vendredi 31 août 2012

Adèle…







J'écris ce billet au fil de mes souvenirs et d'une certaine émotion au départ d'Adèle de Radio France où elle a passé de nombreuses années comme réalisatrice. Il n'y aura donc pas d'exhaustivité à ce billet qu'il faudra considérer comme un coup de cœur plus que comme un coup de plume…

Thomas Baumgartner a eu la bonne idée, pour son dernier numéro d'été d"#Antibuzz sur France Inter, de rendre un hommage simple, cordial, fraternel (pour pas dire confraternel) à une dame qui, comme d'autres dont c'est le métier, a agi en totale connivence pour ne pas dire en symbiose avec l'animateur/trice ou producteur/trice d'une émission. J'ai toujours aimé les désannonces à la radio pour ce côté générique (j'aime aussi regarder l'intégralité des génériques au cinéma) et la petite musique, ritournelle, qui devient un gimmick, le tempo final d'une émission, la juste citation de ceux qui n'auront jamais en avant que leur nom… Et un rituel qui fait partie du jeu.

Adèle pour qu'on la nomme avait choisi un prénom. Ça claque bien et c'est encore plus mémorisable qu'un nom. Pourtant Michel… E Soulier (je l'entends dire par Bernard Lenoir), Monique Desbarbat (par Claude Villers), Claude Giovanetti (par Françoise Treussard), Gilles Davidas (par Brigitte Vincent), etc, etc, sont restés comme des petites lumières qui s'allument dans la radio. J'aurai dû dire des étoiles quand c'était la nuit avec Jean-Louis Foulquier et c'est peut-être cet "Adèle"-là que j'ai le plus dans l'oreille.

Les 10'45" d'hommage à Adèle sont sincères, émouvantes, vraies et absolument légitimes. Il fallait le faire et Baumgartner a su le faire (1). C'était le bon moment et c'était aussi un moment rare. Ce n'est pas souvent que les techniciens ont droit une fois dans leur carrière à un hommage mérité. Florilège ci-après de quelques paroles prises au vol : "Une femme puissante", "L'âme de la radio", "La reine du collant impossible, le bleu, le jaune" "Adéle, une artiste".

Adèle qui avait son propre gimmick "Top génial de la mort qui tue" et qui dans "Chair de poule" avec Mermet "s'était révélée être une vraie comédienne à jouer le personnage d'une petite fille normale." Émouvante aussi la voix de Pierre Wiehn qui, fut un temps, a été son directeur à France Inter. Le merveilleux de tout ça c'est l'accumulation phénoménale d'"Adèle" dits, redits, et reredits comme une présence définitive dans le poste. Avec son départ (en retraite) s'inscrit quelque chose de précieux pour la petite histoire et sans doute aussi un peu pour la grande…

(1) On le sait c'est son truc l'histoire de la radio, voir sur ce blog Biblio radio,

jeudi 30 août 2012

Label Pop…

Vincent Théval








À mon tour d'engager une #telp (1) : Tentative d'Écoute d'un Label Pop… Vincent Théval, producteur à France Musique depuis 2009 de L'instant Pop - pastilles acidulées de l'été au format très court -, sort du bois et s'installe pour la saison prochaine dans la grille de France Musique avec une émission d'une heure et demie (2). Il va sans dire que je ne l'ai pas écoutée, d'où la tentative…

Mais j'ai bien écouté les Instants Pops (3). Vincent Théval est un dénicheur de première. Il sort de derrière les fagots des groupes de pop et des morceaux de musique dont on n'a jamais entendu parler ailleurs (sauf dans la revue Magic). Son propos est concis, précis, référencé et si l'on a eu la bonne idée de podcaster ses émissions (il n'est pas trop tard), on y retourne très vite après l'écoute en direct. J'ai récemment écouté quarante émissions consécutives. La collec' fera 45 émissions.

Aux aguets, je crois pouvoir dire que l'émission ressemblera à ça : "l'oreille attentive de Vincent Théval pour restituer l'éclatante vitalité de la pop moderne, entendue au sens le plus large. Si la programmation témoignera d'une tendresse particulière pour les jeunes générations, Label Pop jettera également un oeil dans le rétroviseur, à la faveur de rééditions ou de décrochages temporels spontanés. Le micro sera aussi ouvert à ceux qui associent infatigablement passion, curiosité, exigence et talent : journalistes, musiciens, auteurs, programmateurs ou têtes chercheuses au sein des labels."

Bon, là on applaudit des quatre mains, une hebdo pour la Pop, sur France Musique en semaine, que du bonheur en perspective. On attendra le 3 septembre, à l'occasion des nouveaux programmes, pour découvrir si la "sauce" sera rallongée car, n'oublions pas que Michka Assayas et son sensible "Subjectif 21" sont out pour la rentrée prochaine.

Alors Vincent "Que la force soit avec vous", le lundi à 22h30 ce sera Label Pop ou rien…

(1) Tentative d'Épuisement d'un Lieu Parisien en référence à la dernière d'#Antibuzz, France Inter samedi 25 août, 9h15,
(2) À partir du 3 septembre, le lundi de 22h30 à minuit,
(3) À 17h depuis le 2 juillet et jusqu'à demain.

mercredi 29 août 2012

Feedback I Ouvert la nuit…

Juin 78. Mon souvenir est précis, Bernard Lenoir démarre Feedback, il est 21h 05, sur France Inter. Avant le générique de Van Halen, il rend hommage à José Artur avec qui il a fait ses premières armes de programmateur pour le Pop-Club. "En ce temps-là" Pierre Wiehn (1) pouvait mettre à l'antenne une nouvelle émission à la "fin" d'une année radio ! J'essayerai d'en savoir plus. Lenoir a "conditionné" nos soirées et a participé de notre culture musicale. Les soirs de semaine c'était "Feedback" et pas question de TV, ou de périphériques. Lenoir a tourneboulé la musique et m'a fait découvrir des dizaines et des dizaines de groupes de musique. Il avait installé sa marque de fabrique jusqu'à intituler son émission "C'est Lenoir". Il a quitté France Inter en juin 2011, fait du surf à Biarritz et n'a pas rejoint la grille du Mouv' au début de cette année. Feedback ouvrait la nuit… Salut Le Black !

Alexandre Heraud



Août 2012. Sur France Inter, la marque de 21h ce serait donc la musique puisque pour sa deuxième saison "Ouvert la nuit" consacre sa première heure à recevoir un/des musiciens qui jouent en "live" et parlent autour. Pour cette première le choix d'Aurélie Sfez (chroniqueuse !) : Para One et The Biwitched Hands. Deux découvertes sympathiques ! La classe de Para One qui se joue de Pierre Henry (2), et qui développe un hip-hop/électro/pop très élaboré et les "gamins" de Biwitch qui rock n'rollent aussi bien qu'outre Channel… Disons que questions invités et programmation musicale c'est de très bonne facture. On est sûr de découvrir quelque chose en écoutant l'émission. La patte France Inter est là. Quant au ton de l'émission, je suis plus dubitatif. Alexandre Heraud, fait du Alexandre Heraud, une certaine nonchalance, humour potache et naturel, se laissant porter par l'entrain de "sa" chroniqueuse qui a bossé ses sujets.

Lenoir passait entre 12 et 15 morceaux de musique avec un propos minimaliste. À la même heure aujourd'hui on serait dans une ambiance "lounge" (raccourci), mais n'est-il pas trop tôt dans la soirée pour cela ?

La deuxième heure "est nourrie par l’actualité culturelle et artistique du moment avec chaque jour, un zoom sur une exposition avec son commissaire et un artiste qui fait l’actualité." (3) Hier soir, Picouly (4) au théâtre. Ce principe de l'actualité culturelle et du "talk" pourrait ressembler au micro ouvert des presque 40 ans de Pop-Club de José Artur, telle que la presse avait voulu nous le faire accroire l'an passé (Le Monde). Mais ce Pop là ne se refera pas. Artur était dedans et parlait de l'intérieur avec son vécu, sa mémoire et son entregent. Aujourd'hui ce sont des chroniqueurs qui chroniquent… Toutefois on guettera jeudi, la pétulante, pétillante, érudite Eva Bester !

S'il lit ce billet Alexandre Heraud se demandera sans doute pourquoi je l'ai ouvert avec "Feedback". Un peu pour le clin d'œil… en retour et aussi pour dire autrement que "The times they are a-changing". Pas de nostalgie. Reste à "Ouvert la nuit" à trouver sa marque de fabrique et à l'installer…

(1) Directeur de France Inter (1975-1981), qu'on a eu la chance d'entendre quelques secondes samedi dernier dans #Antibuzz dans son hommage à Adèle réalisatrice à France Inter,
(2) Messe pour le temps présent,
(3) in le site de l'émission,
(4) On mettra sur le compte de la "première" le faux runing gag, un peu lourd, "Michel Picolli/Daniel Picolli"

mardi 28 août 2012

La fabrique… de surprises

François Bon








Jusqu'au milieu des années 80, sans doute, l'épicier ambulant, le boulanger, le boucher ont arpenté les campagnes de France pour permettre aux habitants des hameaux ou de maisons isolées de se ravitailler. Daniel Mermet sur France Inter a d'ailleurs réalisé un ou deux reportages avec un épicier de Creuse, je crois, qui faisait sa dernière tournée. Dans les années 60, une tante de Corrèze habitait loin de tout et les différents ambulants venaient trois fois/semaine. Le samedi c'était Tony, et comme nous étions en vacances, nous avions le droit mes cousins et moi-même à une pochette-surprise, peut-être pas tous les samedis mais de temps en temps. François Bon dans son livre (1) n'évoque pas ces pochettes-surprise, (il habitait un gros bourg de Vendée)…

… mais par contre Emmanuel Laurentin qui le recevait hier matin pour la première de la nouvelle saison de "La fabrique de l'Histoire" a annoncé que chaque invité qui participerait à l'émission viendrait avec un invité-surprise. Ce dernier sera découvert par Laurentin en entrant en studio aux alentours de 9h30. Emmanuel Laurentin joue a se faire peur car il va falloir savoir que dire à un invité que peut-être il ne connaît pas, dont il n'a pas lu le livre ou les derniers travaux de recherche.

Ce matin c'est J.C. Bailly qui essuyait les plâtres et Laurentin semblait stimulé par cette rencontre inattendue. Malgré le fait qu'il n'ait pas lu "Le dépaysement" (2), Laurentin a trouvé la bonne idée pour donner un coup de "peps" à son émission. D'un travail de préparation studieux qu'on lui connaît, le producteur de "La fabrique de l'Histoire" va devoir passer à un léger bouleversement de la petite mécanique huilée qui tournait si bien (3). Si c'est à chaque fois aussi bien qu'avec Bailly on va se régaler. Bon et Bailly s'interpellent, se complètent, s'écartent et Laurentin s'insinue, trouve sa place, rebondit, relance et fait part de sa bonne humeur de "jouer le jeu".
Je reviendrai dans quelques jours sur le livre de François Bon.

(1) Autobiographie des objets, Le seuil, août 2012,
(2) Le Seuil, 2011,
(3) Si bien même qu'à la fin de chaque émission, il convient d'utiliser la bonne pâte Arma (celle qui dégraisse si bien) pour se laver les mains,

lundi 27 août 2012

Amaelle Guiton… en 5-7










Avec Amaelle Guiton, animatrice de la matinale du Mouv', nous avons beaucoup parlé radio bien sûr. "Sa" matinale mérite d'être écoutée sur la durée pour y prendre à la fois ses habitudes et les bousculer. Un bon challenge… L'interview ci-dessous a été réalisé par téléphone, jeudi dernier.

Quelle est votre souvenir d'enfance de la radio ?
Lors d'un noël, vers mes 11/12 ans, j'ai reçu un transistor et j'étais dépité alors que mes frères avaient reçu des jouets. Mais petit à petit je l'ai apprivoisé et c'est devenu presque indispensable à ma vie quotidienne…

et de votre adolescence ?
C'était l'époque des "libres antennes" avec des radios type "Fun" qui avaient des décrochages locaux, ce qui me permettait de dédicacer de nombreux disques à mes copains de collège.

Ce fameux transistor a orienté votre carrière professionnelle ?
Non, la radio est venue par hasard.

Le 7-9 que vous avez animé toute la saison dernière est très rythmé c'est pour accrocher les jeunes ?
J'ai beaucoup écouté de matinales. Il faut très souvent rappeler à l'auditeur l'heure qu'il est. Il faut des repères (séquences) forts pour que chacun soit rassuré vis à vis du temps qui passe. Nous savons aussi que pour que les jeunes ne décrochent pas il faut des sujets enlevés et courts. Pour la nouvelle saison, nous allons un peu assouplir ce rythme effréné et laisser plus de place à une certaine improvisation. Mais en fonction de l'horaire le rythme n'est pas le même. En fin de journée le rythme se ralentit forcément, il n'y a plus la même préoccupation pour l'auditeur d'un horaire personnel à respecter. Le matin il faut captiver absolument pour que l'auditeur ne s'installe pas dans une inertie d'écoute.

Vous êtes la seule femme du groupe Radio France a assumer seule une matinale, pour la saison 2010-2011 vous animiez en duo le Midi2 avec Philippe Dana et vous y aviez presque votre place à 50%.
J'ai eu beaucoup de chance car Philippe Dana laisse vraiment de la place à ceux qui travaillent avec lui.

Les "vieux" écoutent-ils votre matinale ?
Franchement je ne le sais pas. Pour l'ensemble de l'antenne c'est plutôt les 20/35 ans.

Vous avez choisi pour cadencer les différentes chroniques des jingles qui appartiennent à l'histoire de la radio (1), pourquoi ce choix ?
C'est à Radio-Nova où j'y ai fait des remplacements que j'ai appris le montage, les collages, la couleur d'émission, de jouer avec différents décalages, d'utiliser des sons provenant du cinéma ou de la télévision.

La matinale c'est un rythme obsédant, il faut toujours avoir une idée d'avance pour le lendemain ou le surlendemain. C'est quoi votre façon pour gérer ça ?
Il faut toujours anticiper et je prends l'actualité en intraveineuse. On ne s'arrête jamais vraiment. Même pendant les vacances je reste informée, je ne déconnecte jamais complètement, et j'écoute… France Info.

Pour la nouvelle saison ce sera quoi votre angle d'approche pour la matinale ?
Nous ne collerons pas à la hiérarchie de l'info qui s'impose. On ne s'interdit rien et on ne s'interdira rien. Nous sommes une petite équipe : une réalisatrice, une attachée et demie, plus la rédaction et nous essayons chaque jour de traiter l'information de manière intéréssante. Cette petite équipe nous permet une autre approche de l'information telle que la pratiquent France Inter ou France Info.

(1) voir billet d'hier

dimanche 26 août 2012

Le dimanche d'un radioteur…













Quelquefois un/des événements personnels chamboulent mon projet de billet du soir… Ce matin, huit heures, je regarde sereinement tous les supports qui m'apportent de l'information radio, quand tout à coup ça s'agite…


[Twitter] Jabberwocky, qui commente sur ce blog, compense sa déception de la fin d'#antibuzz (1) par la satisfaction de la disparition de la tranche matinale d'été le 5-9 de France Inter. Je lui conseille d'écouter, dès demain matin, le 7-9 d'Amaelle Guiton sur Le Mouv'. Frais, pétillant, et pas plombé par l'ego. 

[Mail] En parallèle à cette activité de frappe (sic) sur Twitter, j'échange par mail avec Serge Lourier, le fils de Georges Lourier, une des grandes voix de France Inter dans les années 60. Au cours de cette conversation, j'évoque Le Mouv' et son directeur Patrice Blanc-Francard (2), et plus particulièrement Amaelle Guiton qui a utilisé au cours de la saison précédente le jingle de Lourier "Les grands Talents du petit Matin"(3). C'est ça que j'adore, remonter le fil de l'histoire, et faire se croiser les personnages.

[Twitter] Jabberwocky annonce qu'il écoutera Le Mouv' demain matin. On en informe Le Mouv' et Amaelle Guiton prend du même coup la "pression". L'effet redoutable du Jabberwocky. Je persisite à croire qu'il faut soutenir Le Mouv' et de jeunes journalistes qui dépoussièrent les postures professionnelles archaïques.

[Twitter] Dans la lignée de la #telp (1) Thomas Baumgartner envoie du son et commente les bancs qu'il scrute "Place Saint Sulpice" à Paris. Moi, cash je réagis. "Banc" m'évoque immédiatement l'émission "Sur le banc" de Jeanne Sourza et Raymond Souplex, sur Radio Luxembourg (2). Jabberwocky précise que "c'est toute sa jeunesse". Je me serais bien vu en faire une parodie avec ce Jabber-là !

[Blog] Ne lâchant rien, Jabberwocky enchaîne en postant un commentaire sur mon billet d'hier et découvre un peu tard que la jeune femme qui accompagne Baumgartner place Saint Sulpice, n'est autre qu'Adèle la réalisatrice de France Inter dont c'était la dernière émission hier matin (1).

[Mail] La conversation reprend avec Serge Lourier, les liens audio affluent. Et j'écoute, gourmand (5), Roland Dhordain, créateur en 1963 de France Inter et son ex-directeur, évoquer en 1987 sur cette chaîne et en sa présence le souvenir de Georges Lourier (6), plus quelques autres pépites dont on reparlera.

[En résumé] Amaelle Guiton a croisé Georges Lourier, son fils Serge a découvert Le Mouv' et eut envie d'écouter Dominique Blanc-Francard chanter. Jabberwocky va découvrir demain matin le 7-9 et changer son ronron du petit matin. Avant il était passé par la case Saint-Sulpice pour une Tentative d'Épuisement d'un Lieu Parisien où il ne s'est pas assis "Sur le banc" avec Adèle. Épuisé moi-même par cette activité frénétique d'un œil sur l'oiseau bleu et l'autre sur ma boîte mail, je me recouche, en ayant pris soin d'avoir convenu d'un rendez-vous prochain avec Serge Lourier…
(à suivre)

Radioteur est un clin d'œil à ma "consœur" payse, Cécile Quéguiner, journaliste à France Info et… radioteuse.

(1) voir billet d'hier,
(2) Serge me demande si je connais son frère, Dominique (ingénieur du son pour différentes productions musicales). Je connais. Il est le père de Sinclair. Ça je l'apprends…
(3) Séquence dans son émission "Réveil en fanfare", tous les jours, 6h-9h,
(4) Tous les jours 12h30, 1937-1940, 1949-1963, (source Les années radio, Jean-François Remonté, L'arpenteur 1989),
(5) clin d'œil à Dit-L,
(6) un billet spécial bientôt,

samedi 25 août 2012

Le blog-note de l'été…

Adèle au centre de la photo (© Joël Ronez)




Continuer ?
Mes chers auditeurs, je m'interroge sur la poursuite hebdomadaire du blog-note inauguré cet été (ex- Vous avez loupé…). S'il y a ce sera le samedi ! J'ai besoin d'un jour de break et j'hésite entre le samedi et le dimanche (souvenir radio). Si vous avez un avis…

Pré-chauffe
Ce que d'aucuns appellent la "rentrée" ayant lieu la semaine prochaine, peu de choses à relever cette semaine en pente douce. France Musique se distingue et démarrera sa grille le 3 septembre, et Étienne Noiseau de Syntone le 4… Décalé, un peu comme l'art radiophonique !

Animateur radio
Les morts ne sont pas égaux devant la TV. Comme d'hab' chaque chaîne en (r)ajoute et enfile les perles de la gonflette épuisante. Très peu évoquent le Jean-Luc Delarue, animateur radio, sur Europe1, qui les après midi avec son collègue Olivier Dorangeon, les 2D, donnaient un autre ton aux après-midi creux de la station. Pour mon souvenir (j'écoutais de temps en temps), une façon originale d'entrer dans les sujets, humour et légèreté et ton pop ! Bien avant que le pape (Elkabach) ne lui propose d'être l'anchorman de la matinale.

The times they are changing
#Antibuzz (1) proposait son neuvième et dernier numéro ce matin. Le bon génie de Thomas Baumgartner a voulu qu'il propose aux auditeurs, aux chroniqueurs et autres activistes de l'émission, une (re)trouvaille cet après-midi dans l'esprit d'un certain Georges Perec :
"En 1974, l’écrivain Georges Perec s’installait trois jours de suite place St-Sulpice, à Paris, afin de décrire ce qui s’y passait dans les moindres détails, même (et surtout) les plus banals : un bus qui s’arrête, un passant pressé, les oiseaux… Il cherchait alors le littéraire dans le non-extraordinaire, ou plutôt dans « l’infraordinaire ». «Interroger l'inhabituel», disait-il. Le texte existe aujourd’hui dans une version « hypertexte » sur desordre.net. Par ailleurs, l’exercice a donné lieu à une variante radiophonique pour France Culture, intitulée "Tentative de description de choses vues au carrefour Mabillon le 19 mai 1978 " (2)
Nous,quand nous écoutions, hier, ces émissions qui s'arrêtaient, nous aurions tant aimés venir saluer animateurs ou animatrices et se reconnaître dans une communauté d'auditeurs ou d'aficionados. Là, vive le progrès !

The times they are changing-2
Adèle, ça vous dit ! Adèle réalisatrice, particulièrement pour toute une flopée d'animateurs/trices qui ont usé leurs fonds de culotte dans les studios de France Inter. Ce matin, Baumgartner a eu le bon goût et la bonne idée pour "marquer" la dernière émission d'Adèle, qui part en retraite, de faire témoigner ceux qu'elle a accompagnés pendant tant d'émissions. Pour écouter ce beau morceau de radio ce sera là ! Touchant d'y entendre Pierre Wiehn, ancien directeur d'Inter. C'est assez rare que la radio prenne le temps - ne serait-ce qu'une fois dans leur carrière professionnelle- de mettre en avant les réalisateurs, sans qui les animateurs-trices "bafouilleraient" grave. Pas de visage à mettre sur Adèle, pas de voix, un prénom (d'emprunt). Mais, ce prénom entendu au cours de tant de désannonces, c'était ça aussi l'âme de la radio de service public. Salut Adèle !

Bon, il encore un peu tôt pour avoir reçu une réponse à ma lettre ouverte à Olivier Poivre d'Arvor, directeur de France Culture… Mais je patiente en écoutant la radio.

(1) France Inter, le samedi à 9h15, pendant la grille d'été (juillet et août)
(2) source : le mini-site de l'émission,

vendredi 24 août 2012

Kriss… Dit-L

Kriss en 1971







Les quatre premiers jours de la "Saison 2" de ce blog ont commencé très sérieusement : lundi, bison fûté, mardi la blouse grise de l'instituteur, mercredi, out michka , jeudi O.P.A. : à la bonne heure. En pensant au billet de ce jour je me disais qu'il faudrait bien un peu de légèreté. Je laissais venir… Quand, tout d'un coup, Dit-L (c'est son pseudo) appuya sur la touche Kriss. Badaboum boum boum, vous le savez, mes chers auditeurs, j'arrête tout pour Kriss.

Voilà l'histoire. Dit-L qui "fait dans le son" (1) m'alerte avec l'oiseau bleu "La délicieuse "Cassette du Macintosh" de Kriss m’a rappelé mon tout 1er bricolage audio: 1 autre mode d’emploi sonore". Cassette du Macintosh de Kriss, késaco ? Et là, chers auditeurs, accrochez-vous ! "1984, le Macintosh expliqué par la plus belle voix de radio." Caramba ! Notre Kriss nationale aurait prêté sa voix au balbutiement du Macintosh. Corne de bouc !

Vous lirez ici l'interview de Kriss qui relate l'aventure du mode d'emploi sonore d'un ordinateur qui va révolutionner l'informatique et démoder instantanément la machine à écrire de Kriss !  Un mode d'emploi sonore : p… la bonne idée. Bon j'ai même pas voulu écouter l'extrait proposé dans l'interview. Je veux tout entendre d'un coup. Donc mes chers auditeurs "il y a sûrement quelque chose à faire" (2) pour nous aider, Dit-L et moi, à retrouver l'intégralité de ce mode d'emploi Krisstique (ça rime avec informatique). Cherchez, trouvez, et faites-nous signe !

Mais Fañch, quel rapport avec la radio ? Aucun, juste le rapport avec Kriss. Quand vous aurez lu, vous retrouverez (ou découvrirez) sa "naïveté" touchante, sa simplicité, son jeu pour jouer le jeu, tout ça comme à la radio : sincérité, légèreté, et très gros supplément d'âme. Cela situe aussi comment la voix de Kriss bouleversait tout sur son passage (d'antenne), elle était la voix de Fip ("Douce, douce…"), la voix de l'Oreille en coin (3), la voix sublimée de France Inter. Sa voix transperçait toutes les couches de la société et il fallait bien qu'elle finisse par tomber dans les oreilles des publicitaires et autres communicants. À la simplicité du Mac associer la fraîcheur de Kriss était une géniale idée (4).

Voilà, nous sommes impatients d'entendre ce mode d'emploi sonore, merci, mes chers auditeurs, de votre collaboration !

(1) Toutes mes excuses, chère Dit-L, il faudra m'aider à trouver mieux,
(2) Pierre Bellemare, dans ses émissions d'entraide sur Europe 1,
(3) France Inter, 1968-1990, émission(s) des fins de semaine (samedi et dimanche), voir Biblio radio sur ce blog,
(4) J'ai beau avoir un Mac depuis 1985, jamais entendu parler de ce mode d'emploi !

jeudi 23 août 2012

Lettre ouverte à Olivier Poivre d'Arvor…






Monsieur le Directeur,
Nous sommes sûrement plusieurs milliers d'auditeurs à profiter des dernières heures de la grille d'été de France Culture. Cinq semaines durant lesquelles le temps a pris une autre mesure. "Les grandes traversées", voyages au long cours, feront peut-être partie dans quelques années des grandes heures de la radio. C'est justement d'heures dont j'ai envie de vous parler dans cette lettre ouverte.

Profitant d'un mois propice aux vacances et/ou à un autre rythme, votre grille propose chaque matin des émissions de trois heures. Et, même si celles-ci sont cadencées en trois tranches d'une heure, nous pouvons fixer notre attention et suivre sur la longue durée une thématique. Et, bien sûr y revenir à notre guise grâce au podcast. Vous n'êtes pas sans savoir que parmi vos auditeurs, les habitués comme les occasionnels, certains ne prennent pas leurs congés en août ou tout simplement ne partent pas en vacances. Et pourtant ceux-ci, s'ils apprécient les thématiques des "Grandes traversées" feront le nécessaire pour écouter un programme de 15 heures hebdomadaires. Or, si vous vous appuyez sur ce temps décalé/dérythmé pour promouvoir des émissions longues, pourquoi ne pas en faire autant tout au long de l'année, à l'occasion d'autres périodes dérythmées ?

Je veux parler des fins de semaine. Bien sûr certains de vos auditeurs travaillent le samedi et même le dimanche. Et alors ? Pas de problème, le podcast ou l'écoute en ligne leur permet d'y revenir aisément. De ce fait, pourquoi les émissions du samedi ou du dimanche ont-elles presque toutes adopté le rythme de l'heure, qui plus est démarrant et finissant à l'heure juste ? C'est particulièrement stupéfiant pour une émission comme "Une vie, une œuvre" ! Les producteurs doivent sûrement faire des prouesses de concision pour réduire la vie et l'œuvre d'une personnalité à soixante minutes. Pourquoi 60 et pas 45 ou 52 ? 

Idem en ce qui concerne les soirées de semaine. La juxtaposition d'émissions différentes ressemble à s'y méprendre dans la forme (et quelque fois dans le fond) à ce que propose France Inter et dans une certaine mesure Le Mouv'. La richesse du service public n'est-elle pas de proposer pour ses sept chaînes une identité qui va jusqu'au cadencement des programmes ? Je le crois et aimerais pouvoir écouter le soir sur France Culture des programmes qui sauraient se jouer du couperet de l'heure juste et qui, par leur diversité et la multiplicité des intervenants, proposeraient des soirées thématiques et/ou "plurielles", confiées, comme c'était la tradition à France Culture, à des producteurs tournants.

Plusieurs de vos prédécesseurs sur Inter comme sur Culture l'ont parfaitement réussi. Ne pensez-vous pas qu'il serait temps de donner un autre tempo aux émissions qui à force d'être du même calibre risquent de finir par toutes se "ressembler" ? Une dernière chose, à côté de ce cadencement "strict" vous avez mis en place une très longue session (2h30) d'information du matin souhaitant que l'auditeur ne s'en échappe pas ! Là je suis circonspect, pour l'information un temps long serait possible et pour d'autres émissions il ne le serait plus à d'autres moments de la journée ou de la semaine ? Il va falloir m'en dire un peu plus pour essayer de me convaincre !

Je sais qu'en vous écrivant à trois jours de la grille de rentrée, celle-ci est bien bouclée. Toutefois vous avez quelquefois, vos prédécesseurs aussi, ajusté des programmes qui méritaient… ajustement à la "rentrée" de janvier. Tout est donc possible et comme savait si bien le dire Marc Voinchet autrefois "Tout arrive"…

Si vous en avez le temps vous pourrez lire quelques billets de ce blog aux presque quatorze mois d'existence et quelque 60 000 visites. J'écris chaque jour sur la radio publique et assez souvent sur France Culture et, je compte bien pousser ma deuxième saison jusque fin juin 2013.

Si vous voulez bien répondre à cette lettre ouverte, j'en publierai, si vous en êtes d'accord, la réponse sur mon blog. En vous remerciant de l'attention que vous porterez à mon propos,

Bien cordialement.

mercredi 22 août 2012

Sortie (de route)…




Il est parti le 1 juillet, ému de quitter l'antenne après 5 saisons de "Subjectif 21", le dimanche soir à 22h, sur France Musique. Michka Assayas débroussaillait la musique pop, rock et autres genres suivant son humeur. Son humeur : la bonne ! Un esprit vif, surprenant, tonique. Michka partageait et donnait envie d'aller écouter au-delà des morceaux qu'il proposait dans son émission. J'ai par exemple plongé dans Me'Shell Ndegéocello. Michka était fou de musique et mettait plus d'un brin de folie dans son émission. Brins de folie et de sincérité, d'érudition aussi. Rien à voir avec les "pousseurs de disques-promo".

Pourquoi France Musique dégage t-elle en touche le seul halo Pop de la chaîne ? Quelles raisons ? Quelle justification ? Mystère. Cette décision ne relève t-elle pas de l'arbitraire ? Le saurons-nous un jour ? Qu'en a dit la presse ? Rien. Ce départ est-il annoncé dans le supergadget de Télérama (1) ? Que nenni ! Michka a t-il convoqué, outré, comme d'autres petits rigolos l'ont fait autrefois sur une chaîne publique, ses amis, son fan-club, ses aficionados à venir manifester leur hargne et leur courroux ? Bien sûr que non. Il a rejoint, dépité sûrement, la cohorte de ceux qui sans tambour ni trompette ont appris un matin ou un soir que leur émission ne serait pas renouvelée.

Par quoi sera t-elle remplacée cette émission subjective et fière de l'être ? Par de la musique classique, de l'opérette, du bel canto ? Où trouvera t-on une telle tribune qui ne bénéficiait que d'une case très étroite sur France Musique ? Les minuscules "InstantPop" de Vincent Théval (2) pourraient-ils devenir une quotidienne augmentée, une hebdomadaire enrichie ? Réponse le 3 septembre pour la nouvelle grille de la chaîne.

Si vous ne podcastiez pas l'émission, ni n'avez eu le bon goût, avant le 1er août, d'écouter la dernière de Subjectif 21, vous aurez loupé l'hommage de Michka Assayas aux Bee Gees. J'espère que Michka reviendra sur une chaîne publique, il y a sa place, même si, électron libre, il a du mal à rentrer la musique dans des cases. Salut Michka !

(1) Voir billet d'hier
(2) 4ème saison d'été sur France Musique, 5mn du lundi au vendredi, 16h55/17h

mardi 21 août 2012

Rentrez…

Je ne suis pas complètement sûr de cette information : il semble que chaque année les nouveaux programmes de la radio publique (1), qui débutaient la nouvelle année radio, se calquaient sur la rentrée des classes ! C'est comme cela qu'en 1968 l'année radio démarra en octobre. Cette année, foin de la rentrée des classes, les antennes du groupe Radio France démarrent leurs nouveaux programmes le 27 août. Pourquoi le 27 août et pas le 3 septembre ? Mystère et boules de gomme. Sachant que la conférence de presse de rentrée se tiendra elle le 4 septembre et que l'ensemble des programmes des sept chaînes seront alors connus !

Les médias, toujours à l'affût d'informations croustillantes concernant la radio, n'ont pas manqué depuis le mois de juin, de brèves en brèves, d'informer le public sur quelques pipoles ou semi-pipoles qui œuvrent à la radio et bougent au gré des vents (2). Aujourd'hui, 21 août, tout le monde a oublié et s'en fout sûrement comme de sa première écoute radio… Obsolète le supergadget de Télérama (2), un état actualisé du mercato médias, qui, voulant sûrement montrer qu'il est à la pointe de l'info radio, n'a fait qu'alimenter le buzz. Le tam-tam Giordano/Lopez (4) ressemble à une brève de Morandini, le camelot habile des médias.

La critique radio pourrait-elle se résumer à autre chose que la mise en avant de tel ou telle, l'anecdote superfétatoire, la description didactique d'une émission… ? Or nous subirons dès la semaine prochaine quelques gros clichés, raccourcis, et autres caricatures bien lourdes ("… il s'inspire beaucoup de José Artur mais sans faire du Chancel avec un soupçon de Bern", en voilà un enfermé pour longtemps dans un carcan). Particulièrement puisque l'écoute "critique" ne concerne souvent qu'un seul épisode d'une même émission, pour laquelle il faut vite donner un avis… et passer à autre chose !

Donc, prenons le temps de continuer à écouter les grilles d'été, et de "rentrée" doucement dans ce qui pourrait être nouveau dans les grilles de Radio France. Nous en reparlerons dès le 4 septembre et tout au long de l'année.
(à suivre)
(1) depuis sans doute la création de France Inter en décembre 1963 par Roland Dhordain qui en sera son premier directeur, 
(2) lire des humeurs des responsables des programmes,
(3) publié sur son site et appelé infographie en ligne depuis le 11 juin à 18h13 et mis à jour le 3 juillet à 12h35, comme si depuis le 3 juillet il ne s'était "rien passé"… À quoi cela pouvait-il donc servir de nous informer de quelque chose dont les effets ne seraient tangibles que le 27 août ? 
(4) Insignifiant départ de la case 11h/12h30 de France Inter de l'une et arrivée de l'autre.

lundi 20 août 2012

Dans le sens des retours…




de bâton, de flamme, sur investissement, à la ligne. La ligne, j'y reviens après six semaines d'une petite pause d'écriture même si, mes chers auditeurs, je ne vous ai pas complètement abandonné en publiant chaque semaine un blog-note et une petite madeleine radiophonique le dimanche…

"Dans le sens des retours" cette phrase stupide, ânonnée, pourrait nous faire accroire qu'il n'y a qu'un seul sens aux retours. Et pourtant les retours vont dans tous les sens. Ceux qui s'annoncent la semaine prochaine auront leur part de tragique puisque une seule chose ne comptera plus dans l'univers média que la "rentrée", alors qu'il n'y a pas si longtemps les mêmes médias tiraient le rideau sur l'actualité galopante pour la mettre à l'heure de la diète qui rime si bien avec sieste. La semaine prochaine nous aurons le droit à la rentrée littéraire, la rentrée politique, la rentrée médiatique, sans oublier la sacro-sainte rentrée économique ! Les journalistes sont excités comme des élèves à qui l'ont vient d'acheter un nouveau cartable ou comme des profs qui vont faire leur premier cours. Il se passe quelque chose. C'est grisant. Et sur le modèle de la rentrée scolaire tout s'étiquette avec le mot "rentrée".

Le mois d'août a pourtant 31 jours dont il conviendrait de profiter jusqu'au bout. Mais non content que ces rentrées ne viennent pas assez vite les communicants ont inventé les "pré-rentrées". Au-secours fuyons ! En ce qui me concerne n'étant jamais parti, il m'était agréable de revenir à ce "feuilleton de la radio" dans cette atmosphère de "fin d'été", tant pour traquer la névrose "rentrée", qu'un temps suspendu au soleil ou à un autre rythme. L'impatience médiatique qui ne supporte pas longtemps le "non événement" ne rime pas forcément avec la vie réelle, celle qu'on prend le temps de vivre avec la radio…
(à suivre)

dimanche 19 août 2012

Aux vents du Croisic…






Sorti de la Maison Ronde, des Ondes et de tout le fourbi mécanique, l'homme de radio marchait aux vents, à ma rencontre. Parmi les otaries, cachalots et autres cétacés vautrés sur le sable en contrebas, nous nous reconnûmes d'évidence. Les bonnes ondes. L'homme que j'avais voulu rencontrer savait faire deux choses : de la musique électro-acoustique, raconter des histoires (ou les faire raconter) pour une radio… acoustique. J'aimerai bien écrire de la radio à coustique, comme on dirait du trombone à coulisse.

Le gaillard cause en cercles concentriques comme d'autres font des ronds dans l'eau. Les ondes toujours les ondes. Il fait défiler les personnages de son petit musée magnifique ! Trente-huit ans de boutique, ça en fait du monde. Pensez. C'est un homme de Culture (France Culture) alors c'est parti pour les Paranthoën (1), Ollier, Veinstein, Trutat, Farabet, Adler, Davidas, Baumgartner…  On dirait que je dresse la liste "Des vivants et des morts". J'aime entendre cette musique, sa musique. Il tricote et détricote et moi (comme d'hab') je fais ma pelote.

Quand il parle ou quand il fait de la radio, Christian Rosset ne fait pas de bruit, ne monte pas sur les tambours, ne flotte pas sur les kakemonos qui vantent la-lessive-de-celui-qui-washwash-les-matins, et encore moins des ronds de jambe. Il s'incruste, s'insinue, s'intercale, se superpose, se mixe et se décale. Dans sa parlure on guette les silences qu'il dit aimer. C'est du miel pour l'écouteur… L'Histoire est là. Au présent et au singulier (2).

On n'en finirait jamais avec la radio… J'ai mis quelques sons, quelques mots griffonnés, quelques images dans ma besace. Il faut que ça macère, l'assemblage sera pour plus tard. Les otaries, cachalots et autres cétacés ont fui la haute marée. Sur le banc Rosset souffle : "Personne ne croit qu'il peut y avoir des artistes de radio". Moi si !

Demain, 8h30, le premier épisode de la "saison 2" du feuilleton de la radio…

(1) "Yann Paranthoën, l'art de la radio", sous la direction de Christian Rosset, Phonurgia nova, 2009
(2) Je ne peux peux pas écrire ce mot "singulier" sans penser à Geneviève Ladouès et à son " Un jour au singulier" sa belle émission dominicale sur France Culture (années 90),

jeudi 16 août 2012

Quartiers d'été…










Ce blog prend ses quartiers d'été (jusqu'au 20 août) mais si vous aimez la radio et que vous voulez lire des choses sur :

Chancel (Jacques), Jaigu (Yves), Paranthoën (Yann), Mermet (Daniel), Kriss, Dominique (Claude), Bellemare (Pierre), Bonnaud (Frédéric), Hees (Jean-Luc), Pradel (Jacques), Dhordain (Roland), Laurentin (Emmanuel), Max (Zappy), Villers (Claude), Artur (José), Bouteiller (Pierre), Filipacchi (Daniel), Biraud (Maurice), Lenoir (Bernard), Blanc-Francard (Patrice), Heraud (Alexandre), Lebrun (Jean), Kraft (Raphaël), Julie, Seloron (Françoise), Caloni (Philippe), Borzeix (Jean-Marie), Omélianenko (Irène), Yanne (Jean), Thiba (Marion), Zegut (Francis), Garretto (Jean), Codou (Pierre), Burgel (Patrick), Vacher (Jeanne-Martine), Le Marcis (Monique), Delli-Fiori (Julien), Guiton (Amaëlle), Bon (François), Veinstein (Alain), Garbit (Philippe), Khan (Jean-François), Pailler (Aline), Davidas (Gilles) Théval (Vincent), Assayas (Michka), Senaux (Guy), Baumgartner (Thomas), Spire (Antoine), Bloch (Laurence), Bory (Jean-Louis), Charensol (Georges), Morel (François), Coulange (Jean-Guy), Rosset (Christian), Pivot (Bernard), Siegel (Maurice), Lescure (Pierre), Fellous (Colette), Martel (Charles), Souchier (Dominique), Valli, Finkielkraut (Alain), Welles (Orson), Averty (Jean-Christophe), Pasquier (Anne-Charlotte), Sanchez (Chloé), Minod (Léa), Payette (Lise), Ronez (Joël), Ladoues (Geneviève), Descargues (Pierre), Arnaut (Robert), Angelier (François), Morisse (Lucien), Wiehn (Pierre) et un mistigri…

ou sur :
L'oreille en coin, la RNT, Le Mouv', Syntone, Radio Luxembourg, Mafalda, Fip, Cesaria Evora, Led Zeppelin, Crumb, Kerouac, Boris Vian, Philippe Garnier, Led Zeppelin, Agrippine, Bernard Hinault, Lulu, Rolling Stones, un mistigri, "Easy tempo", Télérama, Le Monde, Radiola, Bob Dylan, Plan B, Arnaud Fleurent-Didier, Bob Marley, Le Transistor, Elvina Fesneau, Gilles Leroy, Léon Blum, "À voix nue", Pierre Barouh, le Nagra et quelques raton-laveurs…

et bien vous allez sur "vous cherchez quoi ?" et vous devriez trouver… une petite part de votre bonheur et du mien.
(à suivre)

mardi 14 août 2012

Le blog-note de l'été (6)…

Michel Polac










Les morts se suivent et…
Chris Marker a tenu un jour… dans la presse. Un jour seulement ! Pfuitt, enterré deux fois. L'important c'est d'en avoir parlé, montrer qu'on en a parlé. Et les morts s'empilent comme d'autres sujets, jour après jour. "J'y pense puis j'oublie…" Même chose pour Michel Polac, qui recevra le lendemain de l'afflux médiatique, le coup de pied de l'âne. Polac, l'homme du Masque et la Plume version originale. On ressort du chapeau Jean Tardieu et son Club d'Essai que plus personne n'oserait mettre à l'antenne, sauf arteradio bien sûr. Polac, à toutes les sauces de la commémo.

L'Institut National de l'Audiovisuel cause dans le poste,
Martine Auger, documentaliste à l'Ina participait à la deuxième partie des Matins d'été sur France Culture (à partir de 89'31"). Enfin, on en apprend sur la "boutique" sur l'"arrière cuisine", et revient aussitôt en boomerang mon leitmotiv "Pour la création d'une chaine d'archives au sein de Radio France". Pour sortir du gimmick usé "Trop sympa les archives, écoutez-en donc trois minutes"

Thèses, Thésards, Taisez…
Vous ne pourrez plus vous taire, David Christoffel aura les moyens de vous faire parler de votre thèse dans le poste. Quant à la mienne (voir sujet précédent) je ne désespère pas d'être son invité pour en parler…

• Je me souviens, Salvator Allende
Pour ceux qui sans modération font usage du 11 septembre sans jamais préciser l'année voilà de quoi leur rafraîchir la mémoire.

• Je me souviens, le transistor
Lundi 27 août pour la première de la saison de la fabrique de l'histoire, François Bon, sera l'invité d'Emmanuel Laurentin pour son livre Autobiographie des objets (Seuil). Faisons confiance à Laurentin pour "mettre le doigt" sur le transistor de Monsieur Chauveau !

• Je me souviens, Marilyn
Fip remet le couvert et se livre ! En bonus des images (une fois n'est pas coutume).

• Il se souvient, Atlantic
Je vous ai déjà présenté Hervé Hist, fondu-raccord de radio. Là il a produit une compil' des émissions de nuit avec une très "lègère" préférence pour Jean-Charles Aschero, dont j'avoue n'avoir jamais écouté aucune émission… Hervé Hist fait sa pelote, tisse sa toile et enfile quelques perles de mémoire… Quant à JLF (Jean-Louis Foulquier) chanteur c'est une autre paire de manches.

• Été-chanson, chanson-été,
Le service public a fait fort : à ma droite France info et Un été, une chanson et à ma gauche France Musique et Un jour, un été qui en intro d'émission met en valeur une chanson en la remettant dans son contexte. Bertrand Dicale sur France Info est à son affaire lui qui présente toute l'année "Ces chansons qui font l'histoire". Mais pourquoi ces petites pastilles acidulées de l'été donnent-elles l'impression d'être "cut" dans le montage comme dans leurs chutes ? France Info aura t-elle "peur" de produire des émissions de plus de 8'49" quand Dicale aurait su "rallonger la sauce" ? On en aurait bien repris une louche !

• Je me souviens Dalla/Delli Fiori
J'ai honte, vraiment. Samedi in Normandy ! Je rentre dans l'échoppe Harmonia Mundi, cause de Gianmaria Testa et évoque Lucio Dalla. Le disquaire m'annonce "Il est mort il ya peu de temps… !" Je m'étrangle. Pas possible. On ne m'a rien dit, je n'ai rien lu, rien entendu. Est-ce possible ? Après avoir eu recours à l'encyclo interno, je dois me rendre à l'évidence, celui que Julien Delli Fiori nous a fait découvrir à la fin des années 80 sur France Inter (1) avait tiré sa révérence. La meilleure façon se le retrouver est d'écouter son interprétation de Caruso…

• Yanne tel (qu'en lui-même)…
J'avais oublié ça, du grand art !

(1) Dans son émission déjantée par et avec Clémentine Célarié "Jazz à tous les étages".

dimanche 12 août 2012

Gérard Sire réenchanté…

 


À défaut de grives j'ai fait avec des merles. Ce n'est pas très courtois de commencer ainsi avec Gérard Sire ! L'absence de documents sonores en ma possession m'a récement incité à lire un joli recueil de contes écrit par lui (1). Dès les premiers mots que j'ai lus je n'ai pu faire autrement que d'entendre, très présente, sa voix tellement entendue à la radio. "Naturellement", j'ai essayé, sans me forcer, de retrouver son tempo, ses scansions et de retrouver le velours de sa voix qui, l'après-midi sur France Inter, nous transportait exactement là où il savait nous faire aller (2).

J'ai pris le temps de la mesure de ses récits. Et, comme le conseille son bon ami Jean Yanne en préface, je n'ai pas tout lu d'un coup. M'en gardant pour les belles rousseurs d'automne et même les petits froids d'hiver. Ici, il ne s'agit pas de consommer (horreur), il s'agit de respecter quelques étapes pour commencer à rêver. Entrer par la petite porte, marcher à pas de loup et tranquillement se poser dans l'histoire, en ombre ou en transparence. Car Sire en quelques secondes, bienveillant et attentionné, nous a pris par l'oreille et soufflé "venez, approchez, écoutez ce petit morceau de vie ! Vous êtes bien ? Alors faufilez-vous entre les lignes, je vous laisse, j'ai à faire."

Plus subtilement que Claude Sautet (3), Gérard Sire raconte les choses de la vie, simples, banales, tragiques, où l'indicible se faufile dans chacun de ses récits, en filigrane ou en toile de fond. Sire s'inspire du quotidien apparemment le plus ordinaire. Il y ajoute sa poésie de conteur, une petite cuillère de cynisme et sa bonhomie de rêveur. Il aime les pirouettes, les rebondissements, les clins d'œil et une certaine farce noire semi-comique ou semi-tragique suivant le côté d'où on l'observe. Il savoure ses mots pour les offrir à ses auditeurs sachant parfaitement tourner sa langue sept fois dans sa bouche, sans jamais se priver de fustiger malicieusement la société de consommation galopante et d'y ajouter une bonne dose de dérision ou de fatalisme.

Sire, de ses larges ciseaux, cisèle les contours de ses personnages, de ses géographies et de ses intrigues sortis tout droit de sa besace magique. Il les découpe avec soin et minutie, place ses découpages sur sa table de travail, puis, sans lacher sa cigarette, met en place avec quelques sourires satisfaits sa petite commedia dell'arte. Son affaire s'enroule chaque jour à l'antenne sans aucune fioriture. Avec "juste" un immense supplément d'âme. Sire enfile les perles sans avoir jamais l'air d'y toucher, comme ça entre deux, pour passer un bon moment et sortir subtilement d'une mécanique radiophonique déjà trop bien huilée.

Sire était un magicien sublime de la parole. Discret, il portait sa part de mélancolie en bandoulière. Il écrivait pour la radio et mettait de la radio dedans (4). Vous pouvez me mettre trois secondes de Sire au milieu d'un océan de sons, j'accroche, me fige et savoure l'immense plaisir d'être en retrouvailles. Sire touchait au cœur, juste parce qu'il était tendre et simple. Et c'est bien cette part d'humanité-là qui manque cruellement aujourd'hui à la radio.

(1) Le clown et autres contes, Jean-Claude Simoën éditeur, 1978,
(2) Une immense voix, années 60 et 70, voir aussi l'audioblog d'Hervé Hist, pour un pett bout de son de son émission "Omnibus" 14h-17h, France Inter, du lundi au vendredi,
(3) Cinéaste, qui produit avec Romy Schneider et Michel Picoli "Les choses de la vie", en 1973,
(4) Amenant Pierre Bouteiller (Embouteillages, France Inter, magazine du lundi au vendredi 9h) dans "La collection" et dans "Le supermarché", Garretto et Codou pour "TSF 71, future L'Oreille en coin

jeudi 9 août 2012

Le blog-note (Hors-série)…

Les stars

• Anquetil 
Jamais je n'aurais pensé un jour "écrire" sur cette légende du cyclisme ! Paul Fournel (1) lui l'a fait et, je dirais même plus, l'a fait avec la grâce et l'humilité du cycliste du "dimanche". Qu'il me pardonne de l'affubler de ce titre sûrement inapproprié. Donc Fournel, sans en faire une hagiographie lourdingue et convenue, raconte méticuleusement le parcours exceptionnel du Normand qu'on surnommait affectueusement "La caravelle". Affectueusement peut-être par certains spécialistes car Anquetil était plutôt détesté par les Français qui lui préféraient l'éternel perdant auvergnat Poulidor. Moi-même je n'arrivais pas à admirer en son temps ce maillot jaune quasi "perpétuel" qui gagnait si bien que c'en était presque "déplaisant". Alors qu'un magnifique perdant, ça c'était une figure de style ! Quel couillon j'étais. C'est Fournel qui me l'a démontré. Anquetil méritait d'être reconnu. Reconnaissons à Fournel d'avoir remis les pendules à l'heure et pas seulement celles des contre-la-montre. Je n'ai jamais lu aucun livre sur aucun sportif mais l'évocation qui en a été faite sur France Culture en juillet m'a immédiatement donné envie de lire cet hommage écrit par le président de l'OuLiPo (Ouvroir de Littérature Potentielle). Merci Fournel, grâce à vous la "petite Reine" a trouvé son Roi.

• Martel
Producteur à France Culture, Martel a eu les honneurs du Monde (2). La journaliste, Sylvie Santini, passe en revue les différentes facettes de ce "Rastignac" (3). J'ai surtout cherché à lire ce qui concerne la radio. "Sandrine Treiner, la directrice des programmes de France Culture, où il anime depuis six ans une émission hebdomadaire sur les industries culturelles ("Soft Power"), lâche à mots comptés qu'il est : "un bon producteur, ce jour-là, à cette heure-là [19/20h] et que, officiant de manière décalée [c'est-à-dire le dimanche] il est très facile de travailler avec lui." En fait, de l'aveu même de Martel, leurs relations sont exécrables." CQFD. Dommage que Sylvie Santini ne l'ait pas interviewé fin juillet. Elle aurait pu lui demander (encore faudrait-il qu'elle l'écoute ?) pourquoi en recevant la directrice de communication de Michelin (4) Martel a parlé de fabricant de "peuneus". Hallucinant ! Il a prononcé ce "mot" plusieurs fois comme une habitude de langage ! Surprenant qu'un sociologue qui "avait à peine 30 ans en 1996" ne connaisse pas la prononciation des mots usuels ! Il est vrai qu'à l'écouter tous les dimanches on s'agace de ses approximations concernant les noms de famille (Collisimo/Collossimo), son incapacité à prononcer distinctement son prénom quand il désannonce, et ses hésitations multiples quand il présente ses sujets. Visiblement le microcosme média parisien s'intéresse plus au "Rastignac" qu'au producteur de radio. C'est forcément plus tendance et croustillant que de l'écouter chaque dimanche soir à la radio.

• Adler
Productrice à France Culture (5) et à France Inter, elle a eu les honneurs de la presse le 8 juillet dernier. Je n'achète jamais le Journal du Dimanche. J'ai eu de la chance, le jour où je l'achète, deux pleines pages d'interview de Laure Adler. Idem pour le producteur ci-dessus, je vais aux questions/réponses qui concernent la radio. Je devrai me contenter de deux questions et, de fait, de deux réponses. Journaliste : "Il paraît [sic] que c'est dur de travailler avec vous. " Réponse : "J'ai subi beaucoup de violences à France Culture. J'ai été agressée physiquement, sexuellement, moralement…" Mais de la radio on ne saura rien si ce n'est qu'elle [et Jean-Marie Cavada, Pdg de Radio France] ont gagné leur "procès en 2007 contre une association d'auditeurs de France Culture". Pour en savoir un peu plus sur ses années radio,les programmes, les producteurs, les fictions, les directs, le lecteur attrendra. Visiblement ça n'intéresse pas la journaliste (est-elle une auditrice de France Culture ou a minima des émissions d'Adler, on ne le saura jamais ?), e la nave va.

Voilà deux personnalités de radio, mises en avant par deux grands journaux où, une fois de plus, la radio a la part plus que congrue et absolument anecdotique. Les médias s'intéressent aux personnages à la (grande) surface médiatique. Dans cette surface-là l'activité radiophonique est traitée de façon confidentielle. Ma question est toujours la même : les journalistes qui évoquent la radio l'écoutent-ils en dehors du temps personnel qu'ils y consacrent pour leur information propre ? Réponse souhaitée !

Prochain billet dimanche 12 août, 18h, pour la MADELEINE des madeleines…

(1) "Anquetil tout seul", de Paul Fournel (éd. du Seuil),
(2) Le Monde Magazine, 21 avril 2012,
(3) Nommé ainsi dans l'article et entre guillemets par une économiste de la culture non citée,
(4) Claire Dorland Clauzel, le 8 juillet 2012,
(5) Ex-directrice de la chaine 1999-2005,

lundi 6 août 2012

Le blog-note de l'été (5)…

Gérard Klein


Europe 1 c'est de la radio ? 
Pourquoi alors cette chaîne cire t-elle en permanence les pompes de la TV (1) ? Pourquoi pour parler de mémoire collective s'appuie-t-elle sur ce média ? La radio n'a pas de mémoire collective ? L'"énorme" est atteint quand le journaliste annonce "Après une pause (de pub, of course)… vous allez voir…". C'est merveilleux le langage parlé ! On va voir à la radio ? L'exercice est tellement périlleux (parler d'images à la radio) que le journaliste habitué aux écrans ne prend surtout pas la peine d'employer le verbe "écouter"… Et ça sert à quoi d'écouter des sons TV à la radio quand initialement ils sont accompagnés d'images ? Même si ceux-ci ont été surabondamment ressassés. Impossible pourtant de reconnaître immédiatement Daniel Balavoine dialoguant avec François Mitterrand, si avant l'écoute on ne présente pas les intervenants. Pourquoi Europe 1 ne met-elle pas en valeur ses propres archives (en cours de numérisation) ? (2)

Le président de l'Institut National de l'Audiovisuel, Mathieu Gallet, était l'invité de l'émission et il aurait été difficile pour le journaliste d'évoquer les archives radio de l'Ina qui ne concernent que… la radio publique (à quelques très rares exceptions près). Quel dommage cette allégeance permanente à la TV et quel dommage que le président d'Europe 1, Denis Ollivenes au lieu de réinventer "Europe Stop" ou "Musicorama"  n'incite pas ses équipes à mettre en valeur les propres archives de la radio privée.

L'histoire de la radio, là voilà !
Mercredi 1er août on pouvait Déjeuner sur l'herbe sur France Culture, avec le gotha de la radio : Hervé Glevarrec (commissaire de l'exposition "Ouvrez grand vos oreilles" au Musée du Cnam), Sylvain Gire (directeur d'Arte radio) et Thomas Baumgartner (producteur à France Culture et France Inter). À deux reprises Baumgartner a dit à Gire une autre façon d'y entendre (la radio) sans pour autant que leurs propos ne soient antinomiques. Les nuances sont riches. Écoutez donc voir !

C'est pas moi (le Président de la République) c'est lui (le CSA)
Pour nommer les Pdg de l'audiovisuel public, François Hollande a pensé à ça et même à ça !

Nuit de la radio
Après Paris (en juin), la voilà à Lussas (Ardèche) avant de pousser jusqu'à Brest en février 2013 pour le festival Longueur d'Ondes

Bzzz ! Bzzzz! Bzzzzz!
Autrefois l'été les radios, et France Inter que j'écoutais, changeaient de rythme, de ton. Une certaine légèreté s'installait et Gérard Klein (3) enfilait les perles, les chansons et sa bonne humeur. Aujourd'hui c'est l'été sur les ondes mais on dirait qu'il ne faut surtout pas bousculer l'auditeur dans ses habitudes… habituelles. Pourtant une partie de ces auditeurs quitte son domicile (facile à cirer) et bouscule la routine quotidienne. Ce n'est pas le choix d'Inter qui le samedi matin nous "oblige" à être concentré pour écouter les toutes petites quarante-deux minutes qu'anime Thomas Baumgartner pour #Antibuzz.

À l'antenne depuis le 30 juin, le sixième numéro du 4 août semble bien avoir trouvé son ton, son rythme et son style. Un invité, deux chroniqueurs, trois morceaux de musique et pour clore chaque chapitre ce qui ressemble bien à un mistigri. L'auditeur a alors deux solutions, vaquer à ses occupations et écouter d'une oreille distraite, il perdra alors très vite le fil, soit se concentrer et ne rien faire d'autre. C'est ce que j'essaye de faire chaque samedi. Quand l'invité est précis, concis et simple (Francis Pisani) ça fonctionne très bien. Il donne envie d'aller y regarder de plus près, même s'il est déjà passé par France Culture (Soft Power) et RFI.

Baumgartner rythme l'affaire, accroche une chronique, un son, une autre chronique, le tout de façon assez fluide sans que l'auditeur ne se rende compte qu'il mène la-charge-de-la-brigade-légère-en-moins-de-temps-qu'il-n'en-a-fallu-au-Général-de-Gaulle-pour-scander-"Vive le Québec libre"… Ouf ! Pas facile ce format de 42/43 minutes encadré par un tunnel d'info de 13mn (un de plus) et l'auto-promo-qui-sature en fin d'émission. Question à 2 balles : si les journalistes s'autorisent à dépasser allègrement les 10mn du journal de 9h, les producteurs seraient en droit d'en faire autant, non ?

Dernière facétie joyeuse de l'antibuzz, le mistigri "SolangeTeParle" : compilation de tweets, d'# et autres @ récoltés sur Tweeter. J'écoute ça comme une petite musique, une digression verbale, un jeu de mots sans chercher à comprendre au-delà du son produit. Un clin d'œil qui colle à la personnalité de Baumgartner et… à l'air du temps.

Moriarty
Le dimanche soir sur France Musique c'est un voyage à la recherche de l'Amérique qui nous est proposé.

La suite sur la page ci-dessous…

(1) Comme d'une certaine façon RTL le tente avec l'émission dominicale de Philippe Labro "Mon RTL à moi", le dimanche de 14h à 16h, du 15 juillet au 19 août,
(2) Avec son super bateleur de foire qui veut nous faire accroire, chaque matin qu'il anime une émission sur les médias quand il ne survalorise que la télé, ses rumeurs, ses potins et ses audiences,
(3) L'animateur sympathique si fier d'avoir "épuisé"  successivement les ondes d'Inter, Europe 1, RTL et RMC… des années 60 aux années 80 (voir peut-être 90),