mardi 31 mars 2015

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la radio publique sans oser le demander à Jean-Marc Morandini…



















Quand on batelle (1) sur une radio privée, quand on veut profiter de sa situation pour dénigrer le service public, quoi de mieux que de prendre le prétexte d'un mouvement social à Radio France pour se hausser du col et donner l'impression d'être déontologiquement irréprochable en choisissant de parler d'un service public de radio sur une radio privée. Tarte à la crème et pétard mouillé, Morandini le camelot d'Europe 1 ne sait faire que le camelot et personne n'est dupe à moins que ses auditeurs ne l'entendent ainsi.

Hier matin dans "Le Grand cirque des médias", "Le grand direct des médias" Morandi dans son sommaire annonce que pour ceux qui ne comprennent rien au conflit de Radio France il va, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, nous expliquer tout ça. C'est bizarre j'ai eu dès le début la très nette impression qu'au ton du bateleur l'affaire serait vite pipée.

Sûrement par souci déontologique supplémentaire Morandini fait la passe à Fabienne Schmitt (au téléphone) pour décrypter le mouvement social. Cette journaliste des Échos autrefois chargée des médias est aujourd'hui chargée du high-tech (sic). Et là l'auditeur va assister à un grand moment de radio. Nous ne saurons pas si Schmitt a perdu ses notes, si au pied levé elle a du remplacer Grégoire Poussielgue (2) ou si elle n'a pas préparé son intervention. L'absence formelle de chronologie, l'accent mis sur les révélations du Canard, l'omission de préciser le déficit, la "dette" de la tutelle (87 millions de redevance non perçus par Radio France), la mise en avant des suppressions annoncées alors qu'elles ne l'ont été que la semaine dernière, le mélange entre le fonctionnement et les travaux… Dire que ce sont les révélations du Canard qui ont déclenché la grève, c'est juste au minimum de la légèreté ou au maximum une méconnaissance totale du dossier.

Merci à E.S. pour la captation.


Morandini se lèche les babines en citant Nagui (3) qui demande "un droit à travailler". On ne pouvait pas compter sur le bateleur pour y opposer un gréviste pouvant revendiquer "le droit de grève". Heureusement que Morandini avait précisé qu'il s'agissait de faire comprendre aux auditeurs le mouvement social. On voit bien comment l'infotainment, avec laquelle jongle Morandini tous les matins, prend le risque de tronquer voire de falsifier l'information. 

Lire ici le point de vue de la Société des Journalistes (SDJ).

(1) La bateleur batelle,
(2) Journaliste aux Échos,
(3) Émission quotidienne sur France Inter, 11h-12h30.





















La société de producteurs de Radio France a ce lundi 30 mars élaboré l'émission ci-dessous. Elle a été diffusée en direct sur le web vers 19h hier soir. Vous découvrirez plusieurs voix connues. L'émission était animée par Marie Richeux (France Culture), Mathieu Vidard (France Inter), Alex Dutilh (France Musique).

Quelle plus belle démonstration de la capacité des producteurs, réalisateurs et techniciens du service public d'élaborer en un temps record une émission intelligente, positive et constructive qui montre la richesse et la diversité de la création radiophonique. 


1 commentaire:

  1. Je ne connaissais pas l'émissionde Morandini. Pour préparer un projet radiophonique, j'ai dû m'imposer l'écoute des radio privées. Je pense que l'émission de Morandini est certainement ce qu'on fait de plus mauvais en radio. c'est le Voici radiophonique. D'ailleurs il ne s'agit pas de radio mais d'une succession de pages publicitaires nous invitant à manger le jambon Ducon et rouler en bagnole Dugenou entrecoupées des inepties de ce monsieur qui malgré tout semble très content de lui même.
    Cette expérience me rend encore plus précieuse Radio France, et même si je me sens très orpheline depuis plusieurs jours, je soutiens sans réserve les grévistes; Quand à Nagui, qu'il s'en retourne d'où il vient on n'a pas besoin de lui.

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