîne.

C'est un nouveau cap pour France Info (radio). Une mutation même. Tout est à créer. Tout va être de travailler ensemble avec les autres acteurs audiovisuels concernés. Ce qui aurait pu s'inventer dès les années 70 ou 80 avec l'ORTF (4), s'invente dans un environnement concurrentiel établi avec BFM TV, LCI, et I Télé. "Trop tard", "Fait du prince", "Opportunité politique" caracolent depuis septembre 2015, partout où l'on veut bien torpiller le projet avant même sa mise sur orbite. 

Les chaînes d'info privées acceptant mal une nouvelle concurrence, les acteurs publics enthousiastes mais contraints par des réalités budgétaires presque insurmontables. Sans moyens financiers supplémentaires pour "faire avec ce qu'on a". La coquille créée et siglée reste le plus dur à faire. Si des journalistes de France Info se sont investis dans le projet on ne peut pas en dire autant de ceux de France TV, qui n'ont jamais vu d'un bon œil cette création ex-nihilo. Les tensions sont patentes et les risques de mouvement social bien présents. 

Au-delà de toutes les inquiétudes de fonctionnement il n'aurait pas fallu que la semaine dernière à France Info, à l'annonce du départ de 4 journalistes, les équipes apprennent de la direction générale de Radio France que ces départs ne seront pas remplacés ! De quoi mettre K.O. debout ceux qui, depuis des mois, se sont investis et avaient la double garantie qu'il n'y aurait pas de diminution d'effectif et que les départs seraient compensés par des embauches. Ce sont les conditions même de travail qui sont touchés et qui ne lassent d'inquiéter une rédaction qui se sent trahie (5).

Menée en moins de 10 mois, cette création doit voir le jour (et la nuit) le 1er septembre. Mais on sait déjà que l'ouverture de l'antenne le 1er septembre est compromise par un mouvement de grève. Mouvement que le public et les bateleurs des médias auront bien du mal à comprendre puisqu'à la différence de tous les autres médias on parle bien peu de radio dans les médias, si ce n'est pour s'intéresser aux "vedettes" et aux "transferts" ou à quelques émissions tendance.

L'annonce faite ce matin est forte ! Pour une partie des acteurs le coup subi la semaine passée est terrible. La concurrence va se taper sur les cuisses, les médias vont ajouter de l'huile sur le feu, le public, plus ou moins dépité, va regarder de loin cette chaîne créée à la hâte sans que toutes les conditions de viabilité ne soient réunies avant l'annonce, avec tambours et trompettes, par la Pédégère de France Télévisions à sa prise de fonction en août 2015.

Rétroviseur
Il y a juste 45 ans, le 5 janvier 1971, Jean Garretto et Pierre Codou créaient FIP 514 (France Inter Paris, 514m O.M.) sur la demande de Roland Dhordain, directeur de la radio au sein de l'ORTF. Dhordain connaissait bien les qualités des deux producteurs qui fin mars 68 avaient créé sur France Inter "L'Oreille en coin" (1968-1990), et qui avaient créé et coordonné au sein de l'ORTF des opérations d'envergure prestigieuses (Entrée libre à l'ORTF). Mais les deux compères, dès la demande initiale de Dhordain en 1970, avaient exigé que leur soient attribués des studios pour cette nouvelle antenne. Tant que Dhordain n'a pas "trouvé" ces studios, Garretto et Codou n'ont pas bougé. Vieux briscards de l'ORTF, les compères savaient bien que sans moyen technique l'antenne risquait très vite de disparaître ! O tempora o mores. CQFD.








(1) Respectivement Pdg de France Télévisions, Radio France, France 24 et Institut National de l'Audiovisuel,
(2) Sur le plateau de "Média le Mag" (France 5) en mai, à l'occasion d'une information concernant la chaine publique, Julien Bellver, chroniqueur de cette émission et responsable du site Ozap/Puremedias, avait, sans rire, repris le présentateur en annonçant "France Info Tv, non ?" alors que le nom probable annoncé était "France Info". Les plus grands donneurs de leçons de déontologie sont une fois de plus pris sur le fait de leur parti-pris… 

(3) 30 ans en juin 2017,
(4) Office de Radio et Télévision Française, 1964-1974,
(5) Un grand reporter (international), un grand reporter (économie), un rédac-chef week-end (quand la rédac en compte 2), un rédac-chef journaux de la semaine…

franceinfo : radio & télé…

Capture d'écran du nouveau logo radio et TV
















Ce matin au siège de France Télévisions, quatre Pdg de l'audiovisuel public, Ernotte, Gallet, Saragosse, Vallet (1) dévoilent le nom de la future Chaine Publique d'information. N'en déplaise à tous les gourous médiatiques (2) et autres jeteurs de sorts, ce sera : franceinfo. Comme je l'ai écrit à plusieurs reprises il n'est pas inintéressant dans l'histoire de l'audiovisuel public qu'une chaîne de radio, reconnue pour ses trente ans (3) d'info en continu, inspire le nom de la nouvelle chaîne.

C'est un nouveau cap pour France Info (radio). Une mutation même. Tout est à créer. Tout va être de travailler ensemble avec les autres acteurs audiovisuels concernés. Ce qui aurait pu s'inventer dès les années 70 ou 80 avec l'ORTF (4), s'invente dans un environnement concurrentiel établi avec BFM TV, LCI, et I Télé. "Trop tard", "Fait du prince", "Opportunité politique" caracolent depuis septembre 2015, partout où l'on veut bien torpiller le projet avant même sa mise sur orbite. 

Les chaînes d'info privées acceptant mal une nouvelle concurrence, les acteurs publics enthousiastes mais contraints par des réalités budgétaires presque insurmontables. Sans moyens financiers supplémentaires pour "faire avec ce qu'on a". La coquille créée et siglée reste le plus dur à faire. Si des journalistes de France Info se sont investis dans le projet on ne peut pas en dire autant de ceux de France TV, qui n'ont jamais vu d'un bon œil cette création ex-nihilo. Les tensions sont patentes et les risques de mouvement social bien présents. 

Au-delà de toutes les inquiétudes de fonctionnement il n'aurait pas fallu que la semaine dernière à France Info, à l'annonce du départ de 4 journalistes, les équipes apprennent de la direction générale de Radio France que ces départs ne seront pas remplacés ! De quoi mettre K.O. debout ceux qui, depuis des mois, se sont investis et avaient la double garantie qu'il n'y aurait pas de diminution d'effectif et que les départs seraient compensés par des embauches. Ce sont les conditions même de travail qui sont touchés et qui ne lassent d'inquiéter une rédaction qui se sent trahie (5).

Menée en moins de 10 mois, cette création doit voir le jour (et la nuit) le 1er septembre. Mais on sait déjà que l'ouverture de l'antenne le 1er septembre est compromise par un mouvement de grève. Mouvement que le public et les bateleurs des médias auront bien du mal à comprendre puisqu'à la différence de tous les autres médias on parle bien peu de radio dans les médias, si ce n'est pour s'intéresser aux "vedettes" et aux "transferts" ou à quelques émissions tendance.

L'annonce faite ce matin est forte ! Pour une partie des acteurs le coup subi la semaine passée est terrible. La concurrence va se taper sur les cuisses, les médias vont ajouter de l'huile sur le feu, le public, plus ou moins dépité, va regarder de loin cette chaîne créée à la hâte sans que toutes les conditions de viabilité ne soient réunies avant l'annonce, avec tambours et trompettes, par la Pédégère de France Télévisions à sa prise de fonction en août 2015.

Rétroviseur
Il y a juste 45 ans, le 5 janvier 1971, Jean Garretto et Pierre Codou créaient FIP 514 (France Inter Paris, 514m O.M.) sur la demande de Roland Dhordain, directeur de la radio au sein de l'ORTF. Dhordain connaissait bien les qualités des deux producteurs qui fin mars 68 avaient créé sur France Inter "L'Oreille en coin" (1968-1990), et qui avaient créé et coordonné au sein de l'ORTF des opérations d'envergure prestigieuses (Entrée libre à l'ORTF). Mais les deux compères, dès la demande initiale de Dhordain en 1970, avaient exigé que leur soient attribués des studios pour cette nouvelle antenne. Tant que Dhordain n'a pas "trouvé" ces studios, Garretto et Codou n'ont pas bougé. Vieux briscards de l'ORTF, les compères savaient bien que sans moyen technique l'antenne risquait très vite de disparaître ! O tempora o mores. CQFD.








(1) Respectivement Pdg de France Télévisions, Radio France, France 24 et Institut National de l'Audiovisuel,
(2) Sur le plateau de "Média le Mag" (France 5) en mai, à l'occasion d'une information concernant la chaine publique, Julien Bellver, chroniqueur de cette émission et responsable du site Ozap, avait, sans rire, repris le présentateur en annonçant "France Info Tv, non ?" alors que le nom probable annoncé était "France Info". Les plus grands donneurs de leçons de déontologie sont une fois de plus pris sur le fait de leur parti-pris… 

(3) 30 ans en juin 2017,
(4) Office de Radio et Télévision Française, 1964-1974,
(5) Un grand reporter (international), un grand reporter (économie), un rédac-chef week-end (quand la rédac en compte 2), un rédac-chef journaux de la semaine…