dimanche 16 avril 2017

Manège d'été à France Musique… (31/33)



Pendant deux mois, cet été 2016, Laurent Valero et Thierry Jousse, séparément, nous ont offert deux heures quotidiennes de petits bijoux musicaux. Deux heures, de dix-huit à vingt heures, qui passent, fuient et puis, le vingt-six août c'est fini. Mais c'est quand même pas possible de laisser s'envoler une telle richesse dans l'éphémère. Alors, comme je l'ai fait moi-même (souvent l'émission à peine finie) je vous propose de réécouter chaque dimanche (idéal) un épisode de leur saga d'été. Juste avant de les retrouver ensemble à 18h, ce dimanche sur France Musique pour le nouvel "Easy tempo". 

Mercredi 24 août. Ferré. Deux heures de Ferré à la radio. Zyva Léo. "Cette chanson" et d'autres nous collent aux oreilles, aux tripes et au cœur. Et on ne la chante pas que le 14 juillet (jour de sa mort en 1993) ou, aujourd'hui, jour du centenaire de sa naissance. On la chante, à tout bout d'chant (sic), parce que p'tiot, quand on comprenait pas trop les paroles, on comprenait que c'était important. Déjà. Pour le ton, la conviction et la poésie que nous n'aurons, quelques jeunes de ma génération et moi, eu de cesse de machonner, et même de clamer quelques grands soirs. Ou fredonner quelques petits matins d'été. Au soleil. Levant.

J'sais pas trop parler musique. Je n'ai ni les mots, ni le savoir. Mais pour Ferré je sais. Je sais comment il m'a bouleversé et comment je mourrai avec l'une ou l'autre de ses chansons. Au cœur si ce n'est à la bouche. Et si Léo envoie du "Jean Roger" (Caussimon) je fonds et peut-être même que je pleure. Parce qu'avec le gaillard ils faisaient la paire. "Mon camarade", comme le chante si bien Dominique A. "Camarade" un si beau mot. Un si joli nom comme le chantait Ferrat. Mais ça c'était "Le temps du tango" ou celui de "Paris canaille" avec Catherine Sauvage. Paname qu'avait du sens. Le sens. Celui d'un Paris populaire et vibrant dans ses caves, ses cabarets et ses rues typées.

Et quand Salvador chante "À Saint-Germain-des-Prés" on y est. Rue Saint-Benoit. Rue Visconti. Ou sur le boulevard. On y est, pour avoir traîné à "La Hune", un peu "Au flore", et rue Bonaparte du temps des "Beaux arts". Et comment dire la maestria avec laquelle il a mis en musique les poètes Aragon, Baudelaire, Verlaine et Rimbaud. Comment le dire sinon le chanter. Sans avoir le "Blues" d'Aragon, le "Spleen" de Baudelaire ou l'"Art poétique" de Verlaine. Sans blues et sans spleen, Brigitte Fontaine sublime "Âme te souvient-il". Et Ferré de trainer "Au Paladium" ou dans les rues pour un "Salut Beatnick" fraternel et complice.

Philippe Katerine de flirter avec "L'été 68" quand, "C'est extra" l'hymne de Ferré est interprété par Annick Cisaruk et David Venitucci. Quant à Tony Hymas & The Bates Brothers de montrer qu'"Avec le temps" de Ferré, va, rien ne s'en va. Jamais. 

Léo for ever. Ferré pour toujours !

25 cm, d'origine familiale

Et 
today sur France Musique, 
retrouvez les compères à 18h pour Easy tempo



* Générique Ennio Morricone avec la voix d’Edda dell’Orso 
Une Voce allo Specchio, extrait de la BO de La Stagione dei Sensi.

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