vendredi 27 mars 2015

La comédie du pouvoir… ou grand guignol revisité

















Si nous avions assez d'humour ou de dérision nous pourrions inventer un nouveau jeu de l'oie. Une oie cynique ou une oie blanche, c'est selon. Une oie qui se dandinerait de l'Élysée à Radio France, de la Rue de Valois (Ministère de la Culture et de la Communication) au Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (Csa) et du Csa à Radio France. Mais avec à chaque fois, entre chacun de ces hauts-lieux du pouvoir, l'obligation pour l'oie de passer par la case "Radio France".

C'est ce "jeu" dans lequel sont entraînés les syndicats de Radio France (1) qui n'arrivent à obtenir aucune réponse aux questions existentielles qu'ils se posent pour la pérennité du service public et qui sont la base de leurs revendications. La tutelle montre du doigt la direction de Radio France, Radio France attend de la tutelle les arbitrages, le Csa fait le dos rond et l'Élysée commence à désavouer le Csa pour son choix du Pdg Mathieu Gallet. Et Hollande qui, main sur le cœur, avait déclaré dès le début de sa présidence que le Csa serait l'autorité indépendante de l'exécutif jusqu'à lui donner le pouvoir de nommer les Pdg de l'audiovisuel public. Las, les mauvaises habitudes autocratiques reprennent le dessus et balayent d'un revers de maroquin l'autorité du Csa et de son président Olivier Schrameck. Grand guignol à tous les étages.

Quant à vous auditeurs si vous y comprenez quelque chose, grand bien vous fasse. Reconnaissons l'initiative de l'"Instant M" (2) pour hier matin avoir donné la parole à trois producteurs de trois chaînes du groupe public. Mais alors que le mouvement entame sa deuxième semaine de grève (3), il va bien falloir que les auditeurs sortent du bois s'ils ne veulent pas être demain les désespérés du service public audiovisuel ou quelques oies blanches… hors-jeu.

(1) Unsa, Cfdt, Cgt, Sud, Snfort. Pour l'instant le SNJ (Syndicat National des Journalistes) n'a pas rejoint le mouvement,
(2) France Inter, du lundi au vendredi, 9h40/10h. Productrice Sonia Devillers,
(3) Le point de vue de France Musique.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire