lundi 17 février 2020

La fabrique de l'histoire… de la radio !

Alors voilà, hier dimanche, tout se passait bien. Grosse tempête à tribord, Damia à babord. Depuis vendredi, j'enquêtais minutieusement en vue d'un billet solide à publier ce lundi. Et voici que, tel l'archiviste fou, j'accumule des témoignages solides qui vont étayer mon postulat et renforcer quelques convictions sur la modernité absolue d'un mot de cinq lettres, annonciateur définitif du changement d'ère (sonore) dans laquelle nous venons définitivement d'entrer ! Mais, à cet apport massif d'informations utiles, il m'est indispensable d'associer un petit temps de décantation car ça bout, ça remue, ça chavire ! Ne reculant devant rien pour ne pas vous laisser, ce lundi, hagard et sans lecture, je vais, façon gonzo, vous raconter par le menu le off de ma quête qui, à la différence de Don Quijote de la Mancha, ne cherche pas/plus l'inaccessible étoile !

Pierre Chevalier, créateur de "Sur les docks", Fr. Cult.

















Si, il y a neuf ans, aux débuts héroïques de ce blog, modeste et génial, j'avais simplement eu l'idée d'une telle recherche, j'aurais très vite constaté que ma culture encore trop parcellaire de la radio (et mon très minuscule "carnet d'adresse") ne m'auraient jamais permis d'écrire autre chose qu'un bafouillage pour le moins léger. Tandis que là, fort de ma conviction j'appelle Marceline, Paule et Jacqueline (1) et je me régale. Pourquoi ? Je m'en vais vous le dire aussitôt !

Je me régale parce que les histoires qu'on me raconte, les époques (1980-2020), les personnes évoquées, je les connais. Je peux recoller les morceaux quand il manque des bouts, des noms, des situations. La grande histoire de la radio se tisse, se retisse, se développe. Le puzzle se construit à la mesure des mots comme des anecdotes. À la mesure des émissions évoquées et à celle des personnages qui ont participé de la légende (2). Josette, Alain, Pierre, Sylvie, Irène, Alexandra, Michel, Laura, Bertrand, Jean-Marie, Jean, Geneviève et bon nombre de ratons-laveurs (3). 

C'est un moment de grand bonheur de raconter, de se-raconter à deux, trois, dix voix l'histoire microscopique de la radio qui n'en finit pas d'en fabriquer la grande ! Et, alors que tout s'enchaine, s'imbrique, se construit on sent venir le trou béant, le précipice, le vide sidéral qui au début des années 2010 forcera la mue d'une radio publique aujourd'hui malmenée, déchirée et précipitée dans une forme de néant ou de négation de l'avant.

Vous le lirez demain, dans une si grande maison se fabriquait une radio artisanale avec sa part d'essais, de tâtonnements (expérimentaux, aurait dit Célestin Freinet), d'aventures et d'inventions créatives. Mes interlocuteurs n'ont dit "que" ça. Il n'y avait pas de "culs de bus" promotionnels, de kakemonos géants à la gloire de vedettes peoples, de chiffres d'audience psalmodiés à l'envi, d'adorations indécentes d'idoles de pacotille. Il y avait des contenus, des sons et des voix. Sans que ces voix aient besoin en permanence de monter sur la table pour, comme aujourd'hui, "vendre leur soupe".

Nous avons refait le film. En 16 et en 35mm. Quelques fois en Dolby stéréo. En essayant de comprendre comment on en était arrivé là. Comment et pourquoi ?
(À suivre)

(1) Les prénoms ont été changés…
(2) Ce mot vous sera utile demain quand j'entrerai dans l'histoire (pas moi bande de fadas, dans l'histoire que je vous conterai !!!),
(3) Tous les prénoms n'ont pas été changés…

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