C'est une mauvaise nouvelle. Mauvaise car même si un nom de radio reste toujours en onde, le décès de Claude Giovannetti ce dimanche 2 mars, réalisatrice à Radio France, donne un coup dans le ventre. Claude, humble, discrète et je dirai même effacée avait fait toute sa carrière à la radio publique. C'est d'abord à elle que je pense avant d'évoquer son binôme avec Yann Paranthoën. Avec sûrement quelque chose de Corse dans sa réserve et sa pudeur. J'ai pu échanger avec elle de nombreuses fois au téléphone. Pour parler radio bien sûr. Pour mieux comprendre sa fabrique. Pour essayer de lui faire parler d'elle. Pour lui reconnaître toute sa place quand l'auditeur attentif entend désannoncer son nom.
C'est elle qui m'avait donné envie de me procurer le n° 4 (avril 1985) de "L'autre journal" (1) de Michel Butel où Alain Veinstein (Producteur des "Nuits magnétiques" de France Culture), sur quatre pages et huit colonnes s'entretenait avec Yann Paranthoën. Elle avec qui j'avais beaucoup évoqué "Vincent Lavenue, dossard 157" ou un retour sur le Tour de France 1992", comme sur bien d'autres documentaires qu'elle avait réalisés avec le chef-opérateur du son. Et souvent elle "contestait" ce titre de réalisatrice, arguant du fait que Paranthoën ne faisait pas que le son ou la production. Comme le montre la photo ci-dessus (je n'en ai trouvé aucune autre) Claude est en arrière-plan, floue. La position qu'elle se sentait occuper avec Yann.
En 2024, Bastien Lambert nous donne à entendre "Carte postale de Centuri" où Claude raconte différents souvenirs corses avec Paranthoën. C'est bon d'entendre sa voix. Un jour, Kriss dit à un ami physicien «Les gens de radio sont comme des éphémères qui ne volent qu’un jour et disparaissent ». «C’est faux, lui a-t-il répondu. Tout ce qui existe est détruit par le temps. Les monuments les plus beaux, les livres, la planète elle-même disparaîtra. Mais vous, les voix de radio, vous êtes éternelles. Vos paroles emportées par les ondes hertziennes voyageront dans l’univers aussi longtemps qu’il existera» (2)
Claude, on ne s'est jamais rencontré, ni en Corse, ni à Paris et pourtant j'avais l'impression de te connaître un peu. Merci pour toute ta création radiophonique (3). Sois en paix…
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