lundi 16 mars 2015

Remettre à plat…

Plan du rez-de chaussée de la Maison de la Radio, 1963
"La Maison de la Radio à Paris", La Technique des Travaux, 1963

























"Remettre à plat" c'est la formule d'Alain Peyrefitte le 25 juillet 1964 en installant le nouvel ORTF dans les murs de la Maison de la Radio. "Partir de zéro ?" c'est celle de Mathieu Gallet, Pdg actuel de Radio France. Entre les deux 51 ans d'une histoire de la radio publique française. Et quelle histoire !

Mathieu Gallet a pris ses fonctions en mai 2014, nommé par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA). Depuis la fin de l'année les choses s'emballent un peu vite du côté de la Maison de la Radio. À la mue du bâtiment s'ajoute la mue des métiers et des fonctionnements. Aux restructurations chères à Mathieu Gallet s'ajoute un déficit financier important et nouveau pour cette entreprise audiovisuelle publique. À l'euphorie de disposer d'un nouvel Auditorium de rang européen s'ajoute la crainte des formations musicales qu'un des deux orchestres ne "quitte" ce beau navire.

Ça fait beaucoup de changements, d'évolutions et de perspectives inquiétantes. Et si l'on rajoute un certain désengagement de l'État dans sa participation au budget de Radio France, on peut dire sans se tromper que "le rouge est mis". Pas celui qui indique en studio qu'on est "en ondes" ("on air") mais celui qui indique qu'il y a le feu !

Dans cette ambiance assez délétère les syndicats (1) ont déposé vendredi en fin de journée quatre préavis de grève illimitée, prenant effet à partir du 19 mars 2015. Les revendications portent sur :
• l’arrêt des externalisations des activités de la direction de l'établissement (2), l'abandon des méthodes brutales de cette direction et le retour à des conditions de travail dignes pour ses salarié-es,
• l’abandon de la réorganisation du service propreté,
• des effectifs et des moyens nécessaires au service accueil et sécurité,
•  l'abandon de la réforme des modes de productions et de la verticalisation des métiers et des moyens de production,
• le maintien des effectifs et le retour à l’intégralité des programmes locaux dans le réseau Bleu,
• le maintien de l'ensemble des formations musicales permanentes et du potentiel de production au sein de Radio France afin de préserver la richesse de l'offre musicale. 

Comme je l'écrivais avant-hier il est assez difficile pour un auditeur averti d'écouter le flux radiophonique de la radio publique sans entendre, entre les ondes, quelques grésillements, quelques parasites que le numérique n'a pas réussi à "gommer" quoi qu'on en dise.
(À suivre)


(1) Unsa, Cfdt, Cgt, Sud, Snfort,
(2) Comme le "service propreté"

7 commentaires:

  1. C'est avec des billets comme celui que tu as mis en ligne aujourd'hui que je me rends compte combien ton blog est, sur le plan de l'information (aussi), essentiel...

    Car l'information officielle est peu diserte...Y compris sur France Culture, sur ce sujet important...

    Guillaume.



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  2. Les revendications me paraissent bien fondées. Cependant peux-tu m'expliquer ce que sont :"la verticalisation des métiers et des moyens de production". J'adhère totalement à la remarque de Guillaume.

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    1. Je peux répondre mais je le fais pas Bcp avant 22h ! ;-)

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  3. Voilà de la vrai info !!! Que les journalistes de chez nous en prennent de la graine...

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    1. Bonjour cher Anonyme et merci pour votre commentaire, mais ici nous souhaitons que ceux-ci soient signés !

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    2. Chose faite. A très bientôt pour plus d'info croustillante au coeur de la grève... D'ici là, si vous voulez vomir, c'est ici (sérieux, je sais que c'est le figaro, mais comment peut on être aussi stupide dans ses commentaires...)
      http://www.lefigaro.fr/medias/2015/03/16/20004-20150316ARTFIG00430-preavis-de-greve-illimitee-a-radio-france.php

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