lundi 16 septembre 2024

Radio France est grave malade…

Pendant la thérapie, instituée par la Pédégère de Radio France, devrons-nous nous plier aux prescriptions "médicales" de Radio France qui nous recommande (par l'intermédiaire d'une campagne publicitaire tapageuse) d'avaler plusieurs pilules - qui ressemblent plutôt à des couleuvres - pour résister aux frimas d'un monde bouleversé ? Rien moins. Je n'ai pas trouvé l'agence qui a réalisé cette campagne qui, si elle n'était pathétique, aurait pu à une autre époque faire sourire ? Jouer (mal) sur une approche médicale ne participe-t-il pas déjà à réactiver l'anxiété ambiante : Covid et post-Covid, instabilité politique, ambiance géopolitique sinistrée. Mais quel staff à Radio France a pu inventer ça ou donner envie à une agence publicitaire d'oser la méthode Coué ou celle du Docteur… Mabuse ?











Les contenants de ces "pilules miracles" ressemblent, trait pour trait, à ceux des compléments alimentaires ce qui permet de forcer le slogan : "Les 1ers compléments des Français…". Radio France transformé en laboratoire pharmaceutique (à défaut d'être un laboratoire de création radiophonique) on ne l'avait pas vu venir. Je me répète, on veut nous faire avaler la pilule (grossière et indigeste) et nous assurer que chaque flacon à défaut de contenir un élixir de jouvence contiendrait ce qui va nous prémunir de l'air ambiant…

Et la pub de décliner la médication avec des titres bien raccord : "multi-vitamines", "immunité", "inspire", "relax", "energy mix" et "régénaration". J'ai gardé "Feel Good", alias France Bleu, avec son titre anglais qui colle bien aux territoires ruraux dont M. Chouquet veut attraper les boomers qui n'en sont pas ! On se demande si l'"Inspire" (alias France Culture) est une tisane aux effets soporifiques et si "Régénération" s'adresse aux seniors qui voudraient redevenir jeunes. Quant à "Relax" là on est sûr que France Musique ne s'adresse plus qu'à des auditeurs figés sur leurs transats. Le fin du fin restera "L'Immunité" de France Info ! L'immunité de quoi ?

À ces camelots (new age) ayant inventé l'eau chaude, on aurait envie de dire "Vous pouvez toujours mettre un ou deux flacons de plus, on n'achètera pas le lot". On ne doute pas que Madame Veil soit en lévitation thérapeutique prête à nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Depuis quand faudrait-il avaler tous ces "compléments" pour se sentir mieux ? Quand tous ces compléments-là, comme tous les autres médias, rendent compte plusieurs fois par jour de la misère du Monde et de la… France. À moins de créer sous peu "France bisounours" les chaînes de Radio France ne nous empêcheront pas de devoir supporter la "désinformation", le "complotisme" et la "polarisation" dont Veil, par ces mots, est persuadée que la radio publique permet d'en être protégé !







Si l'incantation est d'imposer un "traitement" (radical) pour que tout aille mieux on frise la publicité mensongère a minima, le foutage de gueule a maxima ! Et on se demande si M. Meslet, nouveau Directeur éditorial des sept chaînes de Radio France, a trouvé sur son bureau en prenant ses fonctions en septembre, les sept fioles de couleur, charge à lui d'inventer la politique éditoriale qui va avec ? Par quel mot commencer ? Un vrai casse-tête ? Radio France est tombée (c'est une société et non pas un groupe) bien bas, jusqu'à se vautrer dans des pratiques médicinales qui tristement rappellent celles de gourous farfelus qui tentaient de s'imposer pendant la décennie 70.

vendredi 13 septembre 2024

Un bien beau vendredi… 13 !

N'en déplaise aux grincheux, aux pisse-froid qui écrasent le passé avec leurs santiags à clous et aux ravis de la crèche qui ne jurent que par un présent (de rêve, en rêve) je n'ai pas prévu de me ruer à la FDJ pour gratter des morceaux de carton. Ce vendredi 13 m'inspire car la Scam a eu la bonne idée de publier aujourd'hui l'article que j'ai écrit sur Aline Pailler, et Le Monde un article sur Fleetwood Mac et le documentaire que diffuse aujourd'hui Arte.











Pour une fois je vais vous parler d'une autre de mes passions et du band "Fleetwood" que je fréquente depuis 1979. Hein ? Quoi ? Comment ? Tu as loupé la sortie de "Rumours" en 1977 ? Oui, j'avoue et du aussi louper (à l'oreille) quelques diffusions que l'ami Bernard Lenoir envoyait sur France Inter dans "Feedback", même si son émission n'a démarré que fin mai 1978 ! C'est à la sortie de "Tusk" en 1979 que je ferai un retour salvateur en arrière. Alors forcément "Dreams", "You make loving fun" et "The Chain" ont beaucoup tourné sur ma platine, j'ai aussi du plaisir à écouter "Songbird" et surtout "Sara" (sur "Tusk"). Mais comme je n'ai pas le talent de Michka Assayas ("Very good trip", France Inter) ou celui de Thierry Jousse ("Retour de plage", France Musique), je ne vous en dirai pas beaucoup plus…

Sauf que Jacky L. en 1979 me fit remarquer et apprécier qu'aux origines en 1968, le Fleetwood Mac, version anglaise (avec Peter Green), version blues beaucoup moins mainstream valait le détour. (en illus, la pochette de leur disque de 68)

mercredi 11 septembre 2024

Ce 11 septembre là… 1973 !

Il y a cinquante-et-un an on prenait un sale coup dans les tripes. Quelque chose de notre adolescence vacillait. On voulait pas croire qu'on était devenu adulte juste parce que nos utopies s'envolaient par perte et profit. Le coup d'État de Pinochet nous laissait sans voix, désemparé, atterré, K.O. Le Chili si loin était devenu si près. On ne pouvait même plus écouter Quilapayun sur la platine et encore moins Victor Jara, emprisonné, torturé et assassiné par la junte le 15 septembre 1973. Aucun autre 11 septembre ne pourra effacer celui-là, l'assassinat conjoint d'Allende et de la démocratie chilienne laissent une plaie béante dans l'histoire. Aujourd'hui peut-être j'écouterai "El pueblo unido jamas serà vincido" mais je sais que ce sont les larmes qui viendront…

Photo de famille avec Salvador Allende en 1972
à Santiago du Chili © Rodrigo Gomez Rovira










Vous devriez pouvoir retrouver sur le site de France Culture le documentaire en trois épisodes d'Alain Devalpo et Jean-Philippe Navarre (1), diffusé du 9 au 11 septembre 2013 ("Chili 1973, la Révolution Allende) et à défaut vous replier vers cet A.C.R. (Atelier de Création Radiophonique) de 1976.

(1) Et mes trois billets de l'époque

lundi 9 septembre 2024

Meurice, la RF thérapie et la nouvelle appli…

Allons-y dans le désordre. Dans son gazouillis quotidien de quatre-vingt secondes (appelé sans grâce le 80'') sur France Inter, Nicolas Demorand a jugé utile de faire une promo appuyée à la nouvelle appli de Radio France. C'est de l'info ou de la pub ? Aux débuts de la radio, ce sont des speakers qui lisaient les informations écrites par des journalistes. Ce 2 septembre sans le moindre doute Demorand s'est transformé en speaker et mieux en “meneur de jeu” comme autrefois le faisaient les animatrices d'Europe n° 1 en donnant des “conseils”. Voilà Demorand au service de la promotion ou de l'auto-promotion ce qui a fait aussitôt écrire Laurent Frisch (Directeur du numérique de Radio France) sur X : Après 6 ans, l’app @radiofrance fait peau neuve, et c’est @ndemorand qui en parle le mieux”. Quelle harmonie et renvoi d'ascenseur ! Tout ça ressemble à une mauvaise farce. Une bouffonnerie à nous aire pleurer… de rage !!!!











Dans le même registre on passe maintenant à la tartufferie de la thérapie (Radio France thérapie) de Madame Veil, Pédégère de Radio France. Après avoir révélé le nouveau mantra, la presse a tôt fait de lâcher l'affaire et, au risque de parodier Chirac, on peut être persuadé que ladite thérapie a fait Pschiiittt ! Alors que plusieurs ex-Radio France avaient du mal à croire que ce slogan ait pu être déployé, M. Paulin Césari écrivait samedi dans Le Figaro-Magazine : 

Tout est culte dans cette pure expression de la doxa. À commencer par cette thérapie, proposée à des citoyens jugés malades pour ne pas dire déviants. Mais jugés par qui ? Par Radio France, qui serait donc tout à la fois soignant, éclairé, remède, approprié guide pour égarés. Par Radio France, qui saurait donc ce qu'est le Bien, le détiendrait, pourrait le dire sur ses ondes, et ainsi le faire : "Nos radios sont là pour faire du bien.” Dès lors, tout auditeur ainsi perfusé se verrait guéri ; bien-pensant donc bien portant. À condition toutefois qu’il soit protégé du Mal, toujours renaissant donc “…de tout ce qui met à mal le vivre ensemble : désinformation, polarisation, repli sur soi…” Quand, même Le Figaro s'en prend aux roucoulades de la Pédégère, c'est vraiment ballot !

La bande à Meurice sur Nova : un boomerang en pleine poire pour Adèle Van Reeth (directrice de France Inter)
Forcément si c'est Matthieu Pigasse lui-même (propriétaire des Nouvelles Editions Indépendantes qui possède Radio Nova et aussi les Inrockuptibles) qui vous sollicite pour intégrer “sa” radio, on peut comprendre que Guillaume Meurice n'ait pas hésité si le banquier d'affaires lui a garanti carte blanche et liberté totale. Dès hier de 18h à 20h à l'Européen à Paris et en direct sur Nova, Meurice, Aymeric Lompret, Juliette Arnaud et Pierre-Emmanuel Barré vont dégoupiller l'actu avec le mordant qu'on leur connaît.

Des transferts d'une radio à une autre il y en a eu de nombreux avec plus ou moins de réussite et souvent moins que plus (1). Là, Nova frappe un grand coup qui va enfoncer les audiences du dimanche après-midi de France Inter. Dans une période récente Demorand, Cohen ont aussi émigré sur Europe 1 sans y faire venir leurs anciens auditeurs de France Inter. Meurice n'a plus qu'a surfer sur le créneau 18-20h qui avait formidablement réussi à Inter, la saison précédente. Qu'en plus l'émission soit en public est un bon remède à la mélancolie et au blues du dimanche soir. Gageons que moult Parisiens vont s'y ruer.

(1) En 1989, au pied levé, Pierre Bouteiller remplace à la direction d'Inter, Eve Ruggieri parti diriger Antenne 2. Bouteiller est catégorique, il ne laissera pas les clefs d'Inter tout le week-end à Jean Garretto qui ne pourra plus produire "L'oreille en coin" (du samedi après-midi au dimanche soir) et devra se contenter du dimanche matin avec les chansonniers. Garretto décline et à partir de la rentrée 1990, émigre sur Europe 1 avec "Persona… gratter" le dimanche matin de 9h15 à 11h avec les mêmes chansonniers. Le directeur des programmes de la chaîne, Patrice Blanc Francard, ne parviendra pas à convaincre Garretto de changer son titre assez abscons. L'émission restera à l'antenne quatre ans, Garretto ne se remettra pas de cette éviction vengeresse de la part de Bouteiller.