samedi 14 mars 2015

Écrire la radio…













Il y a un peu plus d'un mois j'essayais d'expliquer - difficilement - à Léa Minod comment la radio était en moi ou comment j'étais "dans" la radio. Je marche avec. Tout le temps. Si j'aime écrire sur ce que j'entends, entendrai ou ai entendu, comment pourrais-je ne pas entendre et écouter ce qui bruisse autour ? Surtout quand ce bruissement commence à ressembler à un vent qui se lève. Au petit vent coulis de l'automne, dans l'euphorie de la (ré)ouverture au public de la Maison de la Radio, au plaisir de pénétrer l'Auditorium de Radio France s'est vite substitué un petit vent glacial s'infiltrant à tous les étages du très beau bâtiment circulaire de l'avenue du Président Kennedy, à Paris.

Où l'on parla de déficit et de restructurations, de restrictions et de mouvements. À la mue visible du bâtiment, une mue en profondeur commençait à bouleverser le personnel de la radio publique française. Et dans un si grand bâtiment (500 m de circonférence) les rumeurs courent comme les ondes. Les bonnes pour la diffusion, les mauvaises pour la situation. De fil en aiguille l'étau se resserre, la tutelle sentencieuse se campe dans une position rigide, la direction de Radio France, et au premier chef son Président Mathieu Gallet, entrent de plain-pied dans une nouvelle histoire du service public audiovisuel.

Comment rester insensible à ce genre d'ouragan à venir ? Comment ne pas prendre en compte l'histoire même de la radio depuis ses origines ? La création de l'Ortf et son éclatement. La crise économique récurrente qui va permettre bien des audaces, mais pas forcément du côté de la création.

"Mettre tout à plat et recommencer… Organiser le rendement…  Organiser la productivité, en rationnalisant le travail… Les intérêts légitimes du personnel…  Je ne doute pas que ce personnel comprenne qu'il a plus à gagner qu'à perdre… Dans cette régénération en profondeur d'une maison à laquelle ils se dévouent tant." Ainsi parlait Zarathoustra ? Non ! Alain Peyrefitte, ministre de l'information, le 25 juillet 1964, lors de l'installation et création de l'Office de Radio et Télévision Française. Toute ressemblance…

Ce billet est le préalable à celui que je publierai lundi matin à 8h.

Dans la vidéo ci-dessous vous constaterez que parmi les "personnalités éminentes" il n'y a aucune femme et nous sommes en… 1964.

Naissance de l'ORTF, 25 juillet 1964,


Le journal d'Arte, 13 mars 2015,

2 commentaires:

  1. Je vais peut-être faire hurler de rire les gens qui savent, mais je pose la question du coût de la prolifération des chroniqueurs et/ou experts de tous poils qui se sont multipliés de façon inouïe dans les différentes émissions. La matinale, les émissions de "divertissements" dans laquelle interviennent quotidiennement 4,5,6 chroniqueurs là ou auparavant ils n'étaient que 3 parfois moins. Et aussi quid des "stars" (Nagui, Salamé, Daphné etc pour FI par exemple), je ne vais pas me lancer dans une liste que d'ailleurs je ne saurai faire complète, mais combien cela coûte-t-il ? Autre chose : les "concerts" auquel nous les auditeurs n'avons pas accès (j'ai tenté de multiples fois d'obtenir des réservations : que tchi, ! même en m'y prenant sitôt annoncé à l'antenne, pas moyen d'obtenir la moindre place, je finis par penser, mauvaise comme je suis, que ce sont des concerts "privés" payés avec les deniers publics. Les "délocalisations" à foison (Beyrouth, Madrid, Jérusalem, etc.) qui seraient les bienvenues en périodes fastes, mais qui personnellement me heurtent compte tenu des moyens de "duplex" aujourd'hui disponibles et qui permettraient de faire la même émission à des coûts bien différents. En un mot je trouve que les différentes antennes de Radio France (enfin en particulier France Inter et France Culture) vivent au-dessus de leurs moyens. Alors moi je me demande si plutôt que de mettre des employés à la porte, on ne pourrait pas se "séparer" des gros cachets qui en plus n'apportent vraiment rien en qualité (l'interview de Mme Salamé et totalement inintéressant, elle enfile ses questions comme d'autres enfilent des perles), revoir les orientations culturelles, le fonctionnement, la politique journalistique. J'imagine qu'on va me répondre "mais ma pauv'e fille l'économie serait dérisoire". Peut-être mais je sais que la décence commence par des gestes courtois.
    Et peut-être qu'enfin les antennes de Radio France reprendront les couleurs Maison Ronde et cesseront de courir derrière RTL, Europe 1 et RMC !

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    1. Merci Marie pour ton commentaire il me faudrait dix billets pour répondre mais que nos lecteurs n'hésitent pas à donner leur point de vue ;-)

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