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Mathieu Gallet/Ina - Jean-Luc Hees/Radio France |
"Le 16 janvier, l'Institut National de l'Audiovisuel et Radio France
ont conclu pour une durée de 5 ans, un accord-cadre, qui s’inscrit dans les
obligations légales et règlementaires des deux sociétés. Il a pour vocation de
permettre à l’Institut national de l’audiovisuel d’accompagner Radio France
dans le développement de son offre éditoriale dans les domaines du numérique et
de l’audiovisuel." (1)
Interview de Michel Raynal,
directeur délégué adjoint aux Collections, Ina
Radio Fañch : En préalable à la nouvelle convention-cadre que l'Ina vient de signer
avec Radio France, pouvez-vous nous dire où en est le plan de numérisation des
archives radio en volume, et ce qu'il "reste" à numériser. Quelles
sont les prochaines échéances qui sont fixées ?
Michel Raynal : En 1999
l’Ina fait le choix du numérique et lance un "Plan de sauvegarde et de
numérisation" (PSN). En 2003, de manière à accélérer le PSN
avec l’objectif de tout sauvegarder, une expertise est confiée à la société "Véritas"
pour évaluer la volumétrie des matériels radio et TV en danger. Un plan a été établi pour numériser 450 000 heures radio. Des enveloppes budgétaires
annuelles sont programmées. La vitesse de croisière s’établit actuellement à
environ 40 000 heures par an. En 2017 la volumétrie du patrimoine radio
déclarée en danger sera sauvegardée dans sa totalité
R.F. : Pouvez-vous nous
rappeler les missions de l’Ina vis à vis du média radio ?
M.R. : La première
concerne la conservation et la communication au profit de Radio France des
programmes radiophoniques produits par le groupe public (loi de 1986). Il en va
de même pour les programmes de Radio France International. La seconde, depuis 1995, d’assurer la
conservation et l’accès à des fins scientifiques des programmes collectés dans
le cadre de la mission du dépôt légal (radio et TV) confiée à l’Ina par la loi
de 1992. Aujourd’hui l’Ina assure la collecte numérique des émissions de Radio
France mais aussi celles de radio privées (2). Soit une vingtaine de diffuseurs
radio.
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Illustratrice sonore, 1965 - Galmiche, Georges / INA |
R.F. : L'offre vers le public va
t-elle augmenter ? Quelle sera la part d'accès gratuit ? M.R. : Dans le cadre de
la mission de dépôt légal, la loi oblige de mettre à disposition des étudiants,
des chercheurs les archives des radios publiques et privées collectées.
Celles-ci sont consultables au Centre de Consultation (Ina Thèque) situé à la
Bibliothèque nationale de France et également dans nos six délégations
régionales (3). Actuellement dans le cadre d’une politique de décentralisation
de la consultation des collections des postes de consultation multimédia sont
déployés au sein des bibliothèques municipales à vocation régionale (4).
Aujourd’hui nous disposons de 350 000 documents radio et TV accessibles pour le
grand public, via le site Ina…fr, dont près de 100 000 sont des documents
sonores, dont la moitié en accès gratuit. Nous allons, au fur et à mesure,
améliorer l’éditorialisation des fonds. Aujourd’hui la moyenne mensuelle de
sons écoutés par le grand public, via ina.fr, est de 70 000.
R.F. : Mieux valoriser le
patrimoine radiophonique est-il à l’ordre du jour pour l’Ina ?
M.R. : Une nouvelle version du
site ina.fr verra le jour en 2014. Nous avons la volonté d’augmenter la
visibilité pour une meilleure restitution au grand public.
R.F. : La
convention prévoit un axe de développement pour l'Ina, à savoir l'archivage, la
promotion et la vente de la "radio filmée".
M.R. : En
effet, et à l’inverse la radio va pouvoir avoir accès aux sons TV de magazines
d’actualités ou de JT pour les intégrer dans les émissions de direct, dans les
documentaires, dans des web documentaires, et sur les sites des chaînes de
radio publique. En ce qui concerne la "radio filmée" nous pensons
que faire voir des plateaux ou des studios radio peut, par "effet
secondaire", donner envie au public d’aller écouter la radio. C’est une
ouverture complémentaire sur le média.
Interview réalisée par téléphone le 20 janvier 2014. Cette interview a été relue et amendée par Michel Raynal.
(1) Extrait
du communiqué de Radio France,
(2) Europe
1, RTL, RMC, Skyrock, RFM, Radio Classique,…
(3) Rennes,
Toulouse, Lyon, Lille, Strasbourg, Marseille,
(4) Par exemple la bibliothèque Émile Zola de
Montpellier, la bibliothèque Stendhal de
Grenoble, la bibliothèque Stanislas de
Nancy, bibliothèque Mériadeck de Bordeaux,
Médiathèque Jacques Ellul à Pessac, Médiathèque de Metz…
Archives sonores : le temps retrouvé (1952)