lundi 7 octobre 2024

Radio France : tout sauf de la radio !

Avec un cynisme de mauvais aloi, le staff numérique de Radio France déconstruit méthodiquement la radio (ou ce qu'il en reste). Le staff numérique ? Mais que reste-t-il d'autre ? La publicité dans le métro parisien dit tout du projet calamiteux : tout donner à entendre sauf de la radio. Oui sauf de la radio car pour les geeks qui gouvernent cette Maison (de quoi ?) le mot est à ranger aux rayons poussiéreux des antiquités. Le mot radio n'apparaît plus que dans le nom de la société : Radio France. Un faux-nez, une entourloupe de première, un cache-sexe qui ne trompent que ceux qui ne veulent rien y entendre et surtout pas de la radio. Madame Veil, Pédégère de la société qui a su si bien rebaptiser le bâtiment de l'avenue du Président Kennedy pourrait, sans gêne, débaptiser Radio France qu'on y verrait que du feu. Feu la radio !








Madame Veil s'acharne pourtant devant la représentation nationale ; à l'Assemblée ou au Sénat, à pérorer sur la nécessité que la radio puisse conserver son autonomie fasse à une fusion où, la grande louve France Télévisions, l'avalerait en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire. Effets de manche, théâtre épique, galéjades qui ne trompent que ceux qui veulent bien marcher dans la combine ! Défendre la radio oui, encore faudrait-il qu'il soit encore produit de la radio et non des petits morceaux de trucs et de machins qu'on bricole en collections, en série. Le tout délinéarisé et pire encore détemporalisé. Il s'agit bien d'additionner les clics et, surtout, n'être comptable que de chiffres plus mirobolants les uns que les autres. 

Au risque d'avoir détruit l'incarnation, par ses équipes, d'un programme de radio, d'émissions du petit matin, de l'après-midi, du soir et de la nuit. Jetant la nuit par la fenêtre du jour. Au risque d'avoir gommé le moment présent qui ne doit surtout pas être entendu dans les rediffusions des rediffusions. Au risque d'avoir cassé la chaîne de fabrication et d'avoir tout aussi méthodiquement casser les métiers spécialisés de technicien du son, de réalisatrices et réalisateurs et tenter d'inventer des productrices et producteurs, moutons à cinq pattes et à plusieurs bras pour faire seul-e-s ce qui se faisait en équipes de réalisation.

Mais l'auditrice ou l'auditeur ne le voit pas, ne l'entend pas. Avec son support habituel il peut encore croire qu'il écoute de la radio. Il n'écoute plus ni la radio ni même des émissions. Il écoute des podcasts. Petits modules sonores qui se faufilent dans la grande toile numérique. The dream is over chantait John Lennon. Oui, le rêve est fini. Le rêve d'être en fusion dans des moments de radio singuliers, surprenants et quelquefois magiques. Le rêve d'une affection solide pour une compagne de route et de vie. Le rêve tout simplement…

Le texte des deux visuels : Plus de 3 milliards de podcasts, 168 heures de direct par jour. Playlists, concerts musiques, direct, podcasts.

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