mercredi 31 mai 2017

Audiovisuel public : big bang établi…

Mue accomplie, changement d'ère acté, passé dépassé… Ah la belle tautologie, "Le passé est derrière nous" ! En enfonçant allègrement cette porte ouverte j'en profite pour refermer celle de l'an 1 de l'audiovisuel public (1). Pour s'en tenir au XXème siècle on pourrait qu'il fut celui de : la création de la Téléphonie Sans Fil (TSF) qui a permis l'essor de la création radiophonique, de la Télévision qui sanctifia l'image "en direct" perpétuel. Ces deux institutions audiovisuelles marchaient côte à côte, l'une certaine de sa suprématie, l'autre ravissant encore les amoureux de la voix… sacrée. Jusqu'à qu'un bouleversement atmosphérique, sans précédent, incite les protagonistes à la fusion que nous n'hésiterons pas à appeler le big bang audio que quelques sorciers moderne appellent média global. 





Tentons une première approche des effets constatés : globalisation et émiettement. Le non visionnaire libéral Giscard (Président de la République 1974-1981) ayant explosé en vol le satellite de fabrication française ORTF à des fins dogmatiques et vengeresses (2), chacun avait pu croire que chaque société autonome née du démantèlement vivrait une vie éternelle. Paf ! Il n'en fût rien et quelques gourous de la modernité post-moderne (sic) se chargèrent de réinventer la globalité avec une très grosse dose de com' dedans, de quoi flatter les égos des petits rois et petites reines de l'audiovisuel qui ne sont en fait que de petits valets… serviles à cette modernité impensée.

Si je regarde ma propre évolution darwinienne sur l'échelle de mon écoute radiophonique le constat est sans appel. Après quarante d'écoute de la radio (3), non seulement je n'écoute plus que très peu d'émissions, je ne les écoute presque plus à la radio, mais surtout j'ai rompu le cordon ombilical (4) qui me reliait à ce média. Voilà donc l'émiettement en acte. Je sélectionne des émissions que j'écoute en streaming (et surtout pas en podcasts), je garde quelques rendez-vous quotidiens et hebdomadaires en flux, et je picore sur arteradio et autres sites de création audio. La radio qui occupait totalement ma vie n'occupe plus que quelques longues minutes par jour et quelques heures par nuit (5).

Je n'ai pas répondu aux sirènes de France Info qui voulait que je regarde la TV, pas plus que je ne répondrai à la "Mécano de la Générale" que s'apprêtent à nous faire ingurgiter france.tv et radiofrance autour de france.culture ou de la fusion France Bleu/France 3. Version soft : la radio change. Version hard : la radio c'est fini. On guettera du coin de l'oreille les zombies qui, armés de gourdins, vêtus de peaux de bêtes, traverseront villes, banlieux et campagnes, une antenne sur le toît de leur roulottes de romanichels, pour refaire de "la radio avec que des voix dedans". Ça s'ra comme les vinyls et ça redeviendra tendance en moins de temps qu'il ne faudra pour le dire…

Pas de nostalg' ni d'mélanco. Juste réaliste. Ma radio-activité a sans doute trouvé, à très court terme, ses limites…




(1) Et non pas l'An 01 de GéBé qui avait pour formule "On arrête tout,, on réfléchit et c'est pas triste". Pour ce qui est de l'audiovisuel public le moins qu'on puisse dire c'est que la réflexion collective n'aura pas eu lieu,
(2) Le 7 août 1974 la loi qui crée les 7 sociétés de l'audiovisuel public est promolguée. Elle officialise la fin de l'Office de Radio et Télévision Française (ORTF) pour le 31 décembre 1974 et la création de Radio France,
(3) Et pas que la radio publique,

(4) J'en connais une palanquée qui vont se taper sur les cuisses et me proposer d'aller m'allonger sur le divan de… Fogiel,
(5) Sur l'îlot "Les nuits de France Culture",

L'hymne à la radio-activité de Krakwerk,1976

lundi 29 mai 2017

Tout doit disparaître… les images, les symboles, le sens !

À la suite de mon billet sur le nouveau logo de Radio France (RF), Etienne Noiseau (Syntone) a commenté "La maison ronde a disparu du logo, il ne reste donc que... la marque ?". D'autre part, interrogeant le médiateur de RF sur la déclinaison de ce logo pour les chaines publiques, ce dernier m'informa que ce n'était pas à l'ordre du jour ! Du jour non, mais du surlendemain oui. Aujourd'hui nous apprenons que le désir de la Présidente de France télévisions, Delphine Ernotte, de changer le nom des chaines de son groupe, ajouté à la volonté de Mathieu Gallet, Pdg de Radio France, de faire évoluer "les chaînes de Radio France vers le média global", lire refaire le coup de France Info avec la TV, apparaissent comme les bons préalables à mettre en marche le grand mixer de l'audiovisuel public.

Maison de la radio et "poêle à frire"…


















Et si la grande idée c'était ça : faire "disparaître" la radio ! Pas le média en tant que tel mais sa représentation symbolique "autrefois" signifié par la "poêle à frire" qui elle-même représentait la forme à plat de la Maison de la radio (1). La fondre dans un bain bouillonnant d'images, de sons, de data, de réalité augmentée. Augmentée de la télévision. Voilà le progrès ! Les logos de Mouv', France Info et Radio France se sont déjà débarrassés de cette image qui incarnait le lieu emblématique de la fabrique de la radio. Prochaine étape France Culture ?

Alors que Gallet brame en direction de Macron "Les médias publics peuvent progresser ensemble sans être une BBC à la française", la mécanique de la mue lente s'instille aussi bien à france.tv qu'à radiofrance qui chacune préparent le terrain. Après le buzz de Treiner au Figaro, voilà qu'une agence de com "dessine" le "rapprochement" entre France 5 et France Culture. Une journaliste de Radio France s'inquiète "le nom France Culture n'appartiendrait-il pas à Radio France ?" Dans les faits si, et depuis novembre 1963. À cette époque, quelques jours avant l'inauguration de la "Maison de la Radio" par le Général de Gaulle, les trois chaînes de service public prenaient les noms de France Inter, France Culture, et France Musique (2).












France 5 muerait donc en… france.culture ? Bigre ! Et France Culture muerait-elle en chaîne de radio-tv ? Le fondu-enchaîné (c'est le cas de le dire) serait parfait. Il y aurait une chaîne "en moins" à France Télévisions et les deux partenaires montreraient qu'une nouvelle fois ils collaborent au point de fondre leurs médias respectifs. Ce qui préfigurerait ce nouvel ORTF suggéré de ses vœux par Marc Schwartz (3). Que c'est beau la politique… audiovisuelle. À la place de Gallet je calmerai mes ardeurs à jouer au Ministre de la Communication et à redoubler de zèle pour donner des signes au gouvernement de sa bonne volonté d'être "la bonne personne au bon endroit".

Faut-il rappeler à Mme Ernotte et M. Gallet que leur "association" opportuniste est très fragile et que leurs humeurs respectives peuvent mettre à bas leur tentation de refaire en loucedé l'ORTF ? Que l'un ou l'autre prenne la poudre d'escampette, comment peut-on croire que la remplaçante ou le remplaçant ait la même "vision" télé ou radio ? Les bidouilleurs d'un soir ne se substitueront pas à l'État et à sa responsabilité d'organiser et/ou réorganiser le service public audiovisuel. M. Schwartz est dans la place et beaucoup mieux… placé pour influencer la "réforme audiovisuelle". N'en déplaise aux protagonistes qui jouent leur carrière à court terme sans aucune vision globale et à long terme du service public.

Prochaine question à laquelle il faudra bien que quelqu'un réponde "les Contrats d'Objectif et de Moyens (COM) de Radio France et France Télévisions ont-ils acté ces orientations pour France Culture ? Et celle peut-être demain de Mouv' et France 4 qui fusionneraient en France Génération ?

Ajout à 9h15, tiens tiens la SNCF ne supportant plus de VGT passe à l'InOui. Effet de mode marketing et de communicants demeurés, radiofrancetélévisions n'échappera pas au désastre !

(1) Sise, 116 avenue du Président Kennedy, Paris,

(2) On avait échappé à trois noms cocoricos "France Bleu, France Blanc, France Rouge". Dhordain avait eu le souci d'harmoniser la "pagaille" de noms barbares : Paris inter, puis RTF Inter devient France InterFrance Culture, issue de la fusion de France III-National avec France II, et un court passage par RTF-Promotion et France Musique, ex-France IV Haute-Fidélité,

(3) Actuel Directeur de Cabinet de Mme Nyssen, Ministre de la Culture. Auteur du rapport en 2015 sur l'avenir de France Télévisions.

dimanche 28 mai 2017

Cinétempo… magnifico, molto bello, immenso !

Quel titre ! Mais à quel titre ? À celui du ravi pardi ! Déjà le dimanche pour tenter de faire reculer le blues du 7ème jour on peut écouter, sur France Musique, de 18 à 20 l'Easy Tempo des compères Jousse & Valero™ (1), mais quand en mai fais ce qu'il te plaît tu peux te faire mille toiles dans la radio, t'y vas gringo. T'y vas, yo !














Allez, ouvrir la toile par "A place in the sun" (George Stevens) ajouter en quelques trente-trois tours "Laura" (Otto Preminger) et l'ambiance est créée pour un mois de Tempo ciné avec le duo moderato ma non troppo. Un mois de frissons pour (re)voir des milliers d'images, entendre des dizaines de voix et quelques instrumentaux incarnés. Incarnés oui, car ici les instrumentaux me parlent, me racontent des histoires, me suggèrent des images. Celles des films ou celles que je me suis rêvé (sic).

Quelle autre émission, sans ânnoner un scénario, sans se mettre carpette devant les vedettes et tout dévoiler de l'histoire, peut vous donner autant envie d'aller au cinoche ou de regarder un film ? Jousse & Valero suggèrent, incitent et réveillent des émotions enfouies sous une pile d'images que l'époque empile et jette aussitôt. Les ténors fouillent, creusent, explorent les B.O..Trouvent des perles (rares), des reprises, nous "repassent le standard", digressent sur le même thème, caracolent pour de very very god vibs.




Avant même l'écriture de ce billet, j'avais réécouté le Cinétempo 2/4, croyant bien me souvenir que c'était un sacré numéro. Là, commencer avec "Coffy, la panthère noire de Harlem" (Roy Ayers) c'est regretter d'avoir attendu de voir "Jacky Brown" de Tarrantino pour découvrir Pam Grier. L'art de Jousse & Valero c'est de tricoter une programmation fluide et subtile. Ce n'est pas mettre vingt B.O. les unes derrière les autres et attendre que ça tourne tout seul. C'est mettre du lien sensible. Une succession folle qui semble d'évidence mais qu'il faut savoir enchaîner ou déchaîner. C'est selon. Un art. Radiophonique assurément. Dont plus personne ne parle trop. On rêverait de voir sur les kakemonos de la Maison de la Radio les figures swing des deux producteurs du tempo. 














Dans ce number two, tout est bon. À commencer par l'intro "Aragon" qui bouge sûrement autant que Pam dans "Coffy", qui enchaîne avec Quincy Jones, et plonge dans "Soul cinema" mieux que n'importe quel vidéo-clip électro. Remettez-donc le couvert, mes chers auditeurs, vous allez adorer. Et, si y'a trop de soleil là où vous êtes, vous pourrez toujours siffler Raindrops keep fallin on my head” (Burt Bacharach) sans vous croire obligés de singer Distel. Et puis, comme ça faisait longtemps qu'on avait pas entendu de l'italiano dans Easy Tempo, le set se conclut par trois musiques de film de nos voisins transalpins.



Il en ira ainsi du numéro 3. Vous pourriez y passer la nuit. Six heures de folie. Six heures d'une richesse infinie. Je prends des notes je veux presque tout voir ou revoir tellement les musiques sont suggestives. C'est assez rare dans ce sens-là ! C'est après avoir vu un film qu'on a envie de réécouter une B. O. Là c'est le contraire c'est la musique qui invite au regard. Un certain regard certes. Mais une autre façon d'aborder les images. Une autre façon de se faire son film. Magne, Gorraguer, de Roubaix voilà un joli trio français pour marquer durablement notre mémoire cinématographique.




Quant au numéro 4, c'est d'la bombe. Un genre de must. Maintenant vous savez ce qu'il vous reste à faire. Écouter le quatuor, moderato cantabile et, filer au cinoche. Merci  au duo, vraiment, ce fut un beau mois de mai…






Monsieur Thierry Frémaux (2), il faudrait créer à Cannes une section "Essentielles B.O.", la confier aux deux producteurs, y envoyer le Philar de Radio France, et donner chaque jour des concerts, sans presque pas d'image. Juste le tempo ! Juste l'Easy Tempo !

(1) Y'avait déjà "Roux et Combaluzier", "Jacob (&) Delafon", "Lefèvre-Utile", "Chaffoteaux & Maury" il faudra maintenant compter avec "Jousse & Valero" la grande marque du tempo,
(2) Délégué général du Festival de Cannes,

mardi 23 mai 2017

Nouvel Audiovisuel Public… c'est parti

Derrière l'effervescence liée à l'éviction de Pujadas, une machine infernale s'est mise "en marche". Le 18 mai, trois événements "isolés" se sont produits. Ils peuvent être rapprochés et commencer à donner corps à une nouvelle stratégie politique pour l'audiovisuel public. Décryptage. 

Marc Schwartz















• Nomination de Marc Schwartz, 
directeur de cabinet de Madame Françoise Nyssen, Ministre de la Culture,
Ce conseiller maître à la Cour des comptes (et médiateur du livre depuis juin 2016), m'avait fait, en mars 2015, interrompre ma lecture de Truman Capote pour lire son rapport sur l'avenir de France Télévisions, intitulé "Le chemin de l'ambition". Quelques internautes s'inquiétant que le Ministère ait perdu dans son titre le mot "Communication", Schwartz indiqua à Sandrine Bajos du Parisien "la Communication est bien dans le périmètre du ministère de la Culture".

Comme il y a une Ministre des armées et une "Défense" directement gérée par le Président de la République, on n'imagine pas que la Communication échappe à Emmanuel Macron. M. Schwartz sera aux premières loges pour superviser la politique audiovisuelle publique que le Président veut mettre en œuvre. En 2015, Schwartz écrivait"Face aux défis à venir, et aux contraintes croissantes pesant sur les finances publiques, il paraît nécessaire que l'État pèse davantage sur le dispositif des médias de service public. Si tel n'était pas le cas, il sera difficile d'écarter la tentation d'un rapprochement organique entre les sociétés ayant appartenu jadis à la même entité. La structuration actuelle qui remonte à l'éclatement de l'ORTF, à une époque où radio et télévisions publiques disposaient d'un quasi monopole, peut en effet être interrogée, à l'âge de la convergence des médias, de la transition numérique et de l'élargissement de l'univers concurrentiel à des acteurs mondiaux venus d'Internet.CQFD !

L. Guimier © RF/Abramowitz















• Nomination de Laurent Guimier auprès de Mathieu Gallet, Pdg de Radio France,
L'actuel directeur de France Info (radio) va quitter son poste pour devenir directeur délégué aux antennes et aux contenus. Il remplacera Frédéric Schlesinger n°2 en partance pour devenir le vice Pdg d'Europe 1. Ce dernier occupait la fonction de directeur éditorial des 7 chaînes du service public. Dans son communiqué Gallet précise : "[Laurent Guimier] sera chargé de renforcer la production, la circulation et la diffusion de l'information produite par les rédactions de Radio France sur tous les supports. Il contribuera à la mise en œuvre des projets d’évolution des chaînes de Radio France vers le média global afin d’adapter leurs offres aux usages rendus possibles par le numérique."

Média global, mot magique que Gallet adore agiter et dont il se servait déjà avant la création de franceinfo, chaîne d'info publique en continu créée en septembre 2016. À ce jour la radio existe toujours et a une activité distincte de la TV diffusée sur le canal 27 de la TNT. Média global ? On a demandé à la radio d'intervenir "à l'antenne" TV sans bien comprendre la plus-value que cela apporte si ce n'est à distinguer les lieux d'où part l'information !

Par contre si l'on considère que franceinfo est le premier étage d'une fusée nommée "nouvel audiovisuel public" il faut regarder de très près ce que Gallet appelle "projets d’évolution des chaînes de Radio France vers le média global". Toutes les supputations peuvent être avancées mais la plus probable pouvant être le "rapprochement" de France Bleu et France 3.




• Grève nationale pour France Bleu (FB)
Ce 18 mai la grève a été bien suivie dans de nombreuses locales du réseau. J'avais dans un récent billet rappelé ce qui présidait à cette grève. Le lendemain, lors d'un CCE (Comité Central d'Entreprise) extraordinaire, Mathieu Gallet et Eric Revel (directeur de FB) reconnaissaient l'ampleur du mouvement et avoir entendu le message. Malgré cela les élu-es ont voté une "Motion de défense à l'encontre du comité exécutif de France Bleu" qui constate que : 
"Le projet [pour France Bleu, ndlr] nous a été présenté sans aucune modification, ni aucune remise en cause du bien-fondé de cette stratégie :
- La nationalisation des tranches, 8h45/9h25 et 14h/16h est confirmée
- La réforme de l’info en matinale est confirmée. Ce projet trahit les engagements pris par la Direction suite au mouvement social de 2015 et à la médiation qui a suivi, ainsi que les orientations du Contrat d'Objectif et Moyens 2015/2019…"

À l'issue du CCE les élu-es ont voté : "une motion de défiance à l’encontre du Comité Exécutif du réseau Bleu et demandent aux organisations syndicales de déposer au plus vite un nouveau préavis de grève." 




Le lendemain dans "Les échos" Mathieu Gallet envoyait un message subliminal à Marc Schwartz et Emmanuel Macron "Les médias publics peuvent progresser ensemble sans être une BBC à la française ". Ben voyons, Léon. Ce n'est pas Mathieu Gallet qui pilotera la réforme de l'audiovisuel public. Le modèle avancé par Schwartz en 2015 a été validé par Macron et servira de trame au futur Office de Radio et Télévision Française (ORTF) qu'on ne nommera jamais comme ça par "respect" pour son fossoyeur Giscard d'Estaing. 

Quant au mariage de France Bleu/France 3 il est bon de rappeler qu'avant le 1er janvier 1983, FR3 c'était aussi la radio. Ironie de l'histoire si l'on devait, 34 ans après, revenir à la situation antérieure !!! Que de gâchis, de perte d'énergie, de gestion à la petite semaine ! Tout ça parce que la loi de 1974, qui a mis fin au monopole de l'ORTF, avait juste oublié le sort qui serait fait aux radios décentralisées qui, "par défaut", pendant huit ans, se sont retrouvées sous l'autorité de FR3 !
(À Suivre…) de près.

lundi 22 mai 2017

FC-TV… B : France Culture-Tout Va… Bien

La vidéo dans laquelle apparaît Sandrine Treiner, directrice de France Culture, ci-dessous (1) porte bien son nom "Le buzz-média". Elle est produite par Le Figaro. Enguerrand Renault son présentateur a très envie de faire parler Treiner sur un futur "France Culture à la Télévision" s'appuyant sur le mantra psalmodié par Mathieu Gallet et son "média global" dont l'objectif serait de refaire le coup de France Info, étendu à la culture et à la jeunesse (2).


Article du Figaro, 21 mai 2017





















Mais Treiner se gardera bien de répondre. "Vous allez trop vite" dit-elle., quand Renault a les bonnes infos sur ce futur immédiat. Il faut savoir ménager l'effet de surprise, n'est-ce pas ? Et surtout laisser les ténors, maîtres de l'annonce officielle. Donc on n'apprendra rien, si ce n'est, sans doute, que France Culture est la huitième merveille du monde… radiophonique. L'auto-satisfaction approchant les sommets, "on" serait malvenu d'amorcer la moindre critique. Pensez donc France Culture à la Télévision mais c'est la consécration "Urbi et orbi".

Il ne sera pas dit que France Culture restera à la traîne du mouvement "global" engagé par Radio France et Mathieu Gallet. Jusqu'où, comment ? Réponse dans les semaines à venir ou avant ! Quant aux rapprochements des logos des deux sociétés, l'affaire est en route.




(1) Ironie de l'histoire, sur le player, Sandrine Treiner est créditée de son appartenance à… France Inter. La communication c'est un métier !
(2) Pour présenter la mission du nouveau n°2 de Radio France, Mathieu Gallet a écrit : " [Laurent Guimier] contribuera à la mise en œuvre des projets d’évolution des chaînes de Radio France vers le média global" 



Ajout du 24 mai, sur Twitter quelqu'un de Radio France s'inquiète du dépot du nom  France Culture et pour cause puisque une agence de com' travaille sur les déclinaisons de france.tv (4 ème ligne, colonne de droite).


J'en peux Pu… jadas

Quelques jours après la commémoration de Fatima et avant même que le gouvernement Macron soit "connu" la médiatique société du spectacle médiatique (sic) s'est mise à tousser. Au printemps ! Incongru non ? Pensez donc, un de ses membres, présentateur de télévision, venait juste d'être remercié après seize ans de service au journal télévisé de France 2. C'est grave docteur ? Pour la société civile qui vit ça tous les jours dans les entreprises, non. Pour la coterie corporatiste des médias qui s'auto-célèbrent à longueur de journée, si. Et l'effet domino qui s'en suivit fut du plus bel… effet.

Un certain P.P.D.…

















Redwane Thela, dans l'Instant M de Sonia Devillers sur France Inter a dressé, jeudi dernier, l'inventaire de ce qui va exciter le tout-média jusqu'aux vacances d'été. Et d'égrener la longue liste des protagonistes qui, à l'issue de leur plein gré vont faire le buzz  ! C'est parti ! Qui va remplacer Lapix (Anne-Sophie) qui remplace Pujadas (David) et qui remplacera celui ou celle qui va remplacer Lapix ? Ajouter Calvi (Yves) qui quitte LCI. Mais qui va remplacer Calvi ? Pujadas ? Saupoudrer Leymergie (Télématin, France 2) viré qui remplacerait Burki (Daphné, La nouvelle édition, C8). Le même Leymergie qui, quelques heures après l'annonce du "Parisien", resterait au bercail. Quid de Burki, de Sotto (Thomas, Europe 1) remplacé par Cohen (Patrick, France Inter) et quid de celui ou celle que remplacera Sotto ?

C'est drôle non ? Non, c'est affligeant ! Quel temps passé à faire d'un événement mineur, le départ de Pujadas, un événement majeur pour distraire les journalistes qui distraient les foules (1). Mais dans cette distraction pitoyable l'essentiel est sûrement passé à côté du quidam qui n'aura retenu que la décision brutale d'Ernotte (Delphine, Pdg de France Télévisions) et la médiocrité de Field (Michel, directeur de l'information de FTV), les deux visés prochainement par une motion de défiance.

Pendant ce temps-là, les journalistes les plus concernés par le sujet "Pujadas", ses collègues, ont réagi à son éviction via le SNJ (Syndicat National des Journalistes) et ça fait mal. Si ce syndicat regrette la méthode et ce choix du calendrier, la même semaine que la prise de fonction du nouveau Président de la République et celle de la formation de son gouvernement, il dénonce des choses bien plus graves. Lisez plutôt : 

"Le SNJ rappelle qu’il n’avait cessé d’alerter la direction de l’Information sur les dérives de l’édition phare de la chaîne, sous le règne de David Pujadas et d’Agnès Vahramian, sa rédactrice-en-chef. Non, l’audience ne justifie pas tout, et le côté obscur du 20 h se traduisait par une violence du management, un taylorisme érigé en système, et de la discrimination professionnelle…  Le 20 h était tenu par une caste, celle d’un petit groupe de journalistes. L’étage supérieur de la fusée qui décide de tout : le taylorisme journalistique a été imposé comme l’ultime étape d’un système visant à contourner toute contradiction. Autrement dit, les journalistes qui mettent en forme l’information ne sont pas ceux qui la recueillent. Ceux qui fournissent des « bouts de sujets » sont cantonnés à des rôles d’exécutants."

Si je m'intéresse aujourd'hui à la tambouille de France TV, c'est parce qu'elle peut avoir à court terme des effets sur la radio publique. Bien au-delà de la personne de Pujadas qui pourrait ou non poursuivre sa carrière à la radio publique ou privée. Mais, nous le verrons dans mon billet de demain, une certaine mise au pas, cadencé, est le préalable et le signe avant coureur d'une nouvelle mise "en marche" de l'audiovisuel public. Et ça, ça va courir beaucoup plus loin que jusqu'aux vacances d'été…
(À suivre)

(1) "Il existe un effet pervers de ce système de présentateur qui finit par «incarner» son journal, voire même le confisquer, le représenter, le faire sien, volontairement ou non. On parle du journal de Pujadas, du journal de Pernaud, du journal de PPDA, dont la personnalité fut tellement forte et symbolique que sa marionnette figure encore dans les guignols de l’info alors qu’il a quitté TF1 il y a bientôt dix ans. Le Journal Télévisé n’est pourtant pas la propriété de l’homme ou de la femme qui apparaît à l’écran. Il est avant tout réalisé par des reporters, des gens d’image, des techniciens. Mais le JT est à tel point incarné par son présentateur que le téléspectateur en vient à penser que Pujadas ou Bouleau font aussi les sujets et qu’ils sont présents sur tous les terrains.Philippe Rochot, in "David Pujadas et le journalisme "incarné"

samedi 20 mai 2017

Rafavelo… sur le ring !

Le globe-trotter nous avait habitué aux campagnes électorales… à vélo, à jouer au Captain teacher en Afghanistan, à franchir des lignes de crête, à faire des ronds dans l'eau sur le Charles de Gaulle mais, "monter" sur le ring, jamais. Le métier de reporter free-lance a beau être un combat permanent on n'imagine pas le freluquet face au Bourreau de Béthune ou à l'Ange blanc. Krafft (Raphaël) s'est plongé dans le catch sans prendre un seul mauvais coup. Il raconte…


Claude Villers, ex-catcheur…
avant d'être longtemps producteur sur le ring de France Inter
© R. Krafft, 19 avril 2017, en Gironde


















Son reportage s'ouvre sur la voix légendaire de Roger Couderc. Le journaliste sportif de la TV en noir & blanc, l'homme à l'accent du Lot, à la faconde extraordinaire, à la gouaille du rugby. Un homme charmant et vibrant. Un homme de cœur pour une télévision familiale et populaire. De Roger, on passe sur le ring à… Vladimir (Cagnolari), producteur de "Si loin, si proche" sur RFI (Radio France International) qui accueille "Le bourreau du vélo" (1). Sa voix nous rappelle les belles heures de "L'Afrique enchantée" sur France Inter. Voyez, le reportage de Krafft n'est même pas commencé et déjà les voix me troublent tant elles font appel à ma mémoire.

Et bam, c'est parti pour la planchette japonaise. Au studio Jenny à Nanterre, le temple du catch en France, le gala "Apocalypse". Gala, voilà bien un mot "démodé" mais qui va si bien au catch qui semble retrouver une nouvelle jeunesse avec Fausto Costantino, une belle gueule pour le beau geste. Celui de la lutte, discipline sportive. Comme celui du catch. D'autres gestes, d'autres jeux, d'autres spectacles. Puisque c'est bien de ça dont il s'agit. Les très belles images de Raphaël Krafft donnent envie d'aller y voir de plus près. Enfin pas trop. Depuis les tribunes ça ira.


Fausto Costantino © R. Krafft
















Catch. Et "on" se fait attraper par l'histoire. Au-delà du ring, l'autour de Nanterre. Du Nanterre d'avant, des maraîchers, des jardins ouvriers… Fausto incarnerait une survivance comme le catch lui-même. Une voix placide un peu enrouée. Fausto paisible. Vieille mode. La passion du ring chevillée au studio Jenny. Petit îlot de joies simples dans un monde clinquant d'effets spéciaux. Un lieu de mariage, de catch, et de boxe. De lutte. Un lieu à lui seul qui résume toute la vie.

Et puis heureusement il y a des bouts d'archive (avec du Léon Zitrone dedans). Avec le ton de l'époque. Le son de l'époque. Les affiches de l'époque (1970). "Le tigre d'Odessa". "C'est du spectacle, ça fait rêver" dit simplement Fausto. "Le catch t'arrives à faire des prouesses athlétiques" hors la mécanique implacable du show TV ou du show Arena. Le grandiose est sur le ring et dans les yeux des spectateurs.


Anciennes affiches dans la salle Jenny
© R. Krafft
















Avant de devenir un "baron" de France Inter (2), Villers a donc été catcheur à 15 ans. Dans le catch, il raconte ce qu'est un "baron". Dans une baraque forraine, Villers a fait ses armes. Déguisé pour attirer le chaland et provoquer le catcheur patenté. Genre Chéri-Bibi, le bagnard du ring. Une grande star. Et puis de façon presque inévitable on entendra, en fond, de l'accordéon. Pas du musette. Quelque chose qui va avec le quartier, la salle, l'ambiance (3). 

"Un match de catch doit se baser sur le rythme" dit Helmer "Le bagarreur de Brest". "L'esthétique dans le catch ça compte" ajoute Cagnolari, le producteur de l'émission. Une jeune fille explique qu'il s'agit de raconter une histoire sur le ring. Raconter une histoire ? Conteur, voilà bien le métier de Claude Villers, "l'homme au masque de soie" quand il était catcheur. Mais, comment moi qui aime tant les histoires je n'ai pas "vu" ça ? Comment n'y ai-je vu que du chiqué comme vient de l'écrire Daniel Mermet sur son blog ? Du spectacle lourdingue et beauf ? Il me manquait les clefs. Je les aies. Vous les aurez et, peut être, comme moi, aurez-vous envie de vous rendre à Jenny ? Et de réécouter Frehel "La môme Catch-Catch".





Helmer, l'entraîneur, © R. Krafft




















(1) À l'antenne, aujourd'hui à 14:10 TU (soit 16:10 in France), réalisation Laure Allary,
(2) Avec le système ABC, Artur, Bouteiller, Chancel, Villers était le quatrième mousquetaire…
(3) Galliano et Sylvain Luc, reprise de "Paris" de Piaf. Le morceau qui ouvre la seconde partie c’est aussi Galliano (mais avec Daniel Humair), "L’envers du décor".


© R. Krafft

jeudi 18 mai 2017

Recherche et création sonore à la radio… (1984, création d'un studio numérique expérimental)

Il arrive que quelques fois "on" cherche et que quelque fois on ne trouve pas ce qu'on cherche ! Mais, toutefois, que l'on soit content de ce que l'on a trouvé sans l'avoir cherché ! Ce fut mon cas il y a quelques jours. Et c'est le titre de l'archive (titre du billet) qui a attiré mon regard et mon oreille. Voilà donc exhumé deux archives qui montrent qu'il y a trente trois ans subsistait à Radio France un petit îlot de recherche. Et quelle recherche. La création d'un "studio numérique expérimental". En 1984, quand l'analogique avait encore toute sa place (1).


Régie Radio France (analogique)



















Le Pdg de Radio France de l'époque, Jean-Noël Jeanneney, qu'on entend en ouverture du documentaire, soutient et justifie un tel projet ! L'historien, le chercheur Jeanneney ne pouvait pas faire moins. Radio France est loin, en 1984, d'être une société managée et formatée, il y a encore de la place pour la recherche, l'innovation, le tâtonnement. Et le virus Médiamétrie n'a pas encore paralysé l'expérimentation. En mai de cette année-là, Yves Jaigu, directeur de France Culture, n'est peut-être pas encore parti et Jean-Marie Borzeix, son successeur, pas encore arrivé. Mais France Culture est la chaîne idéale pour créer et diffuser ce documentaire qui scrute l'évolution des techniques d'enregistrement et de diffusion. 

Surprenante la représentation sonore donnée à entendre pour illustrer la recherche numérique, détaillée dans ce doc diffusé en analogique ! C'est à la fois "abstrait" et concret et semble s'adresser soit à des passionnés du son, de "musique" concrète, ou de recherche acoustique. Impensable d'imaginer aujourd'hui une émission de 2h18 au total, sur un tel sujet qui concerne directement la radio publique. Quelle chaîne pourrait diffuser cela ? Jeanneney est sincère, il veut vraiment encourager les recherches avec l'Ina et le GRM et cette émission fixe "institutionnellement" la "preuve" de l'engagement de Radio France pour une nouvelle "technologie". 

Ces deux archives montrent l'empirisme de la recherche et son potentiel, quand chaque auditeur aurait pu longtemps se "contenter" de l'analogique. Les émissions ne disent pas pourquoi le numérique est l'avenir… absolu. Le projet était piloté par un ingénieur de l'INA-GRM, Jean François Allouis. Francis Wargnier, chef-opérateur du son Ina, dit "Finalement les techniques deviennent des finalités et je trouve que c'est dommage en ce sens-là." Voilà un très bon point de réflexion, toute la question est "a-t-il suffisamment été médité à Radio France ?" Quand à l'autre suggestion de Wargnier de "déspécialiser" les métiers de l'ensemble de la chaîne de production, de l'auteur jusqu'au diffuseur, que chacun puisse être en capacité de "savoir tout faire", il ne semble pas que cette idée ait retenue l'attention des personnels concernés.

Ces deux archives sont passionnantes pour l'histoire même de la radio moderne. Et les propos de Jeanneney, à 26' dans le deuxième doc., montrent la "casse" qu'il y a eu depuis sur la création radiophonique. Et l'on découvrira le "studio d'expression sonore" (à différencier du studio numérique). Mais qu'est-il donc devenu ? Écrire à Radio Fañch qui transmettra.

(1) J'aimerai bien avoir, sur ce doc, l'avis de Marie Guérin, auteure d'un documentaire sur la bande magnétique

En intégralité et en exclusivité ici jusqu'au 28 mai,





Notice de présentation Ina de la deuxième émission
Cette émission, complexe et proche de la création radiophonique, est composée d'un montage de commentaires d'Evelyne GAYOU, d'Images sonores (captation dans les studios de Radio France), d'extraits d'interviews de Michel ABGRALL (responsable du bureau d'étude des projets de la direction des programmes de France Inter), Yann PARENTHOEN (chef opérateur du son et créateur radiophonique à Radio France), Jean-Noël JEANNENEY (PDG de Radio France), Jean SAMOUILLAN (animateur de Radio Toulouse le Mirail) et Claude GIOVANETTI (assistante à Radio France), d'extraits d'archives radiophoniques (notamment "Le cri du homard" de BERTRAND Jérôme, "Les anges du bizarre" de Michel ABGRALL pour les après-midis de France Culture), ainsi que d'extraits de créations radiophoniques sélectionnés par Yann PARENTHOEN (chef opérateur du son et créateur radiophonique à Radio France). Les personnes interviewées évoquent notamment leur parcours professionnel, leurs réflexions quant à leur travail au quotidien, leur définition de la création radiophonique et donnent leur point de vue sur l'évolution actuelle et potentielle des métiers de la radio.

mercredi 17 mai 2017

Au vol…

Hier j'étais à Cannes. Au festival. Enfin presque. J'étais dans la radio, sur France Inter, en 68 avec les "rebelles" et Michel Ciment. Concentré sur le sujet. Et puis voilà que Jean Lebrun, producteur de "La marche de l'histoire", envoya, banale, une petite phrase griffée, dont il a le secret.
  
Lelouch, Godard, Truffaut…















Hé ! Hé ! Ce mois de mai-là, Jean-Luc Godard constate lucide qu'aucun des cinéastes présents à Cannes et, de fait, aucun film ne rend compte ni de l'histoire ouvrière ni de celle de la vie étudiante. Comment le cinéma "moderne" pourrait-il passer à côté de ce mouvement de société qui castagne dans tellement d'usines en France, à l'Université et dans tous les plis de la société française ?

"La prise de parole", dont Lebrun redonne le contexte, n'échappera pas aux ténors du cinéma français, qui entraineront avec eux "les professionnels de la profession", comme aurait dit Godard et sa célèbre formule. Michel Ciment, critique cinéma à "Positif", et à France Culture, raconte de l'intérieur ce festival avorté. Anecdote croustillante, Robert Chazal, journaliste à France-soir qui, présent à Cannes, veut acheter un "transistor avec uniquement des informations" pour prendre des nouvelles des "émeutes parisiennes" (1).

Si Lebrun fait remarquer à Ciment, en écoutant une archive, la présence d'Elkabach (Jean-Pierre) au micro, Lebrun "oublie" de dire que c'est au micro de France Inter. L'archive est rare car l'ORTF (radio et télé) est souvent en grève à cette époque-là et, ce sont les périphériques RTL et Europe n°1 qui feront les belles heures de "Radio Barricades" (2). Et puis Lebrun lance une nouvelle archive et dit : "Nous sommes le 18 mai, voici un flash, tiens c'est Pierre Bouteiller, c'est drôle à l'époque il était sur Europe 1… C'est drôle ces aller-retour entre France Inter et Europe…"


Bouteiller à… France Inter













Pour Bouteiller c'est dans l'autre sens, viré d'Europe n°1 en 69, Roland Dhordain, patron de la radio à l'ORTF, le récupère pour France Inter. Stéphane Paoli, journaliste viendra aussi à France Inter après ses premières années à Europe. François Jouffa** idem, ainsi que Patrick Cohen. Mais c'est plutôt dans l'autre sens, Inter>Europe que les grands mouvements ont eu lieu. Elkabach, Blanc-Francard* (Patrice), Demorand* (Nicolas), Lenoir* (Bernard), Levaï* (Ivan), Garretto (Jean), Klein** (Gérard), Perreau** (Emmanuel), Ruquier (Laurent), Hees (Muriel), Bonnaud (Frédéric), Souchier (Dominique) et Pradel (Jacques) (3). Et j'en oublie forcément.

Voilà c'est juste sur cette "petite phrase" des aller-retour entre deux stations de radio généralistes que j'ai eu envie d'écrire ce billet. C'est anecdotique, mais dans le grand mouvement engagé aujourd'hui par Arnaud Lagardère pour débaucher les têtes d'affiche de France Inter, il était bon de faire ce petit point d'histoire.

Merci à Franck Olivar, attaché de production de "La marche de l'Histoire" de m'avoir indiqué la disponibilité du flash de Bouteiller sur You Tube. Car les archives d'Europe 1 sont très très rares en diffusion publique et, c'est ça aussi qui m'avait surpris à l'écoute de l'émission !

* Sont revenus ensuite à la radio publique,
** "Spécialiste" de l'aller-retour,

(1) 19 ans plus tard, le 1er juin 1987 sera créé France Info,
(2) Le Préfet de police Grimaud convoquera les responsables des deux radios citées, leur reprochera de faire le "radio guidage" en direct et ainsi d'informer les étudiants sur les positions des CRS, "coupera" la fréquence des radios téléphones des journalistes obligeant ces derniers à solliciter les téléphones privés des riverains des manifestations à Paris pour faire leurs reportages en direct à la radio,
(3) Merci à Hervé Marchais de m'avoir rafraîchi la mémoire pour ces trois derniers noms…



Le flash de Pierre Bouteiller à Europe 1