samedi 1 avril 2017

#32Mars, #NuitDebout… Place de la République !

Ça commence aujourd'hui. Ça fait un an. Je ne me résous pas à attendre lundi ! Place de la République (sise à Paris) j'y ai été. Beaucoup. Pour en être. Dans le coup. Pour ne pas passer à côté. Pour voir certains de mes potes faire Radio Debout. Et quelques fois parler un p'tit bout. Mais surtout écouter, voir, partager. Un mouvement. Une ébullition. Une utopie. Être dedans. In. Quand la politique est out. Quand tout ne tient plus qu'à un fil. Mais le fil est solide. Il se ronge. Il va rompre. Des filles et des gars, debout, ont bricolé un autre fil. Ténu. Ont fait la radio. Au pied levé. Au poing levé. Aux paroles élevées…


"Les tyrans ne sont grands que 
parce que nous sommes à genoux." La Boétie.
(cité par #32 Mars)

"Nous ployons depuis des générations sous une épaisse couche de compromis, de discours qui tétanisent et d'immobilisme morbide… Debout nous serons inarrêtables." (1) Ainsi parlent, non pas Zarathoustra mais huit auteur-es, femmes et hommes qui écrivent la rage au bout des doigts ce que le #32Mars, et les autres jours qui ont suivi, ont forgé. Du collectif. Du "Ensemble". Du "Égaux et différents". Une marmite a bouilli. Et il y a ceux qui, indignes, ont craché dans la soupe. Couturier. Finkielkraut (2). Laquais de la réaction. Mortifère. Haineuse. Pathétique.

"Nous ne voulons plus de ce monde amputé de son humanité… Ensemble nous concevons de nouvelles manières de défaire et de faire. Nous échangeons grâce à de gestes simples." Les auteurs, à l'appui de la somme des Nuit debout multipliée par le nombre des débats/propositions, ont rédigé un Manifeste qui s'attache à cerner tant la "dévirilisation de la société" que la volonté "de ne plus se faire imposer le périmètre de nos imaginaires". Imaginaire ? Un gros mot qui colle mal avec celui de "société" et encore moins avec celui de "politique".

"Nous voulons offrir à tou-te-s la puissance d'agir sur le destin collectif". Il était temps de le dire à trois semaines des élections présidentielles. Le lire c'est bien, l'agir c'est mieux. "Hors de question de voir cette place bouillonnante d'indignation et d'espoir se transformer en poisson d'avril, ce sera le #32Mars". De 2016. CQFD.

2017 n'aura pas lieu
© Martin Barzilai.


















"Ça me paraît déjà tellement loin tout ça. Ça a même pas un an et j'ai l'impression que tout a été effacé". Voilà le constat amer que dresse Olivier Minot, l'auteur de ce nouveau documentaire d'Arte radio. Collage des #NuitDebout qui ont tenu les places de fin mars à fin juin 2016. La rage au ventre, l'utopie au cœur, l'urgence à bout de bras. Son documentaire est sous-titré "Un an de Nuit Debout et de jours couchés". 

Pour l'Histoire je dirai, pour les avoir vécus, "Trois mois de #NuitDebout, neuf mois de #JourCouché". Minot et tant d'autres y ont cru. Au Grand Soir. Au Grand Jour. Nouveau. La désillusion est amère en faisant l'inventaire des métiers qui ont rendu possible ces #NuitDebout. Ces métiers… bénévoles. Portés par des femmes et des hommes. Pour le commun. Pas le commun des mortels. Non, le commun des vivants.

Et de réentendre "Vous êtes les meilleurs de Radio France… Chut, ça c'est secret, fallait pas le dire". Ceux-là qui avec amateurs et pros ont fait #RadioDebout. Et dans des tâches partagées "des journalistes devenaient techniciens, des techniciens devenaient journalistes, des journalistes apprenaient à se taire." Et Minot de dire sa joie de réinventer "la radio libre". 

"La radio avait vraiment sa place dans le Nouveau monde" ajoute-t-il. Minot n'a pas pu enregistré la révolution. Il le dit, amère et triste. Comme cette phrase "entre deux" : "Les tauliers de Radio Debout sont partis en vacances avec les clefs". Hum ! Comment se résoudre à l'éphémère radiophonique quand la réalité du délitement d'un mouvement se fait "jour" ? Le rêve de révolution submerge Olivier Minot. Mais la révolution n'a pas eu lieu, camarade. Pas cette fois-ci. Les archives (audio et vidéo) seront essentielles pour comprendre celle de demain. "Ce n'est qu'un combat, continuons le début".

















Place de la République, le film
Hier, L'humanité titrait "Mariane Otero : une assemblée démocratique" et en chapeau de l'article : " Dans le film Place de la République, la réalisatrice a tourné, jour après jour, la foule en mouvement. Une œuvre en liberté avec les moyens du bord et de belles ambitions."

(1) #32Mars, Collectif, Le cherche-midi éditeur, mars 207,
(2) Producteurs à France Culture qui sur les ondes de la radio publique se sont répandus pour dire leur mépris du mouvement #NuitDebout,

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