vendredi 12 septembre 2014

Là-bas si j'y suis plus…
















Olivier Minot (1) écoute la radio, fait de la radio. Daniel Mermet est un père, "Là-bas si j'y suis" (2) un re-père. Mermet parti des ondes, Minot tisse et retisse vingt-cinq ans de complicité avec le "caporal" comme il l'appelle aussi. Il mêle à son témoignage quelques traces de vie personnelle. Ce maillage-là est touchant. 

Un quart de siècle avec "Là-bas" pour lui, pour nous, pour moi. Une Histoire. Des histoires mêlées. Des solitudes. Des partages. Des milliers de souvenirs. Des mots, des tons, des lieux. Un compagnonnage. Des idées, des luttes, des anecdotes et un raton-répondeur.

Merci Olivier…


Les amateurs de radio reconnaîtront au début du doc l'indicatif de plusieurs émissions de France Inter : Synergies (Jean-Luc Hees), L'Oreille en coin (Jean Garretto, Pierre Codou), 
Rien à Cirer (Laurent Ruquier), Rendez vous avec X (Patrick Pesnot), et la voix de Laurence Pierre qui annonce Addictions. Et à la toute fin du doc, en studio Brigitte Vincent, productrice à France Inter, qui constate "J'ai l'impression qu'on a perdu Daniel".

(1) Animateur et producteur à Radio Canut (sur le 102.2 FM de la région lyonnaise) créée en 1977 une des plus vieilles radios libres de France. Sur France Culture, "Les pieds sur terre", (une soixantaine de documentaires). Et aussi pour Arte Radio (ici son audioblog), RFI, la RTBF,
(2) 1989-2014, France Inter, différents horaires l'après-midi. Avant d'enfourcher sa Harley d'indicatif, Mermet avait travaillé depuis le début des années 70 pour France Culture puis pour France Inter (L'Oreille en coin, Si par hasard au piano bar, La coulée douce…)

2 commentaires:

  1. Je prends au vol deux phrases de ce montage, témoignage et hommage, étonnant que vous nous faites découvrir, Fanch.

    Un auditeur modeste et génial déclare: "Au fond on est un peu con quand on est auditeur, on s'attache à des gens qu'on ne connait pas..."
    Et Olivier Minot qui déclare à sa suite: "Je n'aurai pas aimé voir les contradictions du caporal, celle qu'on entendait 'ici ou là' mais qu'on entendait pas 'là-bas'"

    Car si 'là-bas', c'était vraiment comme ça pour les jetables du reportage, alors cela n'en valait vraiment pas la peine... En lisant ces témoignages, il m'est revenu en mémoire une déclaration de Daniel Mermet qui m'avait frappé, sur 'la chute des idoles' qui serait un peu comme la chute des cheveux avec l'âge (impossible de retrouver dans quelle émission il a dit cela). Et je me suis dit que la chute de cette idole-là irait jusqu'à nous arracher plus d'une touffe de cheveux.

    Bonne journée

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  2. Moi j'ai lâché Mermet en 2007.Il y avait quelque chose qui ne tournait plus rond. Avec le temps il avait fini par user exactement des mêmes techniques que celles utilisées par ceux qu'il dénonçait. Si sur certains reportages je ne pouvais me positionner sur la véracité des faits, je l'ai entendu asséner des contre-vérités que je pouvais en connaissance de cause relever. Ainsi certains de ses reportages en Amérique du Sud ou plus encore sur l'Espagne. Peu à peu d'un journalisme, militant certes, mais appuyé sur des réalités (la couverture sur les ouvrières de Lipp en est un exemple emblématique) il a glissé vers la propagande, le cliché, l'aveuglement frisant le fanatisme (ses tirades enthousiastes sur Chavez étaient hallucinantes pour qui a conversé avec un vénézuélien lambda, sans parler de Castro). C'est là que j'ai lâché. Je ne partage pas ses opinions politiques, mais pendant de longues années cela ne m'a pas du tout dérangé dans l'écoute de ses émissions, bien au contraire ça m'obligeait à une remise en cause salutaire. La harangue produit l'effet inverse.
    Pour finir, il se trouve que j'ai accueilli il y a quelques années une jeune femme qui a été "stagiaire" chez Memet. Elle m'avait effectivement narré les pratiques du "caporal" (mais d'évidence pour elle ce n'était pas un terme d'admiration et d'affection). A l'époque je ne l'ai pas crue, ça me semblait aux antipodes du personnage que je croyais connaitre "on s'attache à des gens qu'on ne connait pas..."...

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