dimanche 28 mai 2017

Cinétempo… magnifico, molto bello, immenso !

Quel titre ! Mais à quel titre ? À celui du ravi pardi ! Déjà le dimanche pour tenter de faire reculer le blues du 7ème jour on peut écouter, sur France Musique, de 18 à 20 l'Easy Tempo des compères Jousse & Valero™ (1), mais quand en mai fais ce qu'il te plaît tu peux te faire mille toiles dans la radio, t'y vas gringo. T'y vas, yo !














Allez, ouvrir la toile par "A place in the sun" (George Stevens) ajouter en quelques trente-trois tours "Laura" (Otto Preminger) et l'ambiance est créée pour un mois de Tempo ciné avec le duo moderato ma non troppo. Un mois de frissons pour (re)voir des milliers d'images, entendre des dizaines de voix et quelques instrumentaux incarnés. Incarnés oui, car ici les instrumentaux me parlent, me racontent des histoires, me suggèrent des images. Celles des films ou celles que je me suis rêvé (sic).

Quelle autre émission, sans ânnoner un scénario, sans se mettre carpette devant les vedettes et tout dévoiler de l'histoire, peut vous donner autant envie d'aller au cinoche ou de regarder un film ? Jousse & Valero suggèrent, incitent et réveillent des émotions enfouies sous une pile d'images que l'époque empile et jette aussitôt. Les ténors fouillent, creusent, explorent les B.O..Trouvent des perles (rares), des reprises, nous "repassent le standard", digressent sur le même thème, caracolent pour de very very god vibs.




Avant même l'écriture de ce billet, j'avais réécouté le Cinétempo 2/4, croyant bien me souvenir que c'était un sacré numéro. Là, commencer avec "Coffy, la panthère noire de Harlem" (Roy Ayers) c'est regretter d'avoir attendu de voir "Jacky Brown" de Tarrantino pour découvrir Pam Grier. L'art de Jousse & Valero c'est de tricoter une programmation fluide et subtile. Ce n'est pas mettre vingt B.O. les unes derrière les autres et attendre que ça tourne tout seul. C'est mettre du lien sensible. Une succession folle qui semble d'évidence mais qu'il faut savoir enchaîner ou déchaîner. C'est selon. Un art. Radiophonique assurément. Dont plus personne ne parle trop. On rêverait de voir sur les kakemonos de la Maison de la Radio les figures swing des deux producteurs du tempo. 














Dans ce number two, tout est bon. À commencer par l'intro "Aragon" qui bouge sûrement autant que Pam dans "Coffy", qui enchaîne avec Quincy Jones, et plonge dans "Soul cinema" mieux que n'importe quel vidéo-clip électro. Remettez-donc le couvert, mes chers auditeurs, vous allez adorer. Et, si y'a trop de soleil là où vous êtes, vous pourrez toujours siffler Raindrops keep fallin on my head” (Burt Bacharach) sans vous croire obligés de singer Distel. Et puis, comme ça faisait longtemps qu'on avait pas entendu de l'italiano dans Easy Tempo, le set se conclut par trois musiques de film de nos voisins transalpins.



Il en ira ainsi du numéro 3. Vous pourriez y passer la nuit. Six heures de folie. Six heures d'une richesse infinie. Je prends des notes je veux presque tout voir ou revoir tellement les musiques sont suggestives. C'est assez rare dans ce sens-là ! C'est après avoir vu un film qu'on a envie de réécouter une B. O. Là c'est le contraire c'est la musique qui invite au regard. Un certain regard certes. Mais une autre façon d'aborder les images. Une autre façon de se faire son film. Magne, Gorraguer, de Roubaix voilà un joli trio français pour marquer durablement notre mémoire cinématographique.




Quant au numéro 4, c'est d'la bombe. Un genre de must. Maintenant vous savez ce qu'il vous reste à faire. Écouter le quatuor, moderato cantabile et, filer au cinoche. Merci  au duo, vraiment, ce fut un beau mois de mai…






Monsieur Thierry Frémaux (2), il faudrait créer à Cannes une section "Essentielles B.O.", la confier aux deux producteurs, y envoyer le Philar de Radio France, et donner chaque jour des concerts, sans presque pas d'image. Juste le tempo ! Juste l'Easy Tempo !

(1) Y'avait déjà "Roux et Combaluzier", "Jacob (&) Delafon", "Lefèvre-Utile", "Chaffoteaux & Maury" il faudra maintenant compter avec "Jousse & Valero" la grande marque du tempo,
(2) Délégué général du Festival de Cannes,

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