dimanche 30 juin 2019

Dimanche dans un fauteuil d'archives, 16

Pour ce dernier dimanche "ordinaire" (sic), un petit bijou de documentaire d'Andrew Orr (décédé Le 17 janvier 2019) qu'il avait produit pour l'A.C.R., l'Atelier de Création Radiophonique de France Culture, réalisé par Michel Creis. On se demande encore pourquoi le format de presque 2h30 a été rayé de la carte de la chaîne ? Ben si, je suis bête, la tyrannie du numérique associée à ce chef-d'œuvre d'invention qu'est "Culture prime" imposent absolument de se priver du temps long, du voyage imaginaire insufflé par le son, d'être "dans la radio" et non pas à côté. C'est ces trois fonctions radiophoniques que Sibyle Veil, Pédégère de Radio France, et son armée mexicaine de cadres numériques sont en train de tuer à petit feu…

Andrew Orr





Gino Bartali, maillot jaune,
lors du Tour de France 1938

Crédits : Agence de presse Meurisse / BNF



L'épisode 2 dès 14h, ici…

Rendez-vous demain matin, 8h30, 
pour l'interview de deux ténors radiophoniques…

samedi 29 juin 2019

Les micros de l'Histoire…

Les deux jeunes briscards des émissions d'histoire à la radio publique, Jean Lebrun (France Inter) et Emmanuel Laurentin (France Culture) ont joué hier sur leurs ondes respectives qui un numéro de duettiste, qui une partition autour des 20 ans de jeunes chercheurs en histoire et, autour de "La fabrique" qui elle-même fêtait hier ses vingt ans…

5 février 2017, Festival Longueur d'ondes (Brest)
de droite à gauche : Laurentin, Lebrun, Lainé, Langoët… les 4L

















9h06 : La Fabrique… dernière !
Jouez collectif avait sans doute annoncé la capitaine des Bleues avant le match contre les Etats-Unis hier soir ! Hier matin pour la der des ders de la Fabrique de l'histoire Emmanuel Laurentin a pu passer en revue vingt ans d'une belle aventure collective avec ses équipes de productrices, producteurs, réalisatrices et réalisateurs. Et donner à chacun l'occasion de revenir sur l'histoire. Celle à laquelle il avait participé pour un documentaire, pour une série (celle de Séverine Cassard au Rwanda) ou avec un historien ou historienne invitée.

Humble et ému Laurentin a évoqué "Le club d'essai" (1) et reconnaît avec ses équipes avoir beaucoup essayé ! Ce joli mot d'essai m'évoque le tâtonnement expérimental de Célestin Freinet (pédagogue, 1896-1966). Et voilà bien deux notions qui n'ont plus cours à Radio France qui joue toujours le résultat (audience) avant la démarche.

Ce fût une belle Fabrique, forte de ses personnalités, convaincue et chercheuse. De l'histoire comme on l'aime. Sur la longue durée (20 ans) chère à Braudel et pour laquelle on se demandera encore pourquoi elle n'a pas duré vingt ans de plus ! Salut les artistes !



Trois heures trente plus tard !
Lebrun passeur d'histoire(s) faisait la passe à Laurentin à qui il venait tendre le micro d'Inter et à Céline Loriou, jeune doctorante s'intéressant aux émissions d'histoire à la radio, et à qui j'ai aussi piqué le titre de sa future thèse pour ce billet. Laurentin avait débuté dans le Culture Matin (1986-1999) de Jean Lebrun et Loriou a fait quelques passages dans les coulisses de "La marche de l'histoire". Dans le cercle et avec ce petit cercle Lebrun a tissé une émission d'hommage à ses pairs, ses aînés et ses cadets avec ce style bien caractéristique qu'on lui connaît. Ronronner sans manquer, à propos, quelques coups de pattes (ou de griffes c'est selon).

Laurentin et Lebrun se déplacent respectivement sur leur grille (2) et l'on ne sait rien de l'émission d'histoire qui remplacera la Fabrique à la rentrée. D'une certaine façon Lebrun a fermé le banc d'une époque. Époque où l'histoire scandait les journées radiophoniques. 9h à Culture, 13h30 à Inter et, où les "journalistes d'histoire" se passaient le flambeau dans une belle continuité. Il y avait des évidences pour poursuivre "La fabrique" avec la pépinière de talents qui s'était greffée autour de Laurentin. Il y avait l'évidence "historique" de laisser la marque (et la marche) de l'histoire pour commencer les après-midi d'Inter (3).

On saura reconnaissant à Lebrun d'avoir avec ses complices Laurentin et Loriou fait acte d'histoire… radiophonique.



(1) Le "club d'essai" (1946-1963) de Jean Tardieu, lieu à la radio publique (RTF) qui permet la recherche et l'expérimentation avec des poètes, des ingénieurs du son, des écrivains, des journalistes et autres artistes "chercheurs",
(2) Lebrun à 14h30, Laurentin à 18h15,
(3) C'est Jean Garretto, directeur d'Inter (1983-1989), qui installa à 13h30, Michel Winock et Claude Dominique pour "Le passé singulier" et d'une certaine manière sanctuarisa la case…

vendredi 28 juin 2019

Macron la roucoule, Mitterrand la riposte !

En 2059, dans quarante ans, on se souviendra de quoi pour Macron ? Sa roucoule dans les gymnases et salle des fêtes, ses harangues égosillées sur les podiums électoraux ou ses mots d'un autre monde ? Rien de tout ça sans doute et peut-être un collage sonore "Macron ça a fait Pschittt…" pour parodier Chirac, autre Président, autres mœurs. Par contre il y a quarante ans, François Mitterrand, dans les starting-blocks de la présidentielle de 1981, prenait le micro de "Radio Riposte" et posait par la-même un acte de rebellion caractérisé envers le monopole d'État de radiodiffusion. Thierry Lefebvre raconte l'événement par le menu…






















Le 28 juin 1979, l'ancien Ministre de l'Intérieur (1952-1953, gouvernement Mendès-France) de la IVème République, a du savourer être dans l'illégalité et offrir un pied de nez (ou un bras d'honneur) à son rival Giscard d'Estaing, président de la République éparpilleur de l'ORTF (loi d'août 1974). Mitterrand, vieux briscard de la politique, créateur du Parti Socialiste (décembre 1971), challenger de de Gaulle à l'élection de 1965, défait par Giscard en 1974, était prêt à tout pour "Changer la vie" (1) et la donne du monopole.

Le livre de Thierry Lefebvre est succulent et se lie comme un roman policier (sic). Quelques jours avant la diffusion de la première émission de Radio Riposte le 28 juin 1979, Jean-Pierre Chevènement (Parti Socialiste) annonce : "Enfin, pour faire face à la main mise du pouvoir sur les moyens d'informations, le PS appuiera partout le mouvement des radios libres. Il réalisera lui-même, dans les prochains jours, une émission tendant à attirer l'attention de l'opinion publique sur la situation scandaleuse de l'information (audiovisuelle) dans notre pays." (2)

Piratage, planques, émetteur, brouillage, saccage et bavardages (3). Quelques épisodes de cette histoire de "radio interdite" m'ont rappelé la mythique "Radio debout"… Le P.S. et particulièrement François Mitterrand ont réussi leur coup. On parle de liberté d'expression, de radios libres (4), avec en trame de fond l'élection présidentielle à moins de deux ans de là. Le travail de recherche de Lefebvre est passionnant pour resituer cet événement dans son contexte historique (4). Les poulains du PS qui gazouillent, le Sphinx qui jubile, la police qui bastonne et le pouvoir qui essaye de s'accrocher à son sacro saint monopole. Belle époque vraiment où nous croyions nous aussi "Changer de vie" !

Il y a quarante ans tous les moyens de communication audiovisuels étaient aux mains de l'État et Radio-Riposte fût ! Aujourd'hui tous les moyens de communication sont "libres". Quant à la riposte audiovisuelle… Peut-être serait-on tenté de dire comme Mitterrand "On recommencera" ?




(1) Hymne du P.S. en 1977 puis programme du candidat Mitterrand en 1981, 
(2) "François Mitterrand, pirate des ondes. L'affaire Radio Riposte", Thierry Lefebvre, Le square éditeur, avril 2019, page 23, 
(3) On retrouvera de la page 97 à la page 148, la transcription intégrale de l'émission du 29 juin 1979,

(4) Il y eût même Franche Inter, radio de lutte qui émit ponctuellement des Buttes-Chaumont en février-mars 1979, in op. cité page 36,

(5) Autres ouvrages de Thierry Lefebvre : "La bataille des radios libres. 1977-1981", Paris, Nouveau monde/ina, 2008. "Carbone 14. Légende et histoire d'une radio pas comme les autres", Paris, Ina Éditions, 2012. 

jeudi 27 juin 2019

La radio en friche… mais street credibility !

Quelques brèves qui en disent plus long qu'un long monologue de Sibyle Veil, Pédégère de Radio France… Qui en disent long et qui entachent la belle image que veulent en donner les dirigeants de Radio France perpétuellement en mode communication de propagande. Qui est dupe ? Les tutelles ? Le gouvernement ? Les personnels ? Les auditeurs ?  Il n'y a pas pire sourd qui ne veut entendre…


Hervé Pauchon















Après 39 ans de maison… Hervé Pauchon !


Pauchon aurait sûrement préféré partir autrement… Il a eu le panache et la reconnaissance de nommer ceux qui l'ont fait venir à la radio, ses collègues et sa réalisatrice. Robert Altabert (technicien de Radio France), Roland Dhordain (ex patron d'Inter et de la radio à l'ORTF), Marco Mutel (Réalisateur), Daniel Mermet (producteur "Là-bas si j'y suis"), Jacques Santamaria (Directeur d'Inter 1996-1999), Philippe Labrousse (Réalisateur), Frédéric Bonnaud (Producteur, "La bande à Bonnaud") et Véronique Barnet ("Metteuse en ondes")… Sale temps sur la grille !

Diversité musicale sur France Inter
Lettre des attachés de presse indépendants
















Didier Varrod, futur directeur de la musique à Radio France, champion du monde toute catégorie de l'autosatisfaction, vient de recevoir, comme Mmes Veil et Bloch (directrice d'Inter), une lettre des attachés de presse indépendants qui constate "en 5 ans, 30% de diversité musicale en moins sur France Inter (et globalement 10 à 20% de musique en moins)." Une paille ! Et la roucoule de ces trois personnes pour vanter les qualités de la programmation musicale d'Inter occulte juste ce constat sans appel.

Question pour une Pédégère
Elsa Faucillon, députée, interpellait le 11 juin, Sibyle Veil à l'Assemblée Nationale auditionnée par la Commission Culture. Quand Veil commença à répondre à la députée, elle constata que celle-ci avait quitté la salle. Elle ne répondit donc pas à la question posée !! Madame Veil n'a sans doute pas compris que sa réponse aurait forcément intéressé les autres députés présents, le personnel de Radio France et les auditeurs !



Faire de la radio : un modèle d'usine à gaz…
Au siècle dernier comme au début de celui-ci, si vous aviez un projet d'émission radio et qu'il était retenu par une des chaînes de Radio France, vous pouviez avec un réalisateur, puis ensuite en régie avec un ingénieur du son ou un technicien, être à l'antenne. Il y avait bien sûr un travail préparatoire et préalable d'écriture, de documentation, de contacts. Puis un conducteur (déroulement séquencé et minuté) était établi. Mais ça c'était avant le drame !

C'est là que le Directeur du numérique et de la production à Radio France, Laurent Frisch, intervient pour finaliser la mue de Radio France. Dans une interview aux Échos (1) il annonce :"Il nous faut aussi conquérir de nouveaux publics en augmentant la production de textes et vidéos accompagnant nos contenus audio." Lire : surimpression à l'image de courts textes (système "Brut"). Demain donc, un producteur ou une équipe spécialisée devra créer ces "plus", compléments semble-t-il indispensables de la conquête de "nouveaux publics".

Et encore "De même pour être présents sur des plates-formes comme YouTube, Facebook, Snapchat, etc., et peut-être un jour TikTok, il nous faut mettre en images nos sons" (2) C'était pas un peu la recette initiale des gars et des filles qui ont inventé la télévision, non ? C'est clair, il n'y aura plus d'alternative, la radio sera en image ou ne sera pas ! Voilà l'enjeu des trois prochaines années à Radio France. Sibyle Veil est en marche pour appliquer ce plan stratégique, quitte à l'imposer vaille que vaille.

Lundi prochain Dana Hastier, nouvelle n°2 arrive à Radio France pour compléter le dispositif radical de la mutation. C'était Frédéric Schhlesinger (ex n°2 de Mathieu Gallet, Pdg) qui avait soufflé le nom de Lagache à Sibyle Veil, pour Hastier on ne connaît pas le nom du souffleur !



Street credibility, you know what i mean ?
Pour entrer à France Inter il faudra dorénavant être connu… et surtout être connu à la TV ! Hier soir, Le Parisien révélait qu'"Éric et Quentin" deux animateurs humoristes de l'émission "Quotidien" sur TMC seraient dans la grille de rentrée, le samedi pour une hebdo sur la "pop urbaine (3), le hip-hop et le rap". Yann Chouquet, directeur des programmes précise "On va le faire à la sauce France Inter, avec de l'humour, de l'esprit et de la répartie, sans prendre un ton grave et ampoulé comme si on faisait une chronique géo-politique sur le conflit israélo-palestien », prévient Yann Chouquet, qui rêve de donner une « street credibility » à la radio publique, et qu'elle soit écoutée aussi par un public jeune fan de Roméo Elvis, Booba, et compagnie, qui voient France Inter comme la radio de leurs parents." (4)

La boucle est bouclée ! Pauchon part sur la pointe des pieds…  "Comme un bruit qui court" a dérapé (de la grille), quand E&Q arrivent pour rapper. Mais pas d'inquiétude "Émile Euro" sera toujours à l'antenne. Faut pas bousculer pépé… Street cred on vous dit !

P.S. : Passé l'été la radio visuelle entrera dans le langage courant !!!

(1) "Laurent Frisch (Radio France): "La bataille de l'audio suivra celle des plates-formes vidéo"", par Fabienne SchmittNicolas Madelaine, 25 juin 2019,
(2) Vous chercherez assez loin dans l'interview le mot "radio", 
(3) Quelqu'un sait-il où je pourrai écouter de la pop rurale ?

(4) Benoît Daragon,

Demain,8h30, pour la dernière de la saison, 
 je vous parle d'une radio qui… en son temps 
a défrayé la chronique !

lundi 24 juin 2019

Lasting erreur de cagache : Lagache erreur de casting…

Ça a fait tout mon dimanche. L'épouvantail à moineaux (voir photo) va donc quitter Radio France sans que l'on sache jamais sans doute ce qu'il y a fait. Et le Parisien de nous apprendre que sa nomination en mai 2018 aurait été de la part de Sibyle Veil "une erreur de casting" ! On se pince là ! Madame Veil qui n'avait aucune connaissance radiophonique, je dis bien aucune, savait, par intuition énarquiste (sic) sûrement, qui pourrait être son numéro 2 (puisque c'est comme ça qu'on les appelle). À moins qu'on lui ait soufflé à l'oreille ce nom-là ! Improbable, iconoclaste, invraisemblable et plus si affinités (1). Mais qui donc est le souffleur ? Des noms circulent mais demandent à être vérifiés. On le voit la Présidence de Veil commençait bien mal !

Lagache à RF




















Puisqu'on en est aux erreurs de casting, Sibyle Veil n'en serait-elle pas elle même une de la part du CSA ! Ce dernier n'en est plus à une prêt puisqu'il avait nommé quatre ans plus tôt le très inexpérimenté Mathieu Gallet. En mai 2018, Olivier Schrameck (Président du CSA) était en arrêt maladie, c'est Nicolas Curien qui assurait l'intérim et qui, peut être telle la Pucelle d'Orléans, avait entendu des voix lui souffler le nom de Veil ! Décidément dans les médias les souffleurs occupent une place prépondérante dans les dispositifs de management. Las, pour mener l'opération de destruction massive de la radio publique le CSA a fait le bon choix, pour pérenniser l'esprit et la lettre du service public radiophonique c'est beaucoup moins sûr.

Donc Lagache se barre ! Ben oui j'emploie le ton que sa dégaine au pupitre inspire (jean froissé et ceinture en vrac). Mais comment a-t-on pu le laisser en poste aussi longtemps POUR NE RIEN FAIRE ? Donc non seulement Veil fait un mauvais choix mais elle met un an à s'en rendre compte. Permettons-nous de douter de ses capacités à manager ses propres équipes ! Madame Hastier va entrer dans la ronde et on peut faire confiance à cette professionnelle pour ne pas rester les deux pieds dans le même sabot !

Je l'ai déjà écrit, dans la mission d'Hastier "harmoniser les programmes de l’ensemble des antennes du groupe", c'est le mot "harmoniser" qui a tout pour inquiéter ! Et Sibyle Veil aura beau jurer qu'elle veut garder toutes les antennes, les deux orchestres, le chœur et la maîtrise, on peut s'attendre à des bouleversements structurels qui viendront parachever la mue de Radio France. J'aimerai mieux ne pas être prophète en mon pays (de radio) mais des signaux très forts vont dans le sens de mes pronostics.

Lagache va pouvoir retourner à ses romans de gare et d'Hastier élaborer au plus près sa stratégie. Au final ce sont les auditeurs qui vont trinquer car avant eux ce sont les personnels qui vont être jetés avec l'eau du bain de… jouvence !

Ajout du 24 juin, 12h 
Le Figaro écrit : "Cela fait des mois que des divergences sont apparues principalement avec Sybile Veil, la présidente de Radio France», indique une source proche du dossier. La dirigeante avait pourtant recruté elle-même Guy Lagache l’an dernier, et vantait sa grande connaissance de l’audiovisuel. À l’époque, la vidéo devait devenir un axe stratégique pour Radio France. Mais finalement, l’ambition a été déportée sur les podcasts." De fait Lagache ni connaissait rien en podcast, rien en audio, rien en radio ! Tout l'entretien a du se faire sur le… visuel !!!!

(1) Sur la nomination de Lagache, "On l’a appris en pleine conférence de rédaction de 15 heures. On est tous consternés… A la limite, c’est à se demander s’ils ne vont pas nommer Patrick Sébastien", s’énerve à chaud un journaliste de France Inter." in "Surprenante", "hallucinante", "démotivante"… à Radio France, la nomination de Guy Lagache suscite des remous", Le Monde, 16 mai 2018, 

dimanche 23 juin 2019

Dimanche dans un fauteuil d'archives,15

Pour cet avant-dernier "dimanche dans…" de la saison, "En avant la zizique" comme l'aurait dit Boris Vian mais aussi Alain Poulanges et Janine Marc Pezet pour leur émission de France Inter (1992-1995) avec ce magnifique indicatif d'Hugues Le Bars…



Du Brassens intimiste…





Du Quincy Jones pétillant…


À dimanche prochain 10h…

vendredi 21 juin 2019

Veil, Lagache, Hastier, Riester sont dans un bateau… Lagache tombe à l'eau…

Bon commençons par une petite précision. Oui je suis auditeur de radio (1) mais pour faire ce blog j'audite la radio, je lis des livres sur la radio, des thèses sur la radio, je rencontre des gens de radio, j'écoute beaucoup d'archives radio, je lis la presse média, je visionne les auditions des dirigeants de Radio France à l'Assemblée nationale et au Sénat (2) et de tout ça je fais un blog… radio ! Alors auditeur oui, mais blogueur surtout ! Bien, ceci étant posé, venons-en au fait ! 

Au lendemain de la grève du 18 juin à Radio France Sibyle Veil, Pédégère, aurait pris la mesure de la mobilisation ! Lagache, romancier, aurait réussi à trouver une chute à son roman. Hastier, chevalier blanc, serait plus que jamais prête à rentrer à la Maison (ronde), Riester, ventriloque (3), quant à lui a roucoulé grave. Ces quatre-là sont dans le bateau de l'audiovisuel public mais c'est sûr si Lagache tombe à l'eau… Ça fera toujours des économies !


Le 18 juin 2019 à Radio France















Mais qui donc tire les ficelles de ceux qui font la pantomime au théâtre de la radio publique ? Les trois acteurs majeurs cités plus haut (le quatrième, Lagache, chut…) jouent le jeu du prince (Emmanuel Macron) sur la scène du démantèlement de l'audiovisuel public. Petits soldats serviles ils accomplissent, sans état d'âme, une tâche pas très noble, mais avec un zèle hors du commun. Et dans une communication réglée comme du papier à musique !

Après l'effort le réconfort, après la grève la roucoule ! Riester, le Ministre de la Culture est donc venu à Radio France (4) confirmer la destruction massive de la radio avec un slogan qui a l'avantage de pouvoir se retourner comme une… crêpe ! "C'est quand ça va bien qu'il faut se transformer" et si ça allait mal on transformerait aussi ! Mais on apprend que dans l'avenir les sociétés de l'audiovisuel public pourraient créer des "joints venture" (5) sur des sujets précis ! Bigre ! Le management doit être proche de l'extase !

Riester confirme que le "CSA est juge et partie". En l'espèce on retiendra donc que les nominations de Gallet et de Veil ont souffert d'indépendance. CQFD. Et de fait l'on comprend mieux la nomination de Sibyle Veil directement inspirée par un choix présidentiel. Choix présidentiel, pour nommer les futurs Président-e-s de l'audiovisuel public, qui lui, de fait, ne sera plus du tout… indépendant (6).

À la roucoule qui consiste à dire "On garde nos sept chaînes et nos orchestres", mantra absolu, il faudra vite opposer la mission de Dana Hastier d'"harmoniser les programmes de l’ensemble des antennes du groupe" qui devrait très vite remplacer Lagache et devenir le n°2 de Radio France. Derrière "harmoniser" on sent bien toutes les "joint venture" possibles et les transversalités thématiques (sport, culture, investigation,…) qui petit à petit pourraient gommer les identités des chaînes de Radio France (7).

Le calendrier "parfait" qu'avait imaginé Sibyle Veil pour imposer son plan stratégique avant l'été commence à être bousculé si l'on en juge par la mobilisation exceptionnelle des salariés de Radio France le 18 juin dernier (1289 grévistes selon la Direction de Radio France). La rentrée devrait donc être très agitée. Quand, qui plus est, il n'est pas sûr du tout qu'aux prochains sondages Mediametrie (juillet) France Inter conserve sa place de leader ! Alea jacta est…


© Thierry Colin / France Bleu Lorraine













(1) Cette semaine le blog "Le meilleur des ondes" et un article de "Politis" m'ont présenté comme auditeur,
(2) J'ai même été au procès de Gallet à Créteil
(3) Qualifié ainsi par Vanessa Descouraux journaliste à Radio France, sur son fil Twitter,
(4) France Inter

(5) C'est sûr un ministre dont la mission est aussi la francophonie se serait fait trop mal à la langue en disant "coentreprise". Il doit être un adepte de la "puissance douce" euh pardon du "soft power" méthode Martel,
(6) Et l'on revient à la case départ d'avant la Haute Autorité (de la Communication Audiovisuelle) en 1982 !

(7) France Inter, France Culture, France Musique, Fip, France Bleu, France Info, Mouv'.

mercredi 19 juin 2019

La fabrique du producteur : Emmanuel Laurentin !

Je me dois de faire précéder ce coup de chapeau au producteur historique de France Culture à une très grande voix de radio qui s'est éteinte hier à 97 ans : Zappy Max ! Vous pourrez retrouver la verve de l'ancien animateur de "Ça va bouillir" sur Radio Luxembourg en lien sur le mot "Zappy…". Ce pourrait être une voix oubliée mais, pour les amoureux de radio de plus de cinquante ans, il est le modèle idéal d'une radio populaire, inventive, joueuse et en phase avec son public ! Salut Zappy, salut l'artiste ! Et puis cela fera sûrement sourire Emmanuel Laurentin, auditeur de RTL dans sa jeunesse, que ce billet qui lui est consacré soit illustré par la photo de Zappy !






















La semaine dernière bousculant les traditions, la directrice de France Culture, Sandrine Treiner, s'est présentée au micro de Guillaume Erner accompagnée d'Emmanuel Laurentin, producteur depuis 20 ans de "La Fabrique de l'histoire". Pour annoncer le départ d'Emmanuel de "La Fabrique" et de fait de la fin de cette émission-là et de son "atterrissage" au Grain à moudre (1). Il était bien de connaître assez tôt ce changement qui a remué la sphère historienne quelques jours après cette annonce inattendue. Laurentin aura donc eu son quart-d'heure warholien sans que ça n'entame ni sa discrétion ni son humilité.

Laurentin fit ses débuts à Radio France en 1986, dans la matinale de Jean Lebrun (France Culture) "Culture matin". Puis ce sera le remplacement opportun de Patrice Gélinet, fin 1996 pour animer "L''histoire en direct". En 1999, pour la première grille de la nouvelle directrice Laure Adler, Laurentin inventera "La Fabrique de l'histoire" en hebdo (le lundi), puis en quotidienne à partir de 2005 jusqu'à aujourd'hui.

Joli parcours, florilège d'invitées et d'invités, pour rendre l'histoire vivante et en prise  directe avec la société moderne et… actuelle ! Laurentin sans relâche a tenu vingt ans. Vingt ans c'est épatant mais quelque part ça doit vous faire vivre deux journées en une. Tant la recherche des sujets, la préparation, les lectures et la documentation représentent une somme de travail considérable. Bien sûr Laurentin pouvait compter sur une équipe (composée exclusivement de femmes, jusqu'à l'arrivée de Victor Macé de Lépinay) qui elle non plus n'a pas démérité. À quelle sauce sera-t-elle mangée à la rentrée ? Personne ne le sait ni même la directrice de la chaîne comme elle l'a annoncé dans la matinale d'Erner mi-juin.

L'histoire à France Culture a toujours eu une place de choix. Laurentin parti, c'est la "vieille école" qui tire son chapeau. Laurentin avait bénéficié de la transmission de ses devanciers (Le Goff, Farge, Perrot,…) et d'une certaine façon de Jean Lebrun, producteur de "La marche de l'histoire" sur France Inter. Ce doit être grisant pour Laurentin de réinventer une émission. Ce doit être grisant pour nous auditeurs d'y plonger bientôt nos oreilles quand nous désertions à la même heure quarante minutes d'actu à la sauce d'un grain moulu.




Alors, avant ses vacances qui j'espère lui permettront de faire le grand vide, un grand merci à Emmanuel Laurentin pour ses matins historiques qui, années après années, nous permirent souvent d'éclairer le présent. Merci à toute son équipe et bonne chance à chacun.



(1) 18h20-19h, à cet horaire il y aura une nouvelle émission, nouveau nom, nouvelle équipe, plutôt autour de l'actualité à travers le prisme de jeunes chercheurs en sciences humaines,

mardi 18 juin 2019

Lettre ouverte à Madame Sibyle Veil, Présidente Directrice Générale de Radio France…

Madame la Présidente Directrice Générale de Radio France,
Dimanche dernier Frédéric Martel, producteur à France Culture vous recevait, de 19h à 20h, dans "Puissance douce" (1). Je pense que vous êtes consciente de votre privilège de pouvoir disposer d'une heure de tribune sur une chaine publique d'un groupe que vous présidez. Vous aurez sans doute, lors d'un prochain Comité Social d'Entreprise Central (CSEC), l'occasion de proposer aux organisations syndicales de pouvoir faire part aux auditeurs de leur inquiétude face à votre plan stratégique 2019-2022 (2).



D'abord, pendant toute cette émission je vous ai écoutée, j'ai pris des notes mais, j'ai le regret de vous le dire, je n'ai pas entendu la radio. Je suis connu pour être un écouteur et donc je me pique d'avoir quelques qualités pour écouter(3). Je n'ai pas entendu la radio qui devrait battre en vous. Une radio qui me parlerait, qui me mettrait dans la confidence, qui m'assurerait qu'au-delà des chiffres que vous savez si bien asséner, notre histoire va se poursuivre. Au lieu de quoi, sans la moindre modulation, comme à l'Assemblée nationale et comme vous l'aviez fait devant le CSA il y a un an, vous avez dit la messe ou plutôt votre catéchisme. D'une vision technocratique et glaciale de l'avenir de la radio publique. D'ailleurs ce mot "radio" vous le prononcez si peu qu'on pourrait croire que vous l'avez déjà remplacé par le sémillant "audio". 

Pour faire bonne figure Martel avait invité trois journalistes (4). Ces derniers, très au fait de l'actualité de Radio France, ont eu beau vous poser des questions pertinentes vous avez répondu de cette façon qui va devenir votre marque de fabrique, avec les mêmes mots, défendant votre projet et incapable d'imaginer les alternatives qui existent et dont vous n'imaginez même pas vous saisir ! Martel cite l'article de Mauduit (5) dans Mediapart, vous rebondissez avec une pirouette mais ne répondrez pas à la différence d'évaluation qu'a fait le cabinet Tandem concernant les charges salariales prévisionnelles et celles de votre plan (ce qui a des incidences énormes sur les emplois qui pourraient disparaître). 


Je pourrai reprendre chacune de vos phrases et les remettre en question ! Vous psalmodiez vos mantras de façon très douce, vous pourriez être persuasive si nous ne savions pas que derrière la belle mécanique que vous appelez de vos vœux se cache un effroyable plan de destruction massive de la radio de service public. Vous faîtes votre des orientations impulsées directement par l'Élysée et par Bercy. Pour ne pas dire par Emmanuel Macron lui-même. Sur les bancs de la même école vous avez appris l'enfumage avec un verbiage dont personne (ou presque plus personne) n'est dupe.



Bérénice Ravache, Jack Dorsey















Preuve s'il en fallait une quand vous dîtes que l'écoute de Fip est confidentielle ! Faudrait savoir ! C'est votre sentence ce dimanche quand quelques jours plus tôt Bérénice Ravache directrice de Fip recevait Jack Dorsey, patron de Twitter. Alors pas si confidentielle que ça la radio qui dans deux ans fêtera ses 50 ans ? Dommage que dans cette école nationale d'administration on ne vous ait pas fait entendre les voix des dirigeants (du groupe ou des chaînes) qui vous ont précédée. Plusieurs parlaient radio sans grésiller mais avec un cœur qui battait pour un média qu'il devait défendre et développer.

Si cette lettre arrive jusqu'à vous en ce jour de grève, j'espère que vous la lirez. Je n'ai absolument aucune espérance qu'elle puisse vous mettre quelque doute que ce soit. Pourtant si vous aviez un peu moins d'assurance, un peu moins de certitudes, un peu moins de distance avec les salariés de Radio France, vous auriez pu écouter des femmes et des hommes qui vous auraient parlé radio. Pas numérique ! Radio. Ce formidable média que vous louez mais que vous ne connaissez pas et dont vous connaissez encore moins l'histoire intime.


Dimanche soir vous avez eu de la chance, Martel d'ordinaire perfide avec ses invités ne vous a pas gratifié d'un de ses mots qui ne font rire que lui, ni n'a essayé de vous mettre en difficulté. Vous avez bien fait d'aller là c'était sûrement le meilleur endroit ou vous pouviez être sûre de ne pas être contredite ! Autrefois (du temps de Peyrefitte, vous connaissez ce directeur de l'information à l'ORTF ?) suite à votre passage sur l'antenne on aurait parlé de radio d'État. C'est pareil aujourd'hui, grand commis de l'État vous accomplissez, avec beaucoup de zèle et de détermination, le fait du Prince. Pensez-vous vraiment que les auditeurs et le personnel vont avaler la couleuvre ? Non, et ils risquent de le dire assez fort si on veut bien (pour les auditeurs) leur donner les éléments du débat ou de votre projet stratégique.



La Maison de la radio, vue du ciel















Pour conclure, Madame, vous n'avez pas le droit de détruire Radio France. Vous devez accepter la contradiction et convoquer les auditeurs aux États Généraux de la radio publique qui seraient la suite logique de la consultation citoyenne d'octobre dernier. En aurez-vous le courage ? En aurez-vous l'audace ? En aurez-vous la dignité ?

À bon entendeur, salut !

P.S. : J'espère Madame que vous saurez conseiller à votre futur directeur de la musique, Didier Varrod, de ne pas avoir la maladresse de publier les "playlists de grève" comme ce dernier l'avait fait en juin 2015 pour France Inter,

(1) J'ai traduit en français pour que votre groupe soit en accord avec sa philosophie de la promotion et diffusion du français. Nous restons persuadés que Martel a une capacité énorme d'influence dans les médias et qui sait à Radio France ?
(2) Le Livre blanc "Radio France 2022, une nouvelle ambition de service public",
(3) Je réalise ce blog depuis juillet 2011 et ai publié 2060 articles sur la radio publique,

4) Amaëlle Guitonjournaliste à Libération, spécialiste des enjeux numériques. Emmanuel Paquettejournaliste à l'Express, spécialisé nouvelles technologies et médias. Gilles Fontaine journaliste à Challenges,
(5) "Crise à Radio France: un rapport dément les chiffres de la direction", 16 juin 2019,

lundi 17 juin 2019

Un gringalet dans un jeu de quilles…

J'écris ce billet samedi pour parution aujourd'hui. J'ai carrément le blues. Une machine infernale est en marche. Et à moins d'un changement de régime, je vois mal comment l'opération programmée d'extinction de la radio publique (fréquence historique) s'arrêterait. Bien plus que la mue c'est tout un esprit qui n'anime plus, ni les élites (de l'État au Ministère de la Culture, en pensant par la représentation nationale) qui n'écoutent pas les programmes de radio (je ne parle pas des infos), ni la pléthore de dirigeants (cadres en tout genre, directeurs de chaînes) qui managent cette entreprise audiovisuelle, Radio France, comme ils le feraient aussi bien (aussi mal) avec une start-up, une grande enseigne de distribution, où une boîte de téléphonie (sans fil). 



On nous a baratiné et cassé les oreilles, depuis cinq ans, sur les principales chaînes de Radio France en fin de chaque émission pour nous "vendre du podcast". Il fallait podcaster à tout va. Clicque, clique, clique. Quitte à ne jamais mettre une oreille dans sa bibliothèque qui, peu ou prou, ressemblait à la plus petite plateforme d'une enseigne de distribution alimentaire ! Une fois le podcast bien installé dans les mœurs médiatiques il ne restait plus aux dirigeants de Radio France qu'à roucouler, sûre qu'avec cette "option" ils allaient renouveler l'audience et attraper du "jeune" en moins de temps qu'il ne le fallait pour le dire.

L'affaire s'accompagnant de débauche numérique, de mots tarte à la crème -média global, radio filmée -, de communication syncopée, de roucoules au-delà de l'audible et d'auto-satisfaction que celle de Didier Varrod (1) pourrait apparaître comme humble (sic) ! L'affaire était entendue ou devait s'entendre "Le XXIe siècle serait numérique ou ne serait pas" ! Et bam on reçycle une pensée illustre de Malraux, on pose dans une galerie, on se surexpose chez Médiamétrie (un club à la mode) et on fait les yeux doux aux tutelles qui ont trouvé enfin une dirigeante à la hauteur pour "tailler dans le lard".

Ça c'est ce qui se joue sur les podiums médiatiques. Quand "vu et connu", apparaît en semelle de plomb (de chez Dior) un jeune loup spécialiste des boîtes mais pas de Graeme Allwright. Patatrac le joli château de cartes (numérique) que Laurent Frisch, Directeur du Numérique et de la Production (Radio France) nous vendait en toutes occasions s'écroule. Où l'on découvre que les podcast de Radio France ne sont pas assez "protégés" et peuvent être exploités et diffusés par d'autres opérateurs de musique et ou de podcasts. Gallet (2) a mis les pieds dans le PAF (Podcasts Audio Français) et à cause de lui on est en train d'assister à la retraite de Russie, Apocalypse now et à la Saint-Barthélémy réunis.



Les "petits" podcasteurs se rebiffent avant d'être mangés tout crus, les gros veulent encore plus de gâteau et Radio France profitant du "malaise" annonce sans barguigner l'ouverture aux co-productions comme ça, entre deux, dans la panique d'une gestion pour le moins légère d'autorisations pour tel ou tel de diffuser ses podcasts et l'interdiction pour d'autres (3). 

Alors que tout laisse entendre que la mue de Radio France file vers l'inexorable destruction massive des métiers, des savoirs-faire et des pratiques, pendant ce temps ailleurs dans le monde, d'autres petits génies inventent la radio de demain sans en faire tout un fromage. "Il s’agit d’une nouvelle liste de lecture Spotify qui associe le meilleur des émissions d’actualités, y compris la pertinence et la personnalité des hôtes, au meilleur de la diffusion audio en continu (à la demande, en lecture personnalisée et en découverte) », explique Spotify. « Celle-ci combine la musique que vous aimez avec des mises à jour mondiales pertinentes et opportunes issues de sources réputées – le tout dans une expérience d’écoute homogène et unifiée." (4) 

T'as compris ? Les dés sont jetés et pas que les dés (5) ! Une forte pluie va tomber ("A hard rain's a-gonna fall")
(À suivre)
Demain "Lettre ouverte à Sibyle Veil"…

(1) Le futur Directeur de la musique de Radio France (xème dirigeant récemment nommé) affirme avoir découvert la quasi totalité de la nouvelle chanson française dans son émission hebdomadaire de France Inter,
(2) Dans le rôle de St Innocent (aux mains pleines) le startuper a réussi non seulement à se mettre tout le monde à dos, renverser la table à Radio France et grimper sur son arbre roucouler avec dans son bec LE fromage, 

(3) Le 11 juin 2019, Laurent Frisch, annonce dans "Du grain à moudre" sur France Culture, [il est] "dans le champ des possibles d'accueillir les contenus d'autres producteurs" [que ceux de RF s'entend, ndlr]. Des coproductions pourquoi pas aussi …",

(4) Avec la nouvelle playlist intitulée Your Daily Drive, Spotify imite la radio avec de la musique et des podcasts sur l’actualité"" in "Comment Spotify pourrait tuer la radio traditionnelle", PresseCitron, 12 juin 2019. On notera "imite la radio" !

(5) Dans un article publié le 16 juin sur Mediapart, Laurent Mauduit écrit à propos de Sibyle Veil : "En assurant la promotion de l’une de ses proches à la tête de Radio France, Emmanuel Macron attend d’elle qu’elle se comporte comme une préfète. Qu’elle coupe dans les crédits comme dans les effectifs. Qu’elle fasse des économies sans trop se soucier des missions de service public." in "Crise à Radio France: un rapport dément les chiffres de la direction", 



Pour mémoire : "À tant d'idées, d'images, de sons,… à toutes ces rafales de suggestions déclenchées vers la foule secrète des esprits, bref à la radio fallait-il une maison ? Oui." Charles de Gaulle, 14 décembre 1963,
(Emmanuel Laurentin, producteur à France Culture, avait révélé pour les 50 ans de la Maison de la radio, qu'il avait retrouvé les notes de de Gaulle et que ce dernier avait biffé le mot "mission" pour le remplacer par "maison")