lundi 18 décembre 2023

60 ans de… France Inter

D'abord ces soixante ans nous rappellent furieusement les cinquante et plus particulièrement ce 14 décembre 2013, où un certain François Hollande, Président de la République, venait, entre la poire et le fromage, ânonner (au studio 104 de la Maison de la radio), enfoncer (quelques portes ouvertes) et défoncer (le moral des troupes). En évoquant " le chapitre des mutations, vous avez à deux reprises, [M. Hollande], parlé de "Grand service public audiovisuel" en osant rapprocher la radio et la télévision publique." (1). Le lendemain de ce jour qui ne restera pas dans l'histoire, Mme Filipetti , Ministre de la Culture, ramait de toutes ses forces pour clamer "… Le Président a voulu dire… ". Il l'a dit . Voilà l'acte fondateur de la mue qui a disposé de dix ans pour… muer











Vendredi dernier après avoir été l'invité de Guillaume Erner dans la matinale de France Culture (2), Jean Lebrun allait de 20h à 22h commémorer les 60 ans de France Inter ! Les soixante ans de Radio France ont été joués en août 2023 quand on a demandé à Jacques Gamblin de singer le Général de Gaulle et son discours d'inauguration de la Maison de la radio ! Mauvaise date, mauvais sketch, mauvaise personne. Veil (Sibyle), Pédégère de Radio France, avait déjà, surtout hâte de passer à autre chose ! Ben voyons Léon ! Question : comment continuer à valoriser "… de la radio" quand on a décidé de passer à l'audio et à la plateformisation ? Réponse : tant que la Maison (de la radio) si ronde ne pourrait supporter en son sein aucune platitude, dusse-t-elle être plate…forme !

Un bel indicatif, en mix, qui commence par Jim Wild Carson ("L'Oreille en coin"). En générique Lebrun et Laure Grandbesançon glosent sur flux et podcast d'un air de dire "tout ça c'est de la radio" quand dans les coursives, quelques ténors chantent "tout ça c'est de l'audio". Au bénéfice de l'âge, comme il dit, Jean Lebrun démarre ses souvenirs radiophoniques et évoque juillet 1969. En expédition en montagne comme tout le monde ce 21 juillet, il a marché sur la lune ! 

S'en suit la présentation des invités. Des hommes : Jean-Pierre Le Goff (sociologue), Jean-Paul Cluzel (ex-Pdg de Radio France), Bernard Thomasson (Journaliste France Info), Nicolas Poincaré, (ex journaliste à France inter), Jérôme Garcin (journaliste, animateur du Masque et la Plume). Une femme Anne Brucy (journaliste à Radio France). Quand, au détour d'une phrase de Lebrun on apprend que la directrice de la chaîne Adèle Van Reeth a constaté le peu de présence féminine, on se dit qu'inviter Michèle Cotta (2ème Pédégère de Radio France, 1981-1982) aurait au moins été aussi intéressant que Cluzel dont les souvenirs radiophoniques, on l'entendra, sont assez plats !

Ré-ré-ré ensencer Le Masque et la Plume oui pourquoi pas, mais bon, France Inter s'est construite sur d'autres piliers et surtout sur des quotidiennes qui elles aussi ont eu une très longue présence à l'antenne ! pas facile de faire une émission hommage quand on est dedans-dehors, même si Lebrun a quitté les ondes depuis la rentrée ! Comme si France Inter voulait ad vitam aeternam mettre en avant (3) les mêmes émissions patrimoniales. (4)


 









Il faut écouter-réécouter cette émission pour quelques anecdotes savoureuses mais qui sont loin de brosser 60 ans de radiophonie publique. Mais c'est la fin de l'émission, quelle heure est-il ? 22 h ! Marine Beccarelli nous a appris dans "Les micros de nuit" que les émissions de nuit commençaient à 23h (et depuis 1957 pour le 24/24). Les émissions de quoi ? De nuit ? Grosse déception on n'entendra presque rien d'évoqué sur le sujet (outre l'anecdote d'Aschero) alors que sur 60 ans d'Inter, quarante-six ont émis 24/24. Sujet brûlant, crispant, navrant. Car pendant toutes ces années les auditeurs nocturnes ont été accompagnés qu'ils soient au travail, au chômage, insomniaques ou noctambules ! Et le prêche de Laure Grandbesançon pour l'écoute des podcasts la nuit qui, pour elle compensent l'absence des émissions de flux, a juste à voir avec sa paroisse et surtout montre bien qu'elle n'a jamais du écouter en direct la radio la nuit.

Bien sûr Jean Lebrun ne pouvait faire l'impasse sur Kriss. Kriss "la force de l'instant". Mais il eût été sympa de dresser un inventaire à la Prévert. Un inventaire qui aurait aussi nommé réalisatrices et réalisateurs sans qui les émissions seraient bien bancales !

Petit coup de chapeau à Hedi, auditeur fou (de radio) qui a pu évoquer quelques souvenirs et présenter son très riche blog Radioscope !

(1) Mon billet du 18 décembre 2013,
(2) https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-invite-e-des-matins,
(3) On se serait bien passé du tunnel de l'archive du Masque qui reprend les poncifs Bory/Charansol,

(4) Un coup d'pot on a échappé à une archive du Jeu d'Émile Franc ! Mais pas à un son de Tandem, film de Patrice Leconte, que Lucien Jeunesse avait détesté. Bon un son (trop long) de cinéma pour évoquer la radio, hum !!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire