vendredi 28 février 2014

Chronicroquetteurs…








En découvrant samedi dernier la Une du supplément "Télévision" du Monde, je me réjouissais. Voici le titre d'accroche : "Talk-shows. Inusables chroniqueurs. Les trublions réunis autour d'un animateur pour parler de tout et de rien font toujours recette." (1) Je file page 4, découvre le titre, beaucoup plus explicite, qui m'enlève toute illusion sur une possible critique radio : "Chroniqueurs, la télé par la bande". Arf ! Cet article nous permettra de constater que les journalistes de presse papier regardent la télévision. Pour la radio on ne le saura jamais. Pourtant des chroniqueurs "réunis autour d'un animateur pour parler de tout et de rien" il n'y a plus que ça dans chacune des émissions radio des chaînes généralistes publiques. Je n'en ferai pas le décompte aujourd'hui, ni même sans doute demain. Je me contenterai de recenser les émissions radios qui n'auraient pas de chroniqueur.

Mais dans le "dossier" proposé par Joël Morio il est totalement jubilatoire de découvrir les catégories dans lesquelles sont "rangés" les trublions-bouffons de la TV. C'est parti. "Les humoristes" (2), non, y'a des humoristes à la TV ? Non mais des vrais, pas des auto-proclamés-encensés par Le Monde l'été dernier, genre Sophia Aram qui plombait toutes les fins de matinale d'Inter tellement elle était super-drôle ? Si, si, elle était censée être drôle et avait été recruté pour ça. Triste only. Après ce sont "Les prétendants". Les prétendants à quoi ? À devenir humoristes (3) ? Puis s'annoncent "Les spécialistes". De quoi ? Mais les spécialistes de quoi ? De la tarte à la crème ? De l'andouille AAAAA ? De l'emphase ? De l'auto-satisfaction (4). Mais voilà qu'approchent "Les revenants". Ah bon, ils étaient partis ? Pourtant leurs rengaines plombées semblent bien n'avoir jamais quitté les plateaux (5). Y'en a aussi à la radio. Cherchez bien vous allez trouver. Après vous aurez droit dans le "classement" aux "Intellos". Si ça existe aussi à la TV ! Dedans y'a Trapenard (France Culture) et Pingeot (ex France Culture) (6). 

Vous aurez le droit aussi à la catégorie "Les comédiens". Alors là y'en a et, un paquet. Vous voulez des noms à la radio ? Ben non, ils n'ont pas mis Frédéric Mitterrand, la comédie permanente à lui tout seul (7). Pour tous les recenser il me faudrait carrément écrire le Bottin. On termine par "Les ovnis", genre Bachelot. Oui la Roselyne. On en a aussi à la radio des spéciales propulsées par la politique. Vous voyez à peu près ? Le genre qu'on a jamais écouté parce que ça sentait trop le "parachuté-recyclé-ascenseurisé". En trois pages le dossier de Morio est loché, avec des p'tits miquets pour illustrer. "C'est bon, Coco, tu le tiens ton dossier". On aimerait bien qu'un tel niveau d'acuité audiovisuelle permette la réalisation d'un dossier qui pointerait du doigt et de la plume les indéboulonnables chronicroquetteurs de la radio (8) qui gâchent les émissions et ne "font rien qu'à nous énerver"…  Mais non ce n'est pas là que vous le lirez et encore moins dans cet hebdo-là. Mais si vous savez, celui qui vous dit ce qui est bon pour votre culture et ce qui ne l'est pas. Et ces donneurs de leçons n'ont pas que l'air, ils ont aussi la chanson.


(1) C'est plus un titre, c'est un rapport de police…
(2) Je ne vous mets pas les noms, vous vous reporterez au dossier. "Préparez vos mouchoirs", OK ! 
(3) En radio y'en a un paquet qui se prenant pour des profs du Collège de France, sans la classe et l'humilité qui va avec, en sont réduits à être prétendants permanents à la reconnaissance médiatoc. Pas de risque, ces bouffons, la plupart du temps, idéologues confirmés nous font gerber, 
(4) Dans cette liste vous retrouverez Patrick Cohen (l'anchorman de la matinale d'Inter), vous saviez vous qu'il était spécialiste ? Pas moi, 
(5) Exemple Pierre Bénichou, toutou définitif d'un Ruquier sur-médiatisé,
(6) Mais y'a pas Ali Baddou ? Ben non, pomme, il est pas chroniqueur, il est chef de rayon, 
(7) Genre "Le coup d'éclat permanent", référence à son tonton qui en 1964, rongeait son frein,
(8) Faudrait rajouter la catégorie "Les suffisants"

jeudi 27 février 2014

28 juin 1966…

Stéphane Pizella








Pour écrire sur ce blog, j'aime osciller entre l'actualité de la radio, quelques prévisions pour le futur proche et un retour salutaire aux archives de l'Institut National de l'Audiovisuel (Ina). Car dans le bruit et la fureur du quotidien ce serait faire bonne mesure que de (ré)écouter Stéphane Pizella, ange conteur de la nuit qui depuis les années 50 présentait à la Radio Télévision Française (RTF), dans le "Programme parisien" (sic) puis sur France Inter à partir de 1964, "Les nuits du bout du monde". Il ne se contentait pas par la voix de suggérer les atmosphères propres à la nuit et à ses contes il nous rappelait au début de sa prise d'antenne que son "émission [était] écrite et présentée par Stéphane Pizella". "Écrite", voilà bien toute une époque quasi révolue quand aujourd'hui le talk superpose le talk lui-même superposé par le talk.

J'ai pu ces jours-ci réécouter l'émission du 28 juin 1966, qu'un ami collectionneur m'a prêtée. Avec distinction, grâce et élégance Pizella annonce à ses auditeurs de France Inter, dès le sous-titre de son émission, qu'il va "prendre congé" car les grandes vacances approchent et d'autres programmes seront diffusés en lieu et place de ses "nuits". Il met la lenteur propice à la nuit qui s'installe autour des ondes. Sa parole est apaisante, tranquille et douce. "Pizella donnait lui-même la formule idéale de ses tableaux sonores : "Trois cinquième de réalité, un cinquième de rêve, un cinquième de fantaisie et d'humour" (1)

Pizella raconte dans la nuit, enveloppé du silence qui l'entoure, et joue avec un fond sonore pour ponctuer ses propres silences. "Un savant dosage auquel il faut ajouter un accompagnement musical remarquablement choisi. Pour une heure d'émission, il utilise entre trente et soixante morceaux différents. Autant d'ambiances qui viennent, passent au premier plan, ou se mêlent parfois." (1) Il y a la volonté de laisser filer une histoire, de ne pas superposer une autre voix, un jingle agressif, une chanson, ou un "conseil". La nuit est en train de s'installer (il fait encore jour à 22h15 en juin) et Stéphane Pizella concentre par le seul effet de sa voix une écoute tendue, où le récit captive et pour lequel on se laisse porter.

Pourrait-on encore faire ça aujourd'hui ? Et sinon pourquoi ? Pourtant Pierre Bellemare, Pierre Lescure, Daniel Mermet citent, quand on fait appel à leurs souvenirs radio, le charme d'un Pizella qui a marqué son époque et sans doute influencé quelques conteurs contemporains. Gérard Sire était de cette trempe de conteur sauf que Sire faisait en plus pour la radio ou le cinéma tant d'autres choses presque toutes en même temps. Il y avait aussi Jean-Pierre Chabrol et ses "Portes d'embarquement" (2). Alors s'il existait une "Radio Archives" la huitième ou neuvième chaîne de Radio France nous pourrions de temps en temps nous endormir dans quelques bouts du monde qui ne seraient pas ou ne seraient plus en furie et pour lesquels Pizella aurait eu le bon goût d'y mettre

(1) in " Les années radio" Jean-François Remonté, Simone Depoux, L'arpenteur, 1989,
(2) France Inter, début des années 80, il terminait chacune de ses émissions par un "adecias" rocailleux ("bonjour" en occitan)

Pour vous donner une idée du "ton" Pizella. Extrait d'une interview de Pierre Dumayet en 1949, 

Mon veau s'appelle hashtag…






Et pas soft-power. On l'a échappé belle ! Clara Beaudoux n'a pas eu besoin d'un titre anglais pédant pour évoquer les pratiques des agriculteurs connectés. Son web reportage publié sur France Info la semaine dernière est intéressant à plus d'un titre. D'abord car il concerne "Les paysans" ou les exploitants agricoles, catégorie socio-professionnelle, qu'on a pas l'habitude d'entendre en dehors des manifestations et des dépressions individuelles et collectives qui touchent leurs activités. Ensuite parce que cette image de "connecté" ou de geek colle à la vie urbaine, même si l'un de ceux que l'on découvre dans ce reportage invente, non sans humour, le terme d'"ageekulteur"…

Mais ce que j'ai trouvé très intéressant dans le reportage de Claire Beaudoux c'est qu'elle nous a donné "quelque chose" à lire d'un peu plus de trois lignes. À lire clairement, simplement, sans effets graphiques clignotants et intempestifs. Avec quelques images "fixes" aussi. Diantre, voilà des façons originales de faire de la radio augmentée en prenant le parti de ne pas s'engouffrer dans le tout image ou la tarte à la crème de la radio… filmée.

Dans ce "Grand format" Clara Beaudoux a écrit son reportage pour le site web de la chaîne, et c'est je crois une des premières fois, qu'"avant" le son (et l'image), une radio publique tente l'écriture et la met en avant (1). Alors la rencontre avec Patricia, Hervé, Pierre et Rémi montre, s'il en était besoin, que le monde rural n'a pas échappé à la "folie" internet et que les paysans rencontrés ont mis son potentiel au service de leur métier et, comme d'autres, au partage d'expériences, de services ou même d'émotions au contact permanent de la nature et les animaux.


Clara Beaudoux sera peut-être intéressée de découvrir l'extrait vidéo ci-dessous. En 1971, André Voisin pour son émission "Les conteurs" à la télévision, nous faisait partager le quotidien et la poésie d'Anjela Duval, une paysanne des Côtes du Nord (2). Avant d'acheter il y a quelques années cette vidéo à l'Ina, je n'avais jamais vu le documentaire mais j'avais lu les dialogues dans leur intégralité. Aujourd'hui, la poésie d'Anjela est enseignée en langue bretonne dans les écoles, collèges et lycées. 

(1) À noter il y a quelques jours la publication par Le Mouv', d'un web reportage sur les vingt ans de "Prose Combat" de M.C. Solaar,
(2) C'était le nom du département avant de devenir les Côtes d'Armor,


mercredi 26 février 2014

Mali, un an déjà…

© François-Xavier Freland









Ne pas passer à autre chose, quand chaque jour tout concourt à nous faire oublier ce qui la veille nous interrogeait. Quand l'avant veille nous ne supportions déjà plus l'empilement infernal des indignations. Retour sur le documentaire de François-Xavier Freland et Manoushak Fashahi pour "Sur les Docks", France Culture.

mardi 25 février 2014

Dans la famille Béaiffe je voudrai…

Pochette de "In the Court of the Crimson King", 1969







Oui vous allez m'accuser de radoter ou d'en rajouter. Ben non, j'écoute un nouvel épisode de "Father&Son" et je suis touché et même "scotché" de cette façon toute particulière d'enchaîner (sans y mettre de chaîne) les musiques et d'être surpris tant par l'érudition de Patrice et Henry Blanc-Francard, que par une folle envie de me plonger immédiatement dans les découvertes qu'ils proposent à mes oreilles. Oui, parce que je ne me contente pas de faire une certaine apologie de cette émission, je l'écoute, et sur la durée, chaque semaine et sans doute jusqu'à l'été. Donc il n'est pas anormal que je vous en reparle tant il me semble intéressant de consacrer 1h30 de son temps à sortir des entiers battus et de prendre une grande "leçon" d'ouverture.

Right. Go. Ce mardi 18 février, les compères Patrice (le père) et Henry (le fils) remettent le couvert de leur émission hebdomadaire sur Radio Marais (1). Les deux passionnés de musique se renvoient la balle, alternent passé et présent et surtout tissent les liens entre des morceaux et des époques qui pourraient sembler bien trop éloignés pour tenter de les rapprocher. Je ne m'en tiendrai qu'à un seul exemple : il y a belle lurette, excepté sur Fip de temps en temps, que King Crimson ne court plus les ondes radiophoniques. Sans tambour ni trompette, Patrice programme "In the court of the Crimson King", le morceau qui clôture l'album sans titre. Pas de trémolo, de nostalg' à deux balles, ni de souvenirs enjolivés. Mais, mais, mais, ça chatouille quand même un peu les esgourdes si tout d'un coup cela vous propulse à la vitesse supersonique vers votre adolescence et que vous revienne immédiatement dans l'œil cette pochette de 33tours absolument terrifiante.

Médéric et son rictus Crimsonien

 




Réécouter cette musique nous donne l'occasion d'apprécier qu'on a pu faire quelques progrès question écoute et, qu'à l'époque, plus préoccupés sûrement par les filles qui nous entouraient, notre attention à ce qui sortait des hauts-parleurs de nos "Teppaz" améliorés devait être tout à fait relative. Et puis il faut bien reconnaître que notre "bagage" musical en était quand même à ses balbutiements. Mais là où Patrice nous fait tomber de l'armoire c'est quand il va nous chercher de derrière les fagots "Médéric Collignon", jazzman, qui a rendu hommage à King Crimson avec l'album "À la recherche du roi frippé". Frippé pour Robert Fripp, le guitariste de King Crimson. Alors cette façon de faire de la radio, de nous apprendre quelque chose quand nous restons passionnés de musique est tout à fait séduisante. Et surtout cette façon de transmettre, simplement, sans en faire des tonnes, au fil d'une conversation de bonne compagnie comme quand nous-mêmes partagions nos "découvertes" extraordinaires dans les années 70. L'alchimie père-fils tient sûrement au fait que très vite on n'est ni dans du bla-bla, ni dans un survol superficiel des histoires qui entourent la création musicale. Une fois de plus j'ai écouté deux fois l'émission de mardi dernier tant les commentaires sont aussi importants que les morceaux de musique diffusés. Ce soir vous pourrez écouter le huitième épisode des aventures du père et du fils de la famille Béaiffe…

(1) 20h-21h30,

lundi 24 février 2014

Nomination/Fiction…

Le Collège du CSA, sous la présidence d'Olivier Schrameck - © Manuelle Toussaint/CSA
Demain, mardi 25 février, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) auditionnera six postulants au poste de Président directeur général de Radio France (1). D'années en années la médiatisation de cette nomination prend de l'ampleur, et ce particulièrement quand c'est le Président de la République lui-même, Nicolas Sarkozy qui nomme en 2009, l'actuel Pdg de Radio France, Jean-Luc Hees. Mais vous souvenez-vous du premier Pdg de Radio-France ? En l'occurrence "Pédègère", Jacqueline Baudrier, journaliste, directrice de la rédaction de France Inter jusqu'en 1974 et qui prendra, en janvier 1975, les commandes du nouveau "Radio France", qui succède à l'éclatement de l'Office de Radio et Télévision Française (ORTF) en sept sociétés distinctes. Une femme à ce niveau de responsabilité c'était à cette époque-là suffisamment exceptionnel pour que cela soit mis en avant par les médias. Michèle Cotta, journaliste, qui lui succèdera en 1981, avant de devenir présidente de la Haute Autorité de l'Audiovisuel (2), aura de fait les honneurs de la presse, et pas seulement parce qu'elle a interviewé les deux candidats, Giscard et Mitterrand, entre les deux tours de l'élection présidentielle de 1981.

Mais ensuite ? Les noms passent et agitent les médias quand ils suivent les effets de la cohabitation (3), mais sont la plupart du temps inconnus du grand public, qui ne s'intéresse pas à ce type de nomination sauf quand le Pdg vient du sérail, qui plus est de France Inter, et a pour nom Jean-Luc Hees. Mais ce qui titille aujourd'hui les médias c'est la parité femmes-hommes, qui dans la gouvernance des sept chaînes du groupe public affiche aujourd'hui… sept hommes. Comme le répète souvent le Pdg, il est assez difficile, sans événement particulier, de remplacer ex-nihilo un directeur par une directrice. On ne manque pas alors de lui rétorquer qu'après s'être séparé d'Anne Brucy il pouvait nommer une femme à la tête de France Bleu. Mais dans l'hypothèse où les postulants devraient évoquer avec qui ils mèneront la barque, - ça change du navire -, il serait intéressant de connaître celles (et ceux) qui seront proposés par plusieurs postulants. Mais ça nous ne le saurons jamais. Huis-clos et confidentialité des auditions étant à l'œuvre pour cette nomination originale puisque c'est la première fois que cela se déroulera de cette façon (4).

Patrice Gélinet © M. Riffard










Il est faible de dire qu'à Radio France, qu'aux directions des chaînes ce doit être tendu. En pleine élaboration des grilles d'été et surtout avec la pression de se sentir sur un siège éjectable qui pourrait être actif dans les quelques jours qui suivront la nomination du nouveau Pédégé-Pédégère devant intervenir au plus tard le 7 mars. J'ai quelques pronostics qui ont à peu près autant de valeur que ceux formulés par un couturier de renom lors de la dernière éclipse solaire. Mais je ne manque pas de jouer à ça avec quelques amis au fait des circonvolutions de l'audiovisuel public.

N'étant pas abonné au fil AFP je serais certainement le dernier informé de la comète médiatique (sic) quand l'info tombera. Mais ce jour-là Twitter, mon propre réseau, vont "chauffer à blanc" et on va pouvoir "faire et défaire le match", s'amuser ou se désespérer d'éventuelles nominations qui auront des effets immédiats sur les grilles de programme et qui là nous intéressent au premier chef, nous le public. Pour une nomination moins importante, je me souviens qu'en début d'année 1999, lors d'un "Culture Matin" (5) Jean Lebrun donnant la parole à Marc Voinchet pour la revue de presse, lui demande s'il connaît le successeur de Patrice Gélinet à la tête de France Culture. Quand bien même Voinchet était au courant, Lebrun ne lui laissera pas le loisir de nommer et annoncera avec gourmandise le nom de "Laure Adler"…

(1) Par ordre de passage : Martin Ajdari (Numéro 2 de France TV, ex-DG de Radio France), Mathieu Gallet (Pdg de l'Ina), Anne Durupty (Directrice générale d'Arte France), Anne Brucy (Journaliste, ex-directrice de France Bleu), Philippe Gault (Président du Sirti, radio et télévisions indépendantes), Jean-Luc Hees (actuel Pdg de Radio France),
(2) Jamais nommée par son acronyme mais plutôt par "Haute Autorité",

(3) Depuis 1982 : Jean-Noël Jeanneney (Historien), Roland Faure (journaliste), Jean Maheu (Conseiller-maître à la Cour des Comptes), Michel Boyon (Conseiller d'État), Jean-Marie Cavada (Journaliste), Jean-Paul Cluzel (Inspecteur des Finances), Jean-Luc Hees (Journaliste),
(4) Ce qu'un Daniel Mermet contestait dans son intervention à Longueur d'Ondes au Quartz de brest il y a moins de dix jours. Appelant de cette vœux que les modalités d'audition (et sans doute de nommination) soient publiques en impliquant le public…

(5) La matinale animée par Jean Lebrun sur France Culture, 7h-8h30 (dans sa plus grande "longueur"), 1986-1999,

dimanche 23 février 2014

L'Affiche rouge…

"Le 21 février 1944, vingt-deux résistants (vingt étrangers et deux français) tombent sous les balles du peloton d'exécution allemand au mont Valérien." (1) La chanson de Ferré sur les paroles de Louis Aragon a fait beaucoup pour l'histoire, pour le souvenir, pour dénoncer la barbarie. S'il est bon de faire entendre cette chanson aux adolescents, il ne peut pas être mauvais de leur faire écouter les trois émissions de radio ci-dessous. Parce qu'au-delà de la chanson il faut absolument prendre la mesure de ce qui a participé à faire tomber les FTP-MOI (Francs-Tireurs et Partisans - Main d'Œuvre Immigrée).

(1) L'Humanité dimanche n°400, du 20 au 26 février 2014. Cité dans la revue de presse d'Ivan Levaï, samedi 22 février sur France Inter. Voir aussi le Hors-Série de l'Humanité titré "Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant".




Les FTP MOI : des étrangers dans la résistance, (documentaire). Patrice Gélinet


Les FTP MOI : des étrangers dans la résistance, (débat). Patrice Gélinet

samedi 22 février 2014

Une voix qui n'entrera pas au Panthéon… (des voix)

 




Pour son émission de vendredi dernier, Jean Lebrun (1), en concordance des temps avec l'Histoire, rediffusait une ancienne émission sur Germaine Tillion, promue par le Président de la République à entrer au Panthéon. En introduction de cette rediffusion nous pouvions entendre un extrait du discours de M. François Hollande au Mont Valérien. Bigre, mesdames et messieurs les communicants de tout poil, va falloir faire quelque chose pour la voix du Président. L'absence totale de solennité de ses propos, mal lus, sur le même ton que pour tant d'autres discours, sans charisme, sans grandeur, sans émotion, nous font du même coup regretter un Malraux ou un Mitterrand (François) qui savaient faire passer dans leur voix le sens de l'histoire. On dira que pour M. Hollande il s'agit sans doute là d'un avatar supplémentaire à sa normalité. Elle rime ici avec banalité. Souhaitons pour la cérémonie officielle que d'autres voix accompagnent celle qui, en résistance, avait choisi la voie de la France (2).

(1) La marche de l'histoire, France Inter, du lundi au vendredi, 13h30,
(2) Avec elle entreront au Panthéon, Geneviève De Gaulle-Anthonioz, Jean Zay, Pierre Brossolette.

vendredi 21 février 2014

La voix…

Les voix. Pas celle de "The voice" (Frank Sinatra), pas celle de Bouteiller (Pierre), mais d'autres qui savent parler de la leur…


jeudi 20 février 2014

Mémoire…

C'est un peu comme aller dans les greniers… Les greniers de la mémoire dirait Karine Le Bail (1). Mais là c'est mon grenier. J'ai ouvert la porte qui ne grince pas, ne me suis pas dirigé à pas lent vers la malle des Indes de ma tante Lulu, n'ai pas écarté d'un revers de main les toiles d'araignée qui s'agrippaient à mes cheveux. J'ai juste ouvert la porte de ma mémoire. Maintenant j'ai tous les éléments pour me refaire le film. Flashback.


François Béranger






Lundi 27 octobre 2003
Je roule entre Charleville-Mézières et Valenciennes. C'est l'automne. Brumeuse, froide, pluvieuse. Il est un peu plus de 17h. Il fait déjà très noir dehors. J'écoute "Là-bas si j'y suis". Heureusement qu'il fait nuit. Heureusement que je suis seul. À l'abri des regards. À l'abri des bruits. Béranger (François) est mort le 14 octobre. Mermet pouvait pas louper ça. Béranger/Mermet c'est presque la même tronche. Mes mains sont crispées sur le volant. La voix de Mermet et celle de Béranger cognent à mes oreilles. Ils sont tout près de moi. Je sais qu'il me faut tout capter car je n'aurai que la mémoire pour me souvenir. Rien n'existe d'autre que Béranger. Pour que ça dure, je ralentis. Il n'y a pas d'essuie-glace pour essuyer mes larmes. Pour effacer les concerts des années 70 et 80. Pour effacer celui qui avec nous portait les utopies, les espoirs et les désenchantements aussi.

Mardi 28 octobre 2003
Mermet consacre une deuxième émission à l'ouvrier, au poète, au chanteur libertaire, au révolté des Aurès, à l'oublié d'un système qu'il n'avait de cesse de dénoncer. Je fais le même itinéraire dans les mêmes conditions, à la même heure. Les images défilent. Pas celles des polaroïds, pas celles du show-business, pas celles non plus qu'on a jamais vues. Celles que ses chansons racontent. Là, maintenant, je pourrai tout chanter. Mal. M'égosiller. Mais chanter. Mais rien ne sort. C'est totalement bloqué. Fermé. Verrouillé. Le chagrin est plus fort que la joie de chanter. Mermet frappe aux tripes. Et ça secoue. J'ai beau ralentir le plus possible, l'émission va se terminer et, avec elle, les années qu'on égrène déjà au passé. Je voudrais être sur la ligne "Pont de Sèvres-Montreuil", dans le bain de vapeur quotidien. Être dans la rame de la débauche de chez P'tit Louis. J'aimerais danser le tango de l'ennui. Mais y'aurait plus Anasthasie. Quant à l'ennui…

Vendredi 8 février 2013
Je croise S.C. à Longueur d'Ondes. Elle bosse pour "Là-bas". Je lui demande si elle peut trouver les enregistrements des deux émissions "Béranger". Elle est d'accord de chercher. Elle cherche. Je ne suis pas pressé…







Vendredi 14 février 2014
Je reçois à Longueur d'Ondes, par porteur spécial, les deux C.D. des deux émissions. Ça fait un coup au cœur. Va "falloir" réécouter. Sans tarder.

Mercredi 19 février 2014
15h10. Le temps s'arrête. Oser le lecteur CD… Ce jour-là, de 2003, il faut attendre (à 26'55") pour que le répondeur témoigne du "Françoué". Ceux-là disent comme je l'aurai dit. Aujourd'hui je ne saurai pas dire autrement que la radio est bouleversante quand elle rapproche autant : des souvenirs communs, des histoires, des rêves et une fraternité vécue. Et comment pour témoigner "les gens" sautent spontanément sur le répondeur de "Là-bas". C'est là qu'on est sûr de se retrouver entre potes pour partager, avec Natacha, Rachel, et tant d'autres. Pour parler de toi François, par ceux qui t'ont aimé. Celles qui savent le dire. Ceux qui savent le taire. CD2. "Parfois dans la radio j'entends ma drôle de voix". Et puis entendre parler des ouvrières, de celles qui chantaient au moins autant qu'elles déchantaient. De sa grand-mère de Clamecy. De l'an 01 (2). De "Mamadou m'a dit". Et d'une gauche qui nous a trompés.

Voilà la radio au point d'excellence d'un album sonore personnel qui vibre à chaque fois qu'on en tourne les sons. Peu importe le temps, peu importe les années. Cette réécoute était bouleversante. J'ai voulu ici la raconter pour dire, autrement, comment la radio sans image fixe celles qui ont défilé le jour où l'on a écouté ce qu'il était indispensable de fixer. D'un moment de vie important, essentiel et qui s'accroche à sa propre histoire. Oui je pourrai raconter encore, comment Béranger mort il était vivant. Comment la radio donne à la mémoire ce regain de vie, quand peut-être à force on finirait par oublier. Y'a que la radio pour faire ça. La voix, les mots, les sons et tout ce qui pour Béranger faisait chanson.

Très chaleureux merci à S.C., sans qui, il ne me serait resté que le souvenir d'une route d'automne humide, brumeuse et pluvieuse, où Béranger venait de faire un pas de côté.

(1) Sur France Musique, le samedi de 18h à 19h,
(2) Film de Jacques Doillon (et l'aide de Jean Rouch et Alain Resnais), d'après la bande dessinée de GéBé, 1973. Dans ce film "utopique" François Béranger chantait.


mercredi 19 février 2014

Attention un Voinchet peut en cacher un autre…

Marc Voinchet (interviewé par le JDD)




Ce qu'il y a de bien avec le Festival Longueur d'Ondes (L.O.) c'est qu'il résiste aux ouragans. Tous les ouragans, ceux qui viennent de la mer comme ceux qui viennent de la presse et qui s'affalent en un petit vent coulis à peine perceptible… Quelques invités ont eu du mal à rejoindre "La tête du monde" (1), ce qui fut le cas de Laure Adler, privant ainsi Marc Voinchet, l'anchorman des "Matins de France Culture", d'une interview qui nous aurait sûrement permis d'apprécier une autre facette de la femme de radio. Malin le staff de L.O. proposa au dit Voinchet de se faire interviewer par Anne-Claire Lainé, coordinatrice du festival. C'est une autre version de l'arroseur arrosé d'un Chaplin, que Voinchet vénère, qui s'est alors jouée samedi dernier à Brest.

Cette interview au long cours nous a permis de retrouver un Marc Voinchet, apaisé, calme et qui prenait le temps d'articuler. Pas d'articuler sa matinale mais bien de nous dire des mots qui ne prenaient pas la fuite à peine sortis de sa bouche. Il faisait bon écouter un récit sensible même si l'interviewé me confiait la veille qu'il détestait ce genre d'exercice. Touché dès le début de son propos quand il évoque "J'ai mis des années à ne pas comprendre si Claude Dominique était un homme ou une femme". Il n'était pas le seul et comme l'intéressée et ses producteurs (2) ne se répandaient pas dans les médias il nous fallait bien tendre l'oreille à l'extrême. Voinchet de rappeler que son amour de la radio est lié à l'enfance ce qui sera sans doute la "marque de fabrique" de ceux nés après guerre et jusqu'au milieu des années 60.

Au fil des extraits sonores, nous voilà plongé dans le style Bouteiller (3), inimité, irremplaçable et fort en verve. On peut comprendre que la petite musique des mots de ce Bouteiller ait fasciné Voinchet tant ses accroches étaient à elles seules de petits récits, ciselés, caustiques et gouailleurs. Et surtout l'on constate l'écoute aigüe d'un Voinchet qui n'hésite pas à baptiser Bouteiller "The voice". "Il joue de sa voix comme s'il chantait, il fait traîner les syllabes, il fait de faux arrêts, je le soupçonne même de faire quelques déglutitions pour rythmer, pour pas qu'on l'attende, pour changer le rythme de son élocution." (4). Pour ces années 70 et 80, Marc Voinchet parle de "très grande époque France Inter" et je pense que nous sommes plusieurs à partager ce point de vue.









Et il fût bien agréable d'entendre Voinchet analyser le travail de Yann Paranthoën sur "On nagra" (5) en s'attachant à la création sonore aussi bien qu'au récit. Ce qui est séduisant c'est qu'on découvre un Voinchet auditeur à la culture radio qui dépasse l'anecdote, à la culture d'écoute qui ont participé à fabriquer ce qu'il est aujourd'hui, même si on aimerait qu'il sorte de la tyrannie de l'info pour retrouver un autre rythme et une autre histoire surtout. Car s'il "aime la mise en scène" à la radio, celle de ses matinales n'en comporte aucune. À moins de considérer que "siffler le départ des trains" en soit une. Et si Marc Voinchet prend un réel plaisir à réécouter Philippe Caloni (6) c'est sans doute qu'il a reconnu chez ce dernier une vraie façon de mise en scène… radio. "Caloni, le Bouteiller du matin… qui s'incarne dans la pâte d'une voix" dit Voinchet qui refait le film des matinales d'Inter avec cet anchorman exceptionnel.

Donc Voinchet nous a montré qu'il pouvait être agréable de l'écouter et même de le réécouter dans un tempo ralenti, au cours duquel il peut imiter Alain Veinstein et "laisser des blancs". Voire même de nous inciter à méditer "On n'écoute jamais si bien la radio que quand on ne l'écoute pas" (7). Le moment est venu ou le fruit est mûr pour l'inciter à retrouver une émission dans laquelle la mécanique horlogère n'aura pas sa place et où sa culture de la radio, de la variété et de la voix pourra trouver toute sa place (8).

Pour que cette séance soit mise en ligne sur Oufipo, il vous faudra attendre un peu, chers auditeurs. Elle sera mise en lien ici aussi dès parution.

(1) Ou "Le bout du monde", "Pen ar bed", en breton, qu'un certain Napoléon nomma Finistère,
(2) Pierre Codou et Jean Garretto co-producteurs et inventeurs de "l'Oreille en coin" sur France Inter (1968-1990),
(3) Pierre Bouteiller, journaliste, a fait presque toute sa carrière à Radio France comme producteur, directeur d'Inter et de France Musique(s),
(4) Euh, Marc Voinchet vous pourriez essayer de "jouer ça" dans vos matinales ?
(5) "On nagra, il enregistrera", de Paranthoën, 1987, diffusion dans les Ateliers de Création Radiophonique sur France Culture,
(6) Philippe Caloni, journaliste, 1940-2003, homme de radio et de la matinale de France Inter avec Gérard Courchel, du 6 décembre 1982 au 2 janvier 1987,
(7) NDLR : … tout en l'écoutant,
(8) La petite leçon sur "The Voice/Sinatra" en est un très bon exemple.

Un certain Caton/Hollande par Philippe Caloni,



mardi 18 février 2014

Maralété… qui croyait prendre

© Guillaume Hamon















Voici, mes chers auditeurs, les derniers avatars de l'hebdomadaire auto proclamé de référence, Télérama. Le 11 février sur le site de l'hebdo, présentant des bouts de programme du Festival Longueur d'Ondes et voulant sûrement inciter ses lecteurs à suivre ses bons conseils en une prescription pertinente, intelligente et étayée, Aude Dassonville n'hésite pas à écrire : "Aller dîner pendant qu'Olivia Gesbert discutera avec Daniel Mermet (samedi à 20h30)". Bigre et pourquoi conviendrait-il de boycotter Mermet/Gesbert ? La brève (de comptoir) ne le dit pas. Est-ce un parti-pris (pourquoi pas ?), une revanche (de quoi ?), un coup-fourré (pour quoi ?) ? On ne le saura jamais. Remarquez, si Mermet, goguenard, voyant la salle pleine n'avait pas fustigé l'hebdomadaire en citant l'injonction, je n'aurai jamais été y voir… Les quelques lignes de cette brève sont loin, très loin de brosser le panorama des possibles. Quant à la prescription concernant Mermet/Gesbert elle a eu à peu près autant d'impact qu'un prêche dans le désert en pleine nuit par un vent à décorner… les bœufs, puisque le Petit Théâtre du Quartz était plein à craquer. Et nous fûmes quelques-uns à constater ce "coup d'épée dans l'ouragan"…

En pleine vague critique sur la radio publique que l'hebdomadaire n'a pourtant de cesse d'encenser, telerama.fr titre "Les fausses notes de France Inter" (2). Attention les yeux : va t-on avoir quelques révélations sur quelques programmes "bancals", le portrait de quelques animateurs "à bout de souffle" ou une très longue critique de la direction ? Que nenni, cette brève non signée fustige le divertissement que se sont offerts les animateurs de la chaîne en interprétant "Get lucky", des casqués or et platine "Daft Punk", sous la houlette du remix des Roux & Combaluzier de la chaîne, dit aussi Colin & Mauduit. Aie, aie, aie, là les gars et les filles fallait pas, fallait pas, c'est pas votre job la chanson comme vous le précisent les experts musique de Télérama (3). Même si trois "ténors" recueillent des avis positifs (4) les journalistes de Télérama posent la question existentielle de la mort qui tue "Au delà des approximations de justesse et de rythme (alors que tout le monde a l'air de beaucoup s'appliquer), qui pourront faire sourire, on se demande encore pourquoi les ténors de France Inter ont choisi une chanson en anglais (no comment sur leurs accents), créée par un groupe qui a choisi de boycotter les Victoires...". Allez retournez à vos micros et cessez de faire les pitres, non mais.

Sur ce registre de la critique chansonnière de ceux qui n'en sont pas des professionnels mais aiment à pousser la chansonnette, Télérama n'en est pas à son coup d'essai. Lors de la conférence de presse 2012 de Radio France, l'initiative des Fipettes de pousser la chansonnette n'avait pas eu l'heur de plaire à Valérie Lehoux qui, de sa plume chantonnante avait ridiculisé trois jeunes femmes qui n'auraient jamais dû, devant "une spécialiste de la chanson" (sic) oser se produire sur scène. Doute de rien l'agrégée autoproclamée "spécialiste". Heureusement qu'elle ne s'occupe pas de cinéma Lehoux, car M. Bill Muray aurait pu tirer un trait sur sa carrière cinématographique pour avoir osé bredouiller "More than this" de Roxy Music dans le tendre film de Sophia Coppola "Lost in translation". Ce qui est pathétique avec Télérama c'est que leurs journalistes ne doutent pas un instant de leur grandeur, de leurs certitudes et encore moins de leurs analyses.

Personne n'est dupe, dans moins de deux mois on aura le droit à un panégyrique sur Patrick Cohen, un Hors-série sur Didier Varrod (5) et sûrement une analyse fouillée sur le bilan des cinq années de Philippe Val à la direction d'Inter, le tout enveloppé dans des cascades de compliments superfétatoires. Quand à Mermet gageons qu'on n'est pas prêt d'apprendre pourquoi il convenait de le boycotter… 

© Guillaume Hamon








(1),
(2) Article dont il ne sera jamais fait la promotion sur Twitter, 
(3) Au générique de cette version customisée Inter, on reconnaît sans peine Patrick Cohen, qui ouvre le bal (et apporte, à son habitude, une petite précision qui montre qu'il a bien bûché le dossier avant de s'y attaquer) ; Pascale Clark, toute en sensualité ; Didier Varrod, sobre et expert (« c'est la tonalité qui est super dure »),
(4) On n'imagine pas une seconde que Didier Varrod puisse être critiqué par Télérama, quand il y a plusieurs mois Valérie Lehoux ne manquait pas de faire remarquer aux promoteurs d'une série sur Barbara, qu'un des épisodes aurait dû être produit par son "chouchou" Didier Varrod. Pensez-donc, non seulement Lehoux s'y connaît en chanson mais aussi en "production". Triste à pleurer…
(5) Avec un CD des meilleures reprises de la chanson réaliste française, 

lundi 17 février 2014

Libération… de quoi ?



Alors que toute la planète journalistico-médiatique glause et glause encore sur l'avenir du journal Libération, je n'ai entendu nulle part les témoignages des lecteurs, "premiers financeurs" du journal, "premiers" touchés si le journal s'arrête de paraître. Il est quand même invraisemblable que personne n'ait eu envie de tendre le micro à ceux qui ont quand même quelque chose à dire. Mais non, ce sont les experts médias, les collègues journalistes, les ex-Libé qui vont envahir les commentaires et "tourner en rond in infinitum". Surprenant, désarmant, révoltant ce mépris pour le lecteur qui ne serait pas loin de ressembler au mépris pour l'auditeur.

Ce serait pourtant intéressant d'entendre un lecteur nous dire : "En 1973, à la gare Saint-Lazare, je passe devant un petit groupe dans lequel je crois reconnaître Jean-Paul Sartre avec un journal à la main. Trop intimidé je passe mon chemin. J'ai su plus tard qu'il s'agissait du journal Libération qui venait de naître…" Ou encore : "En février 1981, en vacances dans les Côtes d'Armor, j'ai fait tout mon possible pour trouver le Libé qui allait être le dernier numéro de ce qu'on appellera Libé 1, et j'en achèterai deux, que je possède toujours "Je t'aime, moi non plus…" Ou bien "Je me souviens que les premiers n° du Libé reparu en mai 81 et diffusés dans les régions n'avaient pas encore le losange rouge en fond de titre, mais un losange tramé gris…" Et combien d'autres témoignages, sur le fond, seraient utiles à comprendre l'autre versant de l'histoire de Libé.

Mais l'entre-soi journaliste fonctionne à plein et nous guetterons dans les jours prochains quelle rédaction qui, se piquant "d'être au plus près des préoccupations de ses auditeurs", saura proposer de faire participer les lecteurs de Libé au débat sur l'avenir de la presse et du journal ? Cette évidence de débat démocratique ne l'est certainement pas pour ceux qui se prétendent en être les chantres…

dimanche 16 février 2014

Et si nous parlions d'autre chose…

N'est-ce pas tout à fait ce qu'il convient de faire un dimanche soir ? Et, pour ce faire, prendre douze minutes pour tenter de "pénétrer" à 200 à l'heure dans le monde de Gérard Sire. Créatif multi-facettes : homme de radio, scénariste, conteur et même charmeur tiens ! Charmeur car quand on avait été pris sous le charme de Gérard Sire… il était impossible d'en sortir. Même si pour moi je ne connaissais "que" la facette de l'homme de radio qui était déjà un univers incommensurable. Je devrai dire "que la facette d'homme de radio à France Inter", car il avait aussi exercé ses talents sur Europe n°1.

En 1970, Gérard Sire anime sur France Inter une longue émission d'après-midi de 14h à 17 h où il peut jongler et, funambule, donner toute la mesure de son cœur, de sa tendresse pour les auditeurs, de ses émotions simples pour une ritournelle qu'on fredonne et qu'il ne se lasse pas de diffuser dans son émission. Le petit film de l'Institut National de l'Audiovisuel (Ina) montre comment les journées de Gérard Sire en faisaient deux, et peut-être même trois et comment, son cerveau en perpétuelle ébullition courrait plusieurs chevaux à la fois, comment "malgré tout ça" il arrivait encore à inventer, - en marchant - un conte quotidien, à le lire à l'antenne avec une majesté et une humanité propre à vous émouvoir de la façon la plus douce et la plus sincère (1).

Je croyais bien avoir publié cette vidéo jusqu'à ce que Benjamin, un de ses trois fils qui, la faisant découvrir à ses frères, la rappela à mon bon souvenir. Elle est précieuse cette vidéo tant dans un moment fugitif elle fixe ce que le bonhomme a apporté à la radio. Sa part de mélancolie comme celle de la bonne chaleur humaine que vous procure un ami fidèle. C'est cette fidélité-là, celle d'un Gérard Sire absolument bouleversant, qui m'aura le plus mis l'écoute à fleur de peau…

8 mars 1971,



(1) Et à la différence d'un Michel Touret,  futur animateur de France Inter, qui chante "La "tête" à l'envers" Gérard Sire semblait tout le temps avoir la tête bien à l'endroit…

vendredi 14 février 2014

Baisse un peu la radio…

Le festival Longueur d'Ondes c'est aussi des rencontres… par le son. Il est une sorte d'orfèvre qui, lors de l'édition 2013, nous avait proposé un son époustouflant. Cette année, pour introduire les séances avec les auditeurs j'ai donné carte blanche à Hervé, l'animateur du blog "Le Transistor", pour concocter le meilleur clin d'œil à la radio. C'est peu de dire que j'ai franchement souri à l'écoute de sa création qui n'a d'autre prétention… que de faire sourire. Un grand merci à toi Hervé.

Aujourd'hui, à l'auditorium du Musée des beaux Arts de Brest, les auditeurs Eric (11h30), Oriane (14h), Hervé (17h) auront la parole pour raconter leur radio. Demain ce sera au tour de Clo (10h), Guillaume (16h) et Aziliz (17h30) à la Méridienne du Quartz. En plus de leurs témoignages ils nous donneront à entendre leurs sons de radio… Dimanche (11h30), tous ensemble sur la scène de l'auditorium du Musée des Beaux-Arts, ils raconteront leur "coup de cœur 2013" pour une émission de radio qu'ils ont sélectionnée.

jeudi 13 février 2014

Bonheur d'ondes…

















Une petite interview express de Laurent le Gall, président de l'association Longueur d'ondes organisatrice depuis hier de son 11ème festival.

Radio Fañch : Il y a quelques années, prenant votre bâton de pélerin, à la suite de vos grands devanciers, André Burguière et Edgar Morin (1), vous filiez à Plozevet, rencontrer Emmanuel Laurentin, producteur à France Culture. Pourquoi ce producteur de radio plus particulièrement ?
Laurent Le Gall : Le hasard et la nécessité. Nous envisagions de faire un festival. On était quatre fans de radio à des degrés différents et à des âges différents (milieu de la vingtaine et milieu de la trentaine). Emmanuel Laurentin était à Plozevet pour tourner un documentaire. Nous l'écoutions déjà beaucoup à l'époque. Il nous a d'emblée encouragés et mis du baume au cœur…

R.F. : Vous étiez et êtes toujours un addict à la radio ?
L.L.G. : Oui, j'avais une pratique d'amateur. J'avais fait dans mon adolescence de la radio sur "Fréquence Mutine" à Brest.

R.F. : L'alchimie de "Longueur d'Ondes" c'est quoi ?
L.L.G. : C'est une absence d'"égolâtrie". Nous sommes tous dans l'association à part égale avec une vraie alchimie associative et la volonté de faire entendre une radio éclectique.

R.F. : Dans les coursives "on" vous reproche d'avoir créé le festival de Radio France, qu'en dîtes-vous ?
L.L.G. :Je pense que ça devient un gimmick, un sens commun.

R.F. : Votre rêve le plus fou pour la radio ?
L.L.G. : Que dans le cursus scolaire, de la maternelle à l'université, 1h par semaine soit réservée à l'écoute de la radio. Que soient institués des cours d'écoute. La radio a une vertu sociale.

R.F. : et pour le festival ?
L.L.G. : C'est qu'il y ait 4 salariés à L.O. dont 3 ne seraient pas en service civique ou contrat aidé. Mais aussi que nous ne perdions pas notre âme.


Demain pour bien entrer dans "la République des auditeurs" un joli jingle 
et le programme de vendredi, samedi et dimanche.

(1) Respectivement historien et sociologue, ayant participé aux enquêtes sur cette commune du Sud Finistère (1961-1965). Laurent Le Gall est Maître de conférences en histoire contemporaine à l'Université de Bretagne Occidentale à Brest.

mercredi 12 février 2014

Là-bas, 16h ou presque…

Daniel Mermet








Pas facile quand, chaque jour, pendant presque 25 ans l'annonce de son émission précisait "jusqu'à 16h" (1), de dire depuis quelques mois "jusqu'à 16h ou presque". Un chiffre rond c'était bon, 15h55 ça sonne moins bien. Et pourtant Daniel Mermet et son "Là-bas si j'y suis" d'un presque quart de siècle sur France Inter a du s'y faire depuis la rentrée 2013. Moins de temps d'antenne quotidien et un jour de moins chaque semaine, cela pourrait ressembler à une vraie-fausse sanction, à une certaine "mise à l'écart" (2) tout en maintenant l'émission qui permet via son répondeur d'entendre le lamento de la France dite "profonde". Des reportages plus courts, un répondeur plus présent et une émission moins longue et "Là-bas si j'y suis" y perd quand même un peu de son essence, voire de sa typologie. C'est le reportage/documentaire qui trinque.

Daniel Mermet s'expliquera peut-être sur cette situation nouvelle que le public de "Longueur d'ondes" pourrait être amené à lui poser samedi 15 février au petit Théâtre du Quartz à Brest. Mais tant qu'à faire de voir Mermet moi j'aimerais lui faire parler de l'avant "Là-bas…". La période France Culture et ses  "Chiens écrasés", la période Oreille en coin, la période Titanic et plus si affinités. Car voilà comment l'homme-palette aura aligné en 2016, 40 ans de créations radiophoniques originales, le mot est faible. Sans se lancer dans des trémolos incongrus il est fort à parier que de cette école d'une radio de création il est un des derniers si ce n'est le dernier des représentants. Dans ses émissions pas d'invité en promo, pas de chroniqueur pédant, pas de jingle intempestif. L'ilôt Mermet s'accroche encore dans l'océan de France Inter mais pour combien de temps ? Une des réponses viendra de la nomination du Pdg de Radio France annoncée pour le 7 mars.

(1) Initialement en 1989, de 13h30 à 14h30, puis à divers horaires variés 14, 15h, 17h,
(2) Je ne reviens pas ici sur ce qui a agité la "planète" Mermet à l'été 2013.

mardi 11 février 2014

Des p'tits bouts, des p'tits bouts…

À deux jours du démarrage de Longueur d'ondes, voici une petite sélection de "sons" et de propos qui, mis bout à bout, font l'histoire de la radio. Sur le site de l'Institut national de l'audiovisuel (Ina) sont disponibles 954 sons audio et 1238 vidéos… radio. À vos casques ! 

Laure Adler, à ses débuts


Patrice Gélinet, 25 octobre 1997, "une petite révolution"


David Kessler, Programmes de France Culture


Le producteur, pas un journaliste


Farkas radioscope Chancel


La météo marine via Sur les Docks


Boris Vian, disparition

lundi 10 février 2014

Monsieur-je-sais-tout-sur-tout… ya basta








Insupportable d'entendre, matinale après matinale, la liturgie de ce chroniqueur sûr de lui, de sa "pensée" et de ses "thèses" jamais remises en question par qui que ce soit. Ce chroniqueur, le plus souvent masculin, existe sur toutes les chaînes de radio, mais celui qui depuis un certain temps me hérisse le poil c'est M. Brice Couturier sur France Culture. Penseur définitif de la société, de ses élites, de ses classes sociales, de "tout-tout-le-temps-sur-n'importe-quel-sujet", M. Couturier prêche chaque matin sur une des radios publiques de Radio France. Il fallait bien la répartie d'un Mélenchon (1) pour oser remettre à sa place celui qui n'a de cesse de s'écouter parler, de fustiger tout et son contraire et surtout d'être tellement sûr de sa vérité qu'il ne peut souffrir aucune contestation. Alors qu'il s'agisse de catéchisme, de bréviaire ou de psalmodies, M. Couturier fait chaque matin une parade sur lui-même avec la bénédiction a-priori de l'anchorman de la matinale, Marc Voinchet, et du directeur de la chaîne Olivier Poivre d'Arvor.

Et vogue la galère ! Les galériens auditeurs sommés d'avaler la rhétorique et les sermons d'un avatar de la pensée superfétatoire. C'est quand même invraisemblable qu'au XXIème siècle puissent exister de pseudos élites qui, sans rire, prétendent pouvoir répondre à tout les questionnements des sociétés qui vivent sur terre. Rien moins. Parlez donc des indiens d'Amazonie et M. Couturier aura un avis définitif. Du dopage de Simpson dans le Ventoux, un avis sportif. De la guerre scolaire un avis pédagogique. De "la défaite de la pensée" ou de la récession potentielle de la viande dans le monde et le cuistre enfilera les perles, assènera ses vérités et imposera à l'invité de commencer par lui répondre. Au minimum. Non mais ! Pourquoi ? Comment en est-on arrivé là ? On ne le saura jamais. Petit à petit dans sa carrière "de penseur à tout prix" M. Couturier aura imposé son "expertise", ses rengaines, et ses certitudes à deux balles. Un peu comme sur France Inter Bernard Gueta sûr de ses fulgurances et autres sermons définitifs sur l'avenir du monde. Matin, midi et soir, jours fériés compris.

Comme le faisait très bien remarquer Mélenchon, lui n'était pas venu avec un papier  "écrit d'avance" et était prêt à débattre quand le penseur officiel de la France Culture pouvait à loisir prendre le temps de rédiger avant son homélie matutinale. Ce n'est plus une chronique que Couturier nous inflige mais bien plutôt les minutes de l'endoctrinement idéologique sauce "Couturière". Ce "je sais tout sur tout et vais vous le faire savoir" ne manquait pas de sel quand, il y a quelques mois, Garigou-Lagrange (2) commençait par faire témoigner l'éminent Couturier pour rendre compte de l'histoire d'"Actuel", le journal underground du début des années 70, de Jean-François Bizot. L'honnêteté intellectuelle ayant sûrement ses limites pour un éminent bonimenteur, M. Couturier eut beaucoup de mal à nous dire qu'avant de bosser pour Actuel, version 2, il y eut une version 1, dans laquelle on ne pouvait vraiment pas imaginer que M. Couturier puisse y écrire quoi que ce soit, si loin des chèvres, du Larzac et autres communautés d'Ardèche. (3) Le pompon de la glause couturière ayant été atteint la semaine dernière quand "je-sais-tout" décida de nous faire accroire que la Pop était morte.

Couturier gâche la matinale et me donne très peu souvent envie d'en écouter l'invité, sût qu'il me faudra avaler les couleuvres du charmeur de serpent. Mais qui cela intéresse t-il qu'une matinale soit bousillée par des enfilades de chroniques et d'avis éclairés qui font plutôt de l'ombre à celle ou celui qui pourrait s'exprimer sans être interrompu ? Ce gadget "pseudo moderne" du "chroniqueur-universel" obligatoire se permet d'interrompre le fil d'une idée, d'une démonstration et d'une pensée. Le dit chroniqueur fait le coq et se prend pour le centre du débat. Les invités continueront-ils longtemps de supporter ce trublion ?

(1) 6 février 2014,
(2) Producteur d'"Une vie, une œuvre", le samedi sur France Culture,
(3) Eh oui M. Couturier il faudra vous y faire, les auditeurs ont des oreilles, écoutent et comme vous s'accordent le droit de critiquer les princes qui tentent de gouverner la pensée diffusée à la radio. J'ai aussi été lecteur d'Actuel, "formule 1" comme de l'Actuel "formule 2" et ne me souviens absolument d'aucun de vos, sûrement excellentissimes, "papiers".

dimanche 9 février 2014

Attendez-vous à savoir…

Ivan Levaï










Il m'arrive d'avoir un réflexe ancien et d'écouter le samedi et le dimanche Ivan Levaï et sa revue de presse sur France Inter. C'est plus le conteur que j'apprécie que le journaliste qui, volontiers donneur de leçons a, en son temps été surpris que Michel Boyon, Pdg de Radio France, l'écarte de la revue de presse au motif que cette fonction était incompatible avec celle de directeur de la rédaction du journal économique "La tribune" (1). On a la déontologie qu'on peut, mais après avoir pendant 7 ans (1989-1996) fustigé ce qui de près ou de loin participait de l'"abus de pouvoir", on pouvait s'attendre à ce qu'Ivan Levaï ne conteste pas les fondements de cette décision, et mieux qu'il fasse lui-même le choix entre ces deux fonctions pour le moins antinomiques.

Je voulais samedi entendre Levaï broder autour du "cri d'alarme" que lançait le quotidien Libération dans son édition de samedi. Un peu déçu toutefois qu'il ne rappelle pas à notre bon souvenir l'arrêt tout aussi brutal de la parution du quotidien, le 21 février 1981 avec une une en noir et blanc qui a fait date pour les passionnés de presse "Je t'aime moi non plus…". Le Libé de Jean-Paul-Sartre, premier époque, allait faire sa mue, éditoriale et graphique, et reparaître le 12 mai 1981 sous la direction de Serge July (2). On a connu un Levaï plus contextualisant. Mais sa façon de "faire durer" le plaisir de lire la presse est souvent savoureuse, même si l'on sent que le journaliste, au fait de sa gloire et de sa renommée, prend un malin plaisir à étirer sa chronique au-delà quelquefois de douze minutes.

L'exercice convient aux deux jours de fin de semaine, quand du lundi au vendredi il faut supporter les superpositions de Patrick Cohen à la revue que mène un Bruno Duvic, alerte, mais à qui il manque de pouvoir de temps en temps "faire dans le détail". Ce dimanche matin, bien mal à propos, Fabrice Drouelle qui anime la matinale, s'est interposé pour "ramener sa science" et citer avant Levaï l'expression favorite de Geneviève Tabouis (3) "attendez-vous à savoir" quand elle tenait chronique à Radio Luxembourg… Avec Levaï aussi on s'attend à savoir, le journaliste ne cachant jamais ses marottes et ses passions, mais on a plaisir à goûter au charme de la tournure et de la mise en scène de la presse, même quand celle-ci est en train de jouer à ce qui ressemble à son dernier acte.

(1) Levaï est débarqué le 31 octobre 1996, et après sa dernière "revue de presse" on n'oubliera jamais les lamentos et pleurs d'une Patricia Martin, servile,  impudique qui sans aucune retenue donne à entendre ce qu'elle aurait dû réserver au pot de départ de l'ex-directeur de l'information de Radio France. poste que Michel Boyon avait supprimé fin mars 1996,
(2) Et non le lendemain de l'élection de François Mitterrand, où un n°0 n'avait pas été distribué en kiosque. La une du n°1 claquait avec un "Il est mort le soleil" en hommage à Bob Marley qui venait de décéder. En "province" le losange Libé n'était pas encore devenu… rouge. Il faudrait attendre plusieurs jours pour cela,
(3) Journaliste, 1892-1985, et sa chronique "Les dernières nouvelles de demain" sur Radio Luxembourg où elle pouvait placer avec malice sa "ritournelle" fameuse "Attendez vous à savoir". Voir aussi : "Denis Maréchal, Geneviève Tabouis : les dernières nouvelles de demain (1892-1985), Nouveau monde éd., coll. « Collection Culture-médias. Études de presse », Paris, 2003, 289 p,





vendredi 7 février 2014

Le rugby … une voix pour toutes

Pour les gens de ma génération, un nom sonne presque plus fort que celui des joueurs : Roger Couderc. Journaliste de radio puis de télévision, commentateur sportif, et spécialiste du rugueby. Et j'ai beau ne rien n'y connaître, j'ai beau avoir eu très peu la télévision à la maison, c'est par dessus tout la voix de Couderc et son enthousiasme qui me restent dans l'oreille. Et c'est grâce à lui si le nom des grands joueurs de l'époque me sont familiers : Albaladejo, Gachassin, Spanghero… Une voix, un accent, une flamme et l'affaire est… entendue. Oui entendue. Alors pour vous la remettre dans l'oreille cette voix, vous écouterez ci-dessous.

Le Tribunal des flagrants délires de Roger Couderc, France Inter, 1983,


Et cinquante ans plus tard, voici Alexandre Mognol. Un autre ton, une autre époque, un autre mythe. À l'oreille ce n'est pas pareil. À l'oreille non, mais au cœur ?