mercredi 21 juin 2017

Sgt Pepper vs Sgt Paper…

Quelquefois il arrive qu'il me faille, quelques minutes avant diffusion sur les ondes, attraper un paper, écouter tendu et faire mon papier. Ce soir on pourrait dire que Sgt Pepper n'est pas encore mort à la radio (sur Fip ça donne aussi) puisqu'à 23h, France Culture diffuse "Sgt Pepper, suite" de quoi prolonger l'effet 1er juin et le cinquantenaire de l'album des Beatles. C'est heureux. Comme à chaque fois qu'année après année on réécoute les treize morceaux qui composent l'album avec la même joie d'écoute !

Fabrication de la pochette…















Jean-Michel Espitalier, écrivain, interroge une douzaine de musiciens, critiques, compositeurs, écrivains, plasticiens, sur les effets immédiats et différés que cet album a pu avoir sur leur imaginaire. Et c'est assez sympa de constater qu'"on" a tous quelque chose à dire. Comme si cet album essentiel nous permettait de dire des choses essentielles sur l'époque, le style, la folie, la joie, le délire, la fantaisie, l'invention et l'amour. Comme si, plus encore qu'un marqueur, ce disque était une façon d'induire notre propre tournant personnel de vie. Et si, bien plus que ses mélodies et ses paroles, Sgt Pepper faisait fusion avec un bout de notre histoire. 

Au cours du doc, la réinterprétation de plusieurs morceaux du disque est subtile et complète le récit. La puissance évocatrice de ces musiques est phénoménale tant elle a fixé la part du rêve. 67 une année charnière pour la fin des utopies, la fin du mouvement hippie, le début et la fin du "summer of love". The dream is over. Mais Sgt Pepper est toujours là ! Même si Jean Rouzaud parle de "dérive du rock n' roll", c'est ça qui est bon. Oui on est impressionné. C'est unique. George Martin a fait des prouesses. Les Fab Four sont montés au zénith. Et sur leur nuage les vibrations étaient excellentes.

Charmant d'entendre Rouzaud parler de notre "naïveté collective". Ben ouais, man. Et c'est ça qui est bon, frais et pop. La naïveté n'est plus c' qu'elle était. Yo ! Et puis si Hendrix, la galette à peine sortie en Angleterre, joue deux jours après le morceau Sgt Pepper devant les Beatles sur une scène anglaise, comment ne pourrait-on pas vénérer cette fanfare devenue mythique augmentée des riffs d'Hendrix ?

Barbara Carlotti a raison de parler d'album enfantin. "On s'amuse". Happyness (is a warm gun). "She's leaving home" est sucré et pétillant (1). Jouons. Jouons-nous des tristes, des aigris, de ceux qui préféraient les Stones, de ceux qui pensent Rock is dead, de ceux qui ne se laissent pas porter par les cithares indiens, et ne passent pas des heures devant la pochette en cherchant encore "qui c'est celui-là ?". Jouons encore et encore ces treize morceaux, en boucle. A night in the life. Cette nuit sera la plus courte. Espitalier a prolongé le rêve. Zyva. Je réécoute à 23 h. With the little help for my friends.

Par Jean-Michel Espitallier, réalisation Nathalie Salles Mixage : Bernard Laniel et Pascal Besnard 



(1) By Easy star all-stars feat Kirsty rock,

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