mercredi 5 avril 2023

La grille… les cellules, les chaînes ! Ça vous rappelle rien ?

"Les" médias sont unanimes il y aurait urgence pour la nouvelle Directrice de France Culture à composer la nouvelle grille de programmes de rentrée ! Ben voyons Léon ! Les programmes c'est croustillant : les viré-e-s, les repêché-e-s, les arrivé-e-s. Les émissions toussa. Qui s'est inquiété en mai 1984, que le nouveau directeur de France Culture hérite des décisions de son prédécesseur Yves Jaigu ? Borzeix a, dès le début de son mandat, mis sa patte dans les programmes et en janvier 85 apportait les ajustement nécessaires. Avec la création mémorable, le 29 janvier de cette année-là, des Nuits de France Culture dédiées au patrimoine radiophonique.













Et puis, si c'était si urgent que ça, Madame Veil et son staff (The very best Laurence Bloch, directrice éditoriale de Radio France) n'avaient qu'à nommer cette Directrice début février. De fait, nous aurions aimé que les dits-médias, évoquent la nécessité absolue d'imaginer un éditorial qui pourrait s'affranchir des chiffres et de la course à l'échalote s'y affairant. Que la chaîne fasse un virage à 180° pour retrouver, valoriser, promouvoir et créer de la culture. Et non pas les litanies devenues récurrentes de l'actu, des éphémérides pathétiques, de l'info boursouflée. Et de la socio à deux balles.

C'est un projet qu'on attend de la nouvelle Directrice et on se contrefout de savoir si Martel continuera à bafouiller du Soft Power, Laporte ses affreuses culturelles, Gesbert ses boucs et Sfez son miaou (pour changer de ronron) musical. Le vedettariat à marche forcée qui a fait florès depuis Adler (1999-2005) a permis en associant vedettes + chiffres de banaliser, désingulariser et fourvoyer France Culture dans la trajectoire du vide, tout en continuant par la com', la com' et la com' à faire comme si. Prenant auditrices et auditeurs pour des billes et des bouffeurs de podcasts indigestes ! 

Les fossoyeurs ont pour nom d'Arvor, Gallet, Frisch et Veil. Un quarteron de managères qui auraient excellé chez Areva, Air France voire les chaussettes Stem et les chemises Lui ! Les médias continueront à roucouler sur les programmes, les podcasts trucs et les vedettes de la matinale qui donnent juste envie d'aller se recoucher. Mais qui voudra dire l'urgence à recréer une chaîne culturelle sous l'eau ?

Qui ? Le Figaro ? Le Monde ? Libération ? Télérama ? Pif ? Ou Playboy ?
(À suivre)

mardi 4 avril 2023

De Jong (Emelie) au conditionnel… de variétés

Hier soir, 21 h pour le Figaro, 22 h pour Le Monde, nous apprenions la nomination conditionnelle d'Emelie de Jong. Directrice des programmes et membre du Comité de gérance d'ARTE G.E.I.E, comme directrice de France Culture. Conditionnelle car le Fig' - bien informé - titrait : "L'actuelle directrice des programmes d'Arte devrait remplacer à ce poste Sandrine Treiner." Trop fort ! On imagine la déception dudit Fig' si aujourd'hui Sibyle Veil annonce la nomination à ce poste de Caroline Erner, Frédéric Richeux, Olivia Mauduit ou Arnaud Lafenêtre ! Ou plus drôle encore Claire Chazal, Anne Sinclair ou Dorothée !

Emelie de Jong, Directrice des programmes
et membre du Comité de gérance d'ARTE
©Paul Blind










Ces noms (pour certains facétieusement recomposés) circulaient depuis que l'ex-Directrice a démissionné de son poste à France Culture tout en restant salariée de Radio France. On a évité le pire ! Madame de Jong a pour elle de ne pas être montée sur la table et, à grand renfort d'émissions médias en tout genre, d'avoir survendu les programmes d'Arte comme le font avec tant d'aisance ses collègues masculins de TF1, de France Télévisions ou de Canal +.

Bien plus que de préparer la grille de rentrée, il va s'agir d'établir une ligne éditoriale aujourd'hui sinistrée par l'actu (alitée), le social et l'info. Se séparer des petits soldats (soldates) aux ordres de Treiner qui ont, peu ou prou, enfermé la chaîne dans une machine à cash. Comprendre une machine à chiffres médiamètrés. Redonner toute leur place au documentaire et à la fiction. Réserver les rediffusions aux Nuits (1). S'affranchir de l'heure juste qui ne doit pas être un mantra mais une option. Reconsacrer le temps long aux journées différentes que sont le samedi et le dimanche. Proposer un programme musical digne des musiciennes, des musiciens et des musiques, et oublier de le confier à de gens à peine capables de lire des fiches Wikipedia.

Remettre la culture au centre et de chaque côté et ne pas marcher sur les plates-bandes d'Inter et de France Info. La tâche est immense et les cinq prochains mois n'y suffiront pas. Il va falloir trouver le ton et ça pourrait commencer par la grille d'été qui devrait vraiment se distinguer, imposer des nouveautés, de la création radiophonique exigeante, des clins d'œil et une certaine légèreté pour faire oublier des années d'errements et de brutal management… !

Mon titre rappelle le titre de la chanson de Ferré "Le conditionnel de variétés". Comme si je vous disais

(1) Oublier définitivement les rediffusions de rediffusions rediffusées !