samedi 4 mars 2017

¡ Ya basta ! la propagande…

Mais qu'est-ce que je fous devant mon clavier gris, ce matin d'un samedi lumineux (et joli) ? Alors que : les oiseaux pépient, les nuages s'enfuient, les margoulins s'appuient sur la furie des aigris… Je n'en puis, plus, et je l'écris. Je les crie même ces mots qui nous saoulent à l'envie. Ces mots dont l'envahi se ment. Ces mots gris qui nous bouffent la vie même le dimanche et le… samedi 

©Manet

















Car c'est bien de ça qu'il s'agit. À l'instar de la directrice de France Inter, Laurence Bloch, qui décrète du haut de sa chaire que "Les français aiment la politique", je ne crois pas que ce soit une raison suffisante pour nous en gaver aussi les esgourdes en fin de semaine ? Eh oui, mes chers auditeurs, j'aime bien dire fin de semaine pour parler du dimanche et du samedi. Du bout de mes doigts agiles je résiste à la tyrannie du ouikène qui commence le vendredi et se prolonge, aujourd'hui, jusqu'au lundi… midi ! Si, si.

Temps sacré temps massacré
Alors justement il fut un temps (tintant même) où la radio était dans la temporalité de la vie qu'elle accompagnait. Au point de dissocier le temps du labeur de celui du temps de non-labeur marchand. Celui que tout un chacun pouvait consacrer aux loisirs, au repos, au silence, à la famille, au couple, à sa solitude, à ses amis… Un temps pour sortir de la pression quotidienne. Pour changer d'air et de chansons.

Ces fins de semaine sanctifiées et placées très haut sur l'échelle de la liberté, pour disposer de son temps disponible, sont en train d'être mises à profit pour poursuivre l'intox politique et empêcher le citoyen, l'auditeur de se distraire et d'"oublier", pendant 48h, la commedia dell'arte que surjouent ces mêmes politiques et, à qui des médias complaisants offrent une tribune permanente quand, à défaut de tribune in-situ, ils les diffusent à satiété.
© Van Gogh





















Ce temps sacré est petit à petit massacré par la rémanence du politique-politicien-politicard, en boucle, envahissant insidieusement notre espace vital de liberté de… penser. Au lieu de nous distraire, la radio nous impose de subir, sans discontinuer, un gavage grossier du lundi au vendredi avec, pour faire passer la grosse pilule indigeste, des zestes de diversion comique qui ne font rire que ceux qui ont bien voulu quelques minutes plus tôt se désespérer de la-situation-catastrophique-dans-laquelle-se-trouve-le monde-ma-bonne-dame-et-gna-gna-gna-et-gna-gna-gna !" Je t'assomme et je te donne aussitôt l'onguent pour te soulager. 

Je t'incite aussi à te cultiver à lire, à sortir au spectacle, à voir une expo, à donner de ton temps pour l'autre, à écouter (et acheter) de la musique, à flâner le long d'un canal ou dans un joli quartier, à écouter une "leçon" au Collège de France, mais, mais, mais tu devras d'abord rester au poste écouter les bateleurs, camelots, diseurs de bonne aventure, maquignons, escrocs, gougnafiers et autres enfileurs de perle et secoueurs pathétiques de moulins à prière. Ce serait le prix à payer de la culture et de la connaissance. Un jeu de dupes. Insidieux et pervers.

La radio : meilleur agent de propagande politique
La radio avec la place qu'elle a choisi de donner à la politique et aux politiciens en devient son antichambre formelle et incontournable. Voilà donc les deux faces de la même tragi-comédie "je te tiens, tu me tiens par la barbichette". Venez à la radio, mesdames et messieurs, psalmodier votre catéchisme et, si c'est abuser de la disponibilité de nos auditeurs, c'est bon pour la radio, ça fera toujours de l'audience.. La radio, mieux que les préaux d'école, est devenue le meilleur amplificateur de "la vie politique" et son meilleur agent de propagande. 

La radio est surtout venue parasiter les autres programmes de divertissement, au point d'ériger l'infotainment comme recette miracle et "indépassable" de la fidélisation des auditeurs. Les étiquettes et les revendications de garantie "sans ajout politique" passent inaperçues dans les rayons (cases) tant les programmes "avec" en sont saturés. 
















Comment faire ?
Ben cela c'est déjà fait. Fut un temps de création radiophonique où, les samedi et dimanche, la radio tout en remplissant ses missions de base (Éduquer, informer, distraire) trouvait les moyens intelligents de faire un, deux, trois, dix pas de côté. On desserrait l'étau de l'info, on élargissait les heures ou on les diminuait, à façon. On commençait le samedi après-midi et on finissait le dimanche soir. Il y avait de l'info et de la politique mais à dose homéopathique. Et, chaque dimanche soir, on sortait d'une longue écoute, plus riche, plus joyeux, plus intelligent, avec l'espoir au cœur et, au ventre, la rage de vivre. On avait ri, pleuré, on avait appris beaucoup de choses, on avait pris le recul nécessaire pour prendre la mesure de ce qui nous attendait le lundi…

On avait juste mis, pendant deux jours, l'oreille en coin.

3 commentaires:

  1. Comme je suis d'accord avec toi !
    je suis gavée, écoeurée, n'en jetez plus, info info info à vomir, même en fin de semaine...
    De plus en plus, hélas, j'éteins la radio, je "coupe le robinet"... je ne reconnais plus "ma" radio, et j'en suis triste.
    Bien sûr - heureusement - je n'en reste pas là ; plein d'autres occupations me sollicitent. Mais tout de même, ELLE me manque...
    J.

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  2. Je ne suis pas du tout d'accord avec cette vision passéiste. Fan de radio, je trouve dans l'éventail de ce qui nous est offert de nos jours de quoi largement satisfaire ma tres grande curiosité. France culture joue son rôle à merveille. Fip pour la musique et me voilà transportée. Et rien ne vous empêche d'éteindre pour prendre un bon livre ou aller prendre l'air. Par contre votre billet est très bien écrit, regorge de remarques interessantes et joue son rôle d'exutoire. Je suis sûre que vous étiez apaise(e) après... :-)

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    1. Bonjour El duende, l'elfe court les Ondes c'est ça ? 😊
      Eh bien je l'ai échappé belle, sauvé par l'écriture.... Merci pour cet avis et aussi pour votre commentaire. Tant mieux que vous portiez la contradiction et surtout que vous trouviez votre bonheur dans la radio. Si vous n'avez lu que ce billet... effectivement j'ai l'air bien triste seulement voilà il y en a 1786 qui précèdent. Et je peux vous dire que les 2/3 expriment ma satisfaction d'écouter la radio Depuis mon enfance (hier matin) !!!!
      J'ai surtout voulu dire que la pression/oppression d'annoncer le vendredi matin l'invité politique du dimanche gâche la joie, la temporalité, et le nécessaire pas de côté de fin de semaine. Pensez-vous que mois après mois, année après année je ne le fisse pas ? Si bien sûr et souvent de bien belles façons...
      Ce dimanche je vais écrire mon billet de lundi. Enthousiaste et heureux de pouvoir faire partager à mes lecteurs/auditeurs un fort joli documentaire qui je suis sûr vous ravira. Puis je vais faire des crêpes (de blé noir, ici en Finistère on dit crêpes). Puis je vais continuer un petit livre sur la radio dont je vous parlerai bientôt.
      Puis comme chaque dimanche à 18h je vais écouter le duo Jousse/Valero pour EasyTempo sur France Musique (lisez donc mon feuilleton dominical de 10h...)
      Voilà. Être apaisé (je suis un homme et mon prénom est breton) oui... Je n'étais pas énervé avant, mais il fallait que je fasse savoir que nous n'étions pas des auditeurs "élevés en batterie" et qu'à force de nous gaver on risquait la grippe ondiaires (maladie des Ondes).
      Si vous voulez, rendez-vous à 18h ce soir sur les ondes et en fevrier 2018 pour le15ème Festival Longueur d'Ondes de Brest.
      Bien cordialement
      https://radiofanch.blogspot.fr/2017/02/kriss-pas-la-pas-loin.html

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