lundi 31 août 2015

Nouvelles grilles : 3. France Musique, 4. France Culture, 5.…

Dessin ©Marine Vandeville 













Préambule
Un billet hebdomadaire même concis/précis sera plus long qu'un billet quotidien. Vous pouvez toujours faire durer le plaisir en y revenant plusieurs jours de suite… Et puis j'ai décidé d'infiltrer de temps en temps ma petite bestiole préférée dans la rédaction de ces billets… "T'en connais beaucoup de filles à Radio France qu'ont un raton-laveur en guise de chapeau ?"

3. France Musique
Rentré de vacances, bronzé et détendu, Marc Voinchet, le nouveau Directeur de la chaîne assure et assume ses nouvelles fonctions. Galant et délicat il envoie des fleurs à Marie-Pierre de Surville (1) puis se prend au jeu de la présentation d'une grille qu'il n'a pas fabriqué de ses petites mains agiles (lol)… Si Voinchet est cool, Esparza, Munera, Kerschova & Josse semblent tendus. Alex Dutilh plutôt jazz jovial. La grève a laissé des plumes à France Musique et l'humeur n'est pas à la joie.

Josse démarre sa matinale à 7h… comme les autres. Pourtant le décalage à 8h était décentré et pertinent. Valero et Jousse reviennent pour deux heures hebdomadaires le samedi (17/19). Label Pop le dimanche (20h30) pour une heure… et, nouveauté, Banzzaï avec les deux "z" de jazz par Nathalie Piolé (dimanche 10h). Il faudra écouter pour se remettre dans la (nouvelle) grille. Grille qui l'an passé avait fait le pari de "déconcentrer" la musique classique. Où l'on reparle de web-radio pour France Musique à la suite de Fip précurseur.



(1) "Partie" dans une mission de création de cette fameuse " Maison de la radio", coquille qui devra organiser et animer la pénétration dans l'air radiophonique du public sollicité pour se déplacer au 116 avenue du Président Kennedy,

















4. France Culture
À peine nommée à la tête de France Culture où elle assurait les fonctions de Directrice éditoriale, Sandrine Treiner est montée sur l'Olympe et a déclaré tout de go : "France Culture a un rôle à jouer dans la société actuelle". Avant y'avait des filles comme de Gouges ou Simone de Beauvoir, des gars comme Sénèque, Platon voir Lao Tseu quand ils causaient dans le poste ils mettaient un peu de profondeur, Treiner a choisi la méthode  "J'enfonce les portes ouvertes" (2).

Trop excitant comme projet éditorial non ?  Des fois que depuis cinquante-deux ans France Culture soit complètement passée à côté de la société ! Revenons d'abord sur cette nomination "surprise" qui n'a eu aucun effet sur les résosocio et pas plus sur les cours de la bourse de Pékin. Quand le 10 juillet d'Arvor fait le tour (du monde) des rédactions pour annoncer qu'il a été limogé, Treiner peut peut-être imaginer son heure venue. Treiner oui, Gallet (le Pdg de Radio France) sûrement pas. La machine "Roux & Combaluzier" se met en marche et les renvois d'ascenseurs s'affolent. Sauf que 45 jours après, la solution "Treiner" apparaît comme… un intérim déguisé. Un non-choix ! Sinon pourquoi avoir attendu si longtemps hein (3) ? Guettons ce qui procédera au départ soudain de Treiner des fois qu'elle aurait elle aussi un "rôle à jouer dans la société actuelle". (4)

(2) Sauf qu'à la Maison de la radio elles sont souvent fermées,
(3) Malgré  sa harrangue d'Arvor n'est pas venu au 105 présenter "sa" grille de rentrée, fanfaron va !
(4) À part Erner (nommé par Gallet) pour remplacer Marc Voinchet à la matinale, la "nouveauté" s'appelle "Ping Pong" avec un sous-titre ronflant "La culture sans limite" (sic) pour remplacer Goumarre-parti-sur-Inter-remplacer-Clark-irremplaçable-D.J.-irremplacée… À Culture ils ont besoin d'être redondants au point d'ajouter le mot culture dans leurs titres des fois qu'on se croirait sur une chaîne info…

5. France Inter


6. France Bleu
Pour France Bleu ça a très mal commencé puisque ni les M.C. (Vanhoenacker ou Vandel) ni Claude Esclatine directeur de la chaîne lui-même, n'ont jugé utile de le/se présenter ! Triste, baissant la tête sur son papier, je ne suis pas sûr qu'Esclatine se rendait compte qu'il s'adressait à la presse. Passant la parole à Erwan (!) Esclatine oublie juste que Gaucher n'est pas encore connu comme le loup blanc ou bleu, c'est selon. Ses deux autres acolytes ne feront pas mieux. Et depuis le départ d'Anne Brucy, Bleu a beaucoup de mal à mettre les femmes en avant. Quant à la couleur du logo dont on nous dit qu'il passe au turquoise encore eut-il fallût qu'on le visse ? Show raté, absence totale d'âme et d'enthousiasme. Stimulant pour les personnels de France Bleu n'est-il pas ?

7. Mouv'
OK Bruno Laforestrie (directeur de la chaîne) est sincère, les animateurs motivés, le pianiste bon joueur mais cela suffit-il à faire une radio ? Même si personne ne l'a rappelé à Gallet, des 18 mois accordés par le Pdg à la radio jeunes pour s'installer il ne reste plus à Mouv' que 10 mois. Je ne peux rien en dire. Je n'écoute pas. Je ne suis pas ciblé. Et quand bien même je le serai, le ton, le style, la zique rien ne m'accroche, alors j'ai décroché. Radio France a mis 50 ans à unifier les logos de ses chaînes, puis Mouv' est sorti du cadre. Prochaine étape : sortira-t-il du rang ?

Pour France Info c'était ici…

À lundi prochain… 
(et dimanche 10h pour le brunch radio)

vendredi 28 août 2015

Nouvelles grilles : 2. France Info

Laurent Guimier














Ce qu'il y a de séduisant avec Laurent Guimier c'est sa bonne humeur et son sourire communicatif. Guimier est serein (donne l'impression de l'être), convaincu et volontaire. Et avec subtilité (de management) il entraîne sa chaîne et ses équipes qui ont, comme l'an passé, l'air (et aussi la chanson) d'avoir la gnac et "le goût des autres". J'ajouterai qu'avec ses équipes il donne aussi une image de sobriété qui tranche avec celle de ceux qui en font des tonnes pour être sur la photo ou au cul des bus.

Guimier aborde cette nouvelle saison avec enthousiasme et flegme. Trois importantes manifestions sportives mobiliseront l'antenne. Pour autant Guimier parie sur la réactivité, l'intelligence et l'expérience de ses équipes pour donner à l'imprévu, à l'exceptionnel et au quotidien des éclairages, des analyses et des points de vue à chaud et à froid. J'ai longtemps écouté (de loin quand même) France Info comme une mécanique horlogère glaciale menée au tambour-major. 

Guimier a su insuffler l'humanité qui manquait à la chaîne et s'il m'arrive quelquefois d'écouter Info ce n'est pas seulement pour des événements particuliers mais pour entendre et écouter la petite musique originale qu'ils réussissent à jouer avec une belle harmonie. Ce sera ma posture de cette nouvelle saison, quand j'aurai besoin d'info… j'irai sur France Info.















Mais pour cette rentrée Guimier peut s'attendre à livrer un combat de titan. Et quel combat ! La TV publique (monstre froid et glacial) a décidé de créer une chaîne "Info" et, sûre de sa puissance n'imagine pas un instant que quiconque puisse se mettre en travers de sa route impériale. Sauf que le rapport Schwartz publié au mois de mars impose aux sociétés de l'audiovisuel public de s'entendre et de coordonner leurs actions. Particulièrement en ce qui concerne ce projet de TVInfo tenant compte du fait que France Info a une longueur d'avance pour ne pas dire 29 ans d'avance. Même si l'image n'est "apparue" que très récemment sur les écrans de France Info, la radio, pour "ces Messieurs de la TV", aurait le gros désavantage de ne pas être filmée. 

Heureusement que c'est la crise et heureusement que les finances publiques sont à sec. Comptons sur le sens des responsabilités des tutelles (Culture et Finances) pour ne pas laisser France Télévisions déshabiller la radio pour se parer de ses plus beaux effets (1). Ce sera l'occasion de mettre à plat les relations hiérarchiques qui se sont imposées entre radio et TV depuis l'éclatement de l'audiovisuel public en 1974 (2), et qui relèvent aujourd'hui de la cour de récréation. Il est temps que la TV prenne la mesure des capacités de la radio à "faire voir" même sans images en continu.

C'est un enjeu de société. Souhaitons que toutes les parties s'accordent et que les compétences s'additionnent. Mathieu Gallet et Delphine Ernotte (3) ont ce défi à relever. Il en ira aussi de la crédibilité de leur présidence respective. À bon entendeur salut !


Les autres grilles des autres chaînes



(1) et/ou réussites tels que la chaine d'info continue, France Info,
(2) Que l'on doit au fanfaronnant libéral Giscard, Président de la République 1974-1981,
(3) Respectivement Pdg de Radio France et de France Télévisions, 

La dernière croisière du Padpanic… 12/12












Un feuilleton d'anticipation farfelu et fou
en 12 épisodes par Pilou

12. L'orchestre de Lavige jouera jusqu'à la fin
C'est la panique à bord ! Chacun court vers les canots de sauvetage... avec plus ou moins de difficulté !
"Mais pourquoi ta valise est si lourde ? demande Venturini
- Je tiens à mon transistor à piles ! J'ai sur moi une cassette d'émissions de Celtic AM que je pourrais toujours écouter pour m'occuper, répond Pat', l'un de ses amis techniciens

L'eau finit par envahir la quasi-totalité des compartiments du Padpanic alors que le paquebot n'est plus qu'à 100 milles de New York. Un appel de détresse est émis mais le désordre le plus total règne. Les prisonniers en cale s'échappent et s'enfuient les premiers avec la chaloupe du cap'tain. Ce dernier s'efforce d'organiser les opérations d'évacuation du mieux possible mais il semble un peu dépassé par les évènements... comme s'il ne s'était pas préparé à cette hypothèse pourtant plausible depuis Pâques :
"Les femmes et les enfants d'abord, ordonne Gars lai !
- Euhhh... il n'y a pas d'enfants à bord cap'tain, répond un matelot !
- Et mon chien, mon sucre d'orge, vous en faites quoi, s'écrie Paula Jacquette ?
- Ha oui tiens ! Que fait-on alors, se demande le cap'tain ?
- Voyons, c'est simple! Mettez-les dans la chaloupe avec Air-Not' et Denoixdecoq, réplique Singer, très agacé par l'indécision de son supérieur,

Malheureusement, il n'y a pas assez de chaloupes pour accueillir tout le monde et il ne faut plus tarder car il ne reste plus que le pont et la salle de spectacle en dehors de l'eau. Parmi les malchanceux, il y a Théfal qui ne peut sauver son "La Belle pop", Sophie Yellow et son émission de poésie ou encore Fañch Gredin et ses billets d'humeur. Le médiateur, le salarié pas le DJ, Bertrand Vahiné n'imaginait pas que son départ en retraite se déroulerait dans des conditions aussi tumultueuses !
"Alors, vous allez faire quoi de votre temps libre ? Une croisière avec votre épouse, lui demande Clos de Villers ?
- Ha non, plus jamais de séjour en mer ! Plus jamais, répond Vahiné, dépité !














Tant bien que mal, les chaloupes parviennent à prendre le flot tandis que le magnifique paquebot, que le monde entier nous enviait, coule piteusement. L'égoïsme, les intérêts personnels, les guerres d'égos, l'incompétence des maîtres à bord, la mauvaise gestion budgétaire... on pourrait trouver bien des explications à ce désastre. Mais c'est peut-être surtout la perte d'une certaine culture du service public qui disparaît en même temps que le Padpanic. Plus rien ne sera comme avant.

Heureusement, certains glorieux anciens, tels que Jacques Cramps ou encore José Rature, sont partis pour un long voyage avant de voir le fiasco final. Ce dernier aura au moins trouvé le moyen le plus simple d'échapper une fois pour toutes à Denoixdecoq, sous le choc depuis l'annonce de sa disparition.
"Quand je pense à tous ces malheureux ! Et mon pauvre José ! Quelle horrible croisière, déclare Nick en pleurnichant,
- Voyons, l'essentiel est que tu sois vivante ! Et puis, tu retrouveras enfin ton époux et tes enfants, ça te permettra de te remettre de cette tragédie, répond Air-Not'.

Quant aux sacrifiés collaborateurs, ils accompagnent jusqu'au bout l'orchestre de Lavige qui, pour rendre hommage à la folle épopée du Padpanic, joue un morceau de circonstance : "Jessica" des Allman Brothers, le générique de l'émission "Pas de Panique" de l'illustre Clos de Villers. Ils joueront jusqu'à la dernière note avant de perdre pied définitivement...
Mais ce n'est peut être pas fini… 

jeudi 27 août 2015

La dernière croisière du Padpanic… 11/12
















Un feuilleton d'anticipation farfelu et fou
en 12 épisodes par Pilou

11. La croisière s'amuse
L'été approche et le cap'tain Gars lai organise une soirée de gala pour marquer la fin de la traversée de l'Atlantique et l'arrivée prochaine à New York. L'équipage a encore l'espoir de boucler la croisière avant que le paquebot ne sombre totalement. Depuis plus de 3 mois, le Padpanic craque de toutes parts et les conditions de vie à bord sont très difficiles. Sur la scène de la grande salle accueillant la soirée, la cantatrice Paula Jaquette et l'orchestre de Lavige s'activent. Ces derniers n'apprécient que très moyennement la présence du DJ Chantier, dont la médiation doit se terminer prochainement :

"Tsss le voilà encore qui rode autour de Paula ! grommelle l'un des trompettiste ! 
- Ouais mais heureusement qu'il se casse bientôt ! répond le saxophoniste
- Bof, s'il peut nous éviter un licenciement, ce sera une bonne chose ! répond le pianiste
- Tu peux rêver! Je suis sûr au contraire qu'il complote contre nous pour nous faire licencier et récupérer Paula !
- Tu crois qu'il en serait capable ?
- Bien sûr! Ça se voit qu'il n'est pas clair comme personnage !
- Les gars, ne cherchez pas plus loin l'absence de Paula aux répétitions hier, je parie qu'elle nous laisse de côté !
- Oh la garce !"

Dans la salle, DJ Chantier s'est en effet rapproché de la cantatrice mais il semble passablement agacé...
« Dites, c'est vous la propriétaire de ce chien ? peste-il en montrant du doigt Paf en train de machouiller un bout de papier,
- Oui, pourquoi donc ?
- Ce satané chien a fouillé dans mes affaires et a mangé des documents très importants !!!
- Oh, je suis vraiment désolée ! Il s'agissait de documents de grande valeur ?
- Oui vous pensez bien ! Des documents de négociation dans le conflit syndical en cours entre la direction du Padpanic et l'équipage !
- Je suis vraiment confuse!
- Un travail de 2 mois quasiment parti en fumée !! »

De son côté, José Rature accompagne la vice-cap'tain, Air-Not', pour la soirée. Il semble soucieux...
"Tes débuts à bord se passent bien ? S'interroge Rature
- Oui mais je n'imaginais pas que ce serait dans des conditions si difficiles ! Entre les attaques sur ma nomination, la vie à bord et la composition de mon équipe, les difficultés ne manquent pas!
- Tu as sans doute fait la connaissance de Denoixdecoq au sein du capitanat ?
- Oh oui, quelqu'un de très gentille, très accueillante... je te la présenterais un jour"

Tandis que José Rature reste interdit, sans réaction, un tonnerre d'applaudissements l'arrivée sur scène du cap'tain Gars lai. Il remercie tous les invités et présente au public le programme de la soirée. Puis, c'est au tour de Paula Jaquette et de son orchestre d'entamer son tour de chant. A peine a t-elle le temps de prononcer la première parole de la première chanson qu'une alarme résonne. Le Padpanic coule !

L'orchestre de Lavige va t-il profiter de la confusion pour régler leur différend avec DJ Chantier ? 
Denoixdecoq va t-elle découvrir la liaison entre Rature et Air-Not' ? 
Le cap'tain va t-il quitter le paquebot en premier, tel le commandant du Costa Concordia ? Vous le saurez en lisant le prochain et dernier épisode de "La dernière croisière du Padpanic"

mercredi 26 août 2015

Nouvelles grilles : 1. Fip…

Fip : la vie en rose ?















Dernière chaîne à se présenter à la presse lors de la Conférence de rentrée de Radio France aujourd'hui, Fip nous a offert une très jolie prestation musicale pour, en chanson originale, nous "raconter" les nouveautés… (Dès que la vidéo sera disponible elle accompagnera ce billet)…


Anne Sérode a donc décidé de faire de Fip, comme "venant de nulle part", une radio comme les autres. Traduction immédiate : faire une radio avec des émissions. Au-delà de l'estampille "pépite" inventée par Mathieu Gallet et définitivement galvaudée on notera que Sérode touche à l'"ADN" de Fip en s'affranchissant de ses codes (génétiques). Ses codes ? Un programme musical ininterrompu enrichi par des voix qui viennent avec différents types d'infos (service, culture, événements) ponctuer le programme. Voix que les créateurs Garretto et Codou ont voulu "anonymes" et sans distinction particulière autre que la voix. Et tout a fonctionné ainsi jusqu'en 2015 (1).

Hors dorénavant les soirées de Fip vont être "séquencées" en émissions (2) animées par… des animatrices reconnues et identifiées en tant que telles. Avant même de s'intéresser au contenu et à la pertinence de ces émissions sur la chaîne je me pose les questions suivantes :
• De fait il y aura à Fip deux types d'animatrices (voire trois) : celles qui "ont" une émission et celles qui n'en ont pas. Quant aux animatrices de Bordeaux, Nantes et Strasbourg je n'ai pas compris qu'elles seraient sollicitées pour animer des émissions en… régions,
• Distinguer par le nom des animatrices renvoie immédiatement aux origines de la radio et plus particulièrement aux origines de la radio privée,
• Pourquoi a-t-on confié ces émissions à des animatrices "maison" et pourquoi pas à des productrices/producteurs extérieurs ?

De la distinction
Sur la distinction entre les animatrices (productrices ?) et animatrices "tout court" quelle ambiance cela va-t-il créer sur la chaîne ? Est-ce une promotion pour les unes ? Cela s'appuie-t-il sur des compétences particulières des dites-animatrices ? Les autres pourront-elles prétendre à ce type d'animation ?

Effet redondant, à force d'entendre les dites-animatrices dans les dites-émissions on les reconnaîtra forcément dans l'animation "normale" du programme qui créera de fait une distinction. Du coup les voix anonymes ne deviendront-elles pas plus anonymes encore ? L'unité/identité (la couleur) même de la chaîne risque d'en souffrir, au risque d'une banalisation. Et l'on voit bien alors que le mot "pépite" deviendra de lui-même un gadget, un faux-nez, un argument marketing, un gri-gri désincarné. (3)

Meneuses de jeu
Dès l'avènement des radios privées (4), les femmes ont d'abord été utilisées pour leurs voix. Faire-valoir, elles menaient le jeu dans le sens où elles devaient veiller à ce que les annonces publicitaires soient bien diffusées (par elles ou par d'autres voix), quelquefois présenter l'émission et nommer les participants. Absolument anonymes au début de la radiodiffusion elles ont pris un prénom à l'avènement en 1955 d'Europe n°1 (5).

Fip et Anne Sérode mettent donc en œuvre le rétro-pédalage. La distinction qui va s'opérer a plutôt des accents de discrimination. Au sens exact de sa définition. Par effet induit on va passer d'un "flux continu" et harmonieux à différents types de flux qui vont créer des "ruptures" des "séquences" des "tempi" qui n'auront plus rien à voir avec l'"Esprit Fip" originel. C'est un choix que Gallet et Sérode devront assumer et défendre.

La France a créé de nombreuses pépites, l'industrie navale, la sidérurgie, le textile. On voit bien ce qu'elles sont devenues au titre de la modernité galopante et de la financiarisation à outrance. Avoir affublé Fip d'un tel titre pourrait bien se révéler être de très mauvais présage… même si Gallet et Sérode veulent très vite développer Fip sur le web.



Ajout du 28 août : Les web-radios Fip

Et la grille de France Info











(1) Exception faite de "Jazz à Fip" où l'animatrice est citée avec son nom et son prénom… ainsi que les émissions "Fip livre ses musiques", "Dites 33",…

(2) Les quatre premiers soirs de la semaine de 20h à 22h et dans l'ordre :
• Sous les jupes de Fip, Alexandre Desurmont et Luc Frelon, 100% nouveautés,
• C’est magnifip !, Frédérique Labussière. Un thème exploré en musique,
• Certains l’aiment Fip, Susana Poveda : consacrée aux musiques de film,
• Live à Fip, par Stéphanie Daniel : un concert chaque semaine, 
Comprendre de fait que Jazz à Fip est raboté d'une demi-heure (19h-20h),

(3) Il est bon de rappeler que pendant 44 ans ni Garretto et Codou, ni Jouffa, ni Pensec, ni Breton, ni Delli-Fiori n'ont eu besoin de qualifier Fip. Elle se qualifiait d'elle-même. La qualifier est le signe réel du début de la fin. C'est une posture de communication, une posture médiatique, une posture de pacotille un peu comme pour les vertus de l'"Élixir de l'abbé Souris"…
(4) Avant la deuxième guerre mondiale,

(5) Il faudra attendre la rentrée 81 pour que Viviane (Blassel), meneuse de jeu, "retrouve" son nom et soit pleinement reconnue dans l'émission de François Jouffa et Ivan Levaï "Radio libre" sur Europe 1. Quelques années plus tard Laurence Boccholini aura les mêmes exigences et se fera nommer par son nom et prénom (notamment dans l'émission qu'elle co-animait avec Bernard Lenoir) sur la même chaîne,

La dernière croisière du Padpanic… 10/12















Un feuilleton d'anticipation farfelu et fou
en 12 épisodes par Pilou

10. Itinéraire Uberisé d'une Sale gosse: des archives à la rue de Valois
Deux mois après la révolte du Padpanic, l'incertitude règne. Et les révélations du Plumard déchainé ne s'arrêtent pas. Car à force d'enquêter, on en découvre des choses ! Cap'tain Gars lai n'était pas le seul à avoir un train de vie luxueux aux frais de la princesse : Agnès Sal, successeur de Gars lai aux Archives, est à son tour éclaboussée par une affaire de frais de taxis lorsqu'elle dirigeait un capharnaum dans le 75. Si elle avait su, elle aurait opté pour le service Uber, ça aurait couté moins cher à la princesse de plus en plus désargentée. Ces taxis étaient utilisés à titre privé, ce qui n'arrange rien à sa situation. Résultat des courses: là voilà débarquée de son poste et renvoyée aux affaires culturelles, sous la houlette du Pèlerin, bien silencieuse sur cette affaire. Son patron du 55 rue du Faubourg-Saint-Honoré n'est pas plus bavard. Il est vrai que ce retour de la Sale gosse rue de Valois a fait grand bruit et n'a pas été du goût de tout le monde.

Concernant le cap'tain Gars lai, sont-ils plus loquaces ? Guère plus ! Ce dernier a de nouveaux ennuis : une enquête est ouverte pour « favoritisme » du temps ou il dirigeait les Archives audiovisuelles. Voilà qui fait tâche pour notre maître à bord pour qui la croisière tourne à la catastrophe : une rentrée de septembre à préparer, des membres d'équipage toujours grognons puisque sentant les effets des restrictions budgétaires et des compartiments qui sont tour à tour inondés sans moyen durable de stopper la fuite. Les Sages se défaussent et à présent, même la vice cap'tain fraîchement nommée est dans la mouise. En effet, son adversaire malheureux, Jeu-de-Quillot, conteste sa défaite et accuse les Sages. Et devinez qui voilà ? Aged Harry, celui qui était si redouté par Hess, s'est recasé. Pèlerin l'a nommé responsable de l'audiovisuel aux affaires culturelles! 

Autant dire qu'il ne se privera pas de regarder de près ce qui se passe dans le Padpanic et, pourquoi pas, de savonner la planche du cap'tain Gars lai. Le Padpanic continue sa route mais la croisière se poursuit de façon chaotique, au rythme des déplacements de personnel et de passagers d'un compartiment à l'autre, tant l'eau gagne du terrain à vue d'oeil.

J'oubliais : la cantatrice, Paula Jaquette, a un chien qui s'appelle Paf ! Il adore partir à la chasse aux rats. Vous me direz que c'est étonnant ; en général, ce sont les chats qui leur courent après. Non, Paf n'aime pas les rats et si j'étais à la place de Serrat je ne m'aventurerais plus trop à bord du paquebot qui fuit ! Sa curiosité lui causera du tort un jour, comme son goût du secret.

En résumé, les choses vont de mal en pis ! Au sein de l'équipage, c'est le chacun-pour-soi qui règne pour sauver sa peau. Les passagers en goguette se font de plus en plus rares, la grève du printemps ayant fait une mauvaise publicité au paquebot. Les derniers courageux doivent de surcroit déménager régulièrement au fil de la montée des eaux.

Qui sera la prochaine victime des révélations du Plumard déchainé ? 
Qui sera la prochaine victime du plan de départs du Padpanic ? 
Le paquebot tiendra t-il le coup jusqu'à la prochaine rentrée ? 
Vous le saurez en lisant le prochain épisode de "La dernière croisière du Padpanic"

mardi 25 août 2015

La dernière croisière du Padpanic… 9/12




















Un feuilleton d'anticipation farfelu et fou
en 12 épisodes par Pilou


9. Air-Not' s'envoie en l'Air France Télé
"Dringggggggg !
- Allo ?
- C'est Nick Denoixdecoq, je ne te dérange pas ?
- Oh salut, non pas du tout!
- Je voulais te féliciter pour ta nomination à la tête de la Télédiffusion d'Etat
- Merci, ça faisait si longtemps que j'en rêvais !
- Ça ne te plaisait plus de travailler à Violet, c'était un bon poste pourtant
- Oui mais une telle opportunité tu comprends... il faut en profiter quand ça vient
- Tu sais que, par conséquent, sur le Padpanic tu seras la vice-cap'tain de Gars lai
- Oui oui bien sûr mais ça ne me fait pas peur!
- Heureusement car l'ambiance est épouvantable à bord du Padpanic
- Je sais mais bon, je suis sûr que ça va bien se passer
- Tu t'attendais à l'emporter facilement ou dans la difficulté?
- Je ne savais plus trop à quoi m'attendre depuis quelques jours. Serrat m'avait promis que je serais l'élue mais la grève au Padpanic a failli tout faire capoter
- Tu crois que c'est pour cette raison que le scrutin a été serré?
- Oui, je pense que ça a joué... et puis, il y a toujours des pressions politiques à droite à gauche
- Tu n'as pas peur des papiers dans la presse?  Les critiques sur le mode de nomination un peu opaque selon les journalistes...
- Ils peuvent écrire ce qu'ils veulent, tout sera oublié à la fin de l'été !
- Tu sais, pour les casseroles de Gars lai aux Archives, ça ressort des années plus tard !
- Et alors ? Je n'ai rien à me reprocher. C'est plutôt les Sages qui sont dans le viseur d'ailleurs...
- Oui mais tu risques d'en payer les pots cassés si l'opposition retrouve le pouvoir dans deux ans. Car la prochaine fois, pas sûr que Serrat sera encore là pour te sauver!
- On a toujours deux ans pour y songer et s'y préparer, hein!
- Oui oui bien sûr. Tu n'appréhendes pas trop de t'occuper d'un groupe télévisuel ? Plus grand chose à voir avec Violet...
- Hé, il y avait la télé de Violet je te signale !
- Ouais, pas le plus grand succès de Violet, tu en conviendras !
- Certes mais je ne suis pas complètement novice
- Encore heureux! On en a déjà un comme cap'tain, pas besoin d'une deuxième !
- Ouh là, ça se passe si mal ?
- Ben je crois que ce serait pire encore s'il n'y avait pas le DJ
- Ah oui, il paraît que tout le monde est tombé sous son charme
- Oui... sauf Lavige et son orchestre... ils ne peuvent pas le saquer!
- Il ne restera pas éternellement de toute manière
- Non mais il fait du bien en tout cas
- Je te remercie de m'avoir appelé
- C'est bien normal, on se reverra prochainement de toutes façons
- Pas de souci, à bientôt !
- À la prochaine, bye !"

Air-Not' raccroche et se remet au lit. A ses côtés, J. R., impatient de reprendre sa partie de jambe en l'air, s'interroge. Le séducteur impénitent, qui ne sait plus trop comment se débarrasser d'une Nick un peu envahissante à son goût, redoute chaque coup de fil, imaginant à chaque fois la nymphe oh woman au bout du fil. 
"Delph' qui était-ce ?
- Oh, une amie d'enfance! Elle travaille pour un magazine féminin à présent.
- Elle semblait beaucoup s'intéresser à ton futur job dis donc!
- Ben oui mais elle est vraiment adorable! Il faudrait que tu la rencontres un jour.
- Euh oui oui on on... on verra ça hein ! On peut reprendre ? bégaye J.R. un peu affolé
- Allez, on y retourne !"

Et la nuit se poursuit, Air-Not' tentant comme elle peut de faire oublier à Rature les inquiétudes de José...

Air-Not' tiendra t-elle un an à la tête de la Télédiffusion d'Etat? 
J.R.  a t-il raison de se méfier comme de la peste de Nick ? 
J.R. a t-il fait un cauchemar ou cette conversation a bien existé ? 
Vous le saurez demain en lisant le prochain épisode de "La dernière croisière du Padpanic"

lundi 24 août 2015

Saison 5…

Un écouteur de radio…


























J'ai hésité à poursuivre l'écriture sur ce blog. Commencé en juillet 2011 et après avoir franchi en juillet le cap des 1400 billets et plus de 550 visites/jour, je n'étais plus très sûr de vouloir continuer cette mécanique infernale et chronophage. La grève à Radio France (28 jours au printemps) a bien failli m'achever et surtout me dégoûter d'écouter la radio. J'ai beaucoup consulté comme on dit dans les cercles de tout-poil. Mes amis, mes lecteurs, quelques professionnels de la profession et mon inévitable raton-laveur qui depuis le printemps s'est déguisé en sirène, m'ont convaincu de poursuivre. Différemment.




Je pars (et cette fois-ci je m'y tiendrai) pour un rythme hebdomadaire. Un billet le lundi qui reviendra sur la semaine écoulée et pourra évoquer la semaine à venir. Et peut-être le dimanche un spécial "feuilleton" écrit par d'autres. Bon, mais si y'a le feu à la bergerie, si les secousses sismiques ébranlent la tour Mirabeau (siège du CSA), si le Grand Timonier rend son tablier, si du côté de France TV on s'obstine à créer solo une chaîne tout-info, et si Jean-Jacques Bourdin devient Président de Radio France je ne manquerais pas d'écrire à chaud.

Quand on est auditeur (ma fonction de base) il ne fait sans doute pas bon connaître l'envers du décor. Mais je ne vois pas bien comment je pourrais faire semblant d'ignorer les bouleversements qui accompagnent la mue de Radio France et celle de l'audiovisuel public. C'est juste une question d'honnêteté intellectuelle et surtout l'absolu nécessité d'aller voir un peu plus loin que le joli spectacle bien lissé que nous donnent à entendre les 7 chaînes du groupe public.




Dès mercredi je publierai plusieurs billets concernant les "nouvelles grilles de programme" qui entreront en vigueur au plus tard au 31 août. En ce qui me concerne je suis devenu encore plus sélectif sur mes choix et je m'en expliquerai chaque semaine. Pour me lire ou me connaître vous savez combien mon addiction est forte à écouter et à écrire. Je ne suis pas sevré mais je vais trouver de nouvelles façons de m'occuper de radio.

J'ai publié en moyenne 350 billets par an, je vais osciller entre 50 et 100. Tout va changer ! Je me coucherai le soir sans inquiétude et la journée je m'autoriserai enfin à penser à autre chose. Voilà, chers auditeurs, chers lecteurs des nouvelles de ma petite entreprise. En vous remerciant encore pour votre fidélité, vos commentaires et votre propre addiction à ce blog… (1)

Quant au remplaçant de d'Arvor… elle a été nommée ce mardi 25 août. Il s'agit de Sandrine Treiner, ex-chargée de l'éditorial sur la chaîne. Les bourses de Pékin et de Paris n'ont pas bronché pas plus que la planète Twitter. Non-événement par "excellence" on en reparle lundi prochain.




Et demain la suite de "La dernière croisière du Padpanic"

(1) Je vous conseille de lire deux billets récents sur Monique Desbarbat, réalisatrice à Radio France (avec les commentaires touchants de ses ex-collègues), et celui sur Michka Assayas l'enchanteur de la pop,

vendredi 21 août 2015

Michka Assayas ou les aventures débridées de "Pépin la bulle"…

Michka Assayas © Sipa



















Quand vient la fin de l'été sur la plage…
de Michka, on peut ranger petites perles et doux secrés. On peut rentrer enchantés d'un rendez-vous quotidien avec l'intelligence, la délicatesse et la tendresse pour l'histoire de la musique pop. On n'imagine pas que lundi une mecanicum horibilis aura remplacé le charme, le talent et l'érudition.

Michka né à la fin des années 50 parle comme nous, parle de nous les enfants du rock des sixties et des seventies. Il revisite pour nous la musique qui a bouleversé la génération d'après-guerre avec le sentiment très fort que cette musique est absolument constitutionnelle de notre histoire la petite et la grande. Dans son rôle de passeur Michka est formidable. Joyeux, honnête et perpétuellement admiratif de ce dont il parle, il raconte des histoires qui ne sont ni des lamenti ni de perpétuelles admirations nostalgiques d'un passé révolu.

Michka rend présent ce passé avec tact et sensibilité. On est dans l'histoire qu'il raconte, à la date concernée, dans le contexte et la réalité (1). À l'écouter on est convaincu qu'on ne sait rien ou vraiment pas grand chose. Ses anecdotes n'en sont pas. Les fils qu'il tisse et détisse font de formidables patchwork. Multicolores, protéiformes et quelquefois hallucinés. Se démarquant foncièrement des modes, des genres, des sous-groupes et autres classifications pour comptables du Trésor, Michka raconte l'histoire de la pop avec ses tripes et une passion inaltérée.

Son ton, ses connivences et sa complicité avec ses auditeurs le consacre comme un homme de radio alors que son côté brouillon, sa légèreté vis à vis du temps qui passe et ses imprévus auraient pu le "déclassifier" pour toujours. Repéré par Marc Voinchet (2) quand ce dernier était dans l'équipe de direction de France Musique on a eu beaucoup de chance que Laurence Bloch et/ou Emmanuel Perreau (3) proposent à Michka une quotidienne d'été. Michka a renouvelé sa façon de faire de la radio, a pris en compte la chaîne qui l'hébergeait et avec la même érudition que pour son "Subjectif 21" a su être dans le ton Inter et accrocher l'oreille d'auditeurs sans doute un peu surpris d'entendre une émission musicale à 10h le matin. 

Qui d'autre que Michka peut passer du Polnareff ("Qui a tué grand-maman ?"), du Richard Anthony (oui du Richard Anthony au point de nous le faire aimer) et du "Pépin la bulle" improbable avec fraîcheur, gentillesse et humilité ? Avec lui les standards prennent une autre couleur. Alors j'ose dire, pour toutes mes années d'écoute et mon admiration pour de nombreux animateurs qui ont enchanté la musique, que Michka a rejoint le Panthéon de ceux qui, transcendant leur passion, ont su la transmettre avec brio, générosité et tendresse.

Que faudrait-t-il donc faire pour que les responsables des programmes des chaînes de Radio France donnent à Michka la place qui lui revient ? En attendant qu'ils soient touchés (eux aussi) par la grâce, je vous remercie Michka de ces petites heures d'août passées en votre compagnie. Vos plages ont eu le goût de l'humanité et de la paix. Sûrement ce que veut faire passer la musique depuis qu'elle existe.

Salut Michka ! Et comme le dernier morceau passé, "Freedom" Pharell Williams… jaillissement de l'âme.



(1) Loin du ton sucré et dégoulinant de guimauve d'un directeur "spécialisé" ostentatoire, suffisant et vaniteux,
(2) Aujourd'hui directeur de France Musique, on attend de lui qu'il "recrute" Assayas pour une quotidienne…
(3) Respectivement directrice et responsable des programmes de France Inter.