En 1973, Gébé, dessinateur imagine ce slogan, soit un pas de côté mais genre un pas de géant ! Réfléchir ensemble avant d'aller dans le mur. Dans le mur on y est ! Et alors que ça patauge dans le marécage d'une loi audiovisuelle engluée dans les partis-pris, le verbiage et les sous-entendus, ne pourrait-on tout arrêter ? Qui arrêterait ? Pas ceux qui s'enferrent pour faire voter une loi mal embouchée qui fait tout ce qu'elle peut pour y échapper (trois coups pour rien depuis 2020). Pas ceux, résignés qui, depuis lurette, ont abdiqué face au visuel. Visuel qui lui-même s'est s'installé à la radio par la porte et par la fenêtre. Pas ceux qui vouent aux gémonies le service public et plus particulièrement le service public audiovisuel.
Gébé, l'An 01 |
Alors qui s'arrête ? Les auditeurs pardi ! Mais un arrêt brutal. Plus d'écoute, de rediffs ou de podcasts. Rien. Aucune chaîne du service public. Parce que les auditeurs on les entend jamais. On leur tisse des lauriers pour leur fidélité, leur assiduité, leurs écoutes plurielles mais quant à recueillir leurs avis, là vous pouvez toujours courir. Pas plus qu'on ne recueille l'avis des usagers de la Poste, de l'École, de l'Hôpital ou de la Justice. Sans nous, auditrices et auditeurs, la radio publique peut mettre la clef sous la porte. La grande porte de verre de la Maison de la radio à Paris qui héberge six des chaînes publiques (Inter, Culture, Musique, Info, Fip, Mouv'). Ici (ex France Bleu) répartie en 44 locales sur le territoire métropolitain,
Y'aurait bien une solution : faire grève, sans préavis. Une belle grève illimitée. On se réunirait dans les quartiers, les villages et autres îles de la Manche, de l'Atlantique et de la Méditerranée. On causerait. On dirait nos doléances. On les écrirait, les enregistrerait en audio et en vidéo. Et chats échaudés craignant l'eau froide, on confierait ça à de jeunes chercheurs et de moins jeunes pour en tirer le Manifeste des Auditrices et des Auditeurs. Bon, pour ça faudrait pas trop qu'on soit devenus des moutons, résignés face au rouleau compresseur de l'Éditorial, du numérique et du podcast. Faudrait p'tête aussi qu'enfin on arrête d'avaler des couleuvres. Et que bien égoïstement on se bricole dans son coin ses p'tits programmes au poil. Faudrait surtout qu'on s'affranchisse de ce geste qui rassure, qui accompagne nos moments de vie, ce geste machinal devenu essentiel : allumer la radio.
Et surtout, qu'on ouvre les yeux sur les conditions de plus en plus périlleuses d'exercice des métiers des professionnels de la profession. Qu'on arrête de croire que la fabrique de la radio serait une panacée quand, les managères de moins de cinquante ans, brisent la chaîne de production, les équipes de réalisation, inventent des moutons à cinq pattes et foutent les brebis galeuses à la porte. Le tout avec toujours moins de moyens et un développement exponentiel d'une armée mexicaine de cadres ! Avec la casse méthodique d'une radio de l'offre et de programmes pour une plateforme numérique à la demande. Avec l'abandon définitif d'une radio où le rêve, défini par Pierre Wiehn ancien Directeur d'Inter, avait toute sa place.
Alors, on commence quand à rêver ?
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