lundi 8 mai 2017

Dans la famille Mercato je voudrai… (3)

Je voudrai changer de président. Nan, j'rigole. Nan, j'rigole pas ! Jeudi dernier l'excellente Aude Dassonville, toujours à la pointe de l'info, nous apprenait en début d'après-midi que Fréderic Schlesinger avait tiré le bon numéro. Numéro 2 (de Radio France) il intégrait Europe 1. Un, deux, un deux,… Voilà un pas bien cadencé pour mener l'homme de radio au zénith de sa carrière. Adieu le service public. Vive le privé (1).


Laurence Bloch, directrice de France Inter












Quelques jours plus tôt, Christopher Baldelli, Pdg de RTL s'exprimait au micro d'Enguerrand Renault (2) et essayait de nous faire oublier qu'il avait du lui-même sortir le carnet de chèque pour, il y a trois ans, débaucher Laurent Ruquier d'Europe 1 et l'accueillir à RTL pour animer "Les Grosses têtes". Dans le mercato radio (et TV) ce qui compte ce sont les embuscades et surtout avoir un coup d'avance. Cette fois-ci c'est Lagardère, Pdg d'Europe 1 qui, débarrassé du fossoyeur de la station, Denis Olivennes, a lancé les "offensives". Et qui dit offensive dit guerre, voire guéguerre. 

Chacun ensuite de se mettre en embuscade et de détricoter la grille de l'un, d'affaiblir celle de l'autre en essayant de "prendre", au passage, celle(s), celui (ceux) qui vont tout réenchanter et redonner du lustre à des programmes en perte de vitesse. Dans cette ambiance "conviviale et confraternelle" le service public n'a pas les moyens financiers de lutter et doit se résoudre, penaud, à laisser filer les vedettes qui ont tant contribué à l'image de marque d'une station, France Inter. À celle du Pdg de Radio France, Mathieu Gallet. À celle du directeur éditorial, Frédéric Schlesinger !

Patatras, tout est par terre. Tout est à refaire. À réinventer. Et bien que le journaliste, Patrick Cohen, anchorman de la matinale d'Inter, devait annoncer sa décision de suivre ou non Schlesinger à Europe 1 après les résultats de la Présidentielle, nous apprenions jeudi dernier via "Radio Services" que ledit journaliste prendrait la tangente à la prochaine rentrée pour animer la matinale d'Europe 1. Ça c'est fait ! Thomas Sotto (3), partira-t-il en vacances prolongées ? Et surtout, où Laurence Bloch, directrice d'Inter, va t-elle bien pouvoir trouver la femme ou l'homme providentiel-le pour reprendre la matinale d'Inter ? Puisque, c'est bien connu, il faut maintenant une vedette avec une tronche pour animer la tranche vedette des radios.

Pas d'état de grâce là non plus ! On pourrait dire qu'entre la fin de la matinale (9h) et 18h, les programmes servent de "bouche-trous". Sachant que, vers 16h30/17h, il convient d'attraper le chaland pour que dans sa voiture il ingurgite, dès 18h, de l'info, de l'info, et rien que de l'info ! Dans cette configuration qui ne laisse aucune place au "risque" ou à l'innovation, Charline Vanhoenacker (France Inter) ira-t-elle aussi sur Europe pour affronter le leader Ruquier sur RTL ? Voilà ce qui va agiter la comète radio pendant encore deux mois. Le seul enjeu ? Les audiences ? Le seul gourou ? Médiamétrie ? Le seul objectif ? Les vedettes.

Autant dire que dans ces parties de billard à trois, quatre ou cinq bandes l'auditeur n'a aucune place et, doit se résoudre à regarder passer les trains ou les charrettes. C'est selon !

(1) Toute ressemblance…
(2) Pour le "Buzz-Le Figaro", en vidéo ci-dessous,
(3) Actuel anchorman de la matinale d'Europe 1


Buzz Média : Christopher Baldelli par lefigaro

2 commentaires:

  1. "Patatras, tout est par terre. Tout est à refaire. À réinventer" : après tout, pourquoi pas ? pourquoi ne pas repenser complètement cette tranche horaire, et, au lieu d'abreuver l'auditeur à coup de chroniques de 2mn30, lui proposer de prendre le temps de s'informer, et pas que sur l'actualité la plus chaude ? Mais... je rêve je crois.
    Céline

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    1. Non, non, tu ne rêves pas ! D'autres ont pendant longtemps inventé. Puis par paresse et par peur de l'inconnu et/ou du risque d'audiences en baisse, ont jeté l'éponge et ont frileusement demandé à chacun de surtout "faire la même chose" ! L'exact contraire de ce qu'il faut faire !

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