mardi 2 janvier 2024

La maison de la radio… : un dictionnaire !

Aimez-vous les dictionnaires ? La question, un lendemain de fête, est sûrement plus appropriée que si je vous avais interpellé par "Aimez-vous les moules marinières ? Pour les dictionnaires j'ai le souvenir mémorable de mon arrière grand-mère qui épuisait les pages du dico dans son lit des matinées entières. Je ne me souviens pas qu'elle en fit profiter son entourage. J'ai lu (pouvais-je faire autrement ?) " Le dictionnaire amoureux de la Maison de la radio…" de Bernard Thomasson, journaliste à France Info. Je ne l'ai pas lu comme un roman, mais en picorant dedans plusieurs semaines consécutives…











J'ai méchamment commencé par corner les pages qui m'intéressaient le plus. Celles qui évoquaient le bâtiment inauguré le 14 décembre 1963 par le Général-Président de Gaulle (1). J'ai alors plongé dans l'Aluminium, l'Architecture, l'Avant-garde et Bernard (Henry) lui-même fondateur et architecte de l'édifice. Bâtiment appelé à ses débuts "Palais gruyère" qui, à lui tout seul, aurait mérité une entrée. Le bâtiment est sûrement pour son époque aussi révolutionnaire qu'a pu l'être le Pop-Club de José Artur dès 1965. (2)

Et nous voilà au Carrefour des putes !!!!! Bigre de bigre. Le lieu avait beau m'avoir été conté par Patrice Blanc-Francard lisez plutôt "Autour du studio 112, près d'une machine à café,… se jouait un incessant ballet d'allers et venues. Quelques acteurs patientaient avant d'enregistrer, certains sortaient d'une séance, … les autres bavardaient et refaisaient le monde ou leur métier. Et il y avait ceux donc qui espéraient convaincre un réalisateur pour, à leur tour, jouer dans une création. (page 131)." Heureux de faire connaissance avec Conterie, Léon, ingénieur général des télécommunications indispensable à la réalisation du bon fonctionnement de la Maison. C'est Conterie qui rédigea en 1952 le programme précis du concours d'architecture.

À la lettre F je me suis attardé sur les Fenêtres et les Foyers. Et pour Grèves il eut certainement été intéressant de faite témoigner d'anciens et actuels syndicalistes tant les grèves ont focalisé ou déjoué les mues de la radio publique : en 64 (ORTF), en 68 (Événements), en 1974 (éclatement ORTF), en 95 et quelques autres évoquées sur ce blog… Quant à l'Inauguration (du 14 décembre 63) elle révèle quelques anecdotes croustillantes.










À l'entrée Maison commune j'aurais aimé le témoignage de ceux qui y vivent. Celles, ceux "dans le noir", jamais nommé(e)s, jamais connu(e)s et qui font tourner la machine. J'allais dire 24/24. Ce n'est plus le cas depuis 2009. Pour Nuit on sait que le meilleur est derrière nous et que la puissance de ces ondes nocturnes ne pourra jamais être remplacée par des rediffusions ou des "audios" natifs !!!! L'Oreille (et l'imaginaire) y a perdu beaucoup et son entrée dans le dictionnaire distingue les maestros Codou et Garretto, ciseleurs d' "Une radio dans la radio" (1968-1990). (3)

Il faudra lire les pages sur les Studios, autant de ruches, certaines spécialisées et qui sont la grande force pour ne pas dire le joyau de la Maison de la radio. Si les Voix et Yann (Paranthoën) ne sont pas oubliés, on regrettera que les Réalisatrices et les Réalisateurs n'apparaissent pas pour la fonction vitale qu'elles, qu'ils représentent particulièrement quand la tendance économique serait d'en acter la disparition progressive !

N.B. : Jusqu'a preuve du contraire la Maison de la radio, de 1963 à 2021, s'est appelée ainsi pendant donc cinquante-huit ans. Les facéties sémantiques d'une direction… médiatique n'effaceront jamais ce qui relève du langage courant, de l'histoire, de la mémoire populaire et de l'affection que l'on peut porter à ce bâtiment.

(1) Moins intéressé par les points de vue et/ou souvenirs des personnalités que Thomasson a interviewé. Et écœuré par les quelques lignes futiles d'un Ruquier, peu reconnaissant pour un Bouteiller qui lui avait offert pour ses débuts, à la radio un boulevard le dimanche matin sur Inter,(2) Émission "prétexte" pour attirer dans ce XVIè arrondissement excentré de Paris les artistes qui venaient, au théâtre, au cinéma, au music-hall ou au cabaret, d'animer les soirées parisiennes

(3) Merci à Bernard Thomasson d'avoir cité mon blog et ma passion pour le sujet radio,