
Roland Barthes à la fin des années 80 aurait-il peut-être ajouté "la radio" à ses "Mythologies" (1) ? Roland Barthes ? Connais pas, caquettent les épouvantails de la gestion moderne ! "La radio" (publique), cet ensemble cohérent a commencé par être affaibli quand France Inter a émigré à Mangin (l'immeuble proche de la Maison de la radio), puis ce fût au tour des formations musicales de se disperser dans Paris. C'est un peu plus grave quand, quittant le cœur de la radio, le chœur fût transplanté il y a huit ans à dache perpete. Comment une organisation, une société, un ensemble peut-il continuer à respirer, à vivre si son chœur est parti divaguer hors de son "corps" ?
Et surtout comment ne pas rendre signifiant un tel acte institutionnel ? Comment faire semblant de ne pas croire que le démantèlement progressif, par "petits bouts" n'a pas pour objectif l'extinction… de voix ? Toutes les voix, celles qui parlent, celles qui chantent, celles qui se taisent. Comment ne pas être sûr que Jean-Paul Sartre ne montera pas ce matin (avant les vœux de la Présidente), devant la porte A, sur un lourd bidon d'huile (2) pour constater, amer, qu'ils ont fini par "désespérer Radio France" comme d'autres avaient si souvent "désespéré Billancourt".
La belle maison d'Henry Bernard, reconfigurée, défigurée, arrive au bout de sa mue. Sera-t-elle encore une maison de radio (ou une plate-forme de podcast) ? Sera-t-elle encore le lieu de la création radiophonique ou un "Studio Radio France" prestataire de service et de co-productions. Sera-t-elle l'excellence de la création musicale avec Philar, National, Maîtrise et Chœur ou un baltringue pour happy-few ?
Quels vœux inavouables Madame Veil, Pédégère de Radio France, cachera-t-elle derrière ses vœux de circonstance ? Peu probable qu'à cette occasion elle emprunte la trajectoire… du cœur !
(1) Le Seuil, 1957,
(2) Comme à Billancourt en 68.
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