"Ma baguette c'est mon oreille" ! Et voilà comment Marion Thiba fait s'agiter son oreille : "là où il y a de la vie". Quand elle recueille la parole en direct elle la sait vivante. Le producteur sait "s'effacer". " Quand une émission est architecturée elle peut avancer sans question". Là on touche au grand art ! Une écoute ultra sensible, des silences, une atmosphère propice à la parole. "Il faut que je sois déstabilisée par la parole de l'autre" assure Marion Thiba qui ajoute "La radio c'est l'intime, je parle à une personne".
C'était tellement fluide à l'époque du Pays d'Ici (1) que je ne me rendais pas compte de sa "fabrique". Louper un épisode et il manquait quelque chose à ma journée. Marion Thiba reconnaît que " l'auditeur a la faculté d'une écoute captive". Je vais le dire mal mais pour moi qui traversait la France de part en part, quand j'étais à l'écoute du Pays d'Ici j'étais dedans/avec.
Si pour Marion Thiba " La radio est une seconde nature" elle reconnaît que c'est une équipe (à 3) qui rend possible la création. Si les ingénieurs du son sont quelquefois reconnus (2) il n'en va pas de même des chargés de réalisation. "J'étais austère quand Christine Robert était pétillante". Un bon tandem assurément. Marion Thiba, un peu amère revient sur ses années de documentariste " la radio c'est bien plus qu'un métier, c'est un mode d'expression qui me convenait" tout en reconnaissant que " la radio c'est un métier, on a perdu et j'ai perdu ". Soit l'absence de reconnaissance d'un métier, dans sa précarité totale, qu'il aurait fallu faire en plus d'un autre… !
À la question des images à la radio, Marion Thiba tranchera sans l'ombre d'une hésitation
" la radio c'est la radio, l'écoute et des images mentales ". Elle imagine toutefois qu'il y a plein de choses à réinventer sur ce média. L'heure et demie passée avec Marion Thiba, au petit Théâtre du Quartz ce samedi 3 décembre, a été un enchantement. C'était rouvrir l'album de documentaires sensibles, partager des souvenirs encore vivaces, essayer de croire que ce n'était pas à ranger au Musée. Je ne sais pas bien comment dire que le témoignage de Marion Thiba est essentiel pour continuer à faire vivre l'art radiophonique ! Les directeurs de chaînes feraient bien d'y écouter de plus près s'ils ne veulent pas dans l'histoire de la radio être associés à des… fossoyeurs (3).
Voir ici "Les archives du sensible".
" la radio c'est la radio, l'écoute et des images mentales ". Elle imagine toutefois qu'il y a plein de choses à réinventer sur ce média. L'heure et demie passée avec Marion Thiba, au petit Théâtre du Quartz ce samedi 3 décembre, a été un enchantement. C'était rouvrir l'album de documentaires sensibles, partager des souvenirs encore vivaces, essayer de croire que ce n'était pas à ranger au Musée. Je ne sais pas bien comment dire que le témoignage de Marion Thiba est essentiel pour continuer à faire vivre l'art radiophonique ! Les directeurs de chaînes feraient bien d'y écouter de plus près s'ils ne veulent pas dans l'histoire de la radio être associés à des… fossoyeurs (3).
Voir ici "Les archives du sensible".
(1) du mardi au vendredi, 17h/17h5, années 80 et 90
(2) c'est Yann Paranthoën qui a mixé "Le Rugby ou le Mystère de la balle ovale", documentaire de Marion Thiba en vente à l'Ina,
(3) Marion Thiba rappelle ces chiffres éloquents " en 1995 : 23 heures par semaine de documentaire, en 2000 : 4 heures". Et en 2011/2012 : 12h30 (source FC)
À Radio France, une salle "Marion Thiba" ou un studio "Marion Thiba", ça s'impose.
RépondreSupprimerCécile Guérin dans l'émission "Babylone", à la Radio Suisse Romande, a repris le flambeau.
Alors là faut pas rêver ! En général ce sont les studios qui portent le nom d'"illustres" (Trenet, Denoyan,…), mais de producteurs, à ma connaissance ça n'existe pas. Quant à nommer un studio du vivant d'une personne…
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