vendredi 15 septembre 2017

67/68 : une autre révolution culturelle… Le samouraï (2/42)

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Ici, le vendredi, jusque fin juin 2018, en complément du feuilleton "société" publié chaque lundi, je vous raconte, quelques faits marquant de "la vie culturelle" de l'époque. À travers les livres, les films, les disques qui ont marqué la révolution culturelle qui couve. Avec des archives audio radio en exclusivité, les sources de la presse nationale et régionale, et… mes propres souvenirs.

Jean-Pierre Melville


















À quelques jours de la rentrée des classes 67, je ne suis pas prêt d'oublier qu'aux premiers jours des vacances, début juillet sur la plage de Saint-Malo, j'ai participé aux "jeux" organisés par France Inter et Madame Inter. Première étape d'une tournée des plages, par, et avec la célèbre animatrice Annick Beauchamp. J'avais su, en écoutant la radio, le passage de cette tournée par la cité corsaire, lieu de résidence de mes grands-parents. Je ne pouvais pas louper ça ! À l'issue, Annick me choisit "parmi la foule" pour poser avec elle pour le quotidien régional. Preuve, s'il en fallait, de mon amour déjà indéfectible pour la radio.

Les programmes d'été de France-Inter, 1967 (À 2'34")



2. Le samouraï : Melville-Delon, un couple (cinématographique) parfait…
Le 20 octobre 1967, Jean-Pierre Melville avec "Le Samourai" signera son dixième film. Le premier "Le silence de la mer" est sorti vingt ans plus tôt. Il y a cinquante ans, il était assez rare que la radio (et la télévision de surcroit) parlent d'un film qui n'était pas encore sorti. Pourtant le 17 août dans le "Journal de Paris" (France Inter) Melville commence à donner quelques clefs.

En intégralité et exclusivité jusqu'au 30 septembre 




Delon est dans son rôle. Taiseux, froid, implacable. Melville dans le sien. Taiseux, invisible, implacable. Les deux hommes étaient faits pour se rencontrer. Ce film est un modèle du genre. Les silences font l'histoire. Rien de trop dans les dialogues. Images cadrées, musique de François de Roubaix. Pas étonnant que Jim Jarmush avec "Ghost dog" (1999) rende un hommage appuyé au "Samouraï" de Melville. Forest Whitaker, plus nonchalant, a la classe de Delon. Ce "Samouraî" n'est pas seulement culte, c'est un chef-d'œuvre. À voir et à revoir indéfiniment (1).

Le 30 août 1967 sort "La chinoise" de Jean-Luc Godard (bande-annonce ci-dessous). Dans l'air du temps, cinq jeunes gens (dont Anne Wiazemsky et Jean-Pierre Léaud) viennent de créer une "cellule marxiste-léniniste" et, de réflexions idéologiques en discussions philosophiques, ils décideront de passer à l'action. Si Melville esthétise une histoire de voyou, Godard politise son cinéma (2).

Bande annonce de "La chinoise"



En septembre 67, on commence à prendre toute la mesure du "Sgt Pepper lonely hearts club band" des Beatles. All you need is love…

(1) A l'occasion du centenaire de la naissance de Jean-Pierre Melville (1917-1973) Antoine de Baecque publie "Jean-Pierre Melville, une vie" aux éditions du Seuil, le 12 octobre,
(2) "Un an après" d'Anne Wiazemsky, Gallimard, 2015, raconte son année 68 avec Godard,

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