jeudi 27 février 2025

Loire… mettre les voiles !

De l'absolue nécessité de sortir de la nasse informationnelle, des docs de société et autres logorrhées politiques, il est un choix simple : filer en Loire, prendre sa part de vivant et de sauvage et écouter celles et ceux qui la vivent au quotidien. On pourrait presque dire au corps à corps pour ne pas dire au corps à cœur…  










Deux compagnes de Loire, Romane Piquart, navigatrice et Marion Clément, voilière et deux compagnons Patrick Lefèvre, navigateur et le géomorphologue Bruno Comental nous plongent dans une réalité fluviale, à l'écart du bruit, des fureurs du monde et des sentiers bien balisés. À l'écoute de l'émission de la RTBF, "Par ouï-dire" dans un documentaire (1) d'Aurélien Frances. On est vite captivé, car ce sont les témoignages directs des actrices et des acteurs de leur quotidien sur la Loire qui s'expriment (sans l'interférence d'une productrice ou d'un producteur). Les passions de chacune et de chacun, "Je suis au service du vent" dit Marion, s'écoutent avec leurs engagements solides, leurs convictions profondes et leur goût du partage. On met les voiles (carrées) et on se laisse porter par ce qui fait leur vie et nous permet de rompre quelques instants avec la notre.

Les passionnés de Loire pourront toujours y revenir en écoutant le doc de Sophie Berger, Loire, (Prix Découvertes Pierre Schaeffer / Phonurgia Nova Awards 2013) qui date de 2011 et que j'avais chroniqué ici !

Et puis, de la Loire aux Marais salants de Batz et de Guérande il n'y a que quelques "tonnes" d'alluvions. Cette fois-ci ce sont Mathilde Doiezie et Nathalie Le Gallou-Ong qui, à la suite du précédent documentaire, nous ouvrent la visite pour "Le sel, les oiseaux et la terre" (1). François Desmars, paludier rappelle que le marais, sur 2000 ha, produit 250gr de sel par litre d'eau. L'or blanc, celui de ma pincée de fleur (de sel) que chaque matin j'ajoute à mon oeuf à la coque. Et Gildas Buron, directeur du musée du Marais salant de Batz (2) d'ajouter son grain de sel pour préciser les conditions géologiques qui ont favorisé la création des marais salants, comme aussi le travail des paludiers en hydraulique salicole. "Fait de mains d'hommes centimètres par centimètres" dit Gildas Buron.

Dominique Demars, ©Bruno Saussier








Tendez l'oreille vous entendrez le bruit de l'eau et devinerez peut-être le geste auguste du paludier qui pousse, ramène et hisse sur le dur, le sel avec le las (prononcer lasse), muni d'un long manche flexible (en carbone). Si vous avez la chance de connaître le marais salant et de le visualiser, les explications sont limpides et précises. Ça donne envie dans quelques mois d'y retourner et de se remettre un peu de fleur de sel sur la langue.

(1) Production "Silence podcast". Tiens, tiens, il y aurait donc de la co-prod' à la RTBF ?
(2) Pour nous Bretons le "sur mer" est une invention touristique et administrative française quand le village s'appelait "Bourg de Batz",

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