mercredi 28 juin 2023

Ça tangue à Radio France et sa capitaine roucoule… grave !

Du temps des soviets et de la nomenklatura tout était permis aux dirigeants qui pouvaient à tout instant prendre la parole sur les organes officiels du parti. (aujourd'hui encore). Autant qu'il m'en souvienne il n'y a que dans des occasions exceptionnelles que, depuis 1975, les dix Pdg de Radio France (1) se sont invités sur l'une ou l'autre des chaînes de la société (2) de radiodiffusion publique. Madame Veil, Pédégère, récemment reconduite dans ses fonctions pour cinq ans a jugé utile de venir à France Culture pour tenter maladroitement, forcément maladroitement, d'éteindre feux et contre-feux qui couvent dans la Maison ronde. Quoi de mieux que les roucoulades du dimanche soir pour venir y gloser, des fois que sa parole pourrait d'un coup de baguette magique être audible, dans les encombrements des retours de ouiken et autres circonvolutions télévisuelles ?

© AFP - Joel Saget














Soft power où les fatuités de M. Martel

La spécialité de Martel : enfiler les perles, s’écouter parler et rire de ses saillies. Une méthode qu’il peaufine depuis 17 ans, inaugurée avec l’émission Masse critique qui suggérait avec ce titre un propos pesant et une critique médiatique tout azimut… du point de vue de la hauteur de l'animateur de l'émission, dans une posture auto-centrée (et, of course*, auto-satisfaite).


Après son générique inaudible dont on croirait le disque rayé, ce dimanche, sur France Culture, M. Martel annonce avec quelques précautions d’usage que ne pouvant difficilement être juge et partie il a fait appel à trois journalistes pour interviewer (3) Madame Veil. Je ne perdrai pas mon temps en conjectures constatant que "ça ou rien c'est la même chose". Toutefois cerise sur le gâteau, nous apprendrons que la disparition de tous les journaux d'actualité à la rentrée (plus celui de 22h sur France Culture) relève d'une politique éditoriale. Gloups. Ben voyons Léon !


Au-delà de la question juridique qui pourrait faire valoir que chacune des chaînes publiques de radio doit diffuser des informations de façon régulière et identifiée, il est particulièrement cocasse que pour la première fois de l'histoire de la radio publique, les informations, soient sous la "tutelle" des programmes, appelés aujourd'hui l'éditorial. Éditorial mis en place dès 2014 par Mathieu Gallet pour les sept chaînes de Radio France et confié à Frédéric Schlesinger et, depuis septembre 2022, à Laurence Bloch, ex-Directrice de France Inter (2014-2022).


On peut donc comprendre que le Directeur de l'Information, Vincent Giret et le Directeur du Numérique et de la Production, Laurent Frisch ont validé la décision de Bloch. On pourra toujours se marrer des heures en consultant l'organigramme de Radio France (et son armée mexicaine de cadres)… On finira par lire l'article de François Rousseaux, Télérama, "Qui dirige ici ?" Enquête sur le pouvoir de Laurence Bloch à Radio France "(21 juin 2023). "«Laurence sent le public. C'est elle qui a rajeuni l'audience de France Inter , développé une image plus pop et demandé à tout le monde d'être punk», appuie Sibyle Veil," citée par Rousseaux. La punkitude de Bloch mériterait à elle seule un post-it "No future" !


Quelle petite musique du côté de… France Musique ?

Question audible/lisible on se demande quelle méthode (autre que la méthode Coué) il conviendrait de mettre en œuvre pour traduire les propos du Directeur de France Musique, Marc Voinchet (4). Morceaux choisis extraits de "La Correspondance de la Presse" (8 juin 2023).


"Pour M. VOINCHET, ce choix de la direction de l'information et des antennes de Radio France – respectivement portée par M. Vincent GIRET et Mme Laurence BLOCH – "n'est pas une décision qui m'appartient" mais "que je prends en compte". De manière globale pour France Musique, ce qui semble "le plus important" pour M. Marc VOINCHET réside dans la conception "des programmes à la radio en dehors de la projection classique" : "Certes, il y a encore du linéaire mais on réfléchit de plus en plus à partir du stock et comment on produit en natif. On a inversé la réflexion pour réfléchir à partir du stock qui devient du linéaire". "On a une radio qui devient lisible avec la FM comme accompagnement et l'offre podcast comme contenu pédagogique".


Le stock ? Je n'avais pas compris que les Directrices et Directeurs d'antenne étaient devenus des… magasiniers et des technocrates du parler abscons. Manque plus que la blouse grise et le crayon bleu d'un côté et rouge de l'autre, bien en vue dans la poche poitrine de la dite-blouse. Quel blues ! Faut dire que dans son discours inaugural en 2014, Mathieu Gallet avait nommé la Maison de la radio, "La boîte". Rien d'anormal alors que dans la boîte on gère des stocks avec des chefs de rayon et des têtes de gondole. La boucle est bouclée et avec elle la faillite absolue de la radio ! 


* Martel n'aime rien tant que les anglicismes dont il ne se dépare jamais,


(1) Exception récente de M. Gallet qui le dernier jour de son mandat de Pdg de Radio France était venu glousser dans la matinale d'Inter (mars 2018),

2) Profitons-en pour préciser que le vocable "groupe" que la presse ressasse à longueur de temps est usurpé et, que depuis 1975 (suite à la loi d'août 1974 qui a éparpillé l'ORTF en sept structures distinctes) Radio France est une société anonyme détenue par l'État français.

(3) Poser des questions serait plus juste, il n'y aura pratiquement aucune relance suite aux réponses formatées de la Pédégère qui, à son habitude éprouvée, enfile les perles, et désincarne autant sa fonction que sa parole…
(4) Dans son article du 8 juin dans Télérama, Élise Racque précise «Sollicité par nos soins, Marc Voinchet, le directeur de France Musique, ne nous a pas répondu." 

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