mercredi 22 mars 2017

Les braqueurs… Miki (2/3)



1800 ème billet
J'ai braqué ma nuit. Je voulais pas écouter "ça" de jour. J'avais besoin du silence total et de la nuit. Noire et profonde. Pascale Pascariello me rattrape par la manche après m'avoir embarqué mercredi dernier avec François. Un choc. Un vrai. Miki c'est sa voix qui me surprend. Grave. Banale. Posée. Miki raconte sans jouer au truand. Comme s'il était gérant d'une PME de plasturgie (sic). Le folklore et le mythe du bandit vole encore en éclats mais sans que le récit de Miki n'en fasse d'éclats.

"Vous oubliez jamais votre premier baiser, votre première bagarre, votre première Roleix, votre premier braquage. Je m'en souviens comme si c'était hier." Mais quelle paisibilité pour dire tout ça. Quelle distance. Quel détachement. Et en même temps quel attachement à "cette vie dramatique" dit Miki… Pascariello insère ses "sons" graves au bon moment du récit, en accord parfait avec la gravité lourde et sourde de la vie de Miki. 

Ce récit est découpé au chalumeau. Avec le flamme bleue de la rage. La rage de réussir son coup. De gagner. Beaucoup d'argent. D'un seul geste. Avec la pulsion du gaz libérant une énergie décuplée. Miki joue facilement du flashback. Avec la même précision de narration que la précision de ses braquages. Au cordeau. Ou au scalpel. Net. Sans bavures. Et après son premier braquage 500 000 dollars pour Miki. Sur la table.

S'en suit après une arrestation, la prison et sept ans en suspens et la volonté farouche de rattraper le "temps perdu" et de "remonter au sommet". Toujours ce vocabulaire de la compétition. De la réussite. Du meilleur. Et l'adrénaline pendant le coup. "Vous sentez tous les battements de votre cœur. Dans votre ventre dans votre gorge. Ça vous résonne aux oreilles… Ça pulse dans votre veine à 200 à l'heure. Pendant un instant vous êtes un surhomme."

Mercredi prochain : Tito

 Rage de gagner. 







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