mardi 27 novembre 2012

Violeta… para siempre

Quelquefois la radio donne la chair de poule, quelquefois on est plus à la radio, quelquefois on pleure, quelquefois c'est plus de la radio mais de l'intimité à fleur de peau. Quelquefois il ne faudrait pas écouter la radio au risque du grand chamboulement intérieur. Quelquefois on voudrait partir avec dans son baluchon cette Violette éternelle… et quelquefois on part. Quelquefois…

L'affiche du film qui sort demain en France



On part avec cet indicatif qui donne le frisson. Une pédale ouah-ouah comme un cœur qui bat. Où derrière la vie existe. C'est la nuit. La voix d'Alain Veinstein peut encore nous surprendre… Le documentaire, diffusé initialement le jour du solstice d'hiver (1), est gorgé du soleil de la langue mais d'ombres aussi ou plutôt de ce qui est "caché derrière" et bouleverse l'âme. C'est la nuit. Cette soul latine vibrante, joyeuse et tragique accompagne notre voyage intérieur, notre utopie d'un autre monde, notre quête infinie de partage pour ne pas dire d'amour. Violeta Parra parle, je devrai dire Violeta chante. Elle chante le peuple, les bas-fonds, la misère et l'espoir. Elle transmet et perpétue la musique traditionnelle. Elle chante ses mots et ses tournures avant même d'y ajouter une autre musique que celle de sa voix. La "musique des pauvres". Une musique qui vient de très loin. Celle-là même qui a failli agonir le 11 septembre 1973. Oui, car c'est à ça que je pense quand j'entends Violeta, aussi à Pablo Neruda et sa "Chanson désespérée" et à Victor Jara évoqué dans ce documentaire. 

Ce téléscopage tragique est ancré et rien ne pourra jamais m'en éloigner. Violeta dans sa quête musicale et d'absolu populaire marchait dans le sens d'Allende à venir. Dans le sens de l'espoir comme du désespoir. Il est émouvant d'entendre Angel dire que le jour de son enterrement - "un choc pour le Chili" - Violeta commence à vivre une nouvelle vie. "Sa" chanson deviendra une arme de lutte.

J'ai eu la chance d'entendre le documentaire dans sa version initiale. L'ai déjà écouté deux fois et ça ne suffit toujours pas. Ce soir sur France Culture, dans l'Atelier de la création à 23h, vous entendrez une "version" de 55'. Merci à Andrea Cohen pour ce documentaire vibrant.

Buenos dias dia…

(1) Violeta Parra et ses enfants d’Andrea Cohen (1ère diff. 21.12.2007). Avec son fils Angel Parra, et le témoignage des gens qui l’ont connue de près ou de loin se dessine le portrait cette artiste chilienne hors pair, folkloriste, compositrice, poète, plasticienne.

5 commentaires:

  1. Merci pour ce conseil d'écoute.
    Ceux qui voudront dérouler leur semaine à la chilienne pourront aussi entendre sur FC à 16h50 5 "poèmes du jour" de Pablo NERUDA.

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    1. Merci Henri. Pas complètement convaincu du découpage de "Pas la peine de crier" et d'un cadencement horloger un peu trop appuyé. Pour autant pour Neruda, Ferré et d'autres ça vaut le coup d'être là. En début d'aprem j'ai twitté avec un appel vers Neruda + Violeta, que Marie Richeux a repris live dans son émission en citant mon blog. La moitié de cette jolie passe vous revient donc Henri. Belle soirée d'écoute à vous et à tout ceux qui s'y plongeront.

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  2. Evidemment il y a Gracias à la Vida, mais aussi Porque los pobres no tienen, Yo canto a la diferencia et tan d'autres. Violetta que me chantait naguère un amoureux chilien qui pour m'impressionner m'avait fait croire qu'il était réfugié politique,mais à qui je dois la découverte de l'histoire et de la culture de ce pays si meurtri et pourtant si croyant en la possibilité d'un lendemain de liberté... Merci Fañch, je vais de suite en ré-écoute.

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    1. Avant la réécoute, il faudra l'écouter en direct ce soir Marie. Merci pour les titres de chansons. Bon indicateur. Quant à l'amoureux il avait… bon goût (je veux parler de la musique de Violeta ;-))

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  3. Suggestion de billet : est-il cohérent que nous ayons ce soir en même temps Angel Parra sur France Inter émission Ouvert la nuit et le même à la même heure dans l'Atelier de la création sur France Culture ? On marche sur la tête !

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