lundi 30 juin 2014

Señor… vous avez dit seniors

Daniel Mermet © Radio France - Claude Abramowitz















Il faut bien derrière les mots poser des actes si l'on veut être crédible. C'est ce qui arrive à Radio France qui a décidé de "rajeunir ses antennes". Et comme d'habitude la presse s'engouffre dans ce leitmotiv sans même se poser la question du sens : 
• "Rajeunir les antennes" est-ce que ça veut dire "rajeunir les programmes" ? 
• "Rajeunir les antennes" est ce que ça veut-dire, par effet induit, "rajeunir les auditeurs" ? 
• Et enfin "rajeunir les antennes" est-ce que ça veut dire, peu importe son travail de production ou d'animation, du moment qu'on est "jeune" on peut "rester à l'antenne" ? 

Qui a fixé les seuils d'âge ? Age physique ou âge moral ? Les jeunes qui vont quitter l'antenne étaient-ils déjà "vieux" et les "vieux" qui vont rester sont-ils donc toujours "jeunes" ? Plutôt que de tenter répondre à ces questions la presse et la horde de commentateurs patentés constatent les faits et versent leurs diatribes en fustigeant les "vieux" en annonçant d'emblée leur âge. Levaï 77 ans, Mermet 71, pour Veinstein on a échappé à son âge mais il quitte quand même l'antenne de France Culture (1). Quand à Frédéric Lodéon il semble bien que son âge n'ait pas été rédhibitoire puisqu'il passe d'Inter à Musique !!!

À ne jamais parler du fond, la presse n'a plus d'autre solution que de surfer sur le plus visible ou le plus pipole "l'âge du capitaine" (2). Que Levaï excelle à la revue de presse soit, il a largement fait ses preuves, qu'il puisse laisser la place à d'autres n'est pas indécent. Que Mermet qui a inventé beaucoup de choses en radio considère son éviction comme politique soit, que pour autant il n'ait pas depuis longtemps préparé la transition avec son équipe de "reporters" c'est dommageable pour l'émission (à la trappe), pour les journalistes concernés qui ne savent pas du tout à quelle sauce ils vont être mangés, et pour lui s'il voulait continuer à faire de la radio… le week-end. Quant à Veinstein son émission, "unique" pour recevoir cinq jours par semaine des écrivains, avait toute sa place sur une chaîne culturelle, mais lui y avait-il toujours sa place ?

Il faudra attendre les grilles de rentrée pour commencer à faire le tri dans "cette grande vague de jeunisme" paravent bien fumeux qui "cache" les nouvelles politiques de programme co-dirigées par Frédéric Schlesinger, directeur des antennes et des contenus du groupe Radio France, les directeurs de chaines et les directeurs de programme de ces mêmes chaînes. C'est, passée la conférence de presse de rentrée, que l'on saura à quoi s'en tenir et qu'il conviendra de tenter comprendre cette "nouvelle politique de programmes". D'ici là les gazettes de tout poil vont continuer dans le pipole et le vulgaire au risque de nous faire croire qu'elles s'intéressent à la radio quand, par effet d'annonce, elles ne réagissent qu'à l'événement éphémère et souvent absolument dérisoire.

(1) Levaï ex-directeur de l'info de Radio France, puis présentateur de la revue de presse en semaine sur Inter, puis de celle de fin de semaine jusqu'au 22 juin 2014. Mermet producteur de "Là-bas si j'y suis" sur France Inter depuis 1989, mais de tellement de choses avant sur France Inter et France Culture. Veinstein producteur de "Du jour au lendemain" sur France Culture, mais historique de la chaîne pour "Les nuits magnétiques", "Surpris par la nuit"…   Ne pas louper sa dernière de "Du jour au lendemain" où il s'invitera vendredi 4 juillet,

(2) On remarquera que pour l'instant les femmes échappent à cette "sanction". Evelyne Adam qui animait "La compil'" sur France Bleu quitte l'antenne, mais je n'ai pas lu que ce soit pour une question d'âge…

samedi 28 juin 2014

Le passage secret… (du son à l'image)

















"Heureux qui, comme Mat Jacob, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit l'émotion,

Et puis est retourné, plein d'images et de sons,
Vivre entre ses photos, ses beaux reportages !" (1)

Ce Mat Jacob ne fait pas de radio mais a eu l'occasion à onze reprises d'accompagner Tintin-Heraud dans ses pérégrinations dominicales par les chemins de France ou les mers ultra-marines, là où "Il existe un endroit" (2). Il y a réalisé "un documentaire court (de 4 à 5 min) pour permettre aux auditeurs internautes de découvrir le portrait de l’endroit dont il est question à l’antenne chaque dimanche, en vidéo. Une à deux fois par mois, c’est un endroit (un lieu habité) qui est exploré par l’image. Le regard du photographe et réalisateur Mat Jacob saisit l’esprit des lieux par les sons en laissant l’endroit « parler », et par des bribes de témoignages des personnages qui habitent et aiment cet endroit."

Les onze vidéos ont fait l'objet d'un site dédié - "À l'endroit" - et complètent les dix-huit rediffusions choisies et diffusées le samedi et le dimanche à 14h (3). Si je relève le travail particulier de Mat Jacob c'est pour tenter de mieux comprendre les effets de la "radio augmentée" pour laquelle ici le producteur avait une "vraie vision" (sic). Alexandre Heraud, "vieux" baroudeur des ondes, voulait qu'à la qualité du son radio soit associée une qualité d'image qui sublime les reportages vécus et soit fidèlement rendue via internet. Et Heraud d'avoir choisi un professionnel "contemplatif" qui, par l'image, pourrait "être éloquent" (4).


Fort du Petit Bé - Saint-Malo - © Mat Jacob














Pour nous les auditeurs de son (qui se suffit bien à lui-même) ces images vont compléter notre propre tableau imaginaire. Il semble que pour les internautes elles vont "alimenter son œil pour, qu'effet induit, il aille jusqu'à tendre l'oreille". Dans notre entretien Heraud a évoqué des "portraits sensibles" qui ne seraient pas sans nous rappeler une certaine Kriss (5). Une Kriss qui n'aurait sûrement pas manqué de nous faire des "collages" inattendus, surprenants, décalés. J'attends, mes chers auditeurs, vos avis et commentaires…

(1) Adaptation très libre par ma pomme des beaux vers de Joachim du Bellay, un pote à moi !
(2) Alexandre Heraud, France Inter, le dimanche à 16h, depuis la rentrée de septembre,
(3) Aujourd'hui à 14h "En Camargue", et demain même heure "En pays Diois"
(4) Mat Jacob est co-fondateur du collectif "Tendance floue",
(5) France Inter, 2000-2004, 

Un blondin de Potok… basque !  © Mat Jacob

vendredi 27 juin 2014

Globalement radio…

© Ina















Le n°2 de la revue "Ina global" vient de paraître et dès le premier feuilletage - page à page - ce numéro apparaît plus chaud et donne envie de lire et d'être lu. C'est une première impression générale et ce n'est pas seulement parce que ce n°comporte deux articles sur la radio, ce qui n'était pas le cas du n°1 qui n'en comportait aucun. Définitivement l'Ina ne doit jamais faire l'impasse sur la radio au risque de se renier dans sa mission initiale de documentation et conservation des archives radiophoniques (1).

Page 126, Marc Fernandez (2), dans un article intitulé "Avec la radio, les oreilles ont des yeux", tente d'analyser le phénomène d'évolution du média titillé par l'image et les adjectifs tendance comme "filmée, augmentée, connectée, 2.0, social et enrichie" (3). "Il était devenu essentiel, voire vital, que les stations [de radio] s'adaptent et investissent le numérique. Et elles l'ont toutes faites en commençant par la vidéo. une évidence et une obligation tant celle-ci est devenue incontournable sur Internet." Suit un exposé qui montre les étapes récentes de l'installation des caméras dans les studios de radio, et ses effets immédiats sur le rajeunissement de l'audience, vitale et absolue nécessité pour les radios publiques comme pour les radios privées dont la moyenne d'âge des auditeurs ne cesse de grimper quand, analyse Fernandez, "les plus jeunes, qu'on appelle la génération Y, ultra-connectée, utilisent peu, voire pas du tout, le poste de radio traditionnel mais ils sont constamment avec un écran à la main."

Il est intéressant de lire : "On vit dans un monde de l'image, l'auditeur y va naturellement. Mais quand on met de l'image sur la radio, au départ, cela ne semble pas normal. Et s'il s'agit uniquement de montrer ce qui se passe dans le studio, cela n'a pas vraiment d'intérêt. Si l'on diffuse de la vidéo 24 heures sur 24, cela dénature complètement ce qu'est la radio, qui ressemble alors à la télévision des débuts." (4) Tant mieux donc que les principaux protagonistes du filmage radio aillent un peu plus loin que le bout de "leur" caméra. Vous le lirez cela a forcément un impact sur la "narration" radiophonique qui, du même coup, tend à se rétrécir (en terme de formats) et à valoriser l'extrait plus que l'émission entière.

Fernandez poursuit et enfonce le clou : "Il est cependant réducteur de parler uniquement de radio filmée et plus judicieux d'avancer le terme de radio 2.0 ou de radio visuelle, tant le numérique, le transmédia, la complémentarité prennent le pas sur la seule vidéo." Plus inquiétant de lire : "La technique influe sur le contenu" (4). Et comme une fatalité et un pronostic "tragique" "Nous allons vers une uniformisation de tous les médias." (4) Petite remarque au passage : il serait de bon ton que les prochains articles soient aussi illustrés avec des photos de femmes de radio.



















Mais, cerise sur le gâteau de ce deuxième numéro de la revue qui porte "un autre regard sur les médias", la transcription texte de la "Radioscopie" de Roland Dhordain par Jacques Chancel. Dhordain, "patron" de la radio  au sein de l'ORTF en 1968 (Inter, Culture, Musique), interviewé par un Chancel qui, depuis trois mois, a inventé (5) une émission de conversation avec un invité unique qui se prolongera jusqu'en 1990 réalisant ainsi 6826 Radioscopies.




(1) Suite à l'éclatement de l'ORTF en 1974, la création en 1975 de l'Institut national de l'audiovisuel (Ina) est née du regroupement de trois services de l’ancien ORTF : les archives, la formation professionnelle et la recherche,
(2) Journaliste, est cofondateur et rédacteur en chef de la revue Alibi,
(3) Voir mon billet sur "RTL, la radio amplifiée",
(4) Christophe Pauly cité in "Avec la radio les oreilles ont des yeux", Ina global, n°2, Juin 2014,
(5) Octobre 68, nouvelle grille des programmes d'Inter, le premier invité de Chancel -un ami - est Roger Vadim.

jeudi 26 juin 2014

Une définition (sexuée) de la radio…

En 2014, la radio a cent ans, Samuel Muller, professionnel de ce média a choisi de réaliser une série "Quel est votre définition de la radio ?" avec plus de trente vidéos disponibles. La vidéo jointe qui, entre autres tournait avant-hier sur Twitter, a l'inconvénient de ne "montrer" aucune femme pour témoigner mais bien quatre hommes connus Bellemare, Vendroux, Bigot et Legros. Et alors ? Le séquençage (et de fait le montage) par "petits modules" suggère, induit des témoignages de "genre". Qu'il ne soit jamais indiqué que l'épisode fasse partie d'une série est pour moi une erreur tant le risque est grand de se contenter de ne visionner que l'épisode "mis en avant". Le risque de ces découpages/saucissonnages est bien de donner une "image" trop partielle, tronquée, pipée d'un ensemble. Je suis assez satisfait qu'avec cet exemple on puisse en apprécier les limites et les failles, et comprendre que si les formats courts sont dans l'air du temps ils ont les inconvénients de leurs avantages.

Ce billet a été modifié depuis la version mis en ligne à 8h30. Pour deux raisons : l'interpellation justifiée d'Hervé qui anime le blog "Le Transistor" (1) et une conversation avec Samuel Muller. Je regarderai sur la durée les 32 "épisodes". Dans un premier temps je me suis intéressé à ceux qui en sont les "acteurs". Sur la totalité de la série : quatre-vingt-sept hommes interviewés et onze femmes. Sur ces onze femmes deux travaillent pour le service public (France Info, France Bleu). Bigre ! Pourtant le service public ne manque pas de femmes au micro (journalistes et productrices), à la réalisation ou comme attachées d'émissions. 

Souhaitons que pour les épisodes suivants les femmes soient beaucoup plus représentées et conseillons sympathiquement à Samuel Muller de lire "La sagesse …" (1) de Kriss pour qu'il nous propose quelques portraits sensibles… de femmes de radio.



(1) Qui me donne un "pan sur le bec" ce matin sur Twitter : "Critique très injuste ! Samuel Muller a interviewé Raphaelle Duchemin, Billie, Sophie Gaillard, Linda Lorin et bien d'autres..."
(2) "La sagesse d'une femme de radio" Kriss, coédition L'Œil neuf (Jean-Claude Béhar) & France Inter, 2005,




mercredi 25 juin 2014

Laurent Ruquier fait sa valise…

Laurent Ruquier quitte donc Europe 1 à la rentrée après quinze ans d'"On va s'gêner" pour, à RTL, remplacer Philippe Bouvard dans les "Grosses têtes". Summum de la consécration pour celui qui met cette émission et son animateur au plus haut de son panthéon radiophonique. Prétextant la sortie de son livre "Radiographie", au titre plat et raté -tout le monde ne peut s'appeler Chancel et inventer "Radioscopie" (1)-, Laurent Bazin, l'anchorman de la matinale recevait ce 23 juin Laurent Ruquier qui, avec simplicité, a retracé sa carrière à France Inter et à Europe 1 et… ses jeunes débuts à RTL.

Au-delà de réaliser un rêve professionnel en animant une émission mythique de la station de la rue Bayard, Ruquier, nostalgique, va relancer dans "ses" "Grosses têtes", "La valise" autre moment d'anthologie radiophonique. Et tant qu'à faire il y ajoutera la participation complice de son animateur de l'époque, Fabrice. Tous les ingrédients sont donc là pour prolonger le mythe, les mythes de la "radio de papa". Ruquier enfile les chaussons bouillants d'un Bouvard qui pour l'instant, sans tambour ni trompette, va quitter une station à qui il a donné 37 ans de sa vie professionnelle (2). Ruquier va faire du Ruquier, immuable, et, sur ce créneau qui lui a si bien réussi, ce n'est sûrement pas demain qu'il fera sa valise…

(1) Sur France Inter à 17h de 1968 à 1990,
(2) Aujourd'hui dernier enregistrement des "Grosses têtes" version Bouvard, avec écrans géants Rue Bayard pour permettre à ceux qui n'auraient pu entrer d'y assister,



mardi 24 juin 2014

Les programmes d'été des chaînes radio (à l'ORTF)…

En ces temps-là, la mécanique des grilles d'été avait un certain charme ! Désuète et quelquefois ronflante. Quant aux programmes proposés sur Culture et Musique on voit le chemin parcouru. Chemin n'est pas le bon mot, autoroute conviendrait mieux. Ces quatre vidéos sont extraites de "Micros et caméras" le magazine de l'ORTF consacré aux coulisses de la radio et de la télévision. D'ailleurs pour aller dans le sens du futur potentiel rapprochement des deux entités Radio France et France Télévision ne conviendrait t-il pas immédiatement de relancer ce magazine… fédérateur ? 

France Inter : la radio qui fait le poids et "bon ménage" avec Pierre Wiehn, futur directeur de la chaîne. Où l'on découvre Madame Inter, Annick Beauchamp qui entame une "tournée des plages" qui démarrera à Saint-Malo et où elle croisera un jeune "mistigri".



Les programmes d'été des trois chaînes de radio : France Inter, France Culture, France Musique. Si la TV vous intéresse Pierre Sabbagh vous apprendra que la programmation est fonction de la météo dans un programme adaptable (à 25'). La radio commence à 32'. "Nous dépayserons le programme de France Inter en Corse et nous y installerons des émetteurs de vacances… Et 17h de programmes "Inter Corse"… précise Roland Dhordain le directeur de la radio à l'ORTF.



Bien avant qu'Yves Mourousi s'asseye sur le bureau de François Mitterrand, pour interviewer le Président de la République, Roland Dhordain, directeur de la radio à l'ORTF s'asseoit sur son propre bureau face à Mourousi (à 7'09") et détaille les programmes de la radio, des radios qu'il aime et qu'il dirige…



"Je voudrai rassurer tous ceux qui sont inquiets de l'avenir et du développement de France Culture…" annonce Roland Dhordain dès le début du reportage de "Micros et Caméras". "Ce que l'on ne sait pas c'est que France Culture coûte deux fois plus cher que France Inter et c'est parfaitement normal…" ajoute Dhordain.

lundi 23 juin 2014

Des mots, toujours des mots…















Et voilà que RTL crée la "radio amplifiée". Késako ? Le son du poste démultiplié dans chaque pièce de la maison ? De nouvelles fréquences thématiques, culture, sport, santé ? Une radio de nuit genre "Les noctambules sont sympas" (1). Non rien de tout ça, juste la mise en ligne du nouveau site de la station rtl.fr (2). Et, histoire de bien en amplifier l'effet, RTL en a fait l'annonce le… 18 juin. Des fois que les jeunes auditeurs internautes de la chaîne en aient le frisson et s'engagent comme un seul homme à rejoindre ce site toutes affaires cessantes. RTL sait faire dans la grandeur. La preuve.

"Pionnier de la Social Radio, RTL poursuit ainsi la digitalisation de son offre de programmes et réinvente son média d’origine avec la Radio Amplifiée. Concept précurseur d’une consommation radio en son, en image et en constante interactivité, la Radio Amplifiée constitue une expérience inédite et unique dans le paysage média d’aujourd’hui." précise le communiqué de la chaîne. Nous voilà bien, en quelques mois  RTL nous aura fait découvrir la "Social radio" et la "Radio amplifiée". Mais jusqu'où iront-ils ?

Le mouvement des mots et des concepts autour de la radio vient juste de commencer. Les superlatifs vont pleuvoir, les concepts creux faire florès, les "attrape-couillons" se déchaîner, les "faux-nez" envahir la promotion. Pour, au final, faire quoi à la radio, en contenus, en son, en inventions éditoriales ? Rien sans doute ou si peu. La technologie continue d'exciter les créateurs numériques et on en rajoute autour, par dessus, dedans, mais "au fond" rien ne change et rien ne va changer. Les images, la vidéo, l'interactivité sociale (sic), l'immédiateté de l'info sont des marchés captifs (re-sic), alors que la radio en elle-même a depuis longtemps atteint son apogée. Ça bouge autour, ça ne bouge plus dedans. L'invention ne viendra plus de l'"intérieur" et vous verrez que le son finira par devenir accessoire à la radio… On en reparlera.

P.S. : Ceci étant, le site rtl.fr est très agréable à parcourir pour sa lisibilité, son épure et la hiérarchie de ses rubriques. C'est bien de la "radio amplifiée", de la radio d'aujourd'hui qui se regarde et ne s'écoute presque plus même si elle s'entend… depuis cent ans.

(1) Référence à la mythique émission de la station "Les routiers sont sympas" animée par Max Meynier, du lundi au vendredi, 20h, 1972-1983
(2) À 1 million d'euros la facture de quoi faire rêver Syntone qui projette aussi de proposer son site en "responsive design" technologie qui permettra de l'adapter aux différents écrans. Là je pense Etienne qu'il va falloir lancer un Syntoneton !

dimanche 22 juin 2014

rf8… Gordini (avec deux bandes blanches)

Bon, rf8, la plateforme musique de Radio France est en ligne depuis plusieurs semaines. Distinguée, sélective, sans clique et sans clac, elle donne envie d'y revenir une fois qu'on y a goutée. Ne me demandez pas de comparer avec Deezer et autre Spotify je ne saurai pas faire. Le principe de playlists élaborées par les producteurs des sept chaînes du service public est assez enthousiasmant sauf bien sûr à aller jusqu'à écouter la playlist d'une émission qui vous donne de l'urticaire genre enfumage des esprits en fin de matinée sur france Inter ou sur une autre chaîne telle animatrice venue faire de la culture musicale comme d'autres étalent la confiture… Mais sinon il y'a de quoi passer de longues heures à écouter de la musique et à faire de belles découvertes.


















Mais qui sait que rf8 publie plusieurs fois par semaine de nouvelles playlists ? En parle-t-on sur les chaînes de Radio France ? Pas entendu ! Et puis ce nom (inconnu) qui claque bien mais qui pour l'instant ne circule pas et ne fait pas partie des marques identifiées et citées facilement dans le langage populaire ou dans le langage médiatique du Paf (Paysage audiovisuel français). Un peu comme Tf1, RTL, RFI, RFM, RMC voire EDF. On sait que les acronymes à trois lettres se mémorisent bien, s'énoncent facilement et n'ont plus jamais besoin de décliner les mots que cachent leurs initiales. Une reconnaissance en béton aurait pu dire Francis Bouygues l'acheteur malin et chanceux de "Télévision française 1". Par contre quelques amis avisés de la chose radio ont pour cet rf8, non identifié, évoqué :
• la R8 ou Renault 8 et son modèle sport R8 Gordini,
• républicaine française 8 (faudrait-il qu'on passe d'abord par la VIème République ?),
• rf8 d'accord mais, où sont les rf7, rf6, et tutti ?

Voilà bien un souci, les chaînes de Radio France ne sont pas identifiées par le "préfixe" RF. On ne dit pas Radio France Inter, pas plus que Radio France Musique et donc l'acronyme RF, réservé à Radio France, n'est pas usité : il s'écrit mais ne se prononce jamais. Dans le magma audiovisuel comment rf8 peut-elle être distinguée, reconnue et associée à sa maison mère ? Particulièrement si l'objectif second de cette plateforme serait de donner l'occasion de découvrir les radios qui se "cachent" derrière les programmateurs de ces playlists. Mais il y a aussi sur le site (bien fait et épuré) de rf8 un onglet intitulé "le direct" (non disponible actuellement). Heu le direct ? Radio France ne va quand même pas inventer un nouveau ruban musical alors qu'existent "en magasin" FIP et Le mouv' ? Aie, l'avenir de ces chaînes hertziennes serait-il compromis ? Pour un passage définitif en web ?  Pour utiliser les fréquences disponibles pour d'autres chaînes du service public ?

Au titre de l'harmonisation des antennes ne doutons pas que Frédéric Schlesinger (1) se penche aussi sur le cas de rf8.

(1) Directeur des antennes et des contenus à Radio France,

samedi 21 juin 2014

Michka Musique… sur France Culture

Coordonné par M. Assayas






















Pour être sûr de coller "vaille que vaille" à l'actu, "Les matins" de France Culture (1) n'a pas hésité, hier matin, à anticiper "La fête de la musique" qui va exploser aujourd'hui partout en France et peut-être même en Europe. Et enfin on a respiré, étranglés chaque jour par la politique, l'économie, les guerres et le social (traître). On ne se lassera jamais de s'interroger sur le pourquoi du comment le "vendredi" serait un jour optimum pour revenir à la "culture" et avoir un ton plus léger (2) ? Voilà encore de la mécanique, du calibrage, du formatage (d'esprit) et un didactisme à pleurer. Le vendredi étant veille de fin de semaine (Ouiken en byzantin moderne,) les super-penseurs de nos programmes de vie ont donc décidé qu'il fallait sans doute commencer à se distraire et faire un break avec "la tragédie permanente du monde". Que d'attentions, de sollicitude et de… foutage de gueule (3).

On en a rien à f… du confort des directeurs de chaîne, de programme et de conscience qui une fois la "création radiophonique" (sic) mise en petites cases (cellules… de montage) et plannings s'imaginent avoir rempli leur mission vis à vis du sacro-saint "cahier des charges". La mécanique intellectuelle de l'horloge est IN-SUP-POR-TA-BLE. Ok ? You know what i mean ? Stop ! Au feu ! Au-secours ! On en peut plus de cette forme de matinale calibrée à l'extrême qui essayerait par tous les moyens de nous faire croire que "Les matinales" de Claude Dupont, le "Culture Matin" de Jean Lebrun seraient à ranger au titre des antiquités. Cette intrusion totale et PARASITE de l'info nous gave, nous désespère et nous oblige à nous boucher les oreilles. Ce doublon avec la matinale d'Inter sert qui, sert quoi ? En tous les cas ni l'image de marque de l'info ni celle de la culture. Que chacun "reste chez soi" et l'identité des chaînes sera bien gardée.

Encore merci Michka (et Marc Voinchet) de cette intrusion salutaire dans le maëlstrom des matinales qui sur le service public se ressemblent toutes et pour lesquelles le nouveau Pdg Mathieu Gallet veillera au grain pour que justement elles ne se ressemblent plus.

À bon entendeur, salut !

(1) Du lundi au vendredi, 6h30 à 9h. Anchorman Marc Voinchet,
(2) Un coup de pot que ce ne soit pas le jour du poisson,
(3) Je tape mon papier en swinguant sur Steely Dan,
(4) Début des années 80 sur France Culture,





La matinale de Claude Dupont,

vendredi 20 juin 2014

Mathieu Gallet à l'Assemblée Nationale… le film

Mathieu Gallet
















Hier, (c'est pas que je m'ennuyais), mais j'ai regardé en plusieurs fois, l'audition de Mathieu Gallet, Pdg de Radio France à l'Assemblée nationale où, le 18 juin, devant la commission des Affaires culturelles, il présentait son projet de management de l'entreprise publique et répondait aux questions de la représentation nationale (1). Pour écouter cette audition il faut pouvoir y consacrer 1h53 de son temps quand tout un chacun vaque à ses occupations, que Morandini enfile des perles, que le football occupe 1 milliard d'habitants, que quelques autres écoutent la radio (43 millions en France) et que le raton… laveur. Je résume ci-dessous quelques points évoqués et affirmés par Mathieu Gallet :

• Définition de son projet de management (circuits courts, pas de management d'"en haut", management intermédiaire),
• Un comité exécutif de moins de dix membres,
• Un comité éditorial comprenant les directeurs d'antenne,

• Radio France a un triple problème :
   - moyenne d’âge trop élevée,
   - profil socio-culturel pas assez populaire,
   - stagnation de l’audience,

• Radio France n’est pas un modèle de mixité tant à l'antenne que parmi les invités reçus sur les 7 chaînes du groupe,

• Radio France est une gamme de marques et de services,
 Trois chaînes généralistes France Inter, France Culture, et de proximité France Bleu,
• Quatre chaînes thématiques : France Musique, France Info, FIP, Le Mouv',
• Les chaînes généralistes doivent être encore plus éclectiques,
• Les thématiques encore plus spécialisées,
• FIP pourrait intégrer RF8,

• Comment consolider et élargir l’audience dans un univers concurrentiel ?
• Comment revisiter et dynamiser la mission de service public ?
• Comment mieux valoriser la richesse des contenus de Radio France ? 



Monique Denoix

















• La radio est un média de l’intimité à valoriser : voix, journaliste, animateur/producteur,
• La radio un média à enrichir par la vidéo,
• Mise en place d'une politique marketing et du développement stratégique, 
• Une politique de développement avec trois composantes :
   - marques, services, publics,
• La direction de la communication sera renforcée et intégrée,
• Un audit va être lancé pour faire évoluer les modes de productions audiovisuelles,
• Opérations événementielles,
• Coordination et sélection des partenariats,

Quelques questions des député-e-s
• Maintenir la gratuité des podcasts,
Quelle synergie France TV, Ina, Audiovisuel extérieur de la France (dont RFI),
• RF8 restera-t-elle gratuite,
• Inventer des passerelles entre les chaînes,
• Vous ne parlez pas de France Culture,
• Annie Genevard : "Vous parlez comme un chef d’entreprise, c’est un «changement de culture" profond",

Prochaine étape : les grilles de rentrée (fin août)

(1) Accompagné de : Catherine Sueur, directrice générale déléguée de Radio France, Frédéric Schlesinger, directeur délégué des antennes et des contenus, Monique Denoix, directrice délégué de la communication. 

jeudi 19 juin 2014

Les images… après

Entendre, écouter… L'urgence en 1914 est de tendre l'oreille à tout ce qui de près ou de loin ressemble à la guerre. L'ouïe avant tout. Pour se remettre dans le contexte de la Grande Guerre il faudrait savoir d'abord se passer d'images et écouter tout ce qui fait son, tout ce qui fait sens. Écouter plutôt que voir.

Le webdocumentaire de RFI (Radio France International) "Fusillés pour l'exemple, l'ultime combat" (1) est un bon compromis pour (d'abord) écouter sans voir. Comme une étape d'un certain recueillement pour entrer dans l'histoire. Le commentaire de Nicolas Offenstadt y incite. Les images confirment, éclairent, se suffisent à elles-mêmes. Sans légende et sans parole elles sont désincarnées. Les images sont venues "après" le conflit, elles se sont figées pour le souvenir, pour ne pas oublier. D'abord il y a eu les cloches à toute volée, la fausse joie de partir au front, les cris de trouille, les premiers tirs, premiers obus, les hurlements, les silences de mort, les pleurs refoulées, les gémissements, les assauts barbares, les agonies,…

Alors peut-être convient-il d'entendre, d'écouter, on pourra toujours voir les images après… ?

(1) De Claire Arsenault et Véronique Barral, 

mardi 17 juin 2014

Les grandes ondes (à l'ouest)…


















(Enfin !) Il s'agit d'un film qui parle de radio (1) ou qui parle de la "fabrique de la radio" pas un clip léché pour vendre une institution radiophonique française (2). En 1974, à quelques jours de la "Révolution des œillets" au Portugal, deux journalistes Julie (Donzelli) et Cauvin (Vuillermoz) tentent de réaliser, avec leur collègue ingénieur du son, quelques reportages pour la SSR (Radio Suisse Romande). Chargés de visiter les lieux que finance la Suisse au Portugal on assiste aux "off" censés aboutir à des reportages "on".

Ce film est sympathique et touchant. À une certaine lenteur… suisse, il faut ajouter le désenchantement du vieux routard-machiste désabusé et de la jeune féministe libérée. Si on échappe pas à quelques clichés : domination professionnelle du chef-dragueur, combi VW défaillant mais résistant, révolution qui ressemble plus à une fête de la musique qu'à celle des œillets, jeune adolescent pré-adulte qui vénère Pagnol et tutti… on touche quand même du doigt ce qui à une époque (récente) a fait la radio publique avec ses tics, ses stéréotypes, ses hiérarchies et ses savoirs-faire. Succulente la scène où les Belges de la RTB (en combi eux-aussi) informent leurs collègues suisses que la révolution vient d'éclater. Où l'on découvre que l'on peut faire de la radio sans pour autant… l'écouter.

Si on ne touche pas à la dérision majuscule d'un Jean Yanne dans "Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil", le ton du film laisse filtrer un peu de moquerie pour ne pas dire une (auto) critique d'un système pro mais pas tant que ça, prestigieux mais pas toujours, figé mais à la limite de sa propre révolution. Le "vieux monde" découvre qu'un nouveau monde est en marche et que rien ne l'arrêtera, et surtout pas les idées de libération… "des peuples à décider d'eux mêmes".

C'est frais, ça se regarde pour la tendresse d'une époque qui n'imaginait pas que les désillusions n'allaient pas tarder à balayer tout sur leur passage, au risque de ranger pour longtemps l'utopie au rayon des souvenirs. 

(1) Film suisse, français et portugais de Lionel Baier, 2014,
(2) "La maison de la radio" de Nicolas Philibert, 2013.


lundi 16 juin 2014

Supputez, supputez,…

Nagui Photo : ©Diane Tell
















Alors que la France semble ne plus avoir d'yeux que pour le futebol et d'oreilles pour le mercato, un peu en rade à cause de l'"événement planétaire", Télérama, toujours à l'affût des rumeurs radiomercatiques, nous annonce avec tout le sérieux qui convient à cette information de première bourre, que "Nagui serait pressenti pour animer la tranche horaire 11-12h30 sur France Inter". Trop de la boule ! De quoi alimenter nos conversations radio pendant les mi-temps de la Coupe du Monde si tenté qu'on la regarde (1). Ça sert à quoi cette info si c'est pour nous dire dans quelques semaines que finalement c'est Manoukian qui sera reconduit à la gesticulation de fin de matinée (2) ? Ou nous annoncer que c'est un choix interne (?) ou un autre choix externe (??) qui aura finalement été retenu. On dirait du Morandini (3) pur jus, la tchatche en moins. Télérama monte la mayonnaise pour au final nous annoncer qu'avec les quatre options présentées et celle retenue l'hebdo nous a, avant tout le monde, informé. La méthode Coué a encore frappé.

Serait-ce la technique du tiercé, du Loto, du quinté+ ou du Millionnaire ? On donne x chiffres pour une combinaison gagnante à trois, quatre, cinq chiffres ou plus si affinités. Ici sur quatre noms potentiels Télérama donne deux inconnues, 1 challenger (Manoukian) et un pronostic (Nagui). Télérama connait peu ou prou le résultat et surfe sur les possibles comme Jean Dujardin sur "Brice de Nice". Tout ça c'est bon pour Inter, ça créée le suspens, ça crédibilise Télérama à la pointe de l'info, ça donne envie. Envie de quoi ? D'être déjà à la rentrée (et les vacances alors ?) ? D'appâter le public pour l'accrocher en essayant de faire aussi bien que Christopher Baldelli qui, en plein milieu de saison, signe "Ruquier" pour RTL  ? 

Nagui "c'est du lourd" ! Pour celui qui a commencé sa carrière radio dans le service public et s'est fait aimer des Français à la télévision, le "challenge" est sympathoche. Avec cette option, France Inter ne prend pratiquement aucun risque. Ce ne sera que la xième "vedette de télé" qui viendra essayer de "remplacer" "Le fou du roi" de Stephane Bern, lui-même vedette télévisuelle. Isabelle Giordano et ses "Affranchouilles", Frédéric Lopez et et '"On va tous y (tré)passer" et André Manoukian faisant le job sans jamais y mettre quoi que ce soit qui aurait permis d'en faire une émission siglée Inter.

Mais Nagui pourra t-il inventer un concept différent que de rameuter une bande de chroniquos plus ou moins imbus d'eux-même pour venir débiter jour après jour des sornettes ? Faisons confiance à Télérama. Bien avant la rentrée et en pleine trève estivale l'hebdomadaire culturel de référence sortira "artillerie lourde" et dythirambe pour installer le promu dans un fauteuil de louanges. Ne nous manquera que l'écoute attentive. Il faudra pour cela attendre la rentrée. Profitons de l'été et commençons par écluser la totalité des podcasts qui encombrent notre "mémoire vive".

Dernière minute

"Anne Sinclair arrive sur Europe 1 à la rentrée de septembre. Elle présentera une grande interview dans la matinale du week-end, qui sera animée par Maxime Switek. Chaque samedi, entre 8h30 et 9 heures, elle interrogera une personnalité au cœur de l'actualité politique, économique ou culturelle." (4)


(1) Sur velodobrasil si,
(2) Quand il annonce dans le Parisien qu'il ne rempilera pas, 
(3) Animateur sur Europe 1 du "Grand direct des médias",
(4) La lettre pro de la radio, 16 juin 2014

jeudi 12 juin 2014

Phare, so far…

Éditions Sud-Ouest














Il y a un an France Culture diffusait "Retour au phare de Cordouan". Aujourd'hui Jean-Paul Eymond, l'un de ses deux derniers gardiens, est en tournée en Bretagne pour la promotion de son livre "Les 301 marches de Cordouan" (1). En rencontrant ses ex-collègues Jean-Paul Eymond prendra la mesure des dégâts intervenus cet hiver sur les phares de Bretagne et s'interrogera encore sur l'absence définitive de gardiens sur les phares français, un autre genre de désastre éco… logique.

(1) Ce jeudi, ex-Librairie Chapitre à Lorient (Rue du port). Vendredi à la Maison de la presse à Saint-Guénolé/Penmarc'h, samedi à Ouessant au Musée des Phares et Balises, dimanche au Phare de l'île Vierge à Plouguerneau.

mercredi 11 juin 2014

Un peu punk, dit-elle…

Capture d'écran ©LeMonde











Dans le supplément Télévision du Monde paru dimanche dernier, Laurence Bloch donne sa vision de la chaîne qu'elle dirige depuis le 22 mai : "Dans une société atone, morose, France Inter doit détonner. Il lui faut du tempérament, une dose de mauvais goût, de l'audace." Son mot d'ordre, avec un petit sourire : " Soyez un peu punk ! ". Ce "gros mot" (1) imaginé dans la bouche de Laurence Bloch est lui-même détonnant pour ne pas dire audacieux. Pour "donner l'exemple" Laurence Bloch n'hésite donc pas à s'appliquer à elle-même ce qu'elle attend des producteurs en place et à "donner un signe" à ceux prêts à postuler. Peut-être pourrait-t-on dire que ce fût l'occasion pour Laurence Bloch de faire un mot, un "bon mot" même et de surprendre ceux qui la côtoient depuis des dizaines d'années à France Culture ou à France Inter.
Ne disposant pas de boule de cristal, sagement, j'attendrai de connaître les dits-programmes pour voir comment ils s'étalonnent ou pas sur ce "concept" punk ou plus sérieusement si cette première grille de l'ère Gallet (2) permettra à France Inter de renouer avec l'alchimie qui autrefois a fait sa force et son originalité "l'impertinence, un rythme journalier tonique et adapté aux rythmes des auditeurs, l'alternance de programmes courts et plus longs, le risque de mettre à l'antenne des programmes surprenants et/ou décalés, un ton et un savoir-faire unique". Autant dire dans un espace temps très court, deux petits mois, être capable de bouleverser une mécanique rouillée et grinçante pour (ré)enchanter la station généraliste du groupe Radio France (3).
Mais, dans l'organigramme voulu par Mathieu Gallet, les programmes des chaines seront le fruit d'une partition à trois mains. Pour Inter : celle de la directrice, celle d'Emmanuel Perreau responsable des programmes, celle de Frédéric Schlesinger "superviseur" chargé des contenus et de l'harmonisation des 7 chaînes. Autant dire que lorsque la grille sera imprimée elle aura été le fruit d'une mûre réflexion et de quelques échanges soutenus.


F.Morel en punk (20 juin 2014) *


















De cette petite phrase qui fait le titre de ce billet personne ne peut imaginer, comme le slogan punk de la fin des années 70, que France Inter s'engage dans un "no future" irréversible. Gageons plutôt que Laurence Bloch jouera le futur now !
(à suivre) 

(1) Wikipédia : Punk est un terme anglais signifiant «vaurien » ou «voyou», et qui peut aussi être employé en référence au mouvement punk, un mouvement culturel contestataire, 
(2) Mathieu Gallet, Pdg de Radio France,
(3) Et de façon contractuelle faire connaître à la fin du mois de juin le sort réservé aux producteurs en place,
* En régie, derrière la vitre on aperçoit Laurence Bloch.