lundi 16 septembre 2019

Les invités politiques des matinales : à la moulinette, à l'entonnoir et au chausse-pied…

Qui a inventé le "tempo" des matinales radio ou plutôt qui a inventé le "fourre-tout", le "tout doit rentrer dans la boîte", que nous imposent les sujets et les cadences sensées rythmer les tunnels d'infos qui sévissent sur les radios publiques et privées, le matin de 5h à 9h, et plus concentrés encore de 7 à 9h ! Ah le 7/9, deux chiffres qui sont nés à peu près au même moment que le département de Seine Saint-Denis s'est appelé le 9-3 ! Cette appellation chiffrée montre, s'il en était encore besoin, qu'on est dans le calibre, le calibrage même, la métronomie suprême, un œil sur la pendule, une oreille sur la chronique qui sonne le glas de la fin du petit déjeuner, la fin de la douche ou la fin de la nuit douillette.



Ça rentre au chausse-pied et rien ne doit déborder ! Je ne veux voir qu'une seule tête. Nous sommes dans l'horlogerie de précision et la "libre parole" est juste un leurre, un argument marketing, un faux-nez, une immense supercherie ! À part un Vincent Lindon capable de faire déborder un Patrick Cohen au delà des quatre tops de 9h, qui ne s'est pas vu couper le sifflet de façon arbitrale pour laisser la place (le micro) à la chronique de Truc, la rigolade de Machine, l'édito politique de Zim et l'inévitable "regard de la rédaction" comme si la dite-rédaction ne squattait pas déjà les deux heures d'info ?

Et puis dans les matinales se sont installés l'anti-chambre du gouvernement et des partis politiques, sur les radios privées comme sur les publiques. Les gazouillis en boucle, les "petites phrases" (de com'), les slogans (de com'), les messages (de com'), les éléments de langage (de com'). Qui a besoin d'ingérer ces facéties, cette comedia d'elle arte, ces pitreries qu'on voudrait nous faire avaler jusqu'à la lie. L'hallali plus sûrement. Qui a besoin le matin avant d'aller bosser de supporter autant de propagande (politique, économique, sociale, culturelle) ? Qui ? Qui peut encore entendre/écouter ces bla-bla inaudibles ? Les automobilistes, paraît-il, accros à leur autoradio : le matin de 7 à 9 et le soir de 18 à 20.



Heureusement, il y a eu Quotidien (TMC) pour, grâce à Laurent Macabies et son "Morning glory", dégoupiller, moquer, assassiner et fustiger les cohortes de politiques, communicants et autres gourous de la société du spectacle qui, un peu plus chaque jour nous désolent et nous incitent à écouter Fip en intra-veineuse. Qui voudrait nous faire croire que les radios (et les TV) avec ces invités-là permettent à chacun de se faire une opinion et de mieux comprendre et mieux vivre la démocratie ? On se fout de notre gueule (1) !

Les radios ont trouvé le "veau d'or" ou "la vache à lait" en invitant systématiquement les politiques dans leurs matinales. Et en ont fait une institution. Figée, dogmatique et auto-satisfaite. Les politiques ont trouvé là, pour débiter leur roucoule, la meilleure chambre d'écho. Ces pantomimes sont affligeantes et participent au discrédit absolu et sans relâche des politiques, de la politique. Et comme si ça ne suffisait pas, le dimanche, France Inter n'a rien trouvé de mieux que d'en rajouter une couche, des fois que cet ancien jour de repos nous incite à vivre, plutôt qu'à subir la propagande politique des petits chiens qui aboient et mordent encore plus forts que leurs maîtres !

(1) Et cette analyse "Le sens de l'ordre existant"…

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