[Pour m'endormir]… je me protège avec un espace sonore" nous dit le premier invité de ce documentaire de Pauline Maucort et Émilie Chaudet, réalisé par Christine Robert, diffusé le 24 septembre 2015.
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Sur le tournage des insoumis de la nuit, dans l’usine Pocheco, Christine Robert et Yann Fressy. © Radio France - Pauline Maucort |
"Ils sont seuls dans leur chambre. Il y a la radio, parfois une sirène lointaine, ou la cafetière qui ronfle à leur place. Ils sont plusieurs dans la rue, sur leur lieu de travail, ceux qui ont choisi la nuit pour de meilleurs salaires, ou pour ne pas subir l’agitation du jour. A quoi ressemblent les rêves, les angoisses, les souvenirs quand tout ralentit, quand on peut enfin entendre le silence, quand on peut enfin s’entendre soi-même." (sur la page de l'émission)
Alors que toute la maisonnée dort, dans une certaine torpeur, "le premier réflexe c'est d'allumer la radio" dit doucement Sophie. C'est quand même un incroyable besoin, celui face au silence, au calme voire à la quiétude, de chercher une compagnie, une présence ou une diversion. Sophie qui se fait ses propres voyages en Crête en écoutant une radio crétoise.
"La nuit ça passe plus vite quand on ne regarde pas l'heure…" remarque pertinente d'un ouvrier de Pocheco. Pour l'avoir testé moi-même, on apprécie jusqu'à ce qu'on se résigne à regarder sa montre et de constater qu'on est très proche de la débauche. Je ne sais pas si l'enregistrement par Sophie de ses propres ronflements peuvent aider à s'endormir, mais c'est une très bonne trouvaille pour illustrer ce documentaire, réécouté de jour.
Tous les témoignages entendus sont originaux, voire sensibles. D'autres témoignages pourraient constituer une petite "capsule", tous les soirs à minuit à la radio, par exemple pendant un quart d'heure… Le rendez-vous des noctambules. Pour ça il faudrait une volonté éditoriale. Elle n'existe plus. Puis il faudrait des moyens. Ils n'existent plus. Autant de renoncements qui brident la radio pour continuer à être inventive, exploratoire et présente du jour… au lendemain.
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