mercredi 29 mai 2024

ORTF : 74 année cata…strophique ! 3/10

On entre dans le dur. L’ORTF s’applique à mettre au point un démantèlement qui ne dit pas son nom et qui, par la porte ou la fenêtre, commence sérieusement à inquiéter syndicats et personnels concernés.

La maison de l'ORTF















Février

(Les chiffres en début de paragraphe correspondent à leur date de publication dans Le Monde)


1. "Les nouvelles structures de décentralisation de l'ORTF, dont le projet est actuellement à l'étude, entreront en application en janvier 1975 ", a déclaré M. Marceau Long au cours d'un déjeuner-débat organisé mercredi 30 janvier par l'Association française des critiques et informateurs de radio-télévision. Se félicitant qu'il n'y ait plus de grèves, le P.-D. G. de l'Office a précisé que le plan de réforme sera remis au gouvernement entre le 15 et le 20 février.” Plutôt que de fanfaronner M. Long aurait pu imaginer que “son” projet de décentralisation allait voir les grèves se succéder et figer le déroulement normal des programmes de radio et de télévision.

"L'Office, a-t-il déclaré, aura bientôt son heure de vérité, celle de son financement. Dans un souci d'indépendance il n'est pas question de quémander auprès de l'État. "À cet égard, il préconise une modification de la fiscalité et a annoncé que son plan de réforme ne devrait pas entraîner de dépenses accrues et permettrait des économies par la suite.” Voilà donc un autre adepte de la Méthode Coué et des théories économiques superfétatoires “moins de dépenses et plus d’économies” Ben voyons Léon ! L’histoire t’a donné tort. Ce qui, cinquante ans plus tard, n’empêche pas les perroquets de reproduire les mêmes éléments de langage. 

5. “Malgré l'accord sur le fond qui existe entre tous les syndicats pour refuser la "décentralisation-liquidation" de l'Office qui, selon eux, se prépare, les cégétistes et les cédétistes considèrent, en effet, que la présentation d'un contre-plan digne de ce nom dépasse le cadre de leurs responsabilités. Ce contre-plan, auraient précisé certains, serait une manière de "récupération par le système”. Le mot liquidation n'est pas trop fort. Depuis 1968, tous les politiques de droite ont montré leur hostilité à l'ORTF et sa capacité d'“auto-gestion”. Les guillemets s'imposent mais à l'époque ce n'était pas les “administratifs” qui faisaient la loi à la radio et à la télévision, mais bien plutôt les artistes et autres saltimbanques.

9. “Le Pdg de l'ORTF a exposé jeudi 7 février aux membres du comité d'entreprise - sans parvenir, semble-t-il à les convaincre - les modalités du plan de réforme et sa nécessité. C'est devant le conseil d'administration, réuni une dernière fois sur le sujet le mardi 12 février, que M. Long présentera son projet définitif avant de le remettre au gouvernement.” Qu’importe que le C.A. de l’Office ne soit pas convaincu, la machine infernale est lancée et rien ne devrait pouvoir y mettre obstacle. En 2024, le même scénario se joue avec la même détermination sans qu’une consultation large de tous les professionnels concernés n’ait été jugée utile ni par le Gouvernement ni par la Ministre de la Culture.

(À suivre, demain)

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