dimanche 2 mars 2025

Emissions politiques du dimanche : la messe est dite et le dimanche gâché…

La messe est dite et redite ! Qui peut bien écouter le dimanche à midi sur France Inter, la messe dite par les politiques ? Qui donc ? Pas les cyclistes amateurs qui depuis 8h du matin traversent, essoufflés, villages et hameaux de la France rurale. Pas les sportifs de tous poils qui s'entrainent ou se déplacent vers le lieu d'un championnat ou d'une compétition. Pas ceux qui mettent la balade matinale et dominicale au-dessus de tout et qui ne rentrent at home que vers 13h. Pas celles et ceux qui s'affairent en cuisine et les autres qui déambulent dans ce si sympathique marché où il fait bon entre deux achats faire une pause au café du coin. Pas celles et ceux qui travaillent. Pas ceux qui viennent de se coucher. Pas ceux qui regardent la mer qu'on voit danser le long des golfes clairs. Pas celles qui lisent le journal. Pas ceux qui emmènent les enfants au jardin public. Pas celles et ceux qui ont besoin de sortir de l'entonnoir dans lequel les radios veulent les faire passer.









Cette programmation d'un dimanche est juste pathétique et la copie de ce que les radios privées ne manquent pas de faire elles non plus. Mais attention, chères auditrices et chers auditeurs, avant ce couperet de midi (qui vous couperait l'appétit) on vous a mis du divertissement. Du divertissement détemporalisé. Il semble que jusqu'à un autrefois très proche la France entière de retour de week-end en auto (mobile) était tout ouïe au "Masque et la plume". Madeleine qui de génération en génération a structuré l'avant blues du dimanche soir. Maintenant le blues peut survenir plus vite puisque cette émission est diffusée dès dix heures du matin (amputée d'un quart d'heure !).

Fut un temps au début des années 80 ou même "L'Oreille en coin" (1) avait succombé à la tentation d'inviter les politiques du moment le dimanche matin entourés de chansonniers. Maintenant ce sont les politiques eux-mêmes qui font les chansonniers mais avec un terrible défaut : ils ne sont ni drôles, ni pertinents, ni subtils ni intéressants. Pathétiques forcément pathétiques.

France Inter à sa façon participe à la désacralisation du dimanche. Elle n'essaye plus de donner un autre ton à la radio, de laisser plus de place à l'imaginaire. À nous laisser souffler un peu et nous affranchir de l'empilement informationnel et médiatique saturant l'espace et l'esprit. France Inter n'a plus aucune imagination pour se distinguer, persuadée que l'écoute se consomme en miette, en replay. Alors qu'il soit midi ou 16h30, 20h ou 3h du matin tout ça c'est pareil. Le temps n'a plus aucune prise sur le cadencement d'une journée. On n'écoute plus un programme on écoute un podcast.

Les politiques, encouragés par la radio, peuvent donc à loisir saturer notre temps de cerveau disponible. Sauf qu'il y a belle lurette beaucoup d'entre nous ont pris la tangente. Mais ça la radio refuse de le voir et de l'entendre. Une politique du déni absolu.

(1) Pierre Codou co-créateur du programme dès 1968 s'opposait à ce genre de divertissement. Jean Garretto, co-créateur du programme, l'a installé à l'antenne de 1980 à 1989 ,à la mort de Pierre Codou.

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