mardi 24 septembre 2024

Un bon dimanche avec Sagan… (enfin pas tout le dimanche !)

Sagan serait-elle devenue intemporelle et surtout le marqueur absolu d'un nouveau monde - après guerre et avant 68 - ? À écouter le bon documentaire de Virginie Bloch-Lainé on peut en être convaincu. Sa fraîcheur, son franc (et quelquefois inaudible) parler, ses postures hors système, hors sa classe sociale (bourgeoise), sa liberté tout simplement sont vraiment réjouissantes et incitent à relire "Bonjour tristresse" et quelques autres de ses romans ou essais.

25 sept 87. AFP © Mychele Daniau








Virginie Bloch-Lainé a très bien choisi celles et celui qui au micro sont venus témoigner du parcours fantasque et accéléré de la romancière, jet-setteuse, romantique new-look et totalement libérée. Libérée aussi du patriarcat (financier) et moral. Sans être féministe avec les codes d'aujourd'hui Sagan a pu être indépendante financièrement et ses deux mariages ne l'ont pas détourné de ses convictions et de ses choix de vie.

Comme je l'évoquais hier pour "L'affaire Lucien Léger", pour pouvoir développer son histoire Sagan aurait mérité un "Bon plaisir", cette belle émission inventée par François Maspero en 1984. Je ne crois pas si bien dire puisque le 25 mai 1994, sur France Culture, Monette Berthomier consacrait trois heures à l'écrivaine. L'archive disponible de ce "Bon plaisir" a été charcutée et découpée en 1h58 en août 2020. Cette maladie d'un formatage vers l'heure juste fait suite aux préconisations d'Arnaud Ténéze qui en 1996 publiait un rapport à la demande de Michel Boyon, Pdg de Radio France, dans lequel Ténéze préconisait de ne plus produire d'émissions de plus de une heure et de passer autant que faire se peut au direct. Consigne que Laure Adler appliquera à la lettre dès sa prise de fonction en 1999. En commençant par sortir "Le bon plaisir" de la grille.

Ce "Toute une vie" Sagan est un régal pour un flash-back sur une époque légère pour celles et ceux qui pouvaient en vivre à la manière d'un Scott Fitzgerald et Zelda Sayre dans les années vingt aux Ètats-Unis.

Cette nuit France Culture a diffusé "Les chemins du jour, Françoise Sagan", par Luc Bérimont, une émission de la chaîne parisienne du 26 août 1956 (Sagan avait 21 ans). Avec autant de fraîcheur et de naturel, Sagan se prête sans détours à la longue interview de Bérimont et nous propose une de ses vérités qui colle bien à l'esprit de la radio "Il n'y a pas d'heure la nuit, c'est agréable."

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